KLAXON. C’est aux États-Unis que l’automobile devint un moyen de locomotion de masse ; Henry Ford voulut doter chaque foyer américain d’une de ses voitures.
Avec la grande circulation, la sécurité sur la route devint une priorité. Les industries Klaxon ne se doutaient pas en déposant, en 1914, le nom de leur avertisseur sonore, qu’ils allaient ajouter un nouveau mot à la langue française.
MACADAM. John Loudon Mac Adam est né à Ayr, en Écosse, en 1756 et alla vivre chez un oncle, en Amérique. Après avoir fait fortune, il revint au pays, devenant juge de paix puis lieutenant du comté d’Ayrshire.
Chargé de l’administration des routes, il étudia à fond le problème, reprenant comme système d’empierrement une théorie formulée dès 1742 par l’ingénieur français Trésaguet d’après les travaux d’un autre Français, Jean-Rodolphe Péronnet (créateur, entre autres, du pont de la Concorde).
L’astuce de Mac Adam fut d’utiliser des pierres concassées dures (et non calcaires) de même calibre, de les répandre uniformément sur la route et de les tasser ensuite (pour former un matériau à la fois ferme et compact) à l’aide de rouleaux compresseurs.
Nommé administrateur général des routes du comté de Bristol en 1815, il s’éteignit dans sa chère Écosse, à Moffat, en 1836. Mais dans l’intervalle, le verbe macadamiser était entré en France en 1828 et, dès 1830, on parlait du pavé à la Mac Adam, ou route à la Mac Adam, enfin de macadam tout court.
Il convient de préciser que le macadam est le système d’empierrement de la route et non pas, comme on le croit généralement, le matériau dont on recouvre la route, fait le plus souvent de bitume ou de goudron.
MAROQUIN. Le royaume du Maroc a une longue histoire : ancienne Mauritanie où vécurent Carthaginois, Romains, Vandales, Arabes, la région connut ensuite les chérifs, ou descendants du Prophète, à partir du XVI esiècle. Le pays est indépendant depuis 1956.
Très tôt, le Maroc eut une spécialité découlant de l’important cheptel qui paissait sur son territoire : on traitait la peau de chèvre, de bouc ou de mouton, en la tannant avec du sumac et de la noix de galle ; teinte, souvent grainée, elle avait une couleur et une apparence particulière, utilisée pour, la garniture des sièges, par exemple.
Dès 1532, grâce à Rabelais, on connaissait le maroquin dans ses applications. Par la suite, elles s’étendirent au papier maroquin qui, par extension, signifia un portefeuille ministériel.
Vers 1700, cet usage était déjà bien connu.
MASSICOT. On ne connaît pas les détails biographiques sur Guillaume Massicot (ou Massiquot) sinon qu’il naquit en 1797 et mourut en 1870. Il apporta toutefois sa contribution à l’amélioration des techniques utilisées en imprimerie.
En effet, en 1844, il créa la machine à couper le papier, qui connut diverses applications : à bras, à moteur, le massicot apporta une meilleure qualité de travail et de sécurité pour rogner le papier. C’est tout naturellement qu’à partir de 1877, on constata que le nom de l’inventeur était devenu nom usuel. Le musée de la reliure, château de Beaumesnil (Eure) possède un exemplaire datant le brevet de 1850.
Quelles que soient sa taille, sa puissance et sa précision, le massicot est aujourd’hui un instrument toujours indispensable dans les imprimeries et les maisons d’édition.
MORRIS (COLONNE). À Paris, vers la fin du XIX esiècle, se posait un problème important, relatif à la publicité pour les spectacles. Comme on ne savait que décider, on créa une commission… mais pour une fois, elle trouva une solution.
Trois projets furent présentés : l’un préconisait une colonne identique aux colonnes-urinoirs déjà installées et qui recevraient vingt-quatre affiches. Le second proposait des kiosques à huit côtés, en fer, contenant trente-huit cases.
Ce dernier projet allait l’emporter lorsque l’imprimeur Morris, qui réalisait toutes les affiches théâtrales de Paris, fit connaître qu’il disposait d’un matériel conséquent et qu’il pouvait réaliser un édicule ayant la forme d’une colonne avec affichage encollé.
Le baron Haussmann n’hésita pas et se rallia à la proposition Morris en 1868 : cent cinquante colonnes furent commandées puis utilisées jusqu’en 1906, date à laquelle la concession fut renouvelée pour deux cent vingt-quatre « colonnes Morris ».
MORSE. Très tôt, Samuel Finley Breese Morse, né en 1791 à Charlestown (Massachusetts), s’intéressa aux arts.
Samuel fit des études artistiques solides, qui le menèrent à Yale puis Londres ; sa renommée s’affirma particulièrement dans le portrait qu’il réalisait avec finesse et réalisme. En 1825, il fonda la National Academy of Design de New York, après avoir exécuté le portrait officiel de La Fayette.
Son esprit curieux commença à s’intéresser aux problèmes de télégraphie électrique : il avait déjà imaginé une pompe pour lutter contre les incendies. L’idée fit son chemin puisqu’en 1837 Morse abandonna complètement la peinture avant de mettre au point, dès 1838, le télégraphe qui porte son nom.
Comme il arrive souvent dans le cas de semblables inventions, il fallut lutter longtemps pour imposer ce système électromécanique (utilisant un code de signaux conventionnels où les lettres sont représentées par des traits et des points) : même le Congrès hésitait.
Opiniâtre, Samuel Morse persévéra et obtint enfin du gouvernement américain les crédits qui lui permirent d’installer (avec Alfred Vail) une première ligne télégraphique reliant Baltimore à Washington. C’était en 1844.
Dès lors, le code Morse, qui comprend deux variantes (le Morse-Wheatstone et le Morse-Recorder), allait être universellement utilisé par la radio et les systèmes optiques.
Dès 1856, le « morse » était devenu un nom usuel et l’inventeur, mort en 1872, savait qu’il était passé à la postérité, non pour ses portraits, mais pour son invention. Hélas, d’autres techniques étant nées, on l’a abandonné en 1999.
PARCHEMIN. Le parchemin est une peau d’animal tannée, très fine, destinée à recevoir l’écriture et la peinture (voire à faire des tambours), dont l’usage fut important au Moyen Âge pour rédiger les manuscrits ou les chartes, et jusqu’au début du XIX esiècle, pour les grosses des actes notariés. Qui ne connaît le velin, le plus beau des parchemins, fait avec des peaux de veau, d’agneau ou de chevreau ?
Le parchemin, c’est le « papier » ou la « peau » de Pergame, ville d’Asie Mineure occidentale qui se nomme aujourd’hui Bergama, située dans le vilayet de Smyrne, ou Izmir. La première mention en est faite, dès 1050, sous la forme « parchamin ».
On dit que le parchemin fut inventé lorsque Ptolémée II, dit Philadelphe, qui vivait en Égypte (283–246), devint jaloux de la réputation de la bibliothèque de Pergame et interdit l’exportation du papyrus égyptien.
Pergame réagit et créa son « papier », plus résistant que le papyrus et que l’on employa roulé ou plié en codices. Aujourd’hui on imite le parchemin en traitant chimiquement le papier et ce n’est plus que dans les archives ou les bibliothèques qu’il est donné de voir et toucher de vrais parchemins.
PASTEURISATION. Louis Pasteur est né à Dôle en 1822, fait des études de chimie et devient enseignant à Strasbourg ; en 1857, il est doyen de la faculté des sciences de Lille et étudie la fermentation du jus de betterave.
Administrateur et directeur des études scientifiques à l’École Normale en 1859, il pose les principes de l’hérédité morbide et de la contagion ; il découvre également le moyen pour empêcher les vins de fermenter et détermine les origines du charbon, maladie des moutons.
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