Jean Maillet - 365 expressions de nos grands-mères

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Jean Maillet connaît ses classiques ! Il part à la recherche des origines parfois surprenantes des expressions préférées de nos grands-mères. Celles qui ont bercé notre enfance et qui nous charment encore aujourd'hui par leur désuétude et leur originalité.
Ethnologue de la langue française, il mène l’enquête au fil des pages pour nous révéler ce qu'était
. Malicieuses, imagées, ces expressions sans âge font encore notre bonheur quotidien et témoignent de la richesse de notre langue. Jean Maillet nous offre ainsi un merveilleux voyage dans l’histoire populaire du français !
Jean Maillet est spécialiste de la langue française, il a publié de nombreux ouvrages dont

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BÊTISE ET FOLIE

Avoir une araignée au plafond

C’est l’équivalent d’une docte expression latine : musca in cerebro , « une mouche dans le cerveau ».

Quand mon frère et moi nous mettions à crier, à chanter à tue-tête, à courir dans tous les sens, bref, quand nous pétions un plomb (bien que cette expression ne fût pas encore en usage), grand-mère se vissait un doigt sur la tempe et faisait mine de s’alarmer : « Ils ont une araignée au plafond ! » Petit, je comprenais bien l’analogie entre un plafond et la calotte crânienne mais je me demandais par quel prodige une araignée avait pu y pénétrer.

Alfred Delvau (1866) rattache la métaphore à ce qu’il nomme « argot de Breda-Street ». Breda-Street est le nom anglicisé et quelque peu codé du quartier Bréda situé aux environs de Notre-Dame de Lorette, la rue Bréda ayant été rebaptisée Henri-Monnier en 1905. Le quartier était fréquenté par les dames de petite vertu qui disaient donc de certains clients maniaques, fous ou distraits, qu’ils avaient une araignée dans le plafond . Delvau nous propose, avec le même sens, d’autres locutions tout aussi savoureuses : avoir une chambre à louer (tellement plus imagée que la plus récente case de vide !), avoir une écrevisse dans la tourte, avoir une écrevisse dans le vol-au-vent, avoir une hirondelle dans le soliveau . Pour Virmaître (1894), avoir une araignée dans le plafond est synonyme de « loufoque » et appartient à l’argot du peuple.

Travailler du chapeau

« Le pauvre, il travaille du chapeau ! » C’était avec une certaine compassion que grand-mère parlait ainsi de quelque voisin atteint de sénilité, de gâtisme (« il est devenu gaga » était une autre façon de déplorer sa déraison), de dérangement mental (« Alzheimer » n’était pas encore entré dans le vocabulaire) et elle illustrait parfois son assertion de quelques anecdotes abracadabrantes qui nous effrayaient ou nous faisaient pouffer de rire. Bien entendu, nous comprenions qu’ainsi travailler n’avait rien à voir avec l’état de modiste ou de chapelier.

Dans notre expression, le chapeau est une métaphore de la tête (notons que l’étymologie de chapeau a sans doute un lien avec le latin caput , « tête ») et le verbe travailler est plutôt à prendre soit au sens de « fermenter, subir une agitation interne », à l’image du vin qui travaille, soit à celui de « subir une ou plusieurs forces entraînant une déformation », à l’instar d’une planche de bois qui gauchit à force de travailler. On imagine assez bien un cerveau dérangé produisant d’innombrables petites bulles de folie ou se mettant à gondoler. D’ailleurs, le verbe « délirer » contient aussi l’idée de déformation, de conduite déviante par rapport à la ligne droite puisque son étymologie latine, delirare , signifie « sortir du sillon ».

Une variante amusante : travailler de la toiture . Vincent Auriol l’utilise dans son Journal du septennat : « Quand ils ont entendu de Gaulle déclarer : “Au reste, qu’est devenu Laval ?”, un certain nombre ont dit : “Il travaille de la toiture”. » (Vol. 6, 1947–1954).

Bouché à l’émeri

Essentiellement composé de corindon (alumine cristallisée), l’émeri est une roche métamorphique dont la poudre, collée sur du papier ou de la toile, constitue un excellent abrasif, notamment utilisé pour polir bouchons et goulots qui, de ce fait, s’ajustaient parfaitement l’un à l’autre : flacons et bouteilles (chimiques et pharmaceutiques en particulier) étaient ainsi hermétiquement bouchés. L’expression joue sur le sens figuré de bouché dont Furetière (1690) nous donne cette illustration : « On dit figurément, qu’un homme a l’esprit bouché , quand il est peu intelligent, quand il a la conception dure et tardive. » Bouché à l’émeri signifie donc « parfaitement idiot, borné, dont l’esprit est totalement fermé » et s’applique à celui dont on dit aussi qu’il « en tient une couche » parce que, de par son esprit épais, il manque singulièrement de finesse intellectuelle. On trouve l’expression figurée dès 1897 dans le huitième volume de la revue La Gaudriole : « Il faudrait que je fusse vraiment bouchée à l’émeri, ma mère, pour qu’il en soit autrement ! »

Bête à manger du foin

On a dit aussi : Être bête à manger du chardon , variante qui se trouve dans le Grand dictionnaire universel du XIX e siècle de Pierre Larousse (1867) avec cette explication : « Se dit d’une personne excessivement bornée, par allusion à la stupidité proverbiale de l’âne, et à son goût prononcé pour les chardons. » Bête à manger du foin est antérieur puisque attesté dès 1774 : « […] tout homme est admirable, excellent, délicieux, ou maussade à donner des vapeurs, ennuyeux à périr, bête à manger du foin […] » (Réponse de [Jean-Baptiste] Gresset, directeur de l’Académie française, au discours de réception de M. Suard, le 4 août 1774, in Œuvres de Gresset , tome second). Dans ce même registre de « dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es », on trouve également Bête à manger de la choucroute sans boire , comme dans cet extrait du Journal amusant du 14 août 1875 : « Madame V… est bête à manger de la choucroute sans boire. Elle a deux enfants […]. On la félicitait sur la bonne mine de l’aîné. “Oh ! fit-elle, cela n’a rien d’étonnant, c’est qu’il a pris du lait d’aînesse.” »

De qui grand-mère parlait-elle quand elle prétendait qu’ il ou elle était bête à manger du foin ? Bien qu’il y ait prescription et par respect pour les descendants, je garderai le silence.

Imbécile heureux

Entendons « imbécile et heureux de l’être », donc absolument incurable. On peut aussi considérer que l’ imbécile , n’ayant pas conscience du caractère tragique de la vie, est heureux de vivre, malgré ou grâce à son imbécillité. À propos, qui a dit : « L’optimiste est un imbécile heureux, le pessimiste un imbécile malheureux » ? Georges Bernanos dans La Liberté, pour quoi faire ? (Gallimard, 1953).

Qu’il soit heureux ou malheureux, l’imbécile est étymologiquement celui qui manque de soutien, qui est donc physiquement faible puisque le latin imbecillus est dérivé de im bacilum (diminutif de baculum ), littéralement « sans bâton ». C’est ce sens qui prévalait dans la locution « le sexe imbécile », synonyme au XVII esiècle de « sexe faible » et que l’on trouve, entre autres, dans l’ Œdipe de Pierre Corneille (1659) : « Le sang a peu de droits dans le sexe imbécile » (acte I, sc.3).

C’est ce même sens de faiblesse physique que l’on trouve chez Pascal (1623–1662) quand il écrit : « L’homme, imbécile ver de terre » ( Pensées, 1657).

Équivalent de « débile » (originellement : « qui manque de force physique »), il a, comme lui, glissé du sens physique au sens intellectuel pour désigner une personne dépourvue d’intelligence.

Médicalement parlant, un imbécile est un arriéré dont l’âge mental est intermédiaire entre celui de l’idiot (2 ans) et celui du simple débile (7 ans). Qu’il soit heureux semble donc logique puisque le bonheur est souvent lié à l’innocence, celle de l’enfant.

Être bon pour Lafond

Lafond est aujourd’hui un quartier de La Rochelle. Au XIX esiècle, c’était un village situé aux portes de la ville. En 1829 y fut construit un asile d’aliénés (devenu l’hôpital psychiatrique Marius-Lacroix). La Rochelle étant le chef-lieu de la Charente-Maritime (Charente-Inférieure jusqu’en 1946), Lafond devint rapidement, pour tout le département, la référence absolue en matière d’établissements pour malades mentaux. Les déments étaient auparavant accueillis à l’hôpital général de La Rochelle ou dans les hospices de Rochefort et de Saintes. En langage populaire, on ne parlait pas d’asile d’aliénés et encore moins d’hôpitaux psychiatriques, mais, de manière assez peu nuancée, d’asiles de fous. On en craignait les mauvais traitements qui conjuguaient flagellation, opium et camisoles de force. Devoir être interné à Lafond pour y terminer ses jours (car la folie était tenue pour inguérissable) était donc une perspective peu réjouissante et l’on préférait tourner la chose en dérision. « Ils finiront par m’envoyer à Lafond », disait parfois grand-mère, lasse de notre incessante turbulence ou fatiguée d’être tournée en bourrique ou, quand l’un de nous faisait le zèbre : « Il est bon pour Lafond ! » Bref, Lafond était aux Charentais maritimes ce que Sainte-Anne était aux Parisiens (voir infra Être bon pour Sainte-Anne Sainte-Anne est l’équivalent parisien du Lafond rochelais (voir supra ). En plaisantant, on a souvent dit, surtout à la fin du XIX e siècle, « être bon pour Charenton » pour « être bon pour l’asile », « être fou ». L’asile de Charenton (aujourd’hui Charenton-le-Pont Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne) fut en effet l’un des plus anciens et des plus célèbres asiles psychiatriques. Fondée en 1641 par les Frères de la Charité (ou Frères hospitaliers), ordre institué en 1540 par le religieux portugais saint Jean de Dieu, la Maison royale de Charenton a accueilli des « handicapés mentaux » dès le XVIII e siècle ainsi que certains prisonniers célèbres comme le marquis de Sade qui, d’ailleurs, y mourut. En 1651 fut créé à Paris un nouvel asile d’aliénés, tout aussi célèbre, qui prit le nom de Sainte-Anne. L’expression « être bon pour Sainte-Anne » vit donc aussi le jour. L’hôpital de Charenton fut reconstruit et devint en 1838 l’hôpital Esquirol, du nom de son concepteur. Une maternité y fut adjointe en 1920. De son côté, Sainte-Anne est devenu un important hôpital psychiatrique où des sommités telles que Jacques Lacan ou Jean Delay ont exercé. Le centre hospitalier Sainte-Anne fut ainsi nommé en hommage à celle qui, selon les Évangiles apocryphes, aurait été la mère de la Vierge Marie et dont le culte connut une grande ferveur au Moyen Âge. ).

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