Friedrich Nietzsche - Le Gai Savoir

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" Ce livre aurait peut-être besoin d'autre chose que d'un avant-propos, car en fin de compte un doute continuerait à subsister malgré tout, savoir si l'on pourrait rendre sensible par des préfaces, à quelqu'un qui n'a pas vécu quelque chose d'analogue, ce qu'il y a d'aventure personnelle dans ce livre. Il semble être écrit dans le langage d'un vent de dégel : on y trouve de la pétulance, de l'inquiétude, des contradictions et un temps d'avril, ce qui fait songer sans cesse au voisinage de l'hiver, tout autant qu'à la victoire sur l'hiver, à la victoire qui arrive, qui doit arriver, qui est peut-être déjà arrivée…"
Dans sa préface, Nietzsche contextualise son projet. Il parle de ses provenances, toutes des soupçons et des souffrances morales, faisant explicitement référence à une certaine appréhension de la psychologie en tant que libératrice des affres de la maladie. De l'antiquité grecque, qu'il affectionne particulièrement pour ce que les Grecs anciens auraient été, de son avis philologique, " superficiels… par profondeurs ! ". Il passe également par la conjecture que les personnes de sa trempe sont destinées à vivre une existence tragique, ressentie comme une délivrance, se mettant en opposition " au troupeau ", qui se nourrirait de certitudes satisfaites.
Le titre " Le Gai Savoir " fait référence aux troubadours, l'expression Gai Saber de laquelle dérive la gaya scienza étant une façon de dénommer en occitan l'art de composer des poésies lyriques.

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22.

L’ORDRE DU JOUR POUR LE ROI. — La journée commence : commençons, pour cette journée, à mettre en ordre les affaires et les plaisirs de notre très gracieux maître qui maintenant daigne encore se reposer. Sa Majesté a du mauvais temps aujourd’hui : nous nous garderons de l’appeler mauvais ; on ne parlera pas du temps, — mais nous donnerons aujourd’hui aux affaires un tour plus solennel, aux fêtes quelque chose de plus pompeux qu’il ne serait autrement nécessaire. Sa Majesté sera peut-être malade : nous présenterons au déjeuner la dernière bonne nouvelle d’hier soir, l’arrivée de M. de Montaigne qui sait si agréablement plaisanter sa maladie, — il souffre de calculs. Nous recevrons quelques personnes. (Personnes ! — que dirait cette vieille grenouille enflée qui se trouvera au milieu d’elles, si elle entendait ce mot ! « Je ne suis pas une personne, dirait-elle, mais toujours la chose elle-même. ») — La réception durera plus longtemps qu’il ne sera agréable à chacun : cela sera une raison suffisante pour raconter l’anecdote de ce poète qui écrivit à sa porte : « Celui qui entre ici me fera honneur ; celui qui n’entre pas me fera — plaisir. » — C’est là vraiment dire une impolitesse d’une façon polie ! Et, peut-être ce poète, pour sa part, a-t-il tout à fait raison d’être impoli : on dit que ses vers sont meilleurs que ceux de tel faiseur. Qu’il en fasse donc encore beaucoup et qu’il se retire autant que possible du monde : et c’est bien là le sens de sa gentille petite méchanceté. Par contre un prince vaut toujours mieux que les vers qu’il fait, même si… — mais que faisons-nous ? Nous causons et la cour tout entière croit que nous travaillons déjà et que nous nous cassons la tête : aucune lumière ne s’allume avant celle que l’on voit à notre fenêtre. — Écoutez ! N’était-ce pas la sonnette ? Au diable ! Le jour et la danse commencent et nous ne savons pas nos tours ! Il nous faudra donc improviser, — tout le monde improvise sa journée. Faisons aujourd’hui comme tout le monde ! — Et ainsi s’est dissipé mon singulier rêve du matin, peut-être aux sons durs de l’horloge de la tour qui vient d’annoncer, avec la solennité qui lui est propre, la cinquième heure. Il me semble que cette fois-ci le dieu des rêves a voulu se moquer de mes habitudes, — c’est mon habitude de commencer ma journée en l’apprêtant de façon à la rendre tolérable pour moi et il est possible qu’il me soit arrivé souvent de le faire d’une façon trop cérémonieuse et princière.

23.

LES SYMPTÔMES DE LA CORRUPTION. — Prêtez votre attention aux symptômes de ces conditions de la société, nécessaires de temps en temps, et que l’on appelle « corruption ». Chaque fois que la corruption se manifeste quelque part une superstition multiple prend le dessus, et la croyance générale qu’un peuple a acceptée jusqu’alors devient pâle et impuissante : car la superstition est une libre pensée de second ordre, — celui qui s’y soumet choisit certaines formes et formules qui lui plaisent et se permet de choisir. Le superstitieux, comparé au croyant, est toujours plus « personnel » que lui ; et une société superstitieuse sera celle où il y aura déjà beaucoup d’individus et du plaisir à tout ce qui est individuel. Considérée à ce point de vue, la superstition apparaît toujours comme un progrès par rapport à la foi et comme un signe annonçant que l’intellect devient plus indépendant et veut avoir ses droits. Les partisans de la vieille religion et de la vieille religiosité se plaignent alors de la corruption, — c’est aussi eux qui ont déterminé jusqu’ici l’usage dans la langue et qui ont fait à la superstition une mauvaise réputation, même auprès des esprits les plus libres. Apprenons donc qu’elle est un symptôme de l’ émancipation . — En second lieu, on accuse de relâchement une société dont s’empare la corruption : il est visible en effet qu’alors la valeur de la guerre et de la joie de la guerre diminuent et qu’on aspire aux agréments de la vie avec autant d’ardeur que l’on aspirait autrefois aux honneurs de la guerre et de la gymnastique. Mais on a l’habitude de passer sous silence que cette vieille énergie populaire, cette passion populaire, qui, par la guerre et les tournois, recevait une visibilité magnifique, s’est transformée maintenant en passion privée divisée infiniment et moins visible ; il est même probable que, dans l’état de « corruption », la puissance et la force de l’énergie qu’un peuple dépense sont plus grandes que jamais, et l’individu en use avec beaucoup plus de prodigalité qu’il n’a pu le faire précédemment : — car alors il n’était pas encore assez riche pour cela ! C’est donc précisément aux époques de « relâchement » que la tragédie court les maisons et les rues, que naissent le grand amour et la grande haine et que la flamme de la connaissance s’élève avec éclat vers le ciel. — On prétend, en troisième lieu, que, pour compenser en quelque sorte le reproche de superstition et de relâchement, aux époques de corruption, les mœurs sont plus douces et que, comparée aux époques anciennes, plus croyantes et plus fortes, la cruauté est maintenant en diminution. Mais je ne puis pas non plus accéder à cet éloge, tout aussi peu qu’au blâme qu’il contient : je ne reconnais qu’une chose, c’est que la cruauté s’affine maintenant et que les formes qu’elle revêtait anciennement lui sont dorénavant contraires : la blessure et le supplice, cependant, au moyen de la parole et du regard, atteignent, en temps de corruption, leur développement complet, — c’est maintenant seulement que la méchanceté est créée et la joie que procure la méchanceté. Les hommes de la corruption sont spirituels, et calomniateurs ; ils savent qu’il y a encore d’autres façons d’assassinat que par le poignard et la surprise, — ils savent aussi que l’on croit tout ce qui est bien dit . — En quatrième lieu : lorsque « les mœurs se corrompent », ces êtres que l’on nomme tyrans commencent à surgir : ce sont les précurseurs et, en quelque sorte, les précoces avant-coureurs des individus . Encore un peu de patience : et ce fruit, qui est le fruit des fruits, sera suspendu, mûr et doré, à l’arbre d’un peuple, — et ce n’est qu’à cause de ces fruits que cet arbre existe ! Lorsque la décomposition a atteint son apogée, de même que la lutte des tyrans de toute espèce, le César arrive toujours, le tyran définitif, qui met fin à ce combat épuisé à la conquête de la prépondérance, en faisant travailler pour lui la fatigue. À son époque, l’individu est généralement le plus mûr, et, par conséquent, la « culture » est la plus élevée et la plus féconde, non grâce au tyran, ni par lui : quoique ce soit le propre des hommes d’une culture supérieure de flatter leur César en se faisant passer pour son œuvre. La vérité est cependant qu’ils ont besoin de repos du dehors puisque l’inquiétude et le travail se trouvent en eux. En ces temps la corruptibilité et la trahison sont les plus fréquentes : car l’amour de l’ ego qui vient d’être découvert est maintenant beaucoup plus puissant que l’amour de la vieille patrie, usée et rabâchée ; et le besoin de se mettre à l’abri d’une façon quelconque contre les terribles ballottements de la fortune, ouvre même les mains les plus nobles, dès qu’un homme riche et un puissant se montre prêt à y jeter de l’or. L’avenir est alors si incertain qu’il faut vivre au jour le jour : un état d’âme qui donne jeu facile à tous les séducteurs, — car on ne se laisse séduire et corrompre que pour « un jour » et l’on se réserve l’avenir et la vertu ! On sait que les individus, ces véritables hommes « en soi-même » songent aux choses du moment, bien plus que leurs antipodes, les hommes de troupeau, parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas plus compter sur eux-mêmes que sur l’avenir ; de même, ils aiment à s’attacher aux hommes de puissance, parce qu’ils se croient capables d’actions et d’investigations qui, auprès de la foule, ne peuvent obtenir ni compréhension ni grâce, — mais le tyran ou le César comprend le droit de l’individu, même dans ses transgressions, il a intérêt à favoriser une morale privée plus courageuse et même à lui tendre la main. Car il pense de lui-même et veut que l’on pense de lui-même ce que Napoléon a exprimé une fois avec le tour classique qui lui était particulier : « J’ai le droit de répondre à toutes vos plaintes par un éternel moi . Je suis à part de tout le monde, je n’accepte les conditions de personne. Vous devez vous soumettre à toutes mes fantaisies, et trouver tout simple que je me donne de pareilles distractions [2]. » C’est ce que Napoléon dit un jour à son épouse, celle-ci ayant des raisons pour mettre en doute sa fidélité conjugale. — Les époques de corruption sont celles où les pommes tombent des arbres : je veux dire les individus, ceux qui portent la semence de l’avenir, les promoteurs de la colonisation intellectuelle et de la formation nouvelle des liens de l’État et de la société. Corruption — ce n’est là qu’un terme injurieux pour les temps d’automne d’un peuple.

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