Pierre Louÿs - Aphrodite

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Chrysis devint plus grave et dit à voix basse:

«Farde-moi.»

Une petite boîte de bois de rose, qui venait de l’île Dioscoride, contenait des fards de toutes les couleurs. Avec un pinceau de poils de chameau, l’esclave prit un peu d’une pâte noire, qu’elle déposa sur les beaux cils courbes et longs, pour que les yeux parussent plus bleus. Au crayon deux traits décidés les allongèrent, les amollirent; une poudre bleuâtre plomba les paupières; deux taches de vermillon vif accentuèrent les coins des larmes. Il fallait, pour fixer les fards, oindre de cérat frais le visage et la poitrine: avec une plume à barbes douces qu’elle trempa dans la céruse, Djala peignit des traînées blanches le long des bras et sur le cou; avec un petit pinceau gonflé de carmin, elle ensanglanta la bouche et toucha les pointes des seins; ses doigts, qui avaient étalé sur les joues un nuage léger de poudre rouge, marquèrent à la hauteur des flancs les trois plis profonds de la taille, et dans la croupe arrondie deux fossettes parfois mouvantes; puis avec un tampon de cuir fardé elle colora vaguement les coudes et aviva les dix ongles. La toilette était finie.

Alors Chrysis se mit à sourire et dit à l’Hindoue:

«Chante-moi.»

Elle se tenait assise et cambrée dans son fauteuil de marbre. Ses épingles faisaient un rayonnement d’or derrière sa face. Ses mains appliquées sur sa gorge espaçaient entre les épaules le collier rouge de ses ongles peints, et ses pieds blancs étaient réunis sur la pierre.

Djala, accroupie près du mur, se souvint des chants d’amour de l’Inde:

«Chrysis...»

Elle chantait d’une voix monotone.

«Chrysis, tes cheveux sont comme un essaim d’abeilles suspendu le long d’un arbre. Le vent chaud du sud les pénètre, avec la rosée des luttes de l’amour et l’humide parfum des fleurs de la nuit.»

La jeune fille alterna, d’une voix plus douce et lente:

«Mes cheveux sont comme une rivière infinie dans la plaine, où le soir enflammé s’écoule.»

Et elles chantèrent, l’une après l’autre.

«Tes yeux sont comme des lys d’eau bleus sans tiges, immobiles sur des étangs.

—Mes yeux sont à l’ombre de mes cils comme des lacs profonds sous des branches noires.

—Tes lèvres sont des fleurs délicates où est tombé le sang d’une biche.

—Mes lèvres sont les bords d’une blessure brûlante.

—Ta langue est le poignard sanglant qui a fait la blessure de ta bouche.

—Ma langue est incrustée de pierres précieuses. Elle est rouge de mirer mes lèvres.

—Tes bras sont arrondis comme deux défenses d’ivoire, et tes aisselles sont deux bouches.

—Mes bras sont allongés comme deux tiges de lys, d’où se penchent mes doigts comme cinq pétales.

—Tes cuisses sont deux trompes d’éléphants blancs, qui portent tes pieds comme deux fleurs rouges.

—Mes pieds sont deux feuilles de nénufar sur l’eau; mes cuisses sont deux boutons de nénufar gonflés.

—Tes seins sont deux boucliers d’argent dont les pointes ont trempé dans le sang.

—Mes mamelles sont la lune et le reflet de la lune dans l’eau.

—Ton nombril est un puits profond dans un désert de sable rose, et ton bas-ventre un jeune chevreau couché sur le sein de sa mère.

—Mon nombril est une perle ronde sur une coupe renversée, et mon giron est le croissant clair de Phœbé sous les forêts.

Il se fit un silence.—L’esclave éleva les mains et se courba.

La courtisane poursuivit:

«Elle est comme une fleur de pourpre, pleine de miel et de parfums.

«Elle est comme une hydre de mer, vivante et molle, ouverte la nuit.

«Elle est la grotte humide, le gîte toujours chaud, l’Asile, où l’homme se repose de marcher à la mort.»

La prosternée murmura très bas:

«Elle est effrayante. C’est la face de Méduse.»

Chrysis posa son pied sur la nuque de l’esclave et dit en tremblant:

«Djala...»

Peu à peu la nuit était venue; mais la lune était si lumineuse que la chambre s’emplissait de clarté bleue.

Chrysis nue regardait son corps où les reflets étaient immobiles et d’où les ombres tombaient très noires.

Elle se leva brusquement:

«Djala, cesse, à quoi pensons-nous! Il fait nuit, je ne suis pas sortie encore. Il n’y aura plus sur l’heptastade que des matelots endormis. Dis-moi, Djala, je suis belle?

»Dis-moi, Djala, je suis plus belle que jamais, cette nuit? Je suis la plus belle des femmes d’Alexandrie, tu le sais? N’est-ce pas qu’il me suivra comme un chien, celui qui passera tout à l’heure dans le regard oblique de mes yeux? N’est-ce pas que j’en ferai ce qu’il me plaira, un esclave si c’est mon caprice, et que je puis attendre du premier venu la plus servile obéissance? Habille-moi, Djala.»

Autour de ses bras, deux serpents d’argent s’enroulèrent. À ses pieds, on fixa des semelles de sandales qui s’attachaient à ses jambes brunes par des lanières de cuir croisées. Elle boucla elle-même sous son ventre chaud une ceinture de jeune fille qui du haut des reins s’inclinait en suivant la ligne creuse des aines; à ses oreilles elle passa de grands anneaux circulaires, à ses doigts des bagues et des sceaux, à son cou trois colliers de phallos d’or ciselés à Paphos par les hiérodoules.

Elle se regarda quelque temps, ainsi nue entre ses bijoux; puis tirant du coffre où elle l’avait pliée une vaste étoffe transparente de lin jaune, elle la fit tourner tout autour d’elle et jusqu’à terre s’en drapa. Des plis diagonaux sillonnaient le peu qu’on voyait de son corps à travers le tissu léger; un de ses coudes saillait sous la tunique serrée, et l’autre bras, qu’elle avait laissé nu, portait relevée la longue queue, afin d’éviter qu’elle traînât dans la poussière.

Elle prit à la main son éventail de plumes, et sortit nonchalamment.

Debout sur les marches du seuil, la main appuyée au mur blanc, Djala seule laissa la courtisane s’éloigner.

Elle marchait lentement, le long des maisons, dans la rue déserte où tombait le clair de lune. Une petite ombre mobile palpitait derrière ses pas.

II

Sur la jetée d’Alexandrie

Sur la jetée d’Alexandrie, une chanteuse debout chantait. À ses côtés, étaient deux joueuses de flûte, assises sur le parapet blanc.

1
Les satyres ont poursuivi dans les bois
Les pieds légers des oréades.
Ils ont chassé les nymphes sur les montagnes,
Effarouché leurs sombres yeux,
Saisi leurs chevelures comme des ailes,
Pris leurs seins de vierge à la course,
Et courbé leurs torses chauds à la renverse
Sur la mousse verte humectée,
Et les beaux corps, les beaux corps demi-divins
S’étiraient avec la souffrance...
Erôs fait crier sur vos lèvres, ô femmes!
Le désir douloureux et doux.

Les joueuses de flûte répétèrent:

«Erôs!»

«—Erôs!»

et gémirent dans leurs doubles roseaux.

2
Cybèle a poursuivi à travers la plaine
Attys, beau comme l’Apollon.
Erôs l’avait frappée au cœur, et pour lui,
Ô totoï! Mais non lui pour elle,
Pour être aimée, dieu cruel, mauvais Erôs,
Tu n’as de secret que la haine...
À travers les prés, les vastes champs lointains,
La Cybèle a chassé l’Attys
Et parce qu’elle adorait le dédaigneux,
Elle a fait entrer dans ses veines
Le grand souffle froid, le souffle de la mort.
Ô désir douloureux et doux!

«Erôs!

—Erôs!»

Des cris aigus issirent des flûtes.

3
Le Chèvre-Pieds a poursuivi jusqu’au fleuve
La Syrinx, fille de la source.
Le pâle érôs qui aime le goût des larmes
La baisait au vol, joue à joue;
Et l’ombre frêle de la vierge noyée
A frémi, roseaux, sur les eaux;
Mais Erôs possède le monde et les dieux,
Il possède même la mort.
Sur la tombe aquatique il cueillit pour nous
Tous les joncs, et d’eux fit la flûte...
C’est une âme morte qui pleure ici, femmes,
Le désir douloureux et doux.

Tandis que les flûtes continuaient le chant lent du dernier vers, la chanteuse tendit la main aux passants qui faisaient cercle autour d’elle, et recueillit quatre oboles qu’elle glissa dans sa chaussure.

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