André Gide - Oeuvres complètes de André Gide - Romans

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Oeuvres complètes de André Gide: Romans: краткое содержание, описание и аннотация

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Cette collection comprend l'intégrale des romans d'André Gide.
Table des Matières:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève

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Michel nous a reçus sans témoigner de joie ; très simple, il semblait craindre toute manifestation de tendresse ; mais sur le seuil, d’abord, il embrassa chacun de nous trois gravement.

Jusqu’à la nuit nous n’échangeâmes pas dix paroles. Un dîner presque tout frugal était prêt dans un salon dont les somptueuses décorations nous étonnèrent, mais que t’expliquera le récit de Michel. Puis il nous servit le café qu’il prit soin de faire lui-même. Puis nous montâmes sur la terrasse d’où la vue à l’infini s’étendait, et tous trois, pareils aux trois amis de Job, nous attendîmes, admirant sur la plaine en feu le déclin brusque de la journée.

Quand ce fut la nuit, Michel dit :

PREMIÈRE PARTIE

Table des matières

I

Table des matières

Mes chers amis, je vous savais fidèles. À mon appel vous êtes accourus, tout comme j’eusse fait au vôtre. Pourtant voici trois ans que vous ne m’aviez vu. Puisse votre amitié, qui résiste si bien à l’absence, résister aussi bien au récit que je veux vous faire. Car si je vous appelai brusquement, et vous fis voyager jusqu’à ma demeure lointaine, c’est pour vous voir, uniquement, et pour que vous puissiez m’entendre. Je ne veux pas d’autre secours que celui-là : vous parler. — Car je suis à tel point de ma vie que je ne peux plus dépasser. Pourtant ce n’est pas lassitude. Mais je ne comprends plus. J’ai besoin... J’ai besoin de parler, vous dis-je. Savoir se libérer n’est rien ; l’ardu, c’est savoir être libre. — Souffrez que je parle de moi ; je vais vous raconter ma vie, simplement, sans modestie et sans orgueil, plus simplement que si je parlais à moi-même. Écoutez-moi :

La dernière fois que nous nous vîmes, c’était, il m’en souvient, aux environs d’Angers, dans la petite église de campagne où mon mariage se célébrait. Le public était peu nombreux, et l’excellence des amis faisait de cette cérémonie banale une cérémonie touchante. Il me semblait que l’on était ému, et cela m’émouvait moi-même. Dans la maison de celle qui devenait ma femme, un court repas, sans rires et sans cris, vous réunit à nous au sortir de l’église ; puis la voiture commandée nous emmena, selon l’usage qui joint en nos esprits, à l’idée d’un mariage, la vision d’un quai de départ.

Je connaissais très peu ma femme et pensais, sans en trop souffrir, qu’elle ne me connaissait pas plus. Je l’avais épousée sans amour, beaucoup pour complaire à mon père, qui, mourant, s’inquiétait de me laisser seul. J’aimais mon père tendrement ; occupé par son agonie, je ne songeai, en ces tristes moments, qu’à lui rendre sa fin plus douce ; et ainsi j’engageai ma vie sans savoir ce que pouvait être la vie. Nos fiançailles au chevet du mourant furent sans rires, mais non sans grave joie, tant la paix qu’en obtint mon père fut grande. Si je n’aimais pas, dis-je, ma fiancée, du moins n’avais-je jamais aimé d’autre femme. Cela suffisait à mes yeux pour assurer notre bonheur ; et, m’ignorant encore moi-même, je crus me donner tout à elle. Elle était orpheline aussi et vivait avec ses deux frères. Elle s’appelait Marceline ; elle avait à peine vingt ans ; j’en avais quatre de plus qu’elle.

J’ai dit que je ne l’aimais point — du moins n’éprouvais-je pour elle rien de ce qu’on appelle amour, mais je l’aimais, si l’on veut entendre par là de la tendresse, une sorte de pitié, enfin une estime assez grande. Elle était catholique et je suis protestant... mais je croyais l’être si peu ! le prêtre m’accepta ; moi j’acceptai le prêtre : cela se joua sans impair.

Mon père était, comme l’on dit, « athée », — du moins je le suppose, n’ayant, par une sorte d’invincible pudeur que je crois bien qu’il partageait, jamais pu causer avec lui de ses croyances. Le grave enseignement huguenot de ma mère s’était, avec sa belle image, lentement effacé en mon cœur ; vous savez que je la perdis jeune. Je ne soupçonnais pas encore combien cette première morale d’enfant nous maîtrise, ni quels plis elle laisse à l’esprit. Cette sorte d’austérité dont ma mère m’avait laissé le goût en m’en inculquant les principes, je la reportai toute à l’étude. J’avais quinze ans quand je perdis ma mère ; mon père s’occupa de moi, m’entoura et mit sa passion à m’instruire. Je savais déjà bien le latin et le grec ; avec lui j’appris vite l’hébreu, le sanscrit, et enfin le persan et l’arabe. Vers vingt ans j’étais si chauffé qu’il osait m’associer à ses travaux. Il s’amusait à me prétendre son égal et voulut m’en donner la preuve. L’Essai sur les cultes phrygiens, qui parut sous son nom, fut mon œuvre ; à peine l’avait-il revu ; rien jamais ne lui valut tant d’éloges. Il fut ravi. Pour moi, j’étais confus de voir cette supercherie réussir. Mais désormais je fus lancé. Les savants les plus érudits me traitaient comme leur collègue. Je souris maintenant de tous les honneurs qu’on me fit... Ainsi j’atteignis vingt-cinq ans, n’ayant presque rien regardé que des ruines ou des livres, et ne connaissant rien de la vie ; j’usais dans le travail une ferveur singulière. J’aimais quelques amis (vous en fûtes), mais plutôt l’amitié qu’eux-mêmes, mon dévouement pour eux était grand, mais c’était besoin de noblesse ; je chérissais en moi chaque beau sentiment. Au demeurant, j’ignorais mes amis, comme je m’ignorais moi-même. Pas un instant ne me survint l’idée que j’eusse pu mener une existence différente ni qu’on pût vivre différemment.

À mon père et à moi des choses simples suffisaient ; nous dépensions si peu tous deux, que j’atteignis mes vingt-cinq ans sans savoir que nous étions riches. J’imaginais, sans y songer souvent, que nous avions seulement de quoi vivre ; et j’avais pris, près de mon père, des habitudes d’économie telles, que je fus presque gêné quand je compris que nous possédions beaucoup plus. J’étais à ce point distrait de ces choses, que ce ne fut même pas après le décès de mon père, dont j’étais unique héritier, que je pris conscience un peu plus nette de ma fortune, mais seulement lors du contrat de mon mariage, et pour m’apercevoir du même coup que Marceline ne m’apportait presque rien.

Une autre chose que j’ignorais, plus importante encore peut-être, c’est que j’étais d’une santé très délicate. Comment l’eussé-je su, ne l’ayant pas mise à l’épreuve ? J’avais des rhumes de temps à autre, et les soignais négligemment. La vie trop calme que je menais m’affaiblissait et me préservait à la fois. Marceline, au contraire, semblait robuste, — et qu’elle le fût plus que moi, c’est ce que nous devions bientôt savoir.

Le soir même de nos noces nous couchions dans mon appartement de Paris, où l’on nous avait préparé deux chambres. Nous ne restâmes à Paris que le temps qu’il fallut pour d’indispensables emplettes, puis gagnâmes Marseille, d’où nous nous embarquâmes aussitôt pour Tunis.

Les soins urgents, l’étourdissement des derniers événements trop rapides, l’indispensable émotion des noces venant sitôt après celle plus réelle de mon deuil, tout cela m’avait épuisé. Ce ne fut que sur le bateau que je pus sentir ma fatigue. Jusqu’alors chaque occupation, en l’accroissant, m’en distrayait. Le loisir obligé du bord me permettait enfin de réfléchir. C’était, me semblait-il, pour la première fois.

Pour la première fois aussi je consentais d’être privé longtemps de mon travail. Je ne m’étais accordé jusqu’alors que de courtes vacances. Un voyage en Espagne avec mon père, peu de temps après la mort de ma mère, avait, il est vrai, duré plus d’un mois ; un autre, en Allemagne, six semaines ; d’autres encore — mais c’étaient des voyages d’études ; mon père ne s’y distrayait point de ses recherches très précises ; moi, sitôt que je ne l’y suivais plus, je lisais. Et pourtant, à peine avions-nous quitté Marseille, divers souvenirs de Grenade et de Séville me revinrent, de ciel plus pur, d’ombres plus franches, de fêtes, de rires et de chants. Voilà, ce que nous allons retrouver, pensai-je. Je montai sur le pont du navire et regardai Marseille s’écarter.

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