[154]Le siège de Rome. Le pape qui forlignait en 1300 était Boniface VIII, mort en 1303.
[155]Dominique ne demanda pas au Saint-Siège des avantages matériels, mais l’approbation de sa règle, qui lui fut accordée par Honorius III, en 1216.
[156]L’Ordre des dominicains, les dominicaines, et le Tiers-Ordre de Saint-Dominique.
[157]Le sillon tracé par saint François lui-même; cette interprétation semble s’imposer, mais l’expression du poète ne brille pas par la précision.
[158]Les fûts remplis de bon vin font du tartre; si le vin est mauvais, ou si le fût n’est pas propre, celui-ci moisit.
[159]II y a encore de bons franciscains. Il ne faut pourtant pas les chercher dans Casai de Montferrat, patrie de Frère Ubertino de Todi, chef des spirituels, qui prétendaient «raidir» exagérément la doctrine de l’ordre et maintenir avec sévérité la rigueur de la règle; ni dans Acquasparta, patrie de Matteo Bentivenga, ministre général de l’ordre et cardinal, chef du parti des conventuels, qui voulaient adoucir et relâcher la règle dictée par le fondateur de l’ordre.
[160]Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, ministre général de son ordre et cardinal, appelé aussi le Docteur séraphique, fut auteur d’un grand nombre d’ouvrages théologiques. Il dit avoir toujours méprisé les choses du monde et les avantages matériels, qui sont symbolisés par la main gauche.
[161]Augustin, qui mourut en même temps que saint François et Illuminato de Rieti, mort vers 1280, furent des compagnons de la première heure du saint d’Assise. Ils font partie, comme tous ceux que saint Bonaventure nomme en les montrant à Dante, de la ronde qui vient de approcher avec ce saint, et qui forment, avec le chœur de saint Thomas d’Aquin, les «vingt-quatre fleurons» déjà Mentionnés plus haut.
[162]Hugues de Saint-Victor (10977-1141), célèbre théologien mystique; Pierre le Mangeur (7-1179), chancelier de l’Université de Paris, auteur d’une Histoire scolastique non moins célèbre; Pierre l’Espagnol (1226-1277), en réalité d’origine portugaise, élu pape en 1276 sous le nom de Jean XXI, auteur de «douze livres» intitulés Summulae logicales .
[163]Nathan s’illustra par les reproches qu’il adressa à David, au sujet de la femme et de la mort d’Urie; saint Jean Chrysostome (3477-407), patriarche de Constantinople, l’un des plus grands théologiens de Église orientale; saint Anselme (10337-1109), abbé de Canterbury, bénédictin; Élius Donat, grammairien du IVe siècle après J.-C., auteur d’une Ars grammatica qui servit de manuel scolaire pendant de longs siècles.
[164]Raban Maur (7767-856), archevêque de Mayence et écrivain très fécond; Joachim de Celico en Calabre, fondateur en 1189 d’un nouvel ordre et abbé du couvent de Fiore, fut commentateur de l’Apocalypse et passe pour avoir été auteur d’une série de prophéties qui circulèrent et s’imprimèrent souvent jusqu’au XVIe siècle.
[165]Il faut beaucoup d’imagination pour voir tout ce Dante veut montrer dans ces vers. Comme les deux rond d’esprits bienheureux, qui sont comme deux fois douze flambeaux, ont repris leur danse, l’une tournant dans un sens opposé à celui de l’autre, il veut rendre sensible leu mouvement lumineux par la comparaison avec des étoiles. Il faut voir quinze étoiles, qui feront vingt-quatre avec les sept de la Grande Ourse et les deux plus importantes de la Petite Ourse (figurée ici par le pavillon d’un cor); imaginer ces étoiles formant deux guirlandes pareilles à la constellation appelée Couronne d’Ariane; et supposer que les deux guirlandes lumineuses tournent l’une dans l’autre, mais en sens contraire.
[166]Rivière en Toscane. Il faut croire que son cours n’était pas rapide du temps du poète: c’est ce dont nous assurent les commentateurs. Même s’il avait été aussi rapide qu’aujourd’hui, cela ne compromettrait nullement la comparaison.
[167]Par saint Thomas d’Aquin. Il expliquera au poète son second doute; cf. plus haut, notes 119 et 126.
[168]Dante pense qu’Adam, qui fut la création immédiate de Dieu, aussi bien que Jésus-Christ, dont le sacrifice rachète «l’avant» et «l’après», et pèse plus que tout le poids des péchés des hommes, et qui est Dieu lui-même, eurent toute l’intelligence que l’on peut avoir; ce qui contredit l’affirmation de Thomas, selon laquelle Salomon n’eut pas de second. Il faut ajouter que le nom de Salomon n’a pas été prononcé, et qu’aucun indice ne permet croire que le poète l’avait déjà reconnu.
[169]Dieu se voit et se conçoit lui-même à travers son Fils qui est le Verbe, et qu’il engendre par le moyen de l’amour, qui est le Saint-Esprit. Tout l’être et toute la création sont compris dans cette idée divine, qui est la source première de l’existence et l’archétype des êtres: elle se reflète et s’irradie dans les neuf chœurs d’anges et de là elle se différencie selon les cieux d’où elle repart, pour répondre à la variété de la création, tout en restant essentiellement une. pans cette descente progressive, l’idée divine perd de sa vigueur première et, d’atténuation en atténuation, elle en arrive à ne produire que de «brèves contingences», c’est-à-dire des existences accidentelles et des objets corruptibles, dans lesquels l’» essence idéale» brille de façon inégale. C’est ici une nouvelle exposition de la doctrine de Dante concernant l’inégalité et la diversité des êtres, thème qu’il avait déjà touché auparavant; cf. Paradis , chant VIII.
[170]Adam et le Christ eurent le don d’intelligence au suprême degré.
[171]«Dieu apparut à Salomon une nuit, en songe, et lui dit: «Demande ce que tu voudras, et je te le donnerai.» Et Salomon répondit: «Donne à ton esclave un esprit clairvoyant, pour qu’il puisse juger ton peuple et distinguer le bien du mal.» (III Rois III: 5).
[172]Les quatre questions qui suivent embrassent la science telle qu’on la connaissait alors. La première appartient à la théologie, et prétend déterminer le nombre des anges; cf. sur ce problème, Paradis , XXIX, 130-132, où il est dit que ce nombre est infini.
[173]Soit un syllogisme dont une prémisse est nécessaire et l’autre contingente: la conclusion sera-t-elle nécessaire? c’est une question de logique.
[174]«S’il convient d’admettre qu’il existe moteur», qui ne dépende pas d’un autre: conque: question de philosophie naturelle.
[175]Question de géométrie.
[176]Saint Thomas n’a pas dit que nul autre homme peut se comparer à Salomon, mais seulement que «nul second n’a surgi». L’emploi de ce mot exclut donc l’idée que «nul second n’est né», qui est l’interprétation qui s’offrait à l’esprit de Dante. Thomas voulait dire que nul autre roi ne s’est montré sur terre à la hauteur de la sagesse dont avait fait preuve Salomon.
[177]Si l’on ne cherche pas la vérité à tout prix, le risque de cette attitude est l’ignorance, qui n’est pas un péché -mais en la cherchant «sans en connaître l’art», on risqué de tomber dans l’erreur et de se laisser séduire par le péché.
[178]Ce sont des philosophes grecs, qui avaient soutenu des vérités paradoxales, telles que la quadrature du cercle (Bryson), la génération par l’action du soleil (Parménide), l’incertitude de toutes choses (Mélissus). Aristote accusait déjà ces deux derniers de raisonner faussement, pour ne pas avoir appliqué les lois du syllogisme.
[179]Ce sont des hérésiarques, qui ont nié le dogme de la Trinité (Sabellius) ou l’éternité du Verbe (Arius).
[180]Noms très communs, cités comme exemples d’individus quelconques, qui ne se distinguent pas dans la masse. «Domina Berta» est citée comme prototype du vulgaire par Dante lui-même dans De vulgari eloquio , II, 6.
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