Anton Soliman - Le Grand Ski-Lift

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Il fut encore une fois sidéré par le panorama grandiose des plateaux, immenses et sans limites : pour lui, ces lieux auraient aussi bien pu avoir été montés la nuit précédente par de mystérieux architectes.

Le soleil était bas, effleurant à peine le manteau neigeux ; les plaques de glace brillaient sous la lumière qu’il réfléchissait. Le paysage pénétra avec force dans le cerveau d’Oskar, et balaya toute la mélancolie accumulée dans les petites rues boueuses de Valle Chiara, dans lesquelles il avait subi l’envoûtement d’un Archétype.

La salle à manger du machiniste avait été confortablement aménagée, il y avait quelques meubles de bonne facture. Une grande cheminée était allumée sur le côté. La table était mise, le machiniste annonça qu’il avait préparé un ragoût de viande :

— Du gibier, déclara-t-il, l’air satisfait. Il y a beaucoup de cerfs par ici, les bois sont pleins d’animaux parce que plus personne ne vit ici, sur la Sierra, ajouta-t-il.

— Tu veux dire qu’il n’y a pas âme qui vive aux alentours ? demanda Oskar.

— Ces sont des zones dépeuplées, maintenant ! L’élevage a été abandonné, les montagnes sont retournées à l’état sauvage. Pas vrai, Mario ?

Au signe d’assentiment du guide, il poursuivit :

— Il y a quelques années, des touristes venaient l’été pour des randonnées, mais ça a été une mode passagère, c’est trop dur, la montagne. Ils allaient aussi loin qu’une jeep pouvait se traîner, mais le gouvernement les a interdites, parce qu’elles perturbent le Grand Ski-lift.

— Pas de mouvement, donc, par ici. Mais la construction de l’installation amènera sûrement des touristes ! affirma Oskar pour dire quelque chose, bien qu’il connût déjà la réponse.

Le machiniste mâchait son fromage, mais il répondit quand même, la bouche pleine :

— Pour ce que j’en sais, ils sont en train de faire une période d’essai. Il n’y aura en tout et pour tout qu’une dizaine de personnes qui sont passées jusqu’à aujourd’hui. Un peu à la montée, dont le maire, et le reste à la descente. Certains viennent du Grand Ski-lift, en général des skieurs perdus en hors-piste -l’homme se mit un nouveau morceau de fromage à la bouche- mais les illegales sont arrivés presque tout de suite, ils prenaient les cabines d’assaut dès qu’elles avaient passé le col.

— C’est-à -dire ? Oskar était intrigué.

— Eh bien ces singes-là s’agrippaient aux cabines en se jetant des pylônes, et puis, avant d’arriver dans la vallée, à l’endroit où le câble passe en traînant presque au sol, ils se jetaient dans les arbres de la forêt.

— Qu’est-ce que vous avez fait ?

— Nous avons arrêté les installations qui tournaient à vide toute la journée pour attirer les touristes, c’est du moins ce qu’espérait le directeur. Mais avec ces Asiatiques qui rodent dans la Sierra, toutes les voies de communication doivent être attentivement surveillées.

— Il y a vraiment des clandestins partout !

Oskar hochait la tête.

— Ces maudites gens sont partout. Je les entends même la nuit : ils tournent autour de l’installation et même les tempêtes ne les arrêtent pas, quelques fois j’en trouve un mort, gelé, sous les pylônes.

Le machiniste avait mis les petits plats dans les grands, sans rien oublier.

— Pour ce qui est de boire et de manger, je n’ai pas à me plaindre. Mais je suis mieux au village, avec ma famille.

— Mais alors, excusez-moi, pourquoi avez-vous accepté ce poste ? demanda Oskar.

— J’avais besoin de travailler. Et puis je ne pensais pas que la vie serait si dure, ici, sur la Sierra.

Le guide ne disait rien, il s’était installé devant le feu et fumait sa pipe.

— Vous n’aimez pas être seul, alors ?

— Ah non, vraiment pas. Quand les nuits sont tranquilles, ça va, bien sûr, mais vous devriez voir ce que c’est quand ça tourne à la tempête. On dirait que toutes les âmes du purgatoire frappent à votre porte.

L’homme continua une bonne heure encore à parler de ses problèmes ; sa crainte véritable était d’avoir un malaise pendant une tempête, de nuit, et de mourir seul. Oskar pensa que pour lui, le meilleur endroit devait être le bar du village, où il pouvait jouer aux cartes avec ses amis.

Il se rendit compte qu’il éprouvait un sentiment de répulsion à l’égard du machiniste, à cause de son indigence sournoise ; quelque chose qui remontait à très loin. Il devait cependant surmonter cet état d’esprit négatif par la « compassion ». Mais c’était impossible à ce moment, le machiniste transmettait des émotions d’un type traditionnel : un mur qu’Oskar essayait d’abattre. Il resta donc silencieux, écoutant les plaintes de l’homme qui avait juste besoin de parler, sans écouter de réponses. Pendant ce temps, le guide s’était endormi devant le feu.

Allongé sur sa couchette, Oskar passa une mauvaise nuit, à cause du froid. On frappa à sa porte aux premières lueurs de l’aube.

— Monsieur Zerbi, courage, habillez-vous ! Nous devons y aller, dit le guide gentiment, mais d’une voix résolue et autoritaire.

Il se leva péniblement, et s’habilla en toute hâte. Il était ému, il se rendait compte qu’il ne s’agissait pas d’une banale randonnée en montagne. Il y avait quelque chose de plus essentiel, qui ne transparaissait pas encore du projet général du promoteur de l’installation. Ils burent tous les deux un café noir, alors qu’on devinait par la fenêtre la lueur enchantée de la lumière de l’aube. Le machiniste leur dit que pendant la nuit, la température était tombée bien en-dessous de zéro ; puis il les accompagna jusqu’à la lourde porte qu’il lui fallut presque ouvrir à coups d’épaule, à cause du gel.

Mario s’était mis une coiffe de fourrure et, pour la première fois, Oskar remarqua qu’il avait les cheveux rassemblés en une queue de cheval. Il semblait différent de l’homme de la vallée que le directeur lui avait envoyé la veille au matin, il ressemblait maintenant à un animal sauvage qui aurait enfin retrouvé sa liberté.

Le guide se mit en chemin d’un pas décidé :

— Ça va, comme allure, Monsieur ?

Puisque l’homme lui avait adressé la parole, Oskar lui demanda :

— Qu’est-ce que tu penses de ce type ?

— Qui, Franz, l’employé de l’installation ? C’est le râleur de service, comme beaucoup au village. Il se plaint tout le temps. J’étais là , le jour où il s’est quasiment mis à genoux devant le maire pour avoir ce boulot. Il avait même dit que plus les endroits où on le mettrait seraient isolés, mieux il s’en trouverait, vu que sa femme est vieille et qu’elle sent mauvais.

— C’est ce que j’imaginais, fit Oskar.

Il pensa que la compassion était tout de même nécessaire à son équilibre spirituel. Une autre forme subtile d’égoïsme ? Évidemment. C’était la patine de protection qu’adoptent les saints et les professionnels du Bien : une espèce de crème solaire.

Dès qu’ils arrivèrent au col, le vent devint violent. Ils franchirent une arête de glace prise entre d’énormes blocs d’une roche blanchâtre. Une fois qu’ils l’eurent franchie, ils descendirent à moindre altitude et le vent ne fut à nouveau plus qu’une brise légère. Le dernier plateau s’étendait devant eux, après quoi ils verraient les tracés des pistes du Grand Ski-lift.

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