Marquis Sade - Marquis de Sade - Juliette ou les Prospérités du vice

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Marquis de Sade: Juliette ou les Prospérités du vice: краткое содержание, описание и аннотация

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" Juliette, ou les Prospérités du vice " est une œuvre du marquis de Sade, écrivain, philosophe, mais aussi membre des révolutionnaires, qui parut en 1801. Ce roman, qualifié de " libertin ", a fait scandale à sa publication parmi les critiques et la population française. Juliette est élevée dans un couvent, mais à l'âge de treize ans, elle est séduite par une femme qui entreprend de lui expliquer que la moralité, la religion et les idées de cette sorte sont dépourvues de sens. Toutes les considérations philosophiques évoquées au cours du récit sont de cet ordre : toutes les idées touchant à Dieu, la morale, les remords, l'amour, sont attaquées.

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A cela je ne réponds qu’une chose: si l’âme est une substance essentiellement différente du corps et qui ne peut avoir aucune relation avec lui, leur union est une chose impossible; d’ailleurs cette âme, étant d’une essence différente du corps, devrait nécessairement agir d’une façon différente de lui; cependant nous voyons que les mouvements éprouvés par les corps se font sentir à cette âme prétendue, et que ces deux substances, diverses par leur essence, agissent toujours de concert. Vous nous direz encore que cette harmonie est un mystère, et moi je vous répondrai que je ne vois pas mon âme, que je ne connais et ne sens que mon corps, que c’est le corps qui sent, qui pense, qui juge, qui souffre, qui jouit, et que toutes ses facultés sont des résultats nécessaires de son mécanisme et de son organisation.

Quoique les hommes soient dans l’impossibilité de se faire la moindre idée de leur âme, quoique tout leur prouve qu’ils ne sentent, ne pensent, n’acquièrent des idées, ne jouissent et ne souffrent que par le moyen des sens ou des organes matériels du corps, ils se persuadent pourtant que cette âme inconnue est exempte de mort. Mais, en supposant même l’existence de cette âme, dites-moi, je vous prie, si l’on peut s’empêcher de reconnaître qu’elle dépend totalement du corps, et qu’elle subit conjointement avec lui toutes les vicissitudes qu’il éprouve lui-même. Et cependant on porte l’absurdité jusqu’à croire qu’elle n’a, par sa nature, rien d’analogue à lui; on veut qu’elle puisse agir et sentir sans le secours de ce corps; en un mot, on prétend que, privée de ce corps et dégagée des sens, cette âme sublime pourra vivre pour souffrir, éprouver le bien-être ou sentir des tourments rigoureux. C’est sur un pareil tas d’absurdités conjecturales que l’on bâtit l’opinion merveilleuse de l’immortalité de l’âme.

Si je demande quels motifs on a de supposer l’âme immortelle, on me répond aussitôt: C’est que l’homme, par sa nature, désire d’être immortel. Mais, répliquerai-je, votre désir devient-il une preuve de son accomplissement? Par quelle étrange logique ose-t-on décider qu’une chose ne peut manquer d’arriver, seulement parce qu’on la souhaite? Les impies, continue-t-on, privés des espérances flatteuses d’une autre vie, désirent d’être anéantis. Eh bien! ne sont-ils pas autant autorisés à conclure, d’après ce désir, qu’ils seront anéantis, que vous vous prétendez autorisés à conclure, vous, que vous existerez simplement parce que vous le désirez?

Ô Juliette, poursuivait cette femme philosophe avec toute l’énergie de la persuasion, ô ma chère amie, n’en doute pas, nous mourons tout entiers, et le corps humain, après que la Parque a coupé le fil, n’est plus qu’une masse incapable de produire les mouvements dont l’assemblage constituait la vie. On n’y voit plus alors ni circulation, ni respiration, ni digestion, ni parole, ni pensée. On prétend que, pour lors, l’âme s’est séparée du corps; mais dire que cette âme, qu’on ne connaît point, est le principe de la vie, c’est ne rien dire, sinon qu’une force inconnue est le principe caché de mouvements imperceptibles. Rien de plus naturel et de plus simple que de croire que l’homme mort n’est plus; rien de plus extravagant que de croire que l’homme mort est encore en vie.

Nous rions de la simplicité de quelques peuples dont l’usage est d’enterrer des provisions avec les morts: est-il donc plus absurde de croire que les hommes mangeront après la mort, que de s’imaginer qu’ils penseront, qu’ils auront des idées agréables ou fâcheuses, qu’ils jouiront, qu’ils souffriront, qu’ils éprouveront du repentir ou de la joie, lorsque les organes, propres à leur porter des sensations ou des idées, seront une fois dissous et réduits en poussière? Dire que les âmes humaines seront heureuses ou malheureuses après la mort, c’est prétendre que les hommes pourront voir sans yeux, entendre sans oreilles, goûter sans palais, flairer sans nez, toucher sans mains, etc. Des nations qui se croient très raisonnables adoptent pourtant de pareilles idées.

Le dogme de l’immortalité de l’âme suppose que l’âme est une substance simple, en un mot, un esprit: mais je demanderai toujours ce que c’est qu’un esprit.

— On m’a appris, répondis-je à Mme Delbène, qu’un esprit était une substance privée d’étendue, incorruptible, et qui n’a rien de commun avec la matière.

— Mais si cela est, reprit avec vivacité mon institutrice, comment ton âme naît-elle, s’accroît-elle, se fortifie-t-elle, se dérange-t-elle, vieillit-elle, dans les mêmes proportions que ton corps?

A l’exemple de tous les sots qui ont eu les mêmes principes, tu me répondras que tout cela sont des mystères. Mais, imbéciles que vous êtes, si ce sont des mystères, vous n’y comprenez donc rien, et si vous n’y comprenez rien, comment pouvez-vous décider affirmativement une chose dont vous êtes incapables de vous former aucune idée? Pour croire ou pour affirmer quelque chose, il faut au moins savoir en quoi consiste ce que l’on croit et ce que l’on affirme. Croire à l’immortalité de l’âme, c’est dire que l’on est persuadé de l’existence d’une chose dont il est impossible de se former aucune notion véritable, c’est croire à des mots sans y pouvoir attacher aucun sens; affirmer qu’une chose est telle qu’on la dit, c’est le comble de la folie et de la vanité.

Que de théologiens sont d’étranges raisonneurs! Dès qu’ils ne peuvent deviner les causes naturelles des choses, ils inventent des causes surnaturelles, ils imaginent des esprits, des dieux, des causes occultes, des agents inexplicables, ou plutôt des mots bien plus obscurs que les choses qu’ils s’efforcent d’expliquer. Demeurons dans la nature quand nous voudrons nous rendre compte des effets de la nature; ne nous écartons jamais d’elle quand nous voudrons expliquer ses phénomènes; ignorons les causes trop déliées pour être saisies par nos organes, et soyons persuadés qu’en sortant de la nature nous ne trouverons jamais la solution des problèmes que la nature nous présente.

Dans l’hypothèse même de la théologie, c’est-à-dire en supposant un moteur tout-puissant à la matière, de quel droit les théologiens refuseraient-ils à leur Dieu de donner à cette matière la faculté de penser! Lui serait-il plus difficile de créer ces combinaisons de matière dont résultât la pensée, que des esprits qui pensent? Au moins, en supposant une matière qui pensât, nous aurions quelques notions du sujet de la pensée ou de ce qui pense en nous; tandis qu’en attribuant la pensée à un être immatériel, il nous est impossible de nous en faire la moindre idée.

On nous objecte que le matérialisme fait de l’homme une pure machine, ce que l’on juge très déshonorant pour l’espèce humaine; mais cette espèce humaine sera-t-elle bien plus honorée, quand on dira que l’homme agit par les impulsions secrètes d’un esprit ou d’un certain je ne sais quoi qui sert à l’animer sans qu’on sache comment?

Il est aisé de s’apercevoir que la supériorité que l’on donne à l’esprit sur la matière, ou à l’âme sur le corps, n’est fondée que sur l’ignorance où l’on est de la nature de cette âme, tandis que l’on est plus familiarisé avec la matière ou le corps, que l’on s’imagine connaître et dont on croit démêler les ressorts; mais les mouvements les plus simples de nos corps sont, pour tout homme qui les médite, des énigmes aussi difficiles à deviner que la pensée.

L’estime que tant de gens ont pour la substance spirituelle ne paraît avoir pour motif que l’impossibilité où ils se trouvent de la définir d’une manière intelligible; le peu de cas que nos théologiens font de la matière ne vient que de ce que la familiarité engendre le mépris. Lorsqu’ils nous disent que l’âme est plus excellente que le corps, ils ne nous disent rien, sinon que ce qu’ils ne connaissent aucunement doit être bien plus beau que ce dont ils ont quelques faibles idées.

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