Pierre Louÿs - Aphrodite
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Démétrios la regardait s’avancer.
Des plis diagonaux sillonnaient le peu qu’on voyait de son corps à travers le tissu léger; un de ses coudes saillait sous la tunique serrée, et l’autre bras, qu’elle avait laissé nu, portait relevée la longue queue, afin d’éviter qu’elle traînât dans la poussière.
Il reconnut à ses bijoux qu’elle était une courtisane; pour s’épargner un salut d’elle il traversa vivement.
Il ne voulait pas la regarder. Volontairement il occupa sa pensée à la grande ébauche de Zagreus. Et cependant ses yeux se retournèrent vers la passante.
Alors il vit qu’elle ne s’arrêtait point, qu’elle ne s’inquiétait pas de lui, qu’elle n’affectait pas même de regarder la mer, ni de relever son voile par devant, ni de s’absorber dans ses réflexions; mais que simplement elle se promenait seule et ne cherchait rien là que la fraîcheur du vent, la solitude, l’abandon, le frémissement léger du silence.
Sans bouger, Démétrios ne la quitta pas du regard et se perdit dans un étonnement singulier.
Elle continuait de marcher comme une ombre jaune dans le lointain, nonchalante et précédée de la petite ombre noire.
Il entendait à chaque pas le faible cri de sa chaussure dans la poussière de la voie.
Elle marcha jusqu’à l’île du Phare et monta dans les rochers.
Tout à coup, et comme si de longue date il eût aimé l’inconnue, Démétrios courut à sa suite, puis s’arrêta, revint sur ses pas, trembla, s’indigna contre lui-même, essaya de quitter la jetée; mais il n’avait jamais employé sa volonté que pour servir son propre plaisir, et quand il fut temps de la faire agir pour le salut de son caractère et l’ordonnance de sa vie, il se sentit envahi d’impuissance et cloué sur la place où pesaient ses pieds.
Comme il ne pouvait plus cesser de songer à cette femme, il tenta de s’excuser lui-même de la préoccupation qui venait le distraire si violemment. Il crut admirer son gracieux passage par un sentiment tout esthétique et se dit qu’elle serait un modèle rêvé pour la Charite à l’éventail qu’il se projetait d’ébaucher le lendemain...
Puis, soudain, toutes ses pensées se bouleversèrent et une foule de questions anxieuses affluèrent dans son esprit autour de cette femme en jaune.
Que faisait-elle dans l’île à cette heure de la nuit? Pourquoi, pour qui sortait-elle si tard? Pourquoi ne l’avait-elle pas abordé? Elle l’avait vu, certainement elle l’avait vu pendant qu’il traversait la jetée. Pourquoi, sans un mot de salut, avait-elle poursuivi sa route? Le bruit courait que certaines femmes choisissaient parfois les heures fraîches d’avant l’aube pour se baigner dans la mer. Mais on ne se baignait pas au Phare. La mer était là trop profonde. D’ailleurs, quelle invraisemblance qu’une femme se fût ainsi couverte de bijoux pour n’aller qu’au bain?... Alors, qui l’attirait si loin de Rhacotis? Un rendez-vous, peut-être? Quelque jeune viveur, curieux de variété, qui prenait pour lit un instant les grandes roches polies par les vagues?
Démétrios voulut s’en assurer. Mais déjà la jeune femme revenait, du même pas tranquille et mou, éclairée en plein visage par la lente clarté lunaire et balayant du bout de l’éventail la poussière du parapet.
V
Le miroir, le peigne et le collier
Elle avait une beauté spéciale. Ses cheveux semblaient deux masses d’or, mais ils étaient trop abondants et bourrelaient son front bas de deux profondes vagues chargées d’ombres, qui engloutissaient les oreilles et se tordaient en sept tours sur la nuque. Le nez était délicat, avec des narines expressives qui palpitaient quelquefois, au-dessus d’une bouche épaisse et peinte, aux coins arrondis et mouvants. La ligne souple du corps ondulait à chaque pas, et s’animait du balancement des seins libres, ou du roulis des belles hanches, sur qui la taille pliait.
Quand elle ne fut plus qu’à dix pas du jeune homme, elle tourna son regard vers lui. Démétrios eut un tremblement. C’étaient des yeux extraordinaires; bleus, mais foncés et brillants à la fois, humides, las, en pleurs et en feu, presque fermés sous le poids des cils et des paupières. Ils regardaient, ces yeux, comme les sirènes chantent. Qui passait dans leur lumière était invinciblement pris. Elle le savait bien, et de leurs effets elle usait savamment; mais elle comptait davantage encore sur l’insouciance affectée contre celui que tant d’amour sincère n’avait pu sincèrement toucher.
Les navigateurs qui ont parcouru les mers de pourpre, au delà du Gange, racontent qu’ils ont vu, sous les eaux, des roches qui sont de pierre d’aimant. Quand les vaisseaux passent auprès d’elles, les clous et les ferrures s’arrachent vers la falaise sous-marine et s’unissent à elle à jamais. Et ce qui fut une nef rapide, une demeure, un être vivant, n’est plus qu’une flottille de planches, dispersées par le vent, retournées par les flots. Ainsi Démétrios se perdait en lui-même devant deux grands yeux attirants, et toute sa force le fuyait.
Elle baissa les paupières et passa près de lui.
Il aurait crié d’impatience. Ses poings se crispèrent: il eut peur de ne pas pouvoir reprendre une attitude calme, car il fallait lui parler. Pourtant il l’aborda par les paroles d’usage:
«Je te salue, dit-il.
—Je te salue aussi,» répondit la passante.
Démétrios continua:
«Où vas-tu, si peu pressée?
—Je rentre.
—Toute seule?
—Toute seule.»
Et elle fit un mouvement pour reprendre sa promenade.
Alors Démétrios pensa qu’il s’était peut-être trompé en la jugeant courtisane. Depuis quelque temps, les femmes des magistrats et des fonctionnaires s’habillaient et se fardaient comme des filles de joie. Celle-ci pouvait être une personne fort honorablement connue, et ce fut sans ironie qu’il acheva sa question ainsi:
«Chez ton mari?»
Elle s’appuya des deux mains en arrière et se mit à rire.
«Je n’en ai pas ce soir.»
Démétrios se mordit les lèvres, et presque timide, hasarda:
«Ne le cherche pas. Tu t’y es prise trop tard. Il n’y a plus personne.
—Qui t’a dit que j’étais en quête? Je me promène seule et ne cherche rien.
—D’où venais-tu, alors? Car tu n’as pas mis tous ces bijoux pour toi-même, et voilà un voile de soie...
—Voudrais-tu que je sortisse nue, ou vêtue de laine comme une esclave? Je ne m’habille que pour mon plaisir; j’aime à savoir que je suis belle, et je regarde mes doigts en marchant pour connaître toutes mes bagues.
—Tu devrais avoir un miroir à la main et ne regarder que tes yeux. Ils ne sont pas nés à Alexandrie, ces yeux-là. Tu es juive, je l’entends à ta voix, qui est plus douce que les nôtres.
—Non, je ne suis pas juive, je suis Galiléenne.
—Comment t’appelles-tu, Miriam ou Noëmi?
—Mon nom syriaque, tu ne le sauras pas. C’est un nom royal qu’on ne porte pas ici. Mes amis m’appellent Chrysis et c’est un compliment que tu aurais pu me faire.»
Il lui mit la main sur le bras.
«Oh! non, non, dit-elle d’une voix moqueuse. Il est beaucoup trop tard pour ces plaisanteries-là. Laisse-moi rentrer vite. Il y a presque trois heures que je suis levée, je meurs de fatigue.»
Se penchant, elle prit son pied dans sa main:
«Vois-tu comme mes petites lanières me font mal? On les a beaucoup trop serrées. Si je ne les décroise pas dans un instant, je vais avoir une marque sur le pied, et ce sera joli quand on m’embrassera! Laisse-moi vite. Ah! que de peines! Si j’avais su, je ne me serais pas arrêtée. Mon voile jaune est tout froissé à la taille, regarde!»
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