[115]Albert le Grand (1193-1280), dominicain en 1222, fut professeur aux universités de Cologne et de Paris, et l’un des philosophes les plus estimés de son temps, appelé aussi Docteur universel.
[116]Francesco Graziano, bénédictin, vécut vers le milieu du XIIe siècle et compila le célèbre recueil de droit canon connu sous le nom de Décret de Gratien.
[117]Pierre Lombard (? -1164), maître de théologie à Paris, auteur des Sentences, qui furent le premier essai d’encyclopédie dogmatique. «La pauvre» est celle de la parabole (Luc XXI: 1) qui donna à Dieu le peu qu’elle avait et dont le don fut mieux reçu que ceux des riches qui donnaient de leur superflu; cette parabole était rappelée par Lombard lui-même, dans le prologue de ses Sentences.
[118]C’est Salomon. On était désireux d’avoir de ses nouvelles peut-être parce que l’on discutait parmi les théologiens pour savoir s’il avait été admis au Paradis, malgré sa luxure.
[119]Ce vers se trouvera largement commenté plus loin.
[120]Saint Denys l’Aréopagite, que l’on tenait à tort pour auteur d’un traité De caelesti hierarchia ; c’est le livre que cite ici, et qui sera mis à contribution aux chants et XXIX, consacrés aux ordres et aux offices des anges.
[121]Cet écrivain des premiers temps chrétiens n’a pas été identifié de façon certaine. Pour les uns, il s’agit de Paul Orose, écrivain du Ve siècle, qui écrivit ses Histoires contre les Païens, à la demande de saint Augustin. Mais cette circonstance ne coïncide pas exactement avec l’indication du texte de Dante; en sorte que d’autres pensent qu’il s’agit de saint Ambroise, de Lactance ou de saint Paulin de Nola.
[122]Boèce (470?-525), moraliste, auteur d’un traité De la Consolation philosophique; il mourut en prison et fut enterré à Pavie, dans l’église de San Pietro in Ciel d’Oro ou Cieldauro.
[123]Isidore de Séville (5607-6367), auteur encyclopédique très estimé durant le Moyen Age; Bède le Vénérable (674-735), auteur d’ouvrages historiques et philosophiques; Richard de Saint-Victor (? -1173?), théologien, nommé parfois le Grand Contemplateur.
[124]Siger de Brabant (1226?-12847), professeur de philosophie à Paris, rue du Fouarre, où avaient lieu certains cours de philosophie de l’Université. Ses propositions philosophiques furent condamnées en 1277 par l’évêque de Paris. Il alla se défendre devant la Curie, et en fut
absous mais tenu sous surveillance, et finit assassiné à Orvieto. Nombre de ses propositions sentaient l’hérésie averroïste; mais il déclara accepter par la foi ce qu’il ne pouvait affirmer par le moyen de la philosophie, et il semble que ce fut ce qui le sauva. Les termes qu’emploie Dante à son sujet ne sont pas clairs. On ne sait au juste pourquoi Siger trouvait la mort trop lente: peut-être est-ce une allusion à l’époque de ses malheurs, qui ne finirent qu’avec sa mort Les «vérités» qu’il syllogisait à Paris sont aussi étranges II est certain que parmi les 219 propositions condamnées en 1277, il y en avait qui n’étaient pas hétérodoxes, et que saint Thomas lui-même, disciple et puis confrère de Siger, allait soutenir par la suite. Les commentateurs pensent que c’est à ces vérités-là que se réfère le poète. Il n’en reste pas moins que Siger, réputé averroïste et auteur de propositions particulièrement audacieuses, a non seulement sa place au Paradis, mais aussi sa part dans l’éloge que fait, des plus grands noms de la théologie, saint Thomas d’Aquin: il serait difficile de lui accorder un meilleur certificat d’orthodoxie.
[125]Les raisonnements, les principes dont ils tiennent compte dans leur vie de tous les jours.
[126]Ce sont les deux passages du premier discours de saint Thomas, que nous venons de signaler, et que Dante voudrait se faire expliquer maintenant. Saint Thomas répondra d’abord, le long de tout ce chant, à la première question.
[127]pour que l’Église, épouse du Christ, suive mieux la route du Seigneur.
[128]Le premier est saint François et le second, saint Dominique. C’est saint Thomas, qui avait été dominicain, qui fera l’éloge du premier; plus loin, ce sera saint Bonaventure, franciscain, qui prononcera celui de saint Dominique. Cependant, à la fin de ces deux éloges, on fait la critique de la décadence monastique et des mœurs corrompues des moines: et c’est alors son propre ordre que chacun des orateurs critiquera, par souci de délicatesse sans doute.
[129]La colline d’Assise, assise entre le Topino et le Chiascio: cette dernière rivière prend sa naissance dans la montagne de Gubbio, où saint Ubald Baldassini fut évêque de 1129 à 1160. Les villes citées plus loin entourent Assise; mais il n’est pas clair si l’on doit entendre par «joug» la position de Gualdo et de Nocera au milieu de montagnes inhospitalières, ou leur situation politique.
[130]Ainsi qu’il est expliqué plus loin, cette dame que François aima tant s’appelait Pauvreté.
[131]Jésus-Christ.
[132]Amyclas, pauvre pêcheur dont parlait Lucain, dormait tranquillement, la porte ouverte, durant les guerres civiles, et n’ayant rien à perdre, il ne se troubla nullement lorsqu’il vit César entrer à l’improviste dans sa cabane.
[133]Parce que le Christ est sorti nu de ce monde; peut-être aussi parce que la pauvreté, en tant que vertu recherchée et souhaitée, avait disparu avec lui.
[134]Ce sont là les premiers disciples de saint François: Bernard de Quintavalle, qui donna tous ses biens pauvres en 1209; Gilles, qui mourut en 1273; Sylvestre prêtre à Assise, qui se distingua d’abord par son amour de l’argent, mais qui se repentit par la suite et suivit les pas du saint.
[135]pierre Bernardoni, son père, était simple marchand
[136]Ou, pour mieux dire, la première approbation, fut que verbale, et qui date de 1210.
[137]La seconde approbation de la règle franciscaine fut accordée en 1223 par le pape Honorius III.
[138]Pendant une mission qu’il accomplit en 1219.
[139]Les stigmates de saint François apparurent pendant son séjour sur le Mont-Verna, en 1224.
[140]Saint Dominique.
[141]Iris, fille de Thaumas (cf. Purgatoire , note 235), était la servante de Junon.
[142]Écho, amoureuse de Narcisse.
[143]Avec la même simultanéité des yeux qui s’ouvrent et se ferment en même temps.
[144]Comme l’aimant suit l’étoile du Nord.
[145]En Espagne, où naît le zéphyr, vent de l’ouest, et où soleil plonge dans les vagues pendant la nuit, pour disparaître dans l’inconnu qui règne au-delà de Finisterre. Saint Dominique est né à Calaruega, en Vieille-Castille.
[146]L’écu d’armes des rois de Castille porte écartelé, avec lion au premier et au quatrième quartier, et un château dans les deux autres.
[147]La légende veut que sa mère, enceinte de lui, ait rêvé ‘elle allait donner naissance à un chien blanc et noir, portant dans la bouche un flambeau allumé: allusion visible à l’habit des dominicains et à leur mission de propagation de la foi.
[148]Le baptême.
[149] Dominicus , forme latine du nom du saint, signifie «appartenant au Seigneur».
[150]Son premier amour fut l’amour de la pauvreté. On remarquera qu’ici et ailleurs, Dante fait rimer le nom du Christ avec lui-même, ne trouvant pas d’autre rime digne pour son nom.
[151]La terre nue a toujours été symbole de la pauvreté.
[152]Félix signifie «heureux» en latin. Jeanne vient d’un nom hébreu qui signifie «Grâce de Dieu».
[153]Henri de Suze (?-1271), évêque d’Ostie, dit pour cette raison l’Ostiense, auteur d’un commentaire des Décrétâtes qui servait dans l’enseignement du droit canon; Thadée d’Alderotto (1215?-1295), médecin de Florence. Ceux qui étudient de tels auteurs le font évidemment parce qu’ils poursuivent quelque intérêt matériel, en contraste la «manne réelle» de la sagesse théologique.
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