Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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Il ramassa son gourdin, descendit à terre et s’éloigna sans même jeter un regard à son fidèle séide. Michel l’écouta grimper parmi les pierres et l’expression absolument et complètement décontenancée que prit alors son visage d’habitude aimable et vide, lui donna une sorte de dignité.

X

Ce n’est qu’une fois parvenu au terre-plein qui s’étendait devant la maison que Peyrol prit le temps de s’arrêter et de reprendre contact avec le monde extérieur.

Pendant qu’il était resté enfermé avec son prisonnier, le ciel s’était couvert d’une légère couche de nuages, par un de ces brusques changements du temps qui ne sont pas rares en Méditerranée. Cette vapeur grise, en mouvement très haut, tout contre le disque du soleil, semblait élargir l’espace derrière son voile et ajouter à l’étendue d’un monde dépourvu d’ombres, non plus un monde étincelant et dur, mais dont tous les contours de ses masses et la ligne d’horizon s’adoucissaient, comme prêts à se dissoudre dans l’immensité de l’infini.

Indifférente et familière aux yeux de Peyrol, palpable et vague tout ensemble, l’étendue de la mer changeante avait pâli sous le pâle soleil par une réaction mystérieuse et émotive. Cette grande pièce d’eau ovale et assombrie vers l’ouest s’enveloppait aussi de mystère: et mystérieuse également semblait cette large allée bleue qui persistait sur l’argent terne de l’eau, en une courbe parabolique magistralement décrite par un doigt invisible, comme symbole d’une errance sans fin. La façade de la maison aurait pu être celle d’une habitation dont les habitants eussent fui soudain. Dans le haut du bâtiment, la fenêtre de la chambre du lieutenant (vitre et volet) était restée ouverte. Près de la porte de la salle, la fourche d’écurie posée contre le mur semblait avoir été oubliée par le sans-culotte. Cet aspect d’abandon frappa Peyrol avec plus de force que d’ordinaire. Il avait tellement pensé à tous ces gens que de n’en trouver là aucun lui parut étrange et même inquiétant. Il avait, au cours de sa vie, vu bien des endroits abandonnés, des huttes d’herbe, des fortins de terre, des palais de rois, des temples d’où avaient fui toutes les âmes en robe blanche. Les temples, il est vrai, ne paraissaient jamais tout à fait déserts. Les dieux se cramponnaient à leur domaine. Les yeux de Peyrol se posèrent sur le banc accoté au mur de la salle. Dans le cours habituel des choses, il aurait dû être occupé par le lieutenant qui s’y asseyait d’ordinaire pendant des heures sans presque remuer, comme une araignée qui épie la venue d’une mouche. Cette comparaison paralysante immobilisa un moment Peyrol, la bouche tordue, les sourcils froncés, devant la vision évoquée, précise et colorée, de Réal, image plus troublante que ne l’avait jamais été la réalité.

Il revint à lui brusquement. «Qu’est-ce que c’était que ce genre d’occupation, cré nom de nom?»

Regarder ainsi ce bête de banc sans personne dessus? Est-ce qu’il perdait la tête, ou bien vieillissait-il vraiment à ce point-là? Il avait remarqué que des vieillards se laissaient aller comme cela. Mais il avait, lui, quelque chose à faire. Il fallait avant tout aller voir ce que devenait la corvette anglaise dans la Passe.

Tandis qu’il se dirigeait vers le poste d’observation sur la hauteur, à l’endroit où le pin se penchait, dépassant du bord de la falaise comme si une curiosité insatiable l’eût maintenu dans cette position précaire, Peyrol eut un nouvel aperçu en contrebas de la cour et des bâtiments de la ferme et fut de nouveau très frappé de leur aspect d’abandon. Il semblait n’y être resté ni une âme, ni même un animal; seuls, sur les toits, les pigeons se dandinaient avec une élégance raffinée. Peyrol pressa le pas et bientôt vit le navire anglais qui s’était carrément éloigné, du côté de Porquerolles, vergues brassées [82]et cap au sud. Il y avait un peu de vent dans la Passe et l’argent terne de la haute mer montrait une frange obscurcie d’eau ridée, loin vers l’est; dans les parages où, proche ou lointaine et la plupart du temps visible, l’escadre anglaise exerçait son incessante surveillance. Ni l’ombre d’un espar, ni l’éclat d’une voile à l’horizon ne trahissaient sa présence: mais Peyrol n’aurait pas été surpris de voir tout à coup une foule de navires surgir [83]peupler l’horizon de leur agitation hostile, arriver brusquement et émailler la mer de leurs groupes ordonnés, tout autour du cap Cicié, pour faire parade de leur satanée impudence. Alors en vérité cette corvette, qui avait été le principal élément de la vie quotidienne sur cette côte, deviendrait fort insignifiante; et l’homme qui la commandait, – et qui avait été l’adversaire personnel de Peyrol dans bien des rencontres imaginaires disputées jusqu’au bout là-haut dans sa chambre – alors cet Anglais devrait en vérité prendre garde à lui. On lui donnerait l’ordre d’approcher à portée de voix de l’amiral, on le ferait aller de-ci de-là, on le ferait courir comme un petit chien, avec bien des chances de se voir appeler à bord du bâtiment amiral pour se faire laver la tête sous un prétexte ou un autre.

Peyrol pensa un moment que l’impudence de cet Anglais allait s’exprimer en croisant le long de la presqu’île et en pénétrant à l’intérieur de la crique même, car l’avant de la corvette était en train de faire une lente abattée [84]. Peyrol eut le cœur étreint par une crainte soudaine pour sa tartane, jusqu’au moment où il se rappela que l’Anglais en ignorait l’existence. Évidemment. Son gourdin avait su efficacement couper court à cette information. Le seul Anglais qui connût l’existence de la tartane, c’était l’homme au crâne défoncé. Peyrol se mit littéralement à rire de sa frayeur momentanée. De plus, il était évident que l’Anglais n’avait aucune intention de venir parader en vue de la presqu’île. Il n’avait aucune intention d’être impudent. Peyrol vit qu’on brassait les vergues de l’autre bord; la corvette revint dans le vent, mais cette fois gouvernant au nord, retournant vers le point d’où elle venait. Il comprit immédiatement qu’elle avait l’intention de passer au vent du cap Esterel, probablement dans l’intention d’aller s’ancrer pour la nuit au large de la longue grève blanche qui, d’une courbe régulière, ferme de ce côté la rade d’Hyères.

Peyrol se la représentait par cette nuit nuageuse mais pas trop sombre, car la pleine lune ne datait que de la veille: il la voyait à l’ancre à portée de voix du rivage bas, les voiles ferlées: elle semblait profondément endormie, mais les hommes de quart veillaient sur le pont, près des pièces. Il grinça des dents. Les choses en étaient venues à ce point que le commandant de l’ Amelia ne pouvait plus rien faire avec son navire sans mettre Peyrol hors de lui. «Ah! pensait-il, avoir avec soi quarante ou soixante Frères-de-la-Côte pour faire voir à ce garçon-là ce que ça pourrait lui coûter de venir ainsi faire le fanfaron au long de la côte française! On avait déjà capturé des navires par surprise, par des nuits où il y avait juste assez de lumière pour se voir le blanc des yeux dans un combat corps à corps. De combien d’hommes pouvait être l’équipage de cette corvette? Quatre-vingt-dix à cent, tout compris, avec les mousses et les terriens…» Et Peyrol lui montra le poing en guise d’adieu, juste au moment où le cap Esterel vint la lui masquer. Mais au fond de son cœur, ce marin aux camaraderies cosmopolites savait très bien que ni quarante ni soixante, ni même cent Frères-de-la-Côte n’eussent suffi pour capturer cette corvette qui se promenait comme chez elle à dix milles de l’endroit où il avait pour la première fois ouvert les yeux, sur le monde.

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