L’inoculation du microbe du choléra à une poule lui fera faire un grand pas dans le mécanisme de la vaccination ; aidé d’Emile Roux et Chamberland, ses élèves, il isole des microbes et s’intéresse au virus de la rage.
Le 6 juillet 1885, il pratique la première injection antirabique sur le jeune Joseph Meister, mordu par un chien enragé : en octobre, c’est le constat de réussite ; la rage est vaincue et Pasteur a bien mérité de l’humanité.
Depuis 1872, le terme de pasteuriser était passé dans le vocabulaire, à la suite des travaux du savant pour détruire la flore microbienne par un procédé thermique ; la pasteurisation a été une découverte primordiale pour l’homme.
Pasteur est mort en 1895 à Marnes-la-Coquette après une vie d’action scientifique extraordinaire : démontrer l’action des microbes et développer la vaccination en furent les deux fleurons.
POUBELLE. Eugène Poubelle, né à Caen en 1831, où son père était chef de service à la mairie, réalisa une belle carrière : administrateur, préfet de l’Isère puis de la Seine, ambassadeur. Une vie bien remplie, qui s’acheva en 1907, mais dont la renommée était acquise depuis 1890, pour une raison bien particulière.
Le règlement de police concernant la propreté de la voie publique datait de 1864 lorsque le préfet Poubelle fut nommé dans le département de l’Isère en 1872, à Grenoble. Le fonctionnaire fut frappé par la malpropreté de la ville et s’employa à faire appliquer le fameux règlement. En vain.
Cela le peinait d’autant plus qu’il était vêtu avec une recherche particulière, à telle enseigne que ses adversaires le surnommaient Apollon ou Assuérus . On chuchotait même qu’au lieu de s’intéresser à sa « besogne préfectorale », il passait trop de temps à l’extérieur, devenant également un « préfet à roulettes ».
Dix ans plus tard, Poubelle était préfet de la capitale et signait en 1884 un arrêté, décidant que « le propriétaire de chaque immeuble devra mettre à la disposition de ses locataires un ou plusieurs récipients communs pour recevoir les résidus de ménage… » La fameuse « poubelle » venait de naître.
À noter qu’en Normandie, on utilisait comme poubelle une « perrotine » créée pour le même usage par le sieur Perrotte.
QUINQUET. Les lampes d’éclairage apparurent dès le III emillénaire avant J.-C. : la lampe à huile remplaçant la torche. On a retrouvé des coupelles de cette époque, dans lesquelles on disposait de l’huile et une mèche. Pendant des siècles, elles servirent de veilleuses, alors qu’on s’éclairait à la chandelle. Puis, au XVIII esiècle…
En 1784, Aimé Argand, Suisse installé en Grande-Bretagne, crée un modèle à courant d’air, avec mèche tressée en forme de cylindre creux qui augmente l’intensité lumineuse en supprimant la fumée. Antoine Quinquet, né à Soissons en 1745, suivit à Paris les cours de Baumé, puis à Genève ceux de Colladon et Argand. Il fut reçu maître ès-pharmacie en 1779 et ouvrit une officine.
Pour se délasser, Quinquet s’adonnait à son violon d’Ingres : la recherche et l’invention ; c’est ainsi qu’il construisit quelques paratonnerres et gonfla diverses montgolfières. Il ne pouvait que s’intéresser aux travaux de son maître Argand et en compagnie du ferblantier Lange, dota la lampe d’une cheminée de verre, utilisée pour la première représentation du Mariage de Figaro , de Beaumarchais, à la Comédie-Française.
Les applaudissements du public consacrèrent la pièce et le fameux « quinquet ». Le pharmacien fut nommé responsable de l’hospice national de Paris et fit commercialiser en Angleterre son appareil à cylindre de cristal, dit fluit glass : le succès fut au rendez-vous.
Antoine Quinquet est mort à Paris en 1803 ; son nom est passé à la postérité avec son invention, mais aussi dans l’expression familière « allumer ses quinquets » qui signifie « ouvrir les yeux, regarder attentivement ».
ROBINET. On ne saura probablement jamais quel « monsieur Robin » a pu laisser son nom à une certaine invention, bien pratique au demeurant.
Toutefois, il est possible d’esquisser une approche.
Les premiers appareils permettant « d’ouvrir et de fermer l’extrémité d’un conduit » avaient souvent la forme d’une petite tête de mouton.
Or, au Moyen Âge, on appelait souvent « Robin » le mouton (un exemple en est donné vers 1540, dans le Quart Livre de Rabelais et on l’atteste dès 1401). C’est donc probablement en raison de cette ressemblance et de ce nom qu’est né le robinet.
RUOLZ. Le comte Henri de Ruolz, né à Paris en 1811, reçut une éducation très complète en lettres, droit, médecine et sciences. Il excellait également dans la composition musicale lyrique…
Hélas, il fut subitement ruiné et obligé de travailler dans un laboratoire à expérimenter de nouvelles teintures. Il ne perdit pas espoir, essayant de trouver quelque invention qui pût lui redonner sa situation d’antan. C’était en 1840.
Le célèbre orfèvre Christofle lui proposa alors de l’aider à découvrir un procédé qui permettrait de dorer les couverts et les objets de métal qu’il fabriquait.
Ruolz chercha, fit des expériences, travaillant avec un Anglais nommé Henry Elkington et finit par trouver un alliage de cuivre, de nickel et d’argent, que le courant de la pile électrique de Volta pouvait déposer, en couche uniforme, sur n’importe quel autre métal.
Christofle et Ruolz se partagèrent les résultats : pour l’un, la richesse, pour l’autre, l’honneur de voir son nom — ruolz — passer à la postérité pour qualifier un métal argenté par galvanoplastie, très utilisé en bijouterie. Ruolz mourut tranquille à Neuilly-sur-Seine, en 1887.
RUSTINE. M. Rustin, industriel français, résolut le problème de la crevaison des chambres à air.
Il est le génial inventeur de cette petite rondelle adhésive au caoutchouc qui rend tant de services aux cyclistes du dimanche et aux coureurs du Tour de France.
TELLIÈRE. Michel Le Tellier, seigneur de Chaville, naquit à Paris en 1603 ; fils d’un conseiller à la Cour des Aides, il dut son ascension à Mazarin. Conseiller au Grand Conseil (1624), procureur du roi au Châtelet (1631), maître des requêtes au Conseil d’État (1638), secrétaire d’État à la guerre en 1643, son loyalisme pendant la Fronde lui valut l’entière confiance de Mazarin et d’Anne d’Autriche.
Il remplaça Mazarin pendant certaines négociations et à la mort de ce dernier conserva ses fonctions. Avec Lionne et Colbert, il fut un des piliers du régime, en lutte parfois avec Louvois. II devint chancelier en 1677 et fut un grand législateur.
C’est à cette activité que son nom doit d’être passé à la postérité : il rédigea une masse impressionnante d’édits et de règlements réformant l’administration militaire, ainsi que des textes centralisant et développant l’administration française, en utilisant un type de papier administratif sur lequel sa plume traçait sa belle signature et que Le Tellier commandait pour ses Services.
Bientôt le papier « à la tellière » (mesurant 34 cm sur 44 cm) fut le modèle de papier pour les actes officiels.
Dès 1723, le tellière qualifiait définitivement le format de papier qui, plié et coupé à 31 cm sur 21 cm, s’appelle papier ministre.
VELPEAU (BANDE). Alfred Marie Velpeau est né à Parçay en 1795 d’un humble maréchal-ferrant ; son instruction fut de ce fait tardive, bien qu’il ait montré son aptitude à étudier ce qui pouvait soigner les maux des animaux, comme ceux des hommes.
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