André Gide - Oeuvres complètes de André Gide - Romans

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Oeuvres complètes de André Gide: Romans: краткое содержание, описание и аннотация

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Cette collection comprend l'intégrale des romans d'André Gide.
Table des Matières:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève

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Marceline dormait toujours. On arriva. Elle dut descendre d’abord et ne vit rien. On nous avait gardé deux chambres. Je pus m’élancer dans la mienne, laver, faire disparaître le sang. Marceline n’avait rien vu.

Pourtant je me sentais très faible et fis monter du thé pour nous deux. Et tandis qu’elle l’apprêtait, très calme, un peu pâle elle-même, souriante, une sorte d’irritation me vint de ce qu’elle n’eût rien su voir. Je me sentais injuste, il est vrai, me disais : si elle n’a rien vu c’est que je cachais bien ; n’importe ; rien n’y fit ; cela grandit en moi comme un instinct, m’envahit... à la fin cela fut trop fort ; je n’y tins plus ; comme distraitement je lui dis :

— J’ai craché le sang, cette nuit.

Elle n’eut pas un cri ; simplement elle devint beaucoup plus pâle, chancela, voulut se retenir, et tomba lourdement sur le plancher.

Je m’élançai vers elle avec une sorte de rage : Marceline ! Marceline ! — Allons bon ! qu’ai-je fait ! Ne suffisait-il pas que moi je sois malade ? — Mais j’étais, je l’ai dit, très faible ; peu s’en fallut que je ne me trouvasse mal à mon tour. J’ouvris la porte ; j’appelai ; on accourut.

Dans ma valise se trouvait, je m’en souvins, une lettre d’introduction auprès d’un officier de la ville ; je m’autorisai de ce mot pour envoyer chercher le major.

Marceline cependant s’était remise ; à présent elle était au chevet de mon lit, dans lequel je tremblais de fièvre. Le major arriva, nous examina tous les deux : Marceline n’avait rien, affirma-t-il, et ne se ressentait pas de sa chute ; moi j’étais atteint gravement ; même il ne voulut pas se prononcer et promit de revenir avant le soir.

Il revint, me sourit, me parla et me donna divers remèdes. Je compris qu’il me condamnait. — Vous l’avouerai-je ? Je n’eus pas un sursaut. J’étais las. Je m’abandonnai, simplement. — « Après tout, que m’offrait la vie ? J’avais bien travaillé jusqu’au bout, fait résolument et passionnément mon devoir. Le reste... ah ! que m’importe ? » pensais-je, en trouvant suffisamment beau mon stoïcisme. Mais ce dont je souffrais, c’était de la laideur du lieu. « Cette chambre d’hôtel est affreuse » — et je la regardai. Brusquement, je songeai qu’à côté, dans une chambre pareille, était ma femme, Marceline ; et je l’entendis qui parlait. Le docteur n’était pas parti ; il s’entretenait avec elle ; il s’efforçait de parler bas. — Un peu de temps passa ; je dus dormir...

Quand je me réveillai, Marceline était là. Je compris qu’elle avait pleuré. Je n’aimais pas assez la vie pour avoir pitié de moi-même ; mais la laideur de ce lieu me gênait ; presque avec volupté mes yeux se reposaient sur elle.

À présent, près de moi, elle écrivait. Elle me paraissait jolie. Je la vis fermer plusieurs lettres. Puis elle se leva, s’approcha de mon lit, tendrement prit ma main :

— Comment te sens-tu maintenant ? me dit-elle. Je souris, lui dis tristement :

— Guérirai-je ? Mais, aussitôt, elle me répondit : — Tu guériras ! — avec une si passionnée conviction que, presque convaincu moi-même, j’eus comme un confus sentiment de tout ce que la vie pouvait être, de son amour à elle, la vague vision de si pathétiques beautés, — que les larmes jaillirent de mes yeux et que je pleurai longuement sans pouvoir ni vouloir m’en défendre.

Par quelle violence d’amour elle put me faire quitter Sousse ; entouré de quels soins charmants, protégé, secouru, veillé... de Sousse à Tunis, puis de Tunis à Constantine, Marceline fut admirable. C’est à Biskra que je devais guérir. Sa confiance était parfaite ; son zèle ne retomba pas un instant. Elle préparait tout, dirigeait les départs et s’assurait des logements. Elle ne pouvait faire, hélas ! que ce voyage fût moins atroce. Je crus plusieurs fois devoir m’arrêter et finir. Je suais comme un moribond, j’étouffais, par moments perdais connaissance. — À la fin du troisième jour, j’arrivai à Biskra comme mort.

II

Table des matières

Pourquoi parler des premiers jours ? Qu’en reste-t-il ? Leur affreux souvenir est sans voix. Je ne savais plus ni qui, ni où j’étais. Je revois seulement, au-dessus de mon lit d’agonie, Marceline, ma femme, ma vie, se pencher. Je sais que ses soins passionnés, que son amour seul, me sauvèrent. Un jour enfin, comme un marin perdu qui aperçoit la terre, je sentis qu’une lueur de vie se réveillait ; je pus sourire à Marceline. — Pourquoi raconter tout cela ? L’important, c’était que la mort m’eût touché, comme l’on dit, de son aile. L’important, c’est qu’il devînt pour moi très étonnant que je vécusse, c’est que le jour devînt pour moi d’une lumière inespérée. Avant, pensais-je, je ne comprenais pas que je vivais. Je devais faire de la vie la palpitante découverte.

Le jour vint où je pus me lever. Je fus complètement séduit par notre home. Ce n’était presque qu’une terrasse. Quelle terrasse ! Ma chambre et celle de Marceline y donnaient ; elle se prolongeait sur des toits. L’on voyait, lorsqu’on en avait atteint la partie la plus haute, par-dessus les maisons, des palmiers ; par-dessus les palmiers, le désert. L’autre côté de la terrasse touchait aux jardins de la ville ; les branches des dernières cassies l’ombrageaient ; enfin elle longeait la cour, une petite cour régulière, plantée de six palmiers réguliers, et finissait à l’escalier qui la reliait à la cour. Ma chambre était vaste, aérée ; murs blanchis à la chaux, rien aux murs ; une petite porte menait à la chambre de Marceline ; une grande porte vitrée ouvrait sur la terrasse.

Là coulèrent des jours sans heures. Que de fois, dans ma solitude, j’ai revu ces lentes journées !... Marceline est auprès de moi. Elle lit ; elle coud ; elle écrit. Je ne fais rien. Je la regarde. Ô Marceline !... Je regarde. Je vois le soleil ; je vois l’ombre ; je vois la ligne de l’ombre se déplacer ; j’ai si peu à penser, que je l’observe. Je suis encore très faible ; je respire mal ; tout me fatigue, même lire ; d’ailleurs que lire ? Être, m’occupe assez.

Un matin Marceline entre en riant :

— Je t’amène un ami, dit-elle ; et je vois entrer derrière elle un petit Arabe au teint brun. Il s’appelle Bachir, a de grands yeux silencieux qui me regardent. Je suis plutôt un peu gêné, et cette gêne déjà me fatigue ; je ne dis rien, parais fâché. L’enfant, devant la froideur de mon accueil, se déconcerte, se retourne vers Marceline, et, avec un mouvement de grâce animale et câline, se blottit contre elle, lui prend la main, l’embrasse avec un geste qui découvre ses bras nus. Je remarque qu’il est tout nu sous sa mince gandourah blanche et sous son burnous rapiécé.

— Allons ! assieds-toi là, lui dit Marceline qui voit ma gêne. Amuse-toi tranquillement.

Le petit s’assied par terre, sort un couteau du capuchon de son burnous, un morceau de djerid, et commence à le travailler. C’est un sifflet, je crois, qu’il veut faire.

Au bout d’un peu de temps, je ne suis plus gêné par sa présence. Je le regarde ; il semble avoir oublié qu’il est là. Ses pieds sont nus ; ses chevilles sont charmantes, et les attaches de ses poignets. Il manie son mauvais couteau avec une amusante adresse... Vraiment, vais-je m’intéresser à cela ?... Ses cheveux sont rasés à la manière arabe ; il porte une pauvre chéchia qui n’a qu’un trou à la place du gland. La gandourah, un peu tombée, découvre sa mignonne épaule. J’ai le besoin de la toucher. Je me penche ; il se retourne et me sourit. Je fais signe qu’il doit me passer son sifflet, le prends et feins de l’admirer beaucoup. — À présent il veut partir. Marceline lui donne un gâteau, moi deux sous.

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