Terry Pratchett - L'hiverrier

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L’esprit de l’hiver s'est épris de Tiphaine Patraque. Il lui offre des icebergs, se déclare par des avalanches et la couvre de flocons — témoignages d’amour un peu rudes pour une apprentie sorcière de treize ans, mais qui ne manquent pas de… fraîcheur.
« Miyards ! »
Ah ! oui, et revoici les Nac mac Feegle, les ch'tits hommes libres, venus donner un coup de main, que ça lui plaise ou non. Car, si Tiphaine ne fait pas entendre raison à son soupirant, il n’y aura plus jamais de printemps.

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Toute sorcière avait un talent particulier, et mademoiselle Trahison, elle, rendait la justice.

On venait de plusieurs kilomètres à la ronde pour lui soumettre des litiges :

Je sais que c’est ma vache, mais lui prétend que c’est la sienne !

Elle dit que c’est sa terre à elle, mais mon père me l’a laissée à moi !

… et mademoiselle Trahison ne bougeait pas de son métier clic-claquant, le dos tourné vers le local noir de plaignants anxieux. Le métier les inquiétait. Ils l’observaient comme s’ils en avaient peur, et les corbeaux les observaient, eux.

Ils exposaient leur cas dans un bredouillis émaillé de hum et de ah tandis que le métier cliquetait sans discontinuer dans la lumière tremblotante des bougies. Ah, oui… la lumière des bougies.

Les bougeoirs étaient deux têtes de mort. L’une portait gravé le mot ENOCHI ; l’autre le mot ATHOOTITA.

Ces mots signifiaient CULPABILITE et INNOCENCE. Tiphaine aurait préféré l’ignorer. Une fillette qui avait grandi sur le Causse n’avait aucun moyen de le savoir, vu que les mots étaient dans une langue étrangère, et ancienne, de surcroît. Elle les connaissait à cause du docteur Sensibilité Billebaude, D. Phi. Ma., L. ès D. T., professeur patricius de magie à l’Université de l’Invisible, qui se trouvait dans sa tête.

Enfin, une infime part de lui, toujours bien.

Deux étés plus tôt, un rucheur – un… être qui collectionnait les esprits depuis des millions d’années – avait possédé Tiphaine. Elle avait réussi à se le chasser de la tête, mais quelques éléments étaient restés enchevêtrés dans son cerveau. Entre autres un imperceptible fragment d’ego et un fouillis de souvenirs, tout ce qui restait de feu le docteur Billebaude. Il ne la gênait pas beaucoup, mais dès qu’elle tombait sur des mots en langue étrangère, elle les lisait – ou plutôt elle entendait la voix flûtée du docteur Billebaude les lui traduire. (C’était manifestement tout ce qui restait de lui, mais elle évitait autant que possible de se déshabiller devant un miroir.)

La cire des bougies avait goutté sur toute la surface des têtes de mort, et les visiteurs leur lançaient sans cesse des coups d’œil pendant tout le temps qu’ils étaient là.

Puis, une fois le cas exposé, le métier s’interrompait dans une secousse de silence soudain, mademoiselle Trahison se tournait dans son gros et lourd fauteuil sur roulettes, ôtait le bandeau noir qui masquait ses yeux gris perle et déclarait : « J’ai entendu. Maintenant je vais voir. Je vais voir ce qui est vrai. »

Certains prenaient littéralement leurs jambes à leur cou à ce moment-là, quand elle les fixait à la lueur des têtes de mort. Ses yeux qui ne voyaient pas les visages arrivaient à voir dans les esprits. Quand mademoiselle Trahison regardait carrément à travers un interlocuteur, il ne pouvait que dire la vérité, à moins d’être très, très bête.

Aussi, nul ne discutait jamais avec mademoiselle Trahison.

Les sorcières n’avaient pas le droit de se faire payer pour l’exercice de leurs talents, mais tous ceux qui venaient demander à mademoiselle Trahison de régler un litige lui apportaient un cadeau, le plus souvent des vivres, parfois des vêtements usagés mais propres du moment qu’ils étaient noirs, ou une paire de vieilles chaussures si elles étaient à sa pointure. Quand mademoiselle Trahison prononçait un jugement contre un plaignant, il n’avait vraiment pas intérêt (disait-on) à vouloir récupérer son cadeau, car c’est souvent vexant de se retrouver changé en un petit machin visqueux.

On disait qu’en mentant à mademoiselle Trahison on s’exposait à une mort atroce dans la semaine. On disait que des rois et des princes venaient voir mademoiselle Trahison la nuit pour lui poser des questions sur de graves affaires d’État. On disait que sa cave recelait un tas d’or sous la garde d’un démon à trois têtes et à la peau comme du feu qui sautait sur tous les gens qu’il voyait pour leur dévorer le nez.

Tiphaine soupçonnait au moins deux de ces assertions de relever de l’affabulation. Elle savait que la troisième n’était pas vraie, parce qu’elle était un jour descendue dans la cave (avec un seau d’eau et un tisonnier au cas où) et qu’elle n’y avait trouvé que des monceaux de patates et de carottes. Ainsi qu’une souris qui l’observait d’un œil prudent.

Tiphaine n’avait pas peur, pas trop. D’abord, à moins qu’il sache se déguiser en pomme de terre, le démon n’existait sans doute pas. Et ensuite, même si mademoiselle Trahison avait une mauvaise allure, une mauvaise voix et dégageait une odeur de vieille penderie fermée, elle ne donnait pas l’impression d’une méchante femme.

Première vue et second degré, voilà sur quoi devait compter une sorcière : la première vue pour voir ce qui était réellement là, et le second degré pour veiller à ce que le premier degré ne raisonne pas de travers. Puis il y avait le troisième degré, que Tiphaine n’avait jamais entendu quiconque mentionner, et dont elle ne parlait donc pas ; c’était un phénomène étrange, qui donnait l’impression de réfléchir par lui-même et ne se manifestait pas très souvent. Il lui disait aujourd’hui que mademoiselle Trahison était davantage que ce qu’on en percevait.

Puis un jour, alors qu’elle époussetait, Tiphaine avait renversé la tête de mort Enochi… Elle en avait soudain su beaucoup plus long sur mademoiselle Trahison que ne l’aurait sans doute souhaité la vieille sorcière.

Et voilà que ce soir-là, alors qu’elles mangeaient leur ragoût (aux haricots noirs), la vieille sorcière annonça : « Le vent se lève. Il faut qu’on parte bientôt. Je ne fais pas confiance au balai pour voler au-dessus des arbres par une nuit pareille. Il risque d’y avoir des êtres bizarres en maraude.

— On part ? On sort ? » s’étonna Tiphaine. Elles ne sortaient jamais le soir, raison pour laquelle les soirées paraissaient toujours durer un siècle.

« Oh oui. Ils vont danser cette nuit.

— Qui ça ?

— Les corbeaux seront incapables de voir et le hibou va s’y perdre, poursuivit mademoiselle Trahison. Je vais avoir besoin de tes yeux.

— Qui va danser, mademoiselle Trahison ? » demanda Tiphaine. Elle aimait danser, mais personne n’avait l’air de danser dans la région.

« Ce n’est pas loin, mais il va y avoir une tempête. »

Bon, d’accord ; elle ne dirait rien. Mais c’était prometteur. Et puis ce serait sûrement instructif de voir des êtres que la sorcière trouvait bizarres.

Évidemment, ça voulait dire que mademoiselle Trahison allait se coiffer de son chapeau pointu. Tiphaine détestait ce moment-là. Elle allait devoir se tenir devant l’aveugle, la regarder fixement, et sentir le petit picotement dans les yeux quand la vieille sorcière se servirait d’elle comme d’une espèce de miroir.

Le vent rugissait dans les bois comme un gros animal sombre quand elles eurent terminé leur dîner. Il arracha la porte des mains de Tiphaine sitôt qu’elle l’ouvrit et s’engouffra dans la maison, où il fit bourdonner les cordes du métier à tisser.

« Vous êtes sûre, mademoiselle Trahison ? demanda-t-elle en poussant sur la porte pour la refermer.

— Ne me dis pas ça ! Je ne veux pas entendre ça ! Il faut assister à la danse ! Je n’ai jamais raté la danse ! » Mademoiselle Trahison avait l’air nerveuse et à cran. « Faut qu’on y aille ! Et faut que tu portes du noir.

— Mademoiselle Trahison, vous savez bien que je ne porte pas de noir, rappela Tiphaine.

— Cette nuit est une nuit pour le noir. Tu porteras ma cape de tous les jours. » C’était dit sur le ton sans réplique d’une sorcière, comme si l’idée qu’on pût lui désobéir ne l’avait pas une seconde effleurée. Elle avait cent treize ans. Elle avait beaucoup d’expérience. Tiphaine ne discuta pas.

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