Claude Seignolle - Les Chevaux de la nuit et autres récits cruels

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Les Chevaux de la nuit et autres récits cruels: краткое содержание, описание и аннотация

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Les portes de l'enfer sont béantes ! Le regard que Claude Seignolle promène sur le monde — mais est-ce bien notre monde ? — nous livre, nue jusqu'à l'os, la réalité quotidienne. Là où nous ne voyons qu'un fiacre, un vieux paysan et un oiseau, il révèle l' « ouvrier de la mort » mené par les chevaux sinistres de la nuit ; lou Siblaire avec ses appeaux maléfiques et le mystérieux Hupeur qu'il ne faut pas, qu'il ne faut jamais tuer... Claude Seignolle est un voyant dont les oeuvres nous aident, nous simples mortels, à basculer sans encombre dans l' « autre » univers. Mais dès que le pas est franchi, dès que nous sommes de l'autre côté du miroir, entre le château de Tiburiac et l'auberge de Larzac, il nous devient presque impossible de rejeter la hantise de ce monde cruel et tendre de la grande nuit.

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Je cherchai un flacon d’eau-de-vie afin de me réconforter et chasser la crainte qui me retenait d’aller visiter les autres pièces de cette étrange auberge. Mais les bouteilles qui gisaient là, poussiéreuses, avaient depuis longtemps rendu l’âme. Toutes, de formes anciennes, étaient vides, les années assoiffées ayant effacé jusqu’aux traces des boissons qu’elles avaient contenues.

Tout était si singulier qu’attentif au moindre bruit, je me questionnai sur l’étrangeté des lieux. Du bois sec traînait. Je le rassemblai dans le foyer, sur un lit d’herbes sèches trouvées sans peine, et, frottant mon briquet épargné par la pluie, j’en tirai des flammes rassurantes.

Rencogné près de la cheminée, je me tendis à la chaleur, bien décidé à brûler le mobilier pour garder jusqu’à l’aube cette réconfortante compagnie. Les bouffées de résine me furent aussi revigorantes que des goulées d’alcool pur, mais, pensant à la perte de ma jument, mon esprit fut en tristesse et j’espérai alors sur son instinct de bête, pour me la ramener.

Tout à coup un insidieux frisson me traversa, semblable à celui ressenti dehors et qui m’avait chassé jusqu’ici. « On » se trouvait à nouveau là, tout proche !

Les murs avaient beau me protéger de trois côtés ; éclairé par le foyer craquant, j’étais visible et vulnérable. On pouvait m’atteindre de face, en tirant de loin, à plomb. Je me dressai, les muscles prêts à une nouvelle fuite.

Mais mon anxiété fit place à une vive angoisse qui m’oppressa jusqu’à m’étouffer. Maintenant « On » entourait l’auberge et, impitoyables dans leurs mystérieux desseins, d’invisibles regards, que je percevais, me fixaient par la fenêtre sans volet. « On » était attentif à ma personne et cela avec une telle violence que je suais, subitement terrifié.

Je me retins de hurler, d’appeler un improbable secours afin de ne pas déclencher ce que je devinais prêt à me foudroyer.

Pourtant, rien ne battait dans la salle que mon cœur, et ne craquait que les braises ! J’y étais seul, la porte fermée. Pour m’approcher, il fallait d’abord l’ouvrir. Et, si l’on surgissait des deux autres du fond, on devait, avant de parvenir jusqu’à moi, traverser toute la pièce et, enfin, se montrer. Cependant, cette logique ne m’apaisa nullement parce que, de plus en plus, je ressentais non une réalité tangible, mais l’impression d’un fluide mortel.

Alors, les pieds d’un banc tout proche crissèrent.

Je lâchai un cri d’effroi qui me jeta hors de ma retraite. Debout, mon esprit épouvanté, je balayai le vide à furieux coups de tisonnier, frappant avec rage l’Ennemi qui, à présent, devait se tenir devant moi, horriblement invulnérable.

Et, soudain, je me sentis poussé par une force irrésistible. Mon dos heurta violemment le mur. Une atroce douleur pénétra en moi.

Je m’écroulai et, avant de m’évanouir, j’eus le temps de comprendre que je venais d’être lâchement poignardé par-derrière.

II

Lorsque je repris conscience, je me trouvais allongé sur la terre battue, au milieu de mon sang qui s’étalait en une large flaque. Penché sur moi, un homme me regardait, le visage hagard, masque blême où naissait un désespoir grandissant qui gagna bientôt tous ses traits.

Je me redressai pour le fuir et me levai si aisément que j’en fus stupéfait ! Je ne ressentais aucune souffrance, mais, touchant mon dos, j’y découvris une profonde plaie.

Elle était insensible et, malgré la perte de mon sang, je n’eus aucune faiblesse. Je vivais encore, l’esprit vif, les muscles prêts à l’action. Mais je ne pus m’éloigner.

L’homme restait devant moi. Sa robe de bure, volée sans doute à un moine, ne trompait pas sur son allure de scélérat.

Je regardai sa main.

Nul poignard ! Mais, en suivant son regard qui allait souvent au mur, je vis, dépassant là, un long clou de charpentier, aigu comme une alêne, et je compris que c’était lui qui venait de me blesser. Il n’avait eu qu’à me pousser.

Le dévisageant alors pour tenter de lire les secrètes raisons de son acte, j’eus un sursaut d’horreur… Ouvert d’une oreille à l’autre, il était égorgé ! Une infâme plaie durcie lui mettait au cou un épais bourrelet de sang, noir et figé !

À cet instant des rires atroces se multiplièrent derrière moi. Je fis volte-face.

La salle était pleine d’hommes, lourdement assis sur les bancs, accoudés sur les tables au milieu des bouteilles vides, toujours couchées. Ils se turent enfin et l’un d’eux, d’une voix sourde mais admirative, s’adressa à l’égorgé :

— Tu t’es fait un beau mort !

L’interpellé eut une attitude consternée et dit, d’une voix saccadée :

— À présent, je vous crois…

— Tu as enfin gagné de venir avec nous… ajouta une autre voix, presque amicale.

Et l’homme alla s’asseoir sur un des bancs, à la place que lui firent deux des hommes silencieux qui s’écartèrent.

— Maintenant c’est à son tour de trouver son mort, continua une nouvelle voix ; souhaitons-lui de ne pas attendre trop longtemps…

Et celui qui venait de parler me précisa d’un geste qu’il était bien question de moi.

Tout cela atteignait à la démence. Ou je traversais un cauchemar, ou on me jouait la comédie à moi, naïf étranger livré à une veillée de lourds paysans. Cette pensée me fouetta. Ce jeu dépassait le macabre. Il avait assez duré. Je les insultai tous.

— C’est un mort arrogant ! constata calmement un de ces rustres… mais ne l’avons-nous pas été, nous aussi, au début ?…

Ne pouvant plus contenir ma rage devant cette folie, consciente ou non, j’allai au foyer et saisis une bûche enflammée afin, à mon tour, de faire jouer à l’un d’eux le rôle de brûlé. Tant pis pour celui qui la recevrait !

Mais, stupéfait, je ne sentis pas la chaleur, et les braises ne me brûlèrent pas ! D’étonnement, je lançai mes bras de chaque côté de moi. Mes mains pénétrèrent les murs comme s’ils étaient de brouillard.

— Maintenant, il a peut-être compris…conclut une voix ironique. Et tous se désintéressèrent de moi.

* * *

C’était monstrueux. Je n’étais point mort ! Et pourtant, ma plaie, tout mon sang à terre, mon insensibilité au feu, la fluidité des murs !… Je délirais. J’allais revenir à la réalité, au coin de la cheminée, seul et bien vivant. Cependant, de voir aussi nettement et de mesurer avec lucidité la dimension des choses et des êtres qui m’entouraient, était-ce possible dans un cauchemar !…

M’approchant d’une table, je demandai qu’on m’expliquât, qu’on me rassurât. Les hommes me regardèrent avec indifférence et ne me répondirent pas. C’est alors que je remarquai leur anachronique vêture.

Étais-je devenu fou ?

Je voyais là une mascarade de vêtements anciens, étranges et démodés. Celui-ci portait une lourde pèlerine de postillon d’avant la Révolution ; ceux-là, des peaux de chèvre et des braies comme voilà un siècle les pâtres rouergats. Cet autre, en noble de la Régence, ne lâchait pas le fourreau de son épée, vide ! Et ils étaient une douzaine ainsi, d’aspect carnavalesque.

Ce spectacle aurait diminué mon angoisse si, vision atroce, chacun n’avait montré d’affreuses blessures : le postillon avait la tempe éclatée, sans doute par une décharge de pistolet tirée à bout portant ; le crâne d’un des pâtres était fendu net jusqu’entre les sourcils ; la tête d’un autre tenait par miracle sur son cou, la nuque aux trois quarts entaillée !

Tous portaient de visibles plaies mortelles, mais vivaient et respiraient comme moi. Nous étions les acteurs déments d’une même hallucination, fous conscients dans le monstrueux asile d’un sommeil collectif que nous pouvions contrôler.

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