Marquis Sade - Marquis de Sade - Juliette ou les Prospérités du vice

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Marquis de Sade: Juliette ou les Prospérités du vice: краткое содержание, описание и аннотация

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" Juliette, ou les Prospérités du vice " est une œuvre du marquis de Sade, écrivain, philosophe, mais aussi membre des révolutionnaires, qui parut en 1801. Ce roman, qualifié de " libertin ", a fait scandale à sa publication parmi les critiques et la population française. Juliette est élevée dans un couvent, mais à l'âge de treize ans, elle est séduite par une femme qui entreprend de lui expliquer que la moralité, la religion et les idées de cette sorte sont dépourvues de sens. Toutes les considérations philosophiques évoquées au cours du récit sont de cet ordre : toutes les idées touchant à Dieu, la morale, les remords, l'amour, sont attaquées.

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Voilà le Dieu des hommes, Juliette; voilà la sotte chimère de leur débile imagination. Tu vois par quel enchaînement de sophismes ils sont venus à bout de la créer; et, d’après la définition particulière que je t’ai donnée, tu vois que ce fantôme, n’ayant qu’une existence objective, ne saurait être hors de l’esprit de ceux qui le considèrent, et n’est par conséquent qu’un pur effet de l’embrasement de leur cerveau. Voilà pourtant le Dieu des mortels, voilà l’être abominable qu’ils ont inventé, et dans les temples duquel ils ont fait couler tant de sang!

Si je me suis étendue, poursuivit Mme Delbène, sur les différences essentielles entre les existences réelles et les existences objectives, c’est, tu le vois, ma chère, parce qu’il était urgent que je te démontrasse les variétés qui se trouvent dans les opinions pratiques et spéculatives des hommes, et que je te fisse voir qu’ils donnent une existence réelle à beaucoup de choses qui n’ont qu’une existence spéculative: or, c’est au produit de cette existence spéculative que les hommes ont donné le nom de Dieu. S’il ne résultait de tout cela que de faux raisonnements, l’inconvénient serait médiocre; mais malheureusement on va plus loin: l’imagination s’enflamme, l’habitude se forme, et l’on s’accoutume à considérer comme quelque chose de réel ce qui n’est l’ouvrage que de notre faiblesse. On ne s’est pas plus tôt persuadé que la volonté de cet être chimérique est cause de tout ce qui nous arrive, que l’on emploie tous les moyens de lui être agréable, toutes les façons de l’implorer.

Que de plus mûres réflexions nous éclairent, et, ne nous déterminant sur l’adoption d’un Dieu que d’après ce qui vient d’être dit, persuadons-nous que toute l’idée de Dieu ne pouvant se présenter à nous que d’une manière objective, il ne peut résulter d’elle que des illusions et des fantômes.

Quelques sophismes qu’allèguent les partisans absurdes de la divinité chimérique des hommes, ils ne vous disent autre chose, sinon qu’il n’y a point d’effet sans cause; mais ils ne vous démontrent pas qu’il faille en revenir à une première cause éternelle, cause universelle de toutes les causes particulières, et qui soit elle-même créatrice, et indépendante de toute autre cause. Je conviens que nous ne comprenons pas la liaison, la suite et la progression de toutes les causes; mais l’ignorance d’un fait n’est jamais un motif suffisant pour en croire ou déterminer un autre. Ceux qui veulent nous persuader l’existence de leur abominable Dieu osent effrontément nous dire que, parce que nous ne pouvons assigner la véritable cause des effets, il faut que nous admettions nécessairement la cause universelle. Peut-on faire un raisonnement plus imbécile? Comme s’il ne valait pas mieux convenir de son ignorance que d’admettre une absurdité; ou comme si l’admission de cette absurdité devenait une preuve de son existence. L’aveu de notre faiblesse n’a nul inconvénient, sans doute; l’adoption du fantôme est remplie d’écueils contre lesquels nous ne ferons que nous heurter si nous sommes sages, mais où nous nous briserons si nos têtes s’exaltent: et les chimères échauffent toujours.

Accordons, si l’on veut, un instant, à nos antagonistes l’existence du vampire qui fait leur félicité[1]. Je leur demande, dans cette hypothèse, si la loi, la règle, la volonté par laquelle Dieu conduit les êtres, est de même nature que notre volonté et que notre force, si Dieu, dans les mêmes circonstances, peut vouloir et ne pas vouloir, si la même chose peut lui plaire et lui déplaire, s’il ne change pas de sentiment, si la loi par laquelle il se conduit est immuable. Si c’est elle qui le conduit, il ne fait que l’exécuter: de ce moment, il n’a aucune puissance. Cette loi nécessaire, qu’est-elle alors elle-même? est-elle distincte de lui ou inhérente à lui? Si, au contraire, cet être peut changer de sentiment et de volonté, je demande pourquoi il en change. Assurément, il lui faut un motif, et un bien plus raisonnable que ceux qui nous déterminent, car Dieu doit l’emporter sur nous en sagesse, comme il nous surpasse en prudence; or, ce motif peut-il s’imaginer sans altérer la perfection de l’être qui y cède? Je vais plus loin: si Dieu sait d’avance qu’il changera de volonté, pourquoi, dès qu’il peut tout, n’a-t-il pas arrangé les circonstances de manière à ce que cette mutation toujours fatigante, et prouvant toujours de la faiblesse, ne lui devînt nullement nécessaire? et s’il l’ignore, qu’est-ce qu’un Dieu qui ne prévoit pas ce qu’il doit faire? S’il le prévoit, et qu’il ne puisse se tromper, comme il faut le croire pour avoir de lui une idée convenable, il est donc arrêté, indépendamment de sa volonté, qu’il agira de telle ou telle façon: or, qu’est-elle, cette loi que sa volonté suit? où est-elle! d’où tire-t-elle sa force!

Si votre Dieu n’est pas libre, s’il est déterminé à agir en conséquence des lois qui le maîtrisent, alors c’est une force semblable au destin, à la fortune, que des vœux ne toucheront point, que des prières ne fléchiront point, que des offrandes n’apaiseront pas davantage, et qu’il vaut mieux mépriser éternellement qu’implorer avec aussi peu de succès.

Mais si, plus dangereux, plus méchant et plus féroce encore, votre exécrable Dieu a caché aux hommes ce qui devenait nécessaire à leur bonheur, son projet n’était donc pas de les rendre heureux; il ne les aime donc pas, il n’est donc alors ni juste ni bienfaisant. Il me semble qu’un Dieu ne doit rien vouloir que de possible, et il ne l’est pas que l’homme observe des lois qui le tyrannisent ou qui lui sont inconnues.

Ce vilain Dieu fait encore plus: il hait l’homme pour avoir ignoré ce qu’on ne lui a point appris; il le punit pour avoir transgressé une loi inconnue, pour avoir suivi des penchants qu’il ne tient que de lui seul. Ô Juliette! s’écria mon institutrice, puis-je concevoir cet infernal et détestable Dieu autrement que comme un tyran, un barbare, un monstre, auquel je dois toute la haine, tous les courroux, tout le mépris que mes facultés physiques et morales peuvent exhaler à la fois!

Ainsi, vînt-on même à bout de me démontrer… de me prouver l’existence de Dieu; dût-on réussir à me convaincre qu’il a dicté des lois, qu’il a choisi des hommes pour les attester aux mortels; me fît-on voir que le plus harmonieux accord règne dans toutes les relations qui viennent de lui: rien ne pourrait me prouver que je lui plais en suivant ses lois, car, s’il n’est pas bon, il peut me tromper, et ma raison, qui ne vient que de lui, ne me rassurera pas, puisqu’il peut alors ne me l’avoir donnée que pour mieux me précipiter dans l’erreur.

Poursuivons. Je vous demande maintenant, ô déistes, comment ce Dieu, que je veux bien admettre un moment, se conduira vis-à-vis de ceux qui n’ont aucune connaissance de ses lois. Si Dieu punit l’ignorance invincible de ceux auxquels ses lois n’ont pu être annoncées, il est injuste; s’il ne peut les en instruire, il est impuissant.

Il est certain que la révélation des lois de l’Éternel doit porter des caractères qui prouvent le Dieu dont elles émanent or, de toutes les révélations qui nous sont parvenues, je demande laquelle porte ce caractère aussi évident qu’indispensable. C’est donc par la religion même que se détruit le Dieu qu’annonce la religion: or, que deviendra cette religion, quand le Dieu qu’elle établit n’aura plus d’existence que dans la tête des sots!

Que les connaissances humaines soient réelles ou fausses, peu importe au bonheur de la vie: il n’en est pas de même en matière de religion. Lorsque les hommes ont une fois réalisé les objets imaginaires qu’elle présente, ils se passionnent pour ces objets; ils se persuadent que ces fantômes qui voltigent dans leur esprit existent réellement, et, de ce moment, rien ne peut plus les retenir. Chaque jour, nouveaux sujets de trembler: tels sont les uniques effets produits en nous par l’idée dangereuse d’un Dieu. C’est cette idée seule qui cause les maux les plus cuisants de la vie de l’homme; c’est elle qui le contraint à la privation des plus doux plaisirs de la vie, dans la frayeur de déplaire à ce fruit dégoûtant de son imagination en délire. Il faut donc, mon aimable amie, se délivrer le plus tôt possible des terreurs que cette chimère inspire; et pour cela, sans doute, il ne faut que porter la faux sur l’idole, il ne faut que la pulvériser d’un bras ferme.

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