Claude Seignolle - Les Chevaux de la nuit et autres récits cruels

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Les Chevaux de la nuit et autres récits cruels: краткое содержание, описание и аннотация

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Les portes de l'enfer sont béantes ! Le regard que Claude Seignolle promène sur le monde — mais est-ce bien notre monde ? — nous livre, nue jusqu'à l'os, la réalité quotidienne. Là où nous ne voyons qu'un fiacre, un vieux paysan et un oiseau, il révèle l' « ouvrier de la mort » mené par les chevaux sinistres de la nuit ; lou Siblaire avec ses appeaux maléfiques et le mystérieux Hupeur qu'il ne faut pas, qu'il ne faut jamais tuer... Claude Seignolle est un voyant dont les oeuvres nous aident, nous simples mortels, à basculer sans encombre dans l' « autre » univers. Mais dès que le pas est franchi, dès que nous sommes de l'autre côté du miroir, entre le château de Tiburiac et l'auberge de Larzac, il nous devient presque impossible de rejeter la hantise de ce monde cruel et tendre de la grande nuit.

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Il alla au-devant de ma gourmandise en me proposant de passer la nuit dans le haut lit à rideaux de la chambre paysanne qu’il avait fait reconstituer au grenier de Guernipin. Nous dînerions sans façon à la cuisine, et nous pourrions ainsi continuer à visiter sa mémoire érudite, tout en mangeant l’omelette aux girolles et le confit d’oie truffé pendant que Sylvain, le domestique, veillerait à maintenir dans nos verres le niveau d’un rueilly, seigneurial à sa façon.

En vérité, M. de la Tibaldière étant bavard, j’allais satisfaire son impérieux désir.

* * *

Le bouquet du reuilly fit pétiller le parfum des girolles, s’épanouir celui des truffes et, disons-le, chauffa la langue déjà alerte de mon hôte.

À minuit, qui fut paresseusement épelé par l’horloge ventrue, il parlait toujours, dos au feu, servi par Sylvain, quinquagénaire basané jusqu’à la tignasse et ayant des allures de vieille Mauresque, ressemblance courante dans cette partie du Berry proche du Poitou, qu’a contaminé l’occupation sarrazine.

M. de la Tibaldière évoqua ses chasses lointaines et aventureuses du temps où la mire ne tremblait pas devant son œil ; il s’attarda avec amour à me retracer la vie brénouse aux heures de sa jeunesse, ses patientes explorations de gîtes, nids et bauges, et glorifia la vie effervescente de ce terroir mi-eau mi-terre, paradis sans égal pour la faune sédentaire ou migratrice.

À une heure du matin, ma tête pesait de connaissances nouvelles en ornithologie : col vert (Anas platyrhyncha), chipeau (chaublasmus stepera ) Tadorne – je me fais grâce du latin – Milouin, Héron, Foulque, Cul-blanc, Râle (radius aquations , je n’ai pas oublié), tous minutieusement présentés : aspect, cris, mœurs et plus encore.

Sylvain s’était tassé sur le banc de chêne, tiré près de la cheminée et, patient comme un chien qui calcule d’avance tous les os à venir, bâillait de fidélité.

Quant à moi, malgré la fatigue de cette longue journée, je n’osais rompre avec un amphytrion aussi généreux d’accueil que de propos, espérant toutefois qu’il ne tarderait pas à s’ensommeiller lui aussi.

Mais il enchaîna sur la faune mythique que les Brennois, superstitieux en diable, prêtent aux nuits brennoises.

Il me parla du Hupeur.

Ma curiosité remise à l’étrier, je me redressai : un Hupeur ! voilà qui allait me convenir pour une brève chasse à la légende, même si j’étais las.

À ce nom, glissant sur le banc, Sylvain s’était encore rapproché du feu comme pour s’éloigner de nous, regardant avec attention les braises craquantes à croire qu’il n’en avait jamais vu.

— Vous devez savoir, m’interpella M. de la Tibaldière, qu’autrefois la famille de ces oiseaux-là était répandue au point que chaque marais de France et de Navarre possédait son propre esprit appeleur, sournois volatile qui conviait les naïfs à l’épouvante totale…

J’acquiesçai, pendant qu’il enchaînait sur une brillante énumération : Ouyeux de Normandie, Annequins des Ardennes, Houpoux de Bretagne ou Hueurs du Limousin, êtres protéiformes pondus jadis par l’imagination populaire et couvés à longueur de nuits troubles par les paysans crédules. Ici on avait un Hupeur, le seul encore vivant de tout le pays et, sans doute, le dernier de partout ailleurs.

Alors, mon hôte mima d’épauler un fusil et menaça en grossissant sa voix :

— Je ne l’ai jamais aperçu, sinon !…

Et ce sceptique me tira un malicieux clin d’œil avant de s’adresser à son domestique sur un ton compatissant :

— N’est-ce pas, Sylvain ?

Mais, faisant une tache à son obéissance, celui-ci ne répondit pas.

* * *

Enfin, je fus rendu à moi-même. Mon hôte se leva et me confia au domestique, lui donnant des ordres pour que rien ne me manquât, puis il nous congédia par un alerte volte-face que je lui enviai.

Sylvain prit un broc d’eau, une lampe et, passant devant moi, me conduisit lentement, sans se retourner, par de longs couloirs et de raides escaliers jusqu’au grenier, ma chambre.

Je ne fus point déçu, comme je l’avais craint. Au contraire, l’endroit, bien, qu’étouffant de chaleur absorbée par le toit, était propre et agréable. Vaste aussi, avec de magnifiques charpentes vernies qui scintillèrent à notre passage. Le lit à rideaux, en bois de noyer, sentait la cire, et le drap un peu rude que je soulevai exhalta un parfum de lavande. Quant aux quatre bouquets de cretonne à fleurs, liés aux montants, s’ils me firent redouter quelques araignées se cachant là, je me rassurai en pensant qu’elles devaient être très certainement épinglées, étiquetées par espèces, donc prisonnières et inoffensives.

Comprenant mes craintes, Sylvain s’empressa de déployer les étoffes et de les secouer afin de me montrer qu’aucune n’y logeait. Et il consentit pour la première fois à me sourire.

L’autorité de M. de la Tibaldière devait lui peser et, sans doute, désirait-il bavarder un peu. Aussi, il m’expliqua les lieux avec amabilité, m’indiquant où trouver la table de toilette ainsi que l’œil-de-bœuf, source d’air frais qu’il s’empressa d’aller ouvrir.

À ce sujet, comme je lui faisais remarquer que cette étroite ouverture serait insuffisante, il me fit signe de le suivre vers une porte qu’il déverrouilla et poussa.

Nous montâmes les marches d’un étroit escalier de pierre et débouchâmes sur la terrasse d’une tour crénelée que je n’avais pas remarquée de jour, en arrivant à Guernipin.

La vue circulaire était prodigieuse.

Partout, loin à la ronde, les plans d’eau, étangs ou lacs, brillaient à la lune, grosse cette nuit-là, et donnaient l’impression de s’enchevêtrer à l’infini.

Encadrée par une végétation grasse de pénombre, mais en réalité maigre de taillis, l’aquatique Brenne m’apparut tel un joyau, dédaigné pour quelque défaut et relégué dans ce coin d’oubli du riche Berry.

Je devinai Sylvain fier de la surprise qu’il m’offrait. Ne lui cachant pas mon émotion, je lui demandai des détails.

L’homme savait sa Brenne par cœur. Je connus bientôt le nom de chacun de ces miroirs à lune, de chaque lande et de chaque marais dont le plus proche était là, à le toucher du bout du pied, une méchante terre pourrie en voie de se durcir mais encore traître à l’imprudent : le marais de Gobe-Bœuf.

Me sentant à présent loin de toute envie de dormir et de quitter cet admirable paysage nocturne où il ne manquait qu’une touche de vie, je dis à Sylvain :

— Quel dommage que ce fameux Hupeur ne soit qu’une légende, sinon je l’eusse écouté et applaudi avec enthousiasme !

Le domestique me saisit vivement le bras et le serra.

Je compris que mon propos venait de lui faire perdre son plaisir. Le ton de sa voix baissa à s’éteindre presque.

— Ne le souhaitez jamais, monsieur, souffla-t-il, surtout par cette sorte de nuit… C’est celle qui lui convient pour nous diriger vers la mort…

Et il m’obligea à quitter les lieux.

Revenu dans le grenier, il referma et verrouilla soigneusement la porte de la tour. À la lumière retrouvée, je vis avec surprise son visage défait et couvert d’une fine sueur. Ajoutez à cela un tel air de crainte que j’eus envie de le consoler par une réconfortante bourrade.

Mais, intéressé et fort de mon incrédulité, j’usai d’une plus adroite mise en confiance et parvins à le faire asseoir avec moi sur le bord du lit, où, unissant le ton de mes questions à celui de son inquiétude, j’obtins quelques éclaircissements sur ce redoutable oiseau.

Ainsi appris-je que celui dont avait parlé M. de la Tibaldière existait réellement. Mieux, que son lieu de prédilection était le marais de Gobe-Bœuf, donc là, à cinq ou six portées de fusil de nous et à égale distance du village. Il ne présentait aucun aspect effrayant et pouvait être n’importe quel oiseau commun, mais changeait continuellement d’espèce afin de mieux berner ses victimes. Dans son cri, saillait une note de plus… Un rien de stridulant : sa malédiction… L’écouter, c’était perdre sa volonté malgré soi pour ne plus agir que selon la sienne. Obéissant, on sortait de son lit, on quittait la sécurité de sa maison et on allait en chemise, tel un somnambule, vers cet oiseau d’Enfer qui se réjouissait d’une proie nouvelle. On allait vers lui et, malgré les pieds dans la boue, on ne se sentait pas dans le marais. Lui, il reculait, reculait toujours pour vous attirer plus avant jusqu’au profond de la vase où vous vous enfonciez sans merci. Péssaut, Guérin, la Marguerite, et combien d’autres encore, étaient morts comme ça. On n’avait jamais retrouvé leurs corps, juste les traces de leurs pieds dans la partie plus dure des bords de ce Gobe-Bœuf qui, sans doute, partageait ensuite la chair avec le Hupeur. Mais, il était facile de savoir qu’il s’agissait de lui puisque, la nuit, les oiseaux ne chantent ni ne sifflent. Aussi, lorsque vous l’entendiez, fallait-il vite aller tourner la clef de votre porte jusqu’en bout de pêne, se barricader de partout, écraser vos poings sur vos oreilles, vous enfouir entre les draps et, surtout, être au moins deux afin que l’un retienne l’autre d’obéir à l’appel néfaste…

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