François Cérésa - Les princes de l'argot

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« Chic, il y a de l'argot dans l'air ! Le latin de la racaille. Une langue parfois morte, qui renaît sans cesse de ses cendres. Une langue jamais amorphe, toujours polymorphe… ».
Écrivains, chanteurs, ils s'appellent Bruant ou Céline, Renaud ou Boudard, sans oublier le tonitruand Michel Audiard et d'autres moins connus, tel l'écrivain Albert Paraz. Ils ont servi la langue française en se jouant d'elle, en la réinventant, offrant au plus grand public l'éclat des mots populaires.
De François Villon à la série Kaamelott, François Сérésa présente ces « Princes de l'argot ». Il le fait à sa manière, avec un style incomparable, le verbe fleuri. En remontant le temps, il nous raconte l'histoire de cette langue réinventée. Les époques défilent, les orfèvres de l'argot sont célébrés, jusqu'à aujourd'hui.
Une invitation aux plaisirs de la langue française, où le lecteur se délectera des portraits et d'un florilège de citations « pas piquées des hannetons ».
François Cérésa est l'auteur de nombreux romans, de
(Robert Laffont, 1990) à
(Fayard, 2011) et, aux éditions Écriture,
(2013). Au cours de ses vies multiples, il a été maçon, peintre, menuisier, poète, chauffeur de maître, critique gastronomique, chroniqueur sportif et cover-boy. Longtemps journaliste, il anime aujourd'hui le mensuel Biographie de l'auteur

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Ainsi que le précise Jean-Louis Bory dans Eugène Sue [14] Hachette, 1962 ; Mémoire du Livre, 2000. : « Les noms des personnages que Sue a créés (Monsieur Pipelet, le Chourineur) sont passés dans la langue, l’un donnant son nom au concierge, l’autre à un assassin qui tue au couteau. » Même si tout cela était déjà présent dans les Mémoires de Vidocq, « le forçat au cœur intraitable », Eugène Sue qui, selon le regretté Matthieu Galey, n’était plus qu’un nom et devint un visage grâce à l’épatante biographie de Bory, fut député en 1848, auteur de romans populaires, exilé sous le règne du consternant Napoléon III. Passant de la mer des Antilles à la bataille de Navarin, des salons aristocratiques du faubourg Saint-Germain aux tapis-francs de la Cité, il connut la gloire et la déchéance. Il aspirait à être le Balzac du trottoir, il fut le Dumas du pavé. Lautréamont et Walter Scott se confondaient en lui. Lorsque Jacques Cellard souligne dans son anthologie que « Sue a vieilli, mal vieilli », il exagère, car Sue lui-même est exagération. Avec lui, attributs et épithètes se confondent. On fréquente l’exotisme, on fraye avec la Goualeuse, on roule sur l’excentrique. Bref, on s’adonne au bizarre. Pour la peine, les copains n’ont pas la langue de vipère dans leur poche. George Sand, la grenouille devenue vache, et Sainte-Beuve, l’aigri à profondeur de noix de coco, s’y entendent pour cracher sur Sue. Barbey d’Aurevilly, dadais dégénéré aux tenues de singe savant, dit que « Sue travaille pour la littérature à quatre sous avec un badigeon grossier et voyant ». Hugo précise que le langage de Sue est un « langage de ténébreux ». Le lourdaud Balzac, parfumeur plouc de toutes les turpitudes, y va également de son couplet en hypocrite. Jalousie ? Sue a de l’ambition, du caractère, de la fougue. Il fait des envieux. Surtout qu’il est beau garçon. Dans son livre, il colorie son réalisme argotique d’un fantastique tout droit sorti des contes d’Hoffmann. Ce que les autres appellent négligence ou affectation, appelons-le outrance. Dans le genre de Brummel. L’ivresse du mirliflore. Ce romantique de la fange, assimilé en horreur par certains beaux esprits à Sade, Restif, Byron et Lautréamont, a inventé des personnages immortels. Les personnages, voilà le secret. « Le sommet de la gloire consiste à devenir un nom commun », disait Paul Valéry. La mère Pipelet, née Gallimard ( !), fait partie du casting. On aime le beau Sue (vive Lagardère !). Et finalement, là où il y a de l’Eugène, il y a du plaisir !

Entre bastringues et camélias, Eugène Sue est le Proust du Paris canaille. Chez Tortoni ou au Trou-qui-pète, il engloutit des douzaines d’huîtres arrosées de chablis. Le merveilleusement vulgaire n’est-il pas fashionable ? L’arrogance de Sue insupporte d’aucuns. Il est riche et snob, c’est très agaçant. Quand on ne le traite pas d’imbécile mâtiné d’incroyable et de muscadin, on le surnomme « Sue le Fat de quinine ». Même le supposé bon copain Balzac confie à sa chère M me Hanska que Sue est « un jeune homme quelque peu usé, valant tout de même mieux que ses livres ». Pas très honorable ça, Honoré. Ce gros buveur de café n’en est pas à son coup d’essai. Comme hypocrite, il est champion. Et lui, Eugène, le sympa, le fidèle, il lui écrit en ces termes :

Vous êtes un grand misérable, vous à Paris, de ne m’avoir pas dit un mot, un seul mot : voulez-vous réparer votre ignominie ? Venez me demander à déjeuner, à dîner, à souper, à coucher, à courser, à bêtiser — tout ce que vous voudrez. Je reste jusqu’à lundi ou mardi de la semaine prochaine. M. Vilmont, libraire, bande pour vous jusqu’au sang. S’il avait fallu le branler pour cela je l’aurais fait, mais, fat que vous êtes, vous savez bien que l’érection vient à votre nom seul. Voyez-le donc, c’est un excellent homme. Si vous le jugez digne de lui faire gagner quelques millions de livres, faites, mais pour Dieu, venez, venez, venez. J’ai un million de choses à vous dire. Mon adresse, au château de Saint-Brice, à Saint-Brice près de Montmorency par Saint-Denis. J’admire votre prépuce et suis le vôtre.

Eugène Sue

Sue et Balzac, c’est comme Dumas et Hugo. Les illustres ne sont pas bons camarades. Surtout les cérébraux. C’est ce qu’on appelle les noirs désirs de la matière grise. Moitrinaires avant tout, ils borgnotent (ils regardent) dans l’assiette du voisin. A-t-il un plus beau morceau ? Une plus grosse part ? Jalminces, ombrageux, égotiques de la pire espèce, ces bons amis attendent la moindre occase pour tailler un costard au copain qui remporte un menu succès. C’est à l’image de ces fidèles que vous obligez et qui vous en veulent à mort : tu m’as rendu service, tu vas le payer cher. Au fond, comme dirait Cioran, c’est dans le désordre des choses.

On en veut donc à Sue. Et encore plus quand il publie Les Mystères de Paris en feuilleton. Là, c’est l’overdose. On trépigne, on s’étrangle. « Ces envieux, écrit Sue avec humour, on a l’impression que ce sont des arlequins, des ramassis de viande, de poisson et de toutes sortes de restes provenant de la desserte et de la table des grandes maisons ». Vous me cherchez noise ? Eh bien, vous allez voir ! Les bourgeois médisants, les plumitifs à la petite semaine, aussi indécents qu’obscènes, ils l’auront dans les dents.

Le dandy byronien, carabin sarcastique, tourne socialiste. Argot ou non, Rodolphe pousse ce cri : « Malheureux que la pauvreté déprave et conduit au crime ! » Dans Les Mystères de Paris , il est moins question de grands sentiments que de grandes sensations. On bouffe, on choure, on surine. Les anges n’ont pas de marquise. Gégène sent qu’il y a de l’électricité dans l’air, et il a raison. Il se fait aligner par la critique. On l’a compris : « Le riche n’est pas responsable de son égoïsme. Son péché, c’est l’arrogance. » Et Eugène d’avoir envie de dire : je vous emmerde !

Pendant ce temps, un poète maudit, séminariste défroqué, soldat déserteur, escroc, faussaire, voleur et assassin sans grandeur, fait parler de lui à Paris. Ce beau garçon pédé comme un phoque est républicain. Il le revendique haut et fort. Les intellectuels de l’époque voient en lui la victime d’une société stupide. François Lacenaire, immortalisé au cinéma par Marcel Herrand dans Les Enfants du paradis , ne valait pas tripette. Il profitait du système. Lisez ses Poèmes [15] In Mémoires, poèmes et lettres , Albin Michel, 1968. , c’est baroque :

Pègres traqueurs, qui voulez tous du fade,
Prêtez l’esgourde à mon der boniment :
Vous commencez par tirer en valade,
Puis au grand truc vous marchez en taffant…

Traduction :

Voleurs poltrons, vous qui voulez votre part du butin,
Prêtez l’oreille à mes dernières paroles :
Pour commencer, vous fouillez dans les poches,
Puis, dès qu’il faut voler, vous vous mettez à trembler…

Lorsque Lacenaire meurt en 1836, Sue n’est pas encore au faîte de sa gloire. Il faut attendre 1842 pour que le médecin de marine s’improvise le Vigny du populo. La trame des Mystères ? Pendant qu’escarpes, largues et gouapeurs se farcissent du fil-en-quatre et du sirop de crapule entre les ruelles de la Maub’ et de la Mouff’, on piste Fleur-de-Marie. Inutile de préciser que ça sniffe la daube. Nous, les amateurs, on s’en pourlèche les agates. C’est de l’imagé plein écran. Si Eugène Sue ne résiste pas à l’affreuse poésie de l’argot, on doit avouer que nous non plus. Extrait : « La birbasse (la vieille) aboule chez la Chouette, la mère Martial la bute, trimbale le refroidi dans le passe-lance tandis que Nicolas s’esbigne… » L’encyclopédie des classes dangereuses de Paris fleure bon la monarchie de Juillet. Vive l’arène, vive Eugène ! On aboule du col. Je Sue, donc je pense !

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