Anton Soliman - Le Grand Ski-Lift

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Il avait marché une heure quand il entendit la rumeur produite par les touristes : le crissement des carres des skis qui mordaient la neige, les voix des personnes qui passaient, quelques cris… Il arriva, épuisé, aux abords de la piste. Il était couvert de neige. Il devait avant tout se reposer sans attirer l’attention ; il craignait en effet que des surveillants ne puissent le remarquer en ce moment critique, l’instant de la transition : l’entrée dans le Grand Ski-lift. Il décida alors d’aller jusqu’au bord de la piste pour donner l’impression de reprendre son souffle après une chute… Il attendit un moment de calme, puis parcourut en courant la distance qui le séparait encore de l’orée de la forêt pour rejoindre le bord de la piste. Dès qu’il atteignit la neige damée, il jeta ses skis, simulant une chute. Quelques skieurs passèrent : ils n’étaient pas nombreux, des groupes de quatre, cinq personnes au maximum. Plus rarement quelques couples. Mais aucun skieur isolé.

Il était donc arrivé sur le circuit du Grand Ski-lift ! Une remarquable preuve de caractère, peut-être le début d’un changement qui était son véritable objectif.

En réalité, il n’avait pas de tableau précis de la situation, et encore moins de stratégie sur le comportement à adopter. Dans l’état actuel des choses, il ne se demandait pas combien de temps ces vacances pouvaient durer, il savait simplement qu’il avait encore de nombreux jours devant lui, il réfléchirait au reste en cours de route. Le froid se fit sentir ; il se leva, rechaussa ses skis pour descendre dans la vallée. Ensuite, il chercherait l’hôtel. La piste était formée par un ravin qui serpentait dans la forêt. De part et d’autre trônaient les montagnes derrière lesquelles le soleil avait depuis peu disparu. La lumière était uniforme, une luminescence diffuse dans laquelle on devinait cependant l’approche de l’obscurité : il en éprouvait de l’inquiétude et de la mélancolie. Il commença à descendre en pensant qu’il s’en sortirait quoi qu’il en soit, il se souvenait avoir été plutôt bon skieur, des années auparavant. En fait, il n’avait jamais atteint un grand niveau technique à cause de certains défauts de position qu’il avait et du manque d’entraînement sérieux. Peut-être avait-il été trop désireux d’atteindre la perfection stylistique. Cette forme d’esprit l’avait sans aucun doute pénalisé, puisqu’elle ne lui avait jamais permis de développer l’harmonie de ses mouvements.

Quelques mètres plus bas, il croisa ses skis et tomba. Il se releva aussitôt, conscient d’avoir oublié les mouvements de base. Il se concentra alors sur la position de départ, et, cherchant à faire porter son poids vers l’aval, il recommença à descendre en diagonale. Il fit un virage en chasse-neige, puis un autre, sans tomber, mais dès qu’il essaya de rapprocher ses skis, il se retrouva à nouveau dans la neige.

La piste était déserte, il était tard. Ce devait être l’heure du coucher du soleil.

Il avait donc oublié comment on skiait. Il déplora cet inconvénient et se demanda ce qu’il avait bien pu faire pendant toutes ces années. De toute évidence, il avait été prisonnier d’un monde dont le ski était exclu. En un instant, il comprit qu’il s’était négligé…

À ce moment-là , le problème contingent était de descendre dans la vallée sans éveiller de soupçons. Alors, patiemment, et avec un brin d’astuce, Oskar profita des parties les plus faciles pour descendre en diagonale, faisant ses virages sans trop d’accrocs. En bas, on apercevait déjà le village, de nombreuses lumières allumées. Au débouché de la piste, il y avait un télésiège. Des machinistes en contrôlaient la mécanique, les installations étaient maintenant à l’arrêt. Le guide lui avait conseillé d’aller au « Petit Cerf », un endroit modeste, pour ne pas se faire remarquer. Oskar se trouvait au centre d’une vaste clairière ouverte dans la forêt à travers laquelle il était descendu, le village s’étendait devant lui. Des skieurs étaient installés dans les bars, il y avait une certaine animation bien que l’endroit ne fût pas bondé.

— Excusez-moi, Monsieur, pourriez-vous m’indiquer l’hôtel « Le Petit Cerf » ? demanda-t-il à un homme qui passait.

— Vous allez voir, c’est simple : vous devez suivre cette petite rue qui monte et puis tourner à gauche près de la petite tour avec l’horloge. Vous ne pourrez pas rater l’enseigne.

Bien, l’hôtel n’était pas loin. Les indications de l’homme étaient précises, il arriva à l’hôtel en quelques minutes. Il laissa ses skis sur un râtelier et entra par une porte qui fit tinter une clochette.

— Bonsoir, vous arrivez tout juste ? Vous devez être fatigué par la traversée -l’accueillit une dame assez grasse, aux cheveux jaunes. De quelle vallée venez-vous ?

Oskar réfléchit un instant, et mentit :

— Des pistes du Nord. Oui, en effet, je suis très fatigué, avez-vous une chambre libre ?

— Bien sûr ! De toute façon, même si nous sommes dans la période de Noël, on trouvera toujours une chambre libre pour un membre permanent du Grand Ski-lift.

La patronne afficha un sourire bienveillant en regardant la carte glissée dans une poche transparente de sa veste matelassée. Oskar comprenait, maintenant, pourquoi elle lui avait demandé de quelle région il arrivait. Au fond, il aurait aussi bien pu arriver par un moyen de transport classique. Mais il avait la carte du Grand Ski-lift, et des skis pour tout bagage. Rien que de très normal, donc, pour un membre permanent.

La chambre qu’on lui donna était très confortable. Il ferma la porte à clef, mangea une tablette de chocolat et se glissa entre les draps. Une clarté hivernale entrait par la fenêtre, une espèce de lumière absolue qui éveillait depuis toujours en lui une grande mélancolie, comme si cela avait été un signe d’immobilité : un cadre inchangé, les mêmes choses pour l’éternité, et un Soi perdu pour toujours dans des mondes parallèles.

Le lendemain, il se réveilla tôt, descendit dans la salle à manger, où une dame prenait son petit déjeuner avec une petite fille. Il n’y avait personne d’autre, la dame le salua, puis, après un bref moment de silence, s’adressa à lui :

— Vous avez vu le beau temps que nous avons pour Noël ? Mes enfants m’ont dit que la neige est merveilleuse. Vous skiez, vous aussi ?

— Oui, bien sûr. Mais cela fait des années que je ne vais pas à la montagne, je pense que je devrais prendre quelques cours.

— Ça fait du bien. Mais ne vous inquiétez pas, mon mari a eu le même problème. Jeune homme, il était même champion en herbe, mais à cause de son travail, il a arrêté de venir à la montagne. Il y a quelques années, il a recommencé à skier avec un moniteur, et il affirme que maintenant, il skie mieux qu’avant.

Oskar ébaucha un sourire forcé :

— C’est toujours la même histoire, pour tout le monde. Quand on est jeune, on a du temps pour soi, mais après, avec le travail…

Il se limita à cette phrase automatique, mais il sentit en un éclair l’odeur d’une atmosphère létale qui se libérait. Cette dame se sentait stable, son centre de gravité était dans la Vie Conventionnelle. Elle n’avait pas de doutes à confesser, elle, c’était un individu sélectionné au cours de millions d’années pour vivre en captivité. Une personne inutile, sans aucun doute, pour quelqu’un qui, comme lui, devait franchir le Mur.

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