Jean Maillet - 365 expressions de nos grands-mères

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean Maillet - 365 expressions de nos grands-mères» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2012, ISBN: 2012, Издательство: Éditions de l’Opportun, Жанр: Языкознание, Справочники, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

365 expressions de nos grands-mères: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «365 expressions de nos grands-mères»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Jean Maillet connaît ses classiques ! Il part à la recherche des origines parfois surprenantes des expressions préférées de nos grands-mères. Celles qui ont bercé notre enfance et qui nous charment encore aujourd'hui par leur désuétude et leur originalité.
Ethnologue de la langue française, il mène l’enquête au fil des pages pour nous révéler ce qu'était
. Malicieuses, imagées, ces expressions sans âge font encore notre bonheur quotidien et témoignent de la richesse de notre langue. Jean Maillet nous offre ainsi un merveilleux voyage dans l’histoire populaire du français !
Jean Maillet est spécialiste de la langue française, il a publié de nombreux ouvrages dont

365 expressions de nos grands-mères — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «365 expressions de nos grands-mères», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

BOUGRES

Un drôle d’argousin

« Le bâton est la logique des argousins. Si, l’été, un forçat a soif, et qu’il ose demander à boire, un argousin dit aussitôt : “Que celui qui veut boire lève la main.” Le forçat qui n’est pas encore au fait des us et coutumes de ces Messieurs, obéit ; alors, un des argousins de garde se rend auprès de lui, le frappe rudement en lui disant : “Bois un coup avec le canard sans plume, potence.” »

(Eugène-François Vidocq, Les Voleurs, physiologie de leurs mœurs et de leur langage , 1836).

Vidocq, bagnard évadé devenu chef de la Sûreté en 1809, était connaisseur en matière d’ argousins , ces gardes-chiourme qui traitaient les bagnards comme les bourreaux, leurs suppliciés. L’étymologie d’ argousin est, du reste, le portugais algoz , « bourreau », avec influence de l’espagnol alguacil , « alguazil, agent de police ». « Agent de police », « gardien de prison » sont d’autres significations d’ argousin , mot qui fait partie des cent que Bernard Pivot a voulu sauver.

Quand grand-mère nous traitait de drôles d’argousins , elle ne nous comparaît évidemment à aucun de ces préposés du monde carcéral. Elle choisissait le mot pour ses sonorités cocasses où l’on entendait du Gargantua et du Béhanzin (dernier roi du Dahomey, dont le nom déclenchait le rire). Elle disait drôle d’argousin comme elle aurait dit « drôle de zèbre ».

La bête noire

Cette bête a-t-elle un rapport avec le mouton noir qui, dans bien des langues, symbolise celui qui déroge à la norme et qui, pour cette raison, est rejeté du groupe ? Toujours est-il qu’être la bête noire de quelqu’un c’est être la personne que ce quelqu’un déteste plus que tout autre. L’expression s’applique aussi à ce que l’on n’aime pas et que l’on est pourtant obligé de subir comme avaler de l’huile de foie de morue, faire la vaisselle ou sortir les poubelles. On qualifie encore de bête noire ce pourquoi l’on n’est pas doué et que l’on doit cependant faire : « La cuisine, c’est sa bête noire ! » Delvau (1866) donne de bête noire une définition synthétique : « Chose ou personne qui déplaît, que l’on craint ou que l’on méprise. »

Moins familière mais avec le même sens fut la bête d’aversion : « Je crus encore que vous vous souviendriez que l’ingratitude est ma bête d’aversion ; de bonne foi, je ne puis la souffrir, et je la poursuis en quelque lieu que je la trouve […] », déclare Mme de Sévigné à sa fille (lettre du 16 octobre 1689). La marquise dit aussi, simplement, ma bête , en parlant notamment de défauts qu’elle exècre : « Je craindrais l’avarice, qui est ma bête, mais je suis bien en sûreté de cette vilaine passion » (Lettre du 24 juillet 1689 à Mme de Grignan).

Chez Dache

Envoyer à Dache , c’est congédier, mettre à la porte, envoyer promener. Dache y représente Dâche (autrefois Diache ), signifiant « diable », notamment dans le Nord-Pas-de-Calais : Va t’in dire cha à Dâche ! Selon Esnault (1965), le mot serait attesté dès 1866 dans l’argot des ouvriers. Envoyer à Dache , c’est donc « envoyer au diable ». Quelque vingt ans plus tard, chez les militaires du Second Empire, on complétait ainsi la formule : « à Dache , perruquier des zouaves », lui donnant ainsi une connotation toute coloniale et la rapprochant d’une expression synonyme : « Envoyer chez Plumeau » (voir infra).

Quand je demandais à grand-mère où elle allait et qu’elle me répondait : Chez Dache ! je ne pouvais donc qu’être perplexe et même quand elle ajoutait parfois, pour la rime et le rire : « marchand de pataches », je savais bien que Dache n’était pas l’épicier du coin.

Quelle (sale) engeance !

Petite entorse à la thématique : c’est plutôt une expression de mon grand-père qui, libre penseur, anticlérical et digne partisan de cette Troisième République qui avait bercé une grande partie de sa vie, disait des curés (qu’il traitait aussi de « corbeaux ») : « C’est une sale engeance ! »

Engeance ne revêt plus guère aujourd’hui que cette acception péjorative : « catégorie de personnes considérées comme méprisables ou détestables », mais le mot avait aussi chez Littré cette autre signification : « Race, en parlant de certains animaux domestiques. »

À l’origine, un verbe disparu au XVI esiècle : engier , « accroître, augmenter, faire pulluler ». Engier (ou aengier ) eut aussi, par extension, le sens d’« embarrasser d’une sotte ou d’une mauvaise engeance » (chez Littré, à l’entrée enger ), définition qui vaut également pour engeancer , verbe de la même famille, aujourd’hui vieilli : « On a souvent à se repentir de s’être engeancé de certaines gens. » (Frères Bescherelle, Dictionnaire usuel de tous les verbes français , 1843). L’un des premiers emplois d’ engeancer paraît lié à l’agriculture et aux jardins, comme chez Olivier de Serres : « Aucune plante n’y a-t-il au jardin plus aisée à s’engeancer et à se maintenir, que le houblon, lequel tiré des bayes et buissons (où il croist sans artifice) par jettons enracinés, se reprend très-facilement en toute terre » ( Le Théâtre d’agriculture et mesnage des champs , 1600).

Toutes ces idées devaient être présentes dans la tête de grand-père quand il traitait la gent ecclésiastique de sale engeance et sans doute pensait-il, en bon bouffeur de curés, qu’il en va de quelques espèces d’hommes comme de certaines mauvaises herbes : elles prolifèrent comme du chiendent.

Ce n’est pas une enfant de Marie

Grand-mère était croyante avec simplicité, sans prosélytisme ni ostentation. Comment parvint-elle à supporter toute une longue vie son mécréant de mari qui, par exemple, lui lançait d’un air goguenard chaque dimanche matin quand elle allait à la messe : « Donne bien le bonjour de ma part à Monsieur le curé et à sa dame ! » ? Prénommée Marie, elle vouait un culte secret à la Sainte Vierge. Avait-elle, dans son adolescence, rejoint les Enfants de Marie, congrégation dont l’enseignement était fondé sur la dévotion mariale et dont chaque jeune fille membre était « appelée à une plus haute perfection que le commun des fidèles » ?

De cette congrégation est née une image d’Épinal, celle de la demoiselle pure, ingénue, discrète, prude et soumise, à qui l’on donna le qualificatif d’ enfant de Marie . L’expression fut vite mise à la négative pour désigner toute jeune fille libérée, à qui on ne la fait pas, bravant les règles, voire carrément dévergondée, bref, tout le contraire d’une sainte-nitouche.

Bâton merdeux

Au sens propre (si l’on ose dire !), il s’agit d’un ustensile si souillé qu’on ne peut le saisir par aucun bout. Au sens figuré, c’est un individu acariâtre au caractère si détestable qu’on ne sait comment l’aborder. C’est en ce sens que grand-mère disait (rarement et à voix basse) de quelque connaissance peu fréquentable : « C’est un bâton merdeux . » L’expression a ensuite évolué pour désigner toute situation si délicate, tout problème si épineux qu’on ne sait comment les appréhender. Le bâton en question a peut-être été l’accessoire principal d’un jeu d’enfants, celui que cite Rabelais au chapitre XXII de Gargantua (1534), entre « pet en gueulle » et « brandelle », parmi quelque deux cent vingt autres auxquels s’adonnait le fils de Grandgousier : « Guillemin, baille my ma lance. » La règle de ce jeu est donnée par l’abbé François Guyet (1575–1655) dans l’une des nombreuses notes qu’il écrivit en marge de son Rabelais : « On bande les yeux à l’un de la troupe, lequel on traite de Chevalier. En cet état il commande à son Écuyer, soit Guillemin ou Robin, de lui bailler sa lance. “Attendez, Monsieur”, répond l’Écuyer, “je vous l’agence”. L’Écuyer disant ensuite à son Maître qu’il lui présente effectivement une lance : dans le temps que Monsieur le Chevalier ouvre la main pour empoigner cette lance, son Écuyer lui met en main un bâton qu’il a pris le loisir d’enduire de m… à l’endroit que l’autre doit toucher. » On voit ici que « Guillemin » est construit sur l’ancien verbe guiller , « tromper, attraper », également à l’origine de « guilledou » (voir infra, Courir le guilledou ).

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «365 expressions de nos grands-mères»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «365 expressions de nos grands-mères» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «365 expressions de nos grands-mères»

Обсуждение, отзывы о книге «365 expressions de nos grands-mères» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x