Ernest Renan - Vie De Jésus

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Jésus désirait qu'à son exemple les messagers de la bonne nouvelle rendissent leur prédication aimable par des manières bienveillantes et polies. Il voulait qu'en entrant dans une maison, ils lui donnassent le selâm ou souhait de bonheur. Quelques-uns hésitaient, le selâm étant alors comme aujourd'hui, en Orient, un signe de communion religieuse, qu'on ne hasarde pas avec les personnes d'une foi douteuse. «Ne craignez rien, disait Jésus; si personne dans la maison n'est digne de votre selâm , il reviendra à vous [832].» Quelquefois, en effet, les apôtres du royaume de Dieu étaient mal reçus, et venaient se plaindre à Jésus, qui cherchait d'ordinaire à les calmer. Quelques-uns, persuadés de la toute-puissance de leur maître, étaient blessés de cette longanimité. Les fils de Zébédée voulaient qu'il appelât le feu du ciel sur les villes inhospitalières [833]. Jésus accueillait leurs emportements avec sa fine ironie, et les arrêtait par ce mot: «Je ne suis pas venu perdre les âmes, mais les sauver.»

Il cherchait de toute manière à établir en principe que ses apôtres c'était lui-même [834]. On croyait qu'il leur avait communiqué ses vertus merveilleuses. Ils chassaient les démons, prophétisaient, et formaient une école d'exorcistes renommés [835], bien que certains cas fussent au-dessus de leur force [836]. Ils faisaient aussi des guérisons, soit par l'imposition des mains, soit par l'onction de l'huile [837], l'un des procédés fondamentaux de la médecine orientale. Enfin, comme les psylles, ils pouvaient manier les serpents et boire impunément des breuvages mortels [838]. A mesure qu'on s'éloigne de Jésus, cette théurgie devient de plus en plus choquante. Mais il n'est pas douteux qu'elle ne fût de droit commun dans l'Église primitive, et qu'elle ne figurât en première ligne dans l'attention des contemporains [839]. Des charlatans, comme il arrive d'ordinaire, exploitèrent ce mouvement de crédulité populaire. Dès le vivant de Jésus, plusieurs, sans être ses disciples, chassaient les démons en son nom. Les vrais disciples en étaient fort blessés et cherchaient à les empêcher. Jésus, qui voyait en cela un hommage à sa renommée, ne se montrait pas pour eux bien sévère [840]. Il faut observer, du reste, que ces pouvoirs étaient en quelque sorte passés en métier. Poussant jusqu'au bout la logique de l'absurde, certaines gens chassaient les démons par Béelzébub [841], prince des démons. On se figurait que ce souverain des légions infernales devait avoir toute autorité sur ses subordonnés, et qu'en agissant par lui on était sûr de faire fuir l'esprit intrus [842]. Quelques-uns cherchaient même à acheter des disciples de Jésus le secret des pouvoirs miraculeux qui leur avaient été conférés [843].

Un germe d'église commençait dès lors à paraître. Cette idée féconde du pouvoir des hommes réunis ( ecclesia ) semble bien une idée de Jésus. Plein de sa doctrine tout idéaliste, que ce qui fait la présence des âmes, c'est l'union par l'amour, il déclarait que, toutes les fois que quelques hommes s'assembleraient en son nom, il serait au milieu d'eux. Il confie à l'Église le droit de lier et délier (c'est-à-dire de rendre certaines choses licites ou illicites), de remettre les péchés, de réprimander, d'avertir avec autorité, de prier avec certitude d'être exaucé [844]. Il est possible que beaucoup de ces paroles aient été prêtées au maître, afin de donner une base à l'autorité collective par laquelle on chercha plus tard à remplacer la sienne. En tout cas, ce ne fut qu'après sa mort que l'on vit se constituer des églises particulières, et encore cette première constitution se fit-elle purement et simplement sur le modèle des synagogues. Plusieurs personnages qui avaient beaucoup aimé Jésus et fondé sur lui de grandes espérances, comme Joseph d'Arimathie, Lazare, Marie de Magdala, Nicodème, n'entrèrent pas, ce semble, dans ces églises, et s'en tinrent au souvenir tendre ou respectueux qu'ils avaient gardé de lui.

Du reste, nulle trace, dans l'enseignement de Jésus, d'une morale appliquée ni d'un droit canonique tant soit peu défini. Une seule fois, sur le mariage, il se prononce avec netteté et défend le divorce [845]. Nulle théologie non plus, nul symbole. A peine quelques vues sur le Père, le Fils, l'Esprit [846], dont on tirera plus tard la Trinité et l'Incarnation, mais qui restaient encore à l'état d'images indéterminées. Les derniers livres du canon juif connaissent déjà le Saint-Esprit, sorte d'hypostase divine, quelquefois identifiée avec la Sagesse ou le Verbe [847]. Jésus insista sur ce point [848], et annonça à ses disciples un baptême par le feu et l'esprit [849], bien préférable à celui de Jean, baptême que ceux-ci crurent un jour recevoir, après la mort de Jésus, sous la forme d'un grand vent et de mèches de feu [850]. L'Esprit Saint ainsi envoyé par le Père leur enseignera toute vérité, et rendra témoignage à celles que Jésus lui-même a promulguées [851]. Jésus, pour désigner cet Esprit, se servait du mot Peraklit , que le syro-chaldaïque avait emprunté au grec (παραχλητος), et qui paraît avoir eu dans son esprit la nuance d' «avocat [852], conseiller [853],» et parfois celle d'«interprète des vérités célestes,» de «docteur chargé de révéler aux hommes les mystères encore cachés [854].» Lui-même s'envisage pour ses disciples comme un peraklit [855], et l'Esprit qui reviendra après sa mort ne fera que le remplacer. C'était ici une application du procédé que la théologie juive et la théologie chrétienne allaient suivre durant des siècles, et qui devait produire toute une série d'assesseurs divins, le Métatrône , le Synadelphe ou Sandalphon , et toutes les personnifications de la Cabbale. Seulement, dans le judaïsme, ces créations devaient rester des spéculations particulières et libres, tandis que dans le christianisme, à partir du IV esiècle, elles devaient former l'essence même de l'orthodoxie et du dogme universel.

Inutile de faire observer combien l'idée d'un livre religieux, renfermant un code et des articles de foi, était éloignée de la pensée de Jésus. Non-seulement il n'écrivit pas, mais il était contraire à l'esprit de la secte naissante de produire des livres sacrés. On se croyait à la veille de la grande catastrophe finale. Le Messie venait mettre le sceau sur la Loi et les prophètes, non promulguer des textes nouveaux. Aussi, à l'exception de l'Apocalypse, qui fut en un sens le seul livre révélé du christianisme naissant, tous les autres écrits de l'âge apostolique sont-ils des ouvrages de circonstance, n'ayant nullement la prétention de fournir un ensemble dogmatique complet. Les évangiles eurent d'abord un caractère tout privé et une autorité bien moindre que la tradition [856].

La secte, cependant, n'avait-elle pas quelque sacrement, quelque rite, quelque signe de ralliement? Elle en avait un, que toutes les traditions font remonter jusqu'à Jésus. Une des idées favorites du maître, c'est qu'il était le pain nouveau, pain très-supérieur à la manne et dont l'humanité allait vivre. Cette idée, germe de l'Eucharistie, prenait quelquefois dans sa bouche des formes singulièrement concrètes. Une fois surtout, il se laissa aller, dans la synagogue de Capharnahum, à un mouvement hardi, qui lui coûta plusieurs de ses disciples. «Oui, oui, je vous le dis, ce n'est pas Moïse, c'est mon Père qui vous a donné le pain du ciel [857].» Et il ajoutait: «C'est moi qui suis le pain de vie; celui qui vient a moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif [858].» Ces paroles excitèrent un vif murmure: «Qu'entend-il, se disait-on, par ces mots: Je suis le pain de vie? N'est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère? Comment peut-il dire qu'il est descendu du ciel?» Et Jésus insistant avec plus de force encore: «Je suis le pain de vie; vos pères ont mangé la manne dans le désert et sont morts. C'est ici le pain qui est descendu du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. Je suis le pain vivant; si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, pour la vie du monde [859].» Le scandale fut au comble: «Comment peut-il donner sa chair à manger?» Jésus renchérissant encore: «Oui, oui, dit-il, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'aurez point la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang est en possession de la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est véritablement une nourriture, et mon sang est véritablement un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui. Comme je vis par le Père qui m'a envoyé, ainsi celui qui me mange vit par moi. C'est ici le pain qui est descendu du ciel. Ce pain n'est pas comme la manne, que vos pères ont mangée et qui ne les a pas empochés de mourir; celui qui mangera ce pain vivra éternellement.» Une telle obstination dans le paradoxe révolta plusieurs disciples, qui cessèrent de le fréquenter. Jésus ne se rétracta pas; il ajouta seulement: «C'est l'esprit qui vivifie. La chair ne sert de rien. Les paroles que je vous dis sont esprit et vie.» Les douze restèrent fidèles, malgré cette prédication bizarre. Ce fut pour Céphas en particulier l'occasion de montrer un absolu dévouement et de proclamer une fois de plus: «Tu es le Christ, fils de Dieu.»

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