Willem Ngouane - Entre ombres et obscurités
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- Название:Entre ombres et obscurités
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- ISBN:9785449040213
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Malgré l’exception que constituait monsieur Agbwala, il faut tout de même reconnaitre qu’il ne pouvait à lui seul obstruer la méfiance que suscitait l’Homme politique dans mon pays. Les citoyens en voulaient énormément aux politiciens, à la classe politique en général, qu’elle soit de l’opposition ou du pouvoir en place. Il leur était à juste titre reproché les deux grandes guerres qui entachèrent durement l’histoire de notre chère patrie, tout cela à cause de leur piteuse gestion des affaires après les indépendances, caractérisée par l’expression de leurs égoïsmes pervers et hautement affligeants. En effet les deux guerres avaient éclaté après deux coups d’Etat militaires avec comme piteuse excuse de la part de leurs auteurs le fait de vouloir faire régner l’ordre que les civils avaient mis à mal suite aux nombreuses affaires de corruption et détournements, causes d’un marasme économique des plus asphyxiants. Ces putschistes y demeuraient longtemps et empiraient les choses en ajoutant en plus des souffrances économiques et sociales, un climat dictatorial, liberticide, autocratique, avant de finalement se faire dégager par des rébellions successives toutes aussi tyranniques que leurs prédécesseurs. Notre République restait donc tristement prisonnière d’un cercle vicieux dont seule la providence a pu nous délivrer il y a tout juste huit années, tout heureux étions-nous de voir se dérouler devant nos esprits incrédules une première élection transparente! Malgré ce vent apaisant de liberté apporté par la démocratie, il n’en restait pas moins de gabegie des biens publics, notre pays était hautement corrompu, ce fléau gangrenait toutes les sphères de la république. Cette omniprésente corruption nous poussa dans les hauteurs du classement des pays les plus corrompus au monde, une triste publicité pour une si jeune nation. Si on ajoute à cela: le taux de chômage très élevé, la pauvreté commune et la dépression nationale, il y avait matière à interroger la sincérité de nos dirigeants et constater le profond désamour que pouvaient ressentir les citoyens pour la politique et les politiciens. Je pensais fermement que monsieur le ministre était différent de ses collègues. Pour moi il était d’une rarissime transparence, tenant toujours à apporter des explications sur ses choix et sa politique, insufflant un nouveau type de gestion, une nouvelle manière de diriger. Malheureusement tous ces actes ne comptaient pas pour certains qui ne se gênaient pas de le mettre dans le même sac que ses collaborateurs du gouvernement. Mais il n’abandonnait pas, comme en témoigne son insistance à rencontrer les grévistes, alors que normalement son esprit aurait dû se concentrer uniquement sur le séisme qu’avait provoqué le Herald.
Le lendemain, le contact de Christian nous permit de finalement fixer une date certaine pour une entrevue avec les grévistes, j’informai de ce fait le ministre par téléphone et nous nous accordâmes sur l’heure de la descente et le lieu de l’entrevue. J’admets qu’à ce moment-là, bien que je me sois depuis un certain temps résigné à cette rencontre, il n’en demeurait pas moins de craintes dans mon esprit. Et comme pour noircir le tableau, j’avais en flash les drames entourant les précédentes manifestations d’humeur dans le pays. Les choses peuvent brusquement dégénérer dans ce genre de situation, les passions peuvent rapidement accoucher de la plus grande bestialité dans la majeure partie des cas. J’augmentais mes peurs en me souvenant qu’une des nombreuses crises de notre pays commença par un simple mouvement de grève ayant par la suite tourné à l’affrontement: les employés de l’entreprise publique de transport en commun avaient décidé de porter leurs réclamations dans la rue en organisant des marches qu’ils disaient pacifiques, malgré la bonne foi des organisateurs, les choses s’étaient rapidement gâtées quand des éléments nuisibles infiltrèrent les marches et s’adonnèrent à des pillages et autre dégradations de biens publics; face à cette émulation de violences les autorités n’eurent autre choix que d’envoyer les forces de l’ordre mettre fin à la manifestation, cette décision loin de calmer les choses avait plutôt enflammé les esprits et la grève avait tourné en guérilla urbaine, donnant lieu à des heurts venimeux en pleine capitale. Si on ajoute à cela les désordres de Waloua après la contestation face à la taxe foncière, il était logique d’avoir des peurs quant à la bonne tenue des débats. Le fait qu’on ait affaire à de simples enseignants et donc à des personnes normalement réputées droites, respectueuses et pacifistes, ne me rassurait pas: ils peuvent eux aussi être infiltrés par ces bandes de brigands toujours très heureux d’occasionner les saccages les plus démonstratifs.
Trois jours plus tard, c’était par une matinée ensoleillée que nous nous dirigions vers l’école publique d’Okoroka.
Deux véhicules constituaient notre délégation, le ministre et deux autres collaborateurs étaient les passagers de l’une des voitures avec la présence plus ou moins sécurisante d’un gendarme, moi j’occupais ma voiture personnelle avec trois autres hommes en tenue, autant dire que nous nous étions préparés à toute éventualité. Mais un sombre pressentiment ne me quittait pourtant pas, le présage d’un déroulement horrifique des opérations me harcelait sans relâche, je n’arrivais pas à me sentir rassuré de la présence des hommes armées dans nos rangs.
Nous avancions en douce allure vers le lieu du rendez-vous, chaque minute qui passait nous rapprochait d’un défi qui me paraissait insurmontable. Mon cœur se débattait à l’intérieur de mon corps comme pour s’évader de la violence des débats qui arrivait droit devant nous. Un calme inquiétant nous accueillit ensuite dans les cent derniers mètres avant le portail de l’école. Le frisson d’un vent inattendu me frôlait alors la peau une minute plus tard lorsque nous y étions presque, rajoutant une dose de frémissement à toute l’étendue de ma chair dont ma veste noire se faisait un bonheur de cacher la fébrilité. Un bruit assourdissant constitué de grosses voix d’hommes vint ensuite rappeler à ceux d’entre nous qui se seraient perdus à prendre tout ce qui nous attendait à la légère qu’ils ne vivraient pas beaucoup ce genre d’évènement aussi hautement tendu dans leur vie. Je voyais dès lors les autres collaborateurs du ministre bruiter sans faire exprès de petits gémissements, ils tremblaient tellement, on aurait dit de fragiles chatons sortis tout droit des eaux glaciales de la banquise, ils étaient dans une attristante disgrâce.
Les voix se faisaient plus tonnantes au fur et à mesure qu’on avançait. Elles atteignirent leur pic sonore lorsque le groupe de plus d’une centaine de grévistes qui constituaient cette bruyante chorale nous découvrit en train de traverser la cour de l’école, alignés comme un convoi dans le désert, tous craintifs les uns autant que les autres à une exception: le ministre lui ne transparaissait aucune frayeur! Son regard affichait la détermination. Il avançait tranquillement malgré l’hostilité de plus en plus grandissante des manifestants. Je n’ai aucun doute sur le fait que ces gens auraient sauté sur nous si la vision des gros calibres ne les contraignait pas à couper court à toute volonté de violence. Obligés de revoir le degré de leur animosité, ils concentraient leur trop plein d’excitation dans leurs cordes vocales, s’égosillant à crier leur colère avec le plus de virulence possible.
Nous aperçûmes ensuite une silhouette filiforme se diriger vers nous, il s’agissait d’un homme chétif, très grand de taille, un tas d’ossements couvert d’une peau sèche rappelant celles des peuples qui vivent dans les zones sahéliennes. L’homme en question se présenta fièrement comme étant le leader de la contestation. Il nous lança ensuite un sourire malicieux, exposant son air complice du diable, avant de nous diriger vers une des nombreuses salles de classes qui bordaient la cour de l’école. Nous entrâmes d’un pas pressé vers la salle, sous les huées des revendicateurs qui se sentaient galvanisés à la vue de leur leader, qui, marchant devant nous, leur donnait une illusion de domination devant la bande que nous étions, abandonnés à son orientation. Une fois dans la salle, nous distinguâmes trois autres hommes qui nous accueillirent d’un air sombre, tous aussi malingres que leur leader, assis à une table avec devant eux plusieurs documents, l’un d’entre eux avait de très grosses lunettes qui pour le coup me rassurèrent un peu du fait qu’ils restaient de simples enseignants, et que leurs capacités intellectuelles faisaient bien plus peur que leurs aptitudes physiques. Le leader nous pria ensuite de prendre place, chose que nous fîmes avec la ferme impression de consentir à une invitation à un combat intense de la part de notre adversaire, qui n’hésiterait pas à nous faire mordre la poussière si l’occasion lui était donnée. Le groupement de grévistes non invités à la table des négociations s’amassa autour des fenêtres et continuait à jouer son rôle de pourvoyeur de pression en criant des mots crus. Ils se comportaient comme des supporters constituant le douzième homme dans une rencontre de football, vouant toutes leurs énergies pour pouvoir exulter pour la victoire de leur équipe au coup de sifflet final. Je me sentais comme piégé dans une arène romaine, protagoniste d’une lutte de fauves, où seuls les coups de pression et d’intimidation faisaient office d’armes, les perdants s’en sortiraient avec de lourdes séquelles psychologiques.
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