Эжен Сю - Les mystères du peuple, Tome IV

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–Prends courage, Odille, tu t'habitueras avec nous; tu le verras, les Vagres ne sont pas si loups que les mauvaises gens le disent.

Sur l'autre char, l'évêchesse, pimpante sous ses colliers d'or et ses plus beaux atours, que son amoureux Vagre a sauvés de l'incendie, tantôt lisse sa noire chevelure, en jetant un coup d'oeil sur un petit miroir de poche; tantôt attife son écharpe, tantôt gazouille, folle comme une linotte sortant de cage. De ce jour d'amour et de liberté tant rêvé, elle jouit enfin, après avoir, dix ans et plus, vécu presque prisonnière; elle semble émerveillée de ce voyage matinal à travers ces belles montagnes de l'Auvergne, ombragées de sapins immenses, et d'où bondissent des cascades bouillonnantes; elle parle, rit, chante, et chante encore, lorgnant du coin de son oeil noir, l'amoureux Vagre, lorsque, leste, et triomphant, il passe près du chariot. Soudain, regardant au loin, elle paraît émue de pitié, avise une amphore entourée de jonc, placée près d'elle par la prévoyance du Veneur, la prend, et se tournant vers l'arrière du char, où se trouvaient entassées plusieurs femmes et filles esclaves, voulant de bon coeur, comme leur belle maîtresse, courir un peu la Vagrerie, elle dit à l'une d'elles:

–Porte cette bouteille de vin épicé à mon frère l'évêque; le pauvre homme aime à boire ce qu'il appelle son coup du réveil; mais ne lui dis pas que ce vin vient de ma part, il le refuserait peut-être.

La jeune fille répond à l'évêchesse par un signe d'intelligence, saute à bas du char, et se met en quête de Cautin. La plupart des esclaves ecclésiastiques, lors de l'incendie et du pillage de la villa, ont fui dans les champs, craignant le feu du ciel s'ils se joignaient aux Vagres; mais les autres, moins timorés, accompagnent résolument la troupe de ces joyeux compères… Il faut les voir alertes, dispos comme s'ils s'éveillaient après une paisible nuit passée sous la feuillée, le jarret nerveux, malgré l'orgie nocturne, aller, venir, sautiller, babiller, donner çà et là des baisers aux femmes ou aux outres pleines, mordre à belles dents un morceau de venaison épiscopale ou un gâteau de fleur de froment.

–Qu'il fait bon en Vagrerie!

Derrière le dernier chariot, surveillé par Dent-de-Loup et quelques compagnons fermant la marche, Cautin, évêque et cuisinier en Vagrerie, habitué à se prélasser sur sa mule de voyage, ou à courir la forêt sur son vigoureux cheval de chasse, Cautin trouve la route raboteuse, poudreuse et montueuse; il sue, il souffle, il tousse, il gémit, et maugréant, traîne sa lourde panse.

–Seigneur évêque, – lui dit la jeune fille, porteuse de l'amphore envoyée par l'évêchesse, – voici de bon vin épicé; buvez, cela vous donnera des forces pour la route.

–Donne, donne, ma fille! – s'écria Cautin en tendant ses mains avides, – Dieu te saura gré de ton attachement pour ton malheureux père en Christ, obligé de boire à la dérobée le vin de son propre cellier…

Et s'abouchant à l'amphore, il la pompa d'un trait; puis, la jetant vide à ses pieds, il s'écria, regardant la jeune fille d'un oeil courroucé:

–Tu veux donc courir aussi la Vagrerie, diablesse?

–Oui, seigneur évêque: j'ai vingt ans, et voici le premier jour de ma vie où je peux dire: Je m'appartiens… je peux aller, venir, courir, sauter, chanter, danser à mon gré…

–Tu t'appartiens, effrontée! c'est à moi que tu appartiens; mais, Dieu merci, tu seras reprise, soit par l'Église, soit par quelque chef frank… et tu tomberas, je l'espère, en pire esclavage!

–J'aurai du moins connu la liberté…

Et la jeune fille de s'élancer, sautant et chantant, à la poursuite d'un papillon voletant sur la route.

La troupe des Vagres arriva près de quelques huttes d'esclaves, dépendantes des terres de l'Église, situées au bord de la route: de petits enfants hâves, chétifs, et complétement nus, faute de vêtements, se traînaient dans la poudre du chemin; leurs pères travaillaient aux champs depuis l'aube; les mères, aussi maigres, aussi hâves que leurs enfants, à peine couvertes de quelques lambeaux de toile, étaient au seuil de ces tanières, filant leur quenouille au profit de l'évêque, accroupies sur une paille infecte; leurs longs cheveux hérissés, emmêlés, tombant sur leur front et sur leurs épaules osseuses; leurs yeux caves, leurs joues creuses et tannées, leurs haillons sordides, leur donnaient un aspect à la fois si repoussant, si douloureux, que l'ermite laboureur, les montrant de loin à l'évêque, lui dit:

–À voir ces infortunées, croirait-on que ce sont là des créatures de Dieu?

–Résignation, misère et douleur ici-bas, récompenses éternelles là-haut… sinon, peines effrayantes et éternelles, – s'écrie Cautin, – c'est la loi de l'Église, c'est la loi de Dieu!

–Tais-toi, blasphémateur, tu parles comme ces médecins imposteurs qui disent l'homme né pour la fièvre, la peste, les ulcères, et non pour la santé!

Les femmes et les enfants esclaves, à la vue de la troupe nombreuse et bien armée, avaient eu peur et s'étaient d'abord réfugiés au fond de leurs huttes, mais Ronan s'avançant cria:

–Pauvres femmes! pauvres enfants! ne craignez rien… nous sommes de bons Vagres!

La Vagrerie faisait trembler les Franks et les évêques, mais souvent les pauvres gens la bénissaient; aussi femmes et enfants, d'abord réfugiés, craintifs au fond des tanières, en sortirent, et l'une des esclaves dit à Ronan:

–Est-ce votre chemin que vous cherchez? nous vous servirons de guides.

–Craignez-vous les leudes des seigneurs? – dit une autre. – Il n'en est point passé par ici depuis longtemps; vous pouvez marcher tranquilles.

–Femmes, – reprit Ronan, – vos enfants sont nus; vous et vos maris, travaillant de l'aube au soir, vous êtes à peine couverts de haillons, vous couchez sur une paille pire que celle des porcheries, vous vivez de fèves pourries et d'eau saumâtre.

–Hélas! c'est la vérité… bien misérable est notre vie.

–Et moi, Ronan le Vagre, je vous dis: voilà du linge, des étoffes, des vêtements, des couvertures, des matelas, des sacs de blé, des outres pleines, des provisions de toute sorte. Donnez, mes Vagres… donne, petite Odille, à ces bonnes gens… donne, belle évêchesse en Vagrerie… donnez à ces pauvres femmes, à ces enfants… donnez encore, donnez toujours!

–Prenez… prenez, mes soeurs, – disait l'évêchesse les yeux pleins de douces larmes en aidant les Vagres à distribuer ce butin pris dans sa maison et qu'elle ne regrettait pas. – Prenez, mes soeurs! Esclave comme vous, plus que vous peut-être, j'ai, sous ces rideaux, rêvé d'amour et de liberté; libre et amoureuse, je suis aujourd'hui! prenez mes soeurs… prenez encore…

–Tenez… prenez, chères femmes, et que vos petits enfants ne vous soient jamais ravis! – disait Odille aidant aussi à distribuer le butin. Et elle essuyait ses yeux en disant: – Comme il est bon, Ronan le Vagre, comme il est bon au pauvre monde!

–Soyez bénis… soyez bénis, – s'écriaient ces pauvres créatures pleurant de joie; – vaut mieux rencontrer un Vagre qu'un comte ou qu'un évêque.

Et c'était plaisir de voir avec quelle ardeur ces hardis compagnons, perchés sur les chariots, distribuaient ainsi ce qu'ils avaient pris au méchant et cupide évêque; c'était plaisir de voir les figures toujours tristes, toujours mornes, de ces femmes infortunées, s'épanouir si surprises, si heureuses à la vue de cette aubaine inattendue. Elles regardaient ébahies, ravies, cet amoncellement d'objets de toutes sortes jusqu'alors presque inconnus à leur sauvage misère. Les enfants, plus impatients, s'attelaient gaiement deux, trois, quatre à un matelas pour le transporter dans une des masures, ou bien enlaçant leurs petits bras amaigris, s'opiniâtraient à soulever un gros rouleau d'étoffe de lin; mais voilà que soudain une voix courroucée, menaçante, véritable trouble-fête, épouvante et glace ces pauvres gens.

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