Pierre Louÿs - Aphrodite

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—Et que dit-il?

—Il dit tout avec un sourire, ce qui lui permet de faire entendre ses erreurs pour volontaires et ses banalités pour fines. Il y a tout avantage. Le monde s’y est laissé tromper.

—Ceci est trop fort pour moi, et je ne te comprends pas bien. D’ailleurs le visage de ce Phrasilas est marqué d’hypocrisie.

—Voici Philodème.

—Le stratège?

—Non. Un poète latin, qui écrit en grec.

—Petite, c’est un ennemi. Je ne veux pas l’avoir vu.»

Ici, toute la foule fit un mouvement, et un murmure de voix prononça le même nom:

«Démétrios... Démétrios...»

Tryphèra monta sur une borne et à son tour elle dit au marchand:

«Démétrios... voilà Démétrios. Toi qui voulais voir des hommes célèbres...

—Démétrios? L’amant de la reine? Est-il possible?

—Oui, tu as de la chance. Il ne sort jamais. Depuis que je suis à Alexandrie, voici la première fois que je le vois sur la jetée.

—Où est-il?

—C’est celui qui se penche pour voir le port.

—Il y en a deux qui se penchent.

—C’est celui qui est en bleu.

—Je ne le vois pas bien. Il nous tourne le dos.

—Tu sais? c’est le sculpteur à qui la reine s’est donnée pour modèle quand il a sculpté l’Aphrodite du temple.

—On dit qu’il est l’amant royal. On dit qu’il est le maître de l’Égypte.

—Et il est beau comme Apollon.

—Ah! le voici qui se retourne. Je suis content d’être venu. Je dirai que je l’ai vu. On m’avait dit bien des choses sur lui. Il paraît que jamais une femme ne lui a résisté. Il a eu beaucoup d’aventures, n’est-ce pas? Comment se fait-il que la reine n’en soit pas informée?

—La reine les connaît comme nous. Elle l’aime trop pour lui en parler. Elle a peur qu’il ne retourne à Rhodes, chez son maître Phérécratès. Il est aussi puissant qu’elle et c’est elle qui l’a voulu.

—Il n’a pas l’air heureux. Pourquoi a-t-il l’air si triste? Il me semble que je serais heureux si j’étais lui. Je voudrais bien être lui, ne fût-ce que pour une soirée...»

Le soleil s’était couché. Des femmes regardaient cet homme, qui était leur rêve commun. Lui, sans paraître avoir conscience du mouvement qu’il inspirait, se tenait accoudé sur le parapet, en écoutant les joueuses de flûte.

Les petites musiciennes firent encore une quête; puis, doucement, elles jetèrent leurs flûtes légères sur leurs dos; la chanteuse les prit par le cou et toutes trois revinrent vers la ville.

À la nuit close, les autres femmes rentrèrent, par petits groupes, dans l’immense Alexandrie, et le troupeau des hommes les suivait; mais toutes se retournaient, en marchant, vers le même Démétrios. La dernière qui passa lui jeta mollement sa fleur jaune, et rit. Le silence envahit les quais.

III

Démétrios

À la place laissée par les musiciennes, Démétrios était resté seul, accoudé. Il écoutait la mer bruire, les vaisseaux craquer lentement, le vent passer sous les étoiles. Toute la ville était éclairée par un petit nuage éblouissant qui s’était arrêté sur la lune, et le ciel était adouci de clarté. Le jeune homme regarda près de lui: les tuniques des joueuses de flûte avaient laissé deux empreintes dans la poussière. Il se rappela leurs visages: c’étaient deux Éphésiennes. L’aînée lui avait paru jolie; mais la plus jeune était sans charme, et, comme la laideur lui était une souffrance, il évita d’y penser.

À ses pieds luisait un objet d’ivoire. Il le ramassa: c’était une tablette à écrire, d’où pendait un style d’argent. La cire en était presque toute usée, mais on avait dû repasser plusieurs fois les mots tracés, et la dernière fois on avait gravé dans l’ivoire.

Il n’y vit que trois mots écrits:

Myrtis aime Rhodocleia

et il ne savait pas à laquelle des deux femmes appartenait ceci, et si l’autre était la femme aimée, ou bien quelque jeune inconnue abandonnée à Éphèse. Alors, il songea un moment à rejoindre les musiciennes pour leur rendre ce qui était peut-être le souvenir d’une morte adorée; mais il n’aurait pu les retrouver sans peine, et, comme il cessait déjà de s’intéresser à elles, il se retourna paresseusement et jeta le petit objet dans la mer.

Cela tomba rapidement, en glissant comme un oiseau blanc, et il entendit le clapotis que fit l’eau lointaine et noire. Ce petit bruit lui fit sentir le vaste silence du port.

Adossé au parapet froid, il essaya de chasser toute pensée et se mit à regarder les choses. Il avait horreur de la vie. Il ne sortait de chez lui qu’à l’heure où la vie cessait, et rentrait quand le petit jour attirait vers la ville les pêcheurs et les maraîchers. Le plaisir de ne voir au monde que l’ombre de la ville et sa propre stature devenait telle volupté chez lui qu’il ne se souvenait plus d’avoir vu le soleil de midi depuis des mois.

Il s’ennuyait. La reine était fastidieuse.

À peine pouvait-il comprendre, cette nuit-là, la joie et l’orgueil qui l’avaient envahi, quand, trois ans auparavant, la reine, séduite peut-être plus par le bruit de sa beauté que par le bruit de son génie, l’avait fait mander au palais et annoncer à la Porte du Soir par des sonneries de salpinx d’argent.

Cette entrée éclairait parfois sa mémoire d’un de ces souvenirs qui, par trop de douceur, s’aigrissent peu à peu dans l’âme, au point d’être intolérables... la reine l’avait reçu seul, dans ses appartements privés qui se composaient de trois pièces, moelleuses et sourdes à l’envi. Elle était couchée sur le côté gauche, et comme enfouie dans un fouillis de soies verdâtres qui baignaient de pourpre, par reflet, les boucles noires de sa chevelure. Son jeune corps était vêtu d’un costume effrontément ajouré qu’elle avait fait faire sous ses yeux par une courtisane de Phrygie, et qui laissait à découvert les vingt-deux endroits de la peau où les caresses sont irrésistibles, si bien que, pendant toute une nuit, et dût-on épuiser jusqu’aux derniers rêves l’imagination amoureuse, on n’avait pas besoin d’ôter ce costume-là.

Démétrios, agenouillé respectueusement, avait pris en main, pour le baiser, le petit pied nu de la reine Bérénice, comme un objet précieux et doux.

Puis elle s’était levée.

Simplement, comme une belle esclave qui sert de modèle, elle avait défait son corselet, ses bandelettes, ses caleçons fendus,—ôté même les anneaux de ses bras, même les bagues de ses orteils, et elle était apparue debout, les mains ouvertes devant les épaules, haussant la tête sous une capeline de corail qui tremblait le long des joues.

Elle était fille d’un Ptolémée et d’une princesse de Syrie qui descendait de tous les dieux, par Astarté que les Grecs appellent Aphrodite. Démétrios savait cela, et qu’elle était orgueilleuse de sa lignée olympienne. Aussi, ne se troubla-t-il pas quand la souveraine lui dit sans bouger: «je suis l’Astarté. Prends un marbre et ton ciseau, et montre-moi aux hommes d’Égypte. Je veux qu’on adore mon image.»

Démétrios la regarda, et devinant, à n’en pas douter, quelle sensualité simple et neuve animait ce corps de jeune fille, il dit: «Je l’adore le premier», et il l’entoura de ses bras. La reine ne se fâcha pas de cette brusquerie, mais demanda en reculant: «Te crois-tu l’Adônis pour toucher la déesse?» Il répondit: «Oui.» Elle le regarda, sourit un peu et conclut: «Tu as raison.»

Ceci fut cause qu’il devint insupportable et que ses meilleurs amis se détachèrent de lui; mais il affola tous les cœurs de femme.

Quand il passait dans une salle du palais, les esclaves s’arrêtaient, les femmes de la cour ne parlaient plus, les étrangères l’écoutaient aussi, car le son de sa voix était un ravissement. Se retirait-il chez la reine, on venait l’importuner jusque-là, sous des prétextes toujours nouveaux. Errait-il à travers les rues, les plis de sa tunique s’emplissaient de petits papyrus, où les passantes écrivaient leur nom avec des mots douloureux, mais qu’il froissait sans les lire, fatigué de tout cela. Lorsqu’au temple de l’Aphrodite, on eut mis son œuvre en place, l’enceinte fut envahie à toute heure de la nuit par la foule des adoratrices qui venaient lire son nom dans la pierre et offrir à leur dieu vivant toutes les colombes et toutes les roses.

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