Marquis Sade - Marquis de Sade - Juliette ou les Prospérités du vice

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Marquis de Sade: Juliette ou les Prospérités du vice: краткое содержание, описание и аннотация

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" Juliette, ou les Prospérités du vice " est une œuvre du marquis de Sade, écrivain, philosophe, mais aussi membre des révolutionnaires, qui parut en 1801. Ce roman, qualifié de " libertin ", a fait scandale à sa publication parmi les critiques et la population française. Juliette est élevée dans un couvent, mais à l'âge de treize ans, elle est séduite par une femme qui entreprend de lui expliquer que la moralité, la religion et les idées de cette sorte sont dépourvues de sens. Toutes les considérations philosophiques évoquées au cours du récit sont de cet ordre : toutes les idées touchant à Dieu, la morale, les remords, l'amour, sont attaquées.

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Juliette ou les Prospérités du vice JULIETTE ou les Prospérités du vice MARQUIS DE SADE

PREMIÈRE PARTIE PREMIÈRE PARTIE

I

II

III

DEUXIÈME PARTIE

I

II

III

TROISIÈME PARTIE

I

II

III

QUATRIÈME PARTIE

I

II

III

CINQUIÈME PARTIE

I

II

III

SIXIÈME PARTIE

I

II

III

JULIETTE

ou les Prospérités du vice

MARQUIS DE SADE

PREMIÈRE PARTIE

I

Ce fut au couvent de Panthemont que Justine et moi fûmes élevées. Vous connaissez la célébrité de cette abbaye, et vous savez que c’était de son sein que sortaient depuis bien des années les femmes les plus jolies et les plus libertines de Paris. Euphrosine, cette jeune personne dont je voulus suivre les traces, qui, logée dans le voisinage de mes parents, s’était évadée de la maison paternelle pour se jeter dans le libertinage, avait été ma compagne dans ce couvent; et comme c’est d’elle et d’une religieuse de ses amies que j’avais reçu les premiers principes de cette morale qu’on est surpris de me voir, aussi jeune, dans les récits que vient de vous faire ma sœur, je dois, ce me semble, avant tout, vous entretenir de l’une et de l’autre… vous rendre un compte exact de ces premiers instants de ma vie où, séduite, corrompue par ces deux sirènes, le germe de tous les vices naquit au fond de mon cœur.

La religieuse dont il s’agit s’appelait Mme Delbène; elle était abbesse de la maison depuis cinq ans, et atteignait sa trentième année, lorsque je fis connaissance avec elle. Il était impossible d’être plus jolie: faite à peindre, une physionomie douce et céleste, blonde, de grands yeux bleus pleins du plus tendre intérêt, et la taille des Grâces. Victime de l’ambition, la jeune Delbène avait été mise à douze ans dans un cloître, afin de rendre plus riche un frère aîné qu’elle détestait. Enfermée dans l’âge où les passions commencent à s’exprimer, quoique Delbène n’eût encore fait aucun choix, aimant le monde et les hommes en général, ce n’avait pas été sans s’immoler elle-même, sans triompher des plus rudes combats, qu’elle s’était enfin déterminée à l’obéissance. Très avancée pour son âge, ayant lu tous les philosophes, ayant prodigieusement réfléchi, Delbène, en se condamnant à la retraite, s’était ménagé deux ou trois amies. On venait la voir, on la consolait; et comme elle était fort riche, l’on continuait de lui fournir tous les livres et toutes les douceurs qu’elle pouvait désirer, même celles qui devaient le plus allumer une imagination… déjà fort vive, et que n’attiédissait pas la retraite.

Pour Euphrosine, elle avait quinze ans lorsque je me liai avec elle; et elle était depuis dix-huit mois l’élève de Mme Delbène, lorsque l’une et l’autre me proposèrent d’entrer dans leur société, le jour où je venais d’entrer dans ma treizième année. Euphrosine était brune, grande pour son âge, fort mince, de très jolis yeux, beaucoup d’esprit et de vivacité, mais moins jolie, bien moins intéressante que notre supérieure.

Je n’ai pas besoin de vous dire que le penchant à la volupté est, dans les femmes recluses, l’unique mobile de leur intimité; ce n’est pas la vertu qui les lie, c’est le foutre; on plaît à celle qui bande pour nous, on devient l’amie de celle qui nous branle. Douée du tempérament le plus actif, dès l’âge de neuf ans j’avais accoutumé mes doigts à répondre aux désirs de ma tête, et je n’aspirais, depuis cet âge, qu’au bonheur de trouver l’occasion de m’instruire et de me plonger dans une carrière dont la nature précoce m’ouvrait déjà les portes avec autant de complaisance. Euphrosine et Delbène m’offrirent bientôt ce que je cherchais. La supérieure, qui voulait entreprendre mon éducation, m’invita un jour à déjeuner… Euphrosine s’y trouvait; il faisait une chaleur incroyable, et cette excessive ardeur du soleil leur servit d’excuse à l’une et à l’autre sur le désordre où je les trouvai: il était tel, qu’à cela près d’une chemise de gaze, que retenait simplement un gros nœud de ruban rose, elles étaient en vérité presque nues.

— Depuis que vous êtes entrée dans cette maison, me dit Mme Delbène, en me baisant assez négligemment sur le front, j’ai toujours désiré de vous connaître intimement. Vous êtes très jolie, vous m’avez l’air d’avoir de l’esprit, et les jeunes personnes qui vous ressemblent ont des droits bien certains sur moi… Vous rougissez, petit ange, je vous le défends; la pudeur est une chimère; unique résultat des mœurs et de l’éducation, c’est ce qu’on appelle un mode d’habitude; la nature ayant créé l’homme et la femme nus, il est impossible qu’elle leur ait donné en même temps de l’aversion ou de la honte pour paraître tels. Si l’homme avait toujours suivi les principes de la nature, il ne connaîtrait pas la pudeur: fatale vérité qui prouve, ma chère enfant, qu’il y a certaines vertus qui n’ont d’autre berceau que l’oubli total des lois de la nature. Quelle entorse on donnerait à la morale chrétienne, en scrutant ainsi tous les principes qui la composent! Mais nous jaserons de tout cela. Aujourd’hui, parlons d’autre chose, et déshabillez-vous comme nous.

Puis, s’approchant de moi, les deux friponnes, en riant, m’eurent bientôt mise dans le même état qu’elles. Les baisers de Mme Delbène prirent alors un caractère tout différent…

— Qu’elle est jolie, ma Juliette! s’écria-t-elle avec admiration; comme sa délicieuse petite gorge commence à bondir! Euphrosine, elle l’a plus grosse que toi… et cependant à peine treize ans.

Les doigts de notre charmante supérieure chatouillaient les fraises de mes seins, et sa langue frétillait dans ma bouche. Elle s’aperçut bientôt que ses caresses agissaient sur mes sens avec un tel empire que j’étais prête à me trouver mal.

— Oh, foutre! dit-elle, ne se contenant plus et me surprenant par l’énergie de ses expressions. Sacredieu, quel tempérament! Mes amies, ne nous gênons plus: au diable tout ce qui voile encore à nos yeux des attraits que la nature ne nous créa point pour être cachés!

Et jetant aussitôt loin d’elle les gazes qui l’enveloppaient, elle parut à nos regards belle comme la Vénus qui fixa l’hommage des Grecs. Il était impossible d’être mieux faite, d’avoir une peau plus blanche… plus douce… des formes plus belles et mieux prononcées. Euphrosine, qui l’imita presque tout de suite, ne m’offrit pas autant de charmes; elle n’était pas aussi grasse que Mme Delbène; un peu plus brune, peut-être devait-elle plaire moins généralement; mais quels yeux! que d’esprit! Émue de tant d’attraits, vivement sollicitée, par les deux femmes qui les possédaient, de renoncer comme elles à tous les freins de la pudeur, vous croyez bien que je me rendis. Au sein de la plus tendre ivresse, la Delbène m’emporte sur son lit et me dévore de baisers.

— Un moment, dit-elle, tout en feu; un instant, mes bonnes amies, mettons un peu d’ordre à nos plaisirs, on n’en jouit qu’en les fixant.

A ces mots, elle m’étend les jambes écartées, et, se couchant sur le lit à plat ventre, sa tête entre mes cuisses, elle me gamahuche pendant qu’offrant à ma compagne les plus belles fesses qu’il soit possible de voir, elle reçoit des doigts de cette jolie petite fille les mêmes services que sa langue me rend. Euphrosine, instruite de ce qui convenait à Delbène, entremêlait ses pollutions de vigoureuses claques sur le derrière, dont l’effet me parut certain sur le physique de notre aimable institutrice. Vivement électrisée par le libertinage, la putain dévorait le foutre qu’elle faisait à chaque instant jaillir de mon petit con. Quelquefois elle s’interrompait pour me regarder… pour m’observer dans le plaisir.

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