André Gide - Oeuvres complètes de André Gide - Romans

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Oeuvres complètes de André Gide: Romans: краткое содержание, описание и аннотация

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Cette collection comprend l'intégrale des romans d'André Gide.
Table des Matières:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève

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Le jour suivant je vis un frère de Lassif : il était un peu plus âgé, moins beau ; il se nommait Lachmi. À l’aide de la sorte d’échelle que fait, le long du fût, la cicatrice des anciennes palmes coupées, il grimpa tout au haut d’un palmier étêté ; puis descendit agilement, laissant, sous son manteau flottant, voir une nudité dorée. Il rapportait du haut de l’arbre, dont on avait fauché la cime, une petite gourde de terre : elle était appendue là-haut, près de la récente blessure, pour recueillir la sève du palmier dont on fait un vin doux qui plaît fort aux Arabes. Sur l’invite de Lachmi j’y goûtai ; mais ce goût fade, âpre et sirupeux me déplut.

Les jours suivants j’allai plus loin ; je vis d’autres jardins, d’autres bergers et d’autres chèvres. Ainsi que Marceline l’avait dit, ces jardins étaient tous pareils ; et pourtant chacun différait.

Parfois Marceline m’accompagnait encore ; mais, plus souvent, dès l’entrée des vergers, je la quittais, lui persuadant que j’étais las, que je voulais m’asseoir, qu’elle ne devait pas m’attendre, car elle avait besoin de marcher plus ; de sorte qu’elle achevait sans moi la promenade. — Je restais auprès des enfants. Bientôt j’en connus un grand nombre ; je causais avec eux longuement ; j’apprenais leurs jeux, leur en indiquais d’autres, perdais au bouchon tous mes sous. Certains m’accompagnaient au loin (chaque jour j’allongeais mes marches), m’indiquaient, pour rentrer, un passage nouveau, se chargeaient de mon manteau et de mon châle quand parfois j’emportais les deux ; avant de les quitter je leur distribuais des piécettes ; parfois ils me suivaient, toujours jouant, jusqu’à ma porte ; parfois enfin ils la passèrent.

Puis Marceline en amena de son côté. Elle amenait ceux de l’école, qu’elle encourageait au travail ; à la sortie des classes, les sages et les doux montaient ; ceux que moi j’amenais étaient autres ; mais des jeux les réunissaient. Nous eûmes soin d’avoir toujours prêts des sirops et des friandises. Bientôt d’autres vinrent d’eux-mêmes, même plus invités par nous. Je me souviens de chacun d’eux ; je les revois...

Vers la fin de janvier, le temps se gâta brusquement ; un vent froid se mit à souffler et ma santé aussitôt s’en ressentit. Le grand espace découvert, qui sépare l’oasis de la ville, me redevint infranchissable, et je dus de nouveau me contenter du jardin public. Puis il plut ; une pluie glacée, qui tout à l’horizon, au nord, couvrit de neige les montagnes.

Je passai ces tristes jours près du feu, morne, luttant rageusement contre la maladie qui, par ce mauvais temps, triomphait. Jours lugubres : je ne pouvais lire ni travailler ; le moindre effort amenait des transpirations incommodes ; fixer mon attention m’exténuait ; dès que je ne veillais pas à soigneusement respirer, j’étouffais.

Les enfants, durant ces tristes jours, furent pour moi la seule distraction possible. Par la pluie, seuls les très familiers entraient ; leurs vêtements étaient trempés ; ils s’asseyaient devant le feu, en cercle. De longs temps se passaient sans rien dire. J’étais trop fatigué, trop souffrant pour autre chose que les regarder ; mais la présence de leur santé me guérissait. Ceux que Marceline choyait étaient faibles, chétifs, et trop sages ; je m’irritai contre elle et contre eux et finalement les repoussai. À vrai dire, ils me faisaient peur.

Un matin j’eus une curieuse révélation sur moi-même : Moktir, le seul des protégés de ma femme qui ne m’irritât point (peut-être parce qu’il était beau), était seul avec moi dans ma chambre ; jusqu’alors je l’aimais médiocrement, mais son regard brillant et sombre m’intriguait. Une curiosité que je ne m’expliquais pas bien me faisait surveiller ses gestes. J’étais debout auprès du feu, les deux coudes sur la cheminée, devant un livre, et je paraissais absorbé, mais pouvais voir se refléter dans la glace les mouvements de l’enfant à qui je tournais le dos. Moktir ne se savait pas observé et me croyait plongé dans la lecture. Je le vis s’approcher sans bruit d’une table où Marceline avait posé, près d’un ouvrage, une paire de petits ciseaux, s’en emparer furtivement, et d’un coup les engouffrer dans son burnous. Mon cœur battit avec force un instant, mais les plus sages raisonnements ne purent faire aboutir en moi le moindre sentiment de révolte. Bien plus ! je ne parvins pas à me prouver que le sentiment qui m’emplit alors fût autre chose que de la joie. Quand j’eus laissé à Moktir tout le temps de me bien voler, je me tournai de nouveau vers lui et lui parlai comme si rien ne s’était passé. Marceline aimait beaucoup cet enfant ; pourtant ce ne fut pas, je crois, la peur de la peiner qui me fit, quand je la revis, plutôt que dénoncer Moktir, imaginer je ne sais quelle fable pour expliquer la perte des ciseaux. À partir de ce jour, Moktir devint mon préféré.

V

Table des matières

Notre séjour à Biskra ne devait pas se prolonger longtemps encore. Les pluies de février passées, la chaleur éclata trop forte. Après plusieurs pénibles jours, que nous avions vécus sous l’averse, un matin, brusquement, je me réveillai dans l’azur. Sitôt levé je courus à la terrasse la plus haute. Le ciel, d’un horizon à l’autre, était pur. Sous le soleil, ardent déjà, des buées s’élevaient ; l’oasis fumait tout entière ; on entendait gronder au loin l’Oued débordé. L’air était si pur et si beau qu’aussitôt je me sentis aller mieux. Marceline vint ; nous voulûmes sortir, mais la boue ce jour-là nous retînt.

Quelques jours après nous rentrions au verger de Lassif ; les tiges semblaient lourdes, molles et gonflées d’eau. Cette terre africaine, dont je ne connaissais pas l’attente, submergée durant de longs jours, à présent s’éveillait de l’hiver, ivre d’eau, éclatant de sèves nouvelles ; elle riait d’un printemps forcené dont je sentais le retentissement et comme le double en moi-même. Ashour et Moktir nous accompagnèrent d’abord ; je savourais encore leur légère amitié qui ne coûtait qu’un demi-franc par jour ; mais bientôt, lassé d’eux, n’étant plus moi-même si faible que j’eusse encore besoin de l’exemple de leur santé et ne trouvant plus dans leurs jeux l’aliment qu’il fallait pour ma joie, je retournai vers Marceline l’exaltation de mon esprit et de mes sens. À la joie qu’elle en eut, je m’aperçus qu’avant elle était restée triste. Je m’excusai comme un enfant de l’avoir souvent délaissée, mis sur le compte de ma faiblesse mon humeur fuyante et bizarre, affirmai que jusqu’à présent j’avais été trop las pour aimer, mais que je sentirais désormais croître avec ma santé mon amour. Je disais vrai ; mais sans doute j’étais bien faible encore, car ce ne fut que plus d’un mois après que je désirai Marceline.

Chaque jour cependant augmentait la chaleur. Rien ne nous retenait à Biskra — que ce charme qui devait m’y rappeler ensuite. Notre résolution de partir fut subite. En trois heures nos paquets furent prêts. Le train partait le lendemain à l’aube...

Je me souviens de la dernière nuit. La lune était à peu près pleine ; par ma fenêtre grande ouverte elle entrait en plein dans ma chambre. Marceline dormait, je pense. J’étais couché, mais ne pouvais dormir. Je me sentais brûler d’une sorte de fièvre heureuse, qui n’était autre que la vie... Je me levai, trempai dans l’eau mes mains et mon visage, puis, poussant la porte vitrée, je sortis.

Il était tard déjà ; pas un bruit ; pas un souffle ; l’air même paraissait endormi. À peine, au loin, entendait-on les chiens arabes, qui, comme des chacals, glapissent tout le long de la nuit. Devant moi, la petite cour ; la muraille, en face de moi, y portait un pan d’ombre oblique ; les palmiers réguliers, sans plus de couleur ni de vie, semblaient immobilisés pour toujours... Mais on retrouve dans le sommeil encore une palpitation de vie, — ici rien ne semblait dormir ; tout semblait mort. Je m’épouvantai de ce calme ; et brusquement m’envahit de nouveau, comme pour protester, s’affirmer, se désoler dans le silence, le sentiment tragique de ma vie, si violent, douloureux presque, et si impétueux que j’en aurais crié, si j’avais pu crier comme les bêtes. Je pris ma main, je me souviens, ma main gauche dans ma main droite ; je voulus la porter à ma tête et le fis. Pourquoi ? pour m’affirmer que je vivais et trouver cela admirable. Je touchai mon front, mes paupières. Un frisson me saisit. Un jour viendra — pensai-je, — un jour viendra où même pour porter à mes lèvres même l’eau dont j’aurai le plus soif, je n’aurai plus assez de forces... Je rentrai, mais ne me recouchai pas encore ; je voulais fixer cette nuit, en imposer le souvenir à ma pensée, la retenir ; indécis de ce que je ferais, je pris un livre sur ma table, — la Bible, — la laissai s’ouvrir au hasard ; penché dans la clarté de la lune je pouvais lire ; je lus ces mots du Christ à Pierre, ces mots, hélas ! que je ne devais plus oublier : « Maintenant tu te ceins toi-même et tu vas où tu veux aller ; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains... » Tu étendras les mains...

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