Ian McDonald - Le fleuve des dieux

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Tous les Hindous vous le diront, pour se débarasser de ses péchés, il suffit de se laver dans les eaux du Gangâ, dans la cité de Vârânacî.
Et, en cette année 2047, les péchés ce n’est pas ce qui manque : un corps aux ovaires prélevés glisse doucement sur les eaux du fleuve ; des intelligences artificielles se rebellent et causent de tels dégâts qu’une unité de police a été spécialement créée pour les excommunier.
Gangâ, le fleuve des dieux, dont les eaux n’ont jamais été aussi basses, se rue vers un gouffre conceptuel, technologique, évolutionnaire - ou peut-être tout cela à la fois.
A travers le kaléidoscope de neuf destins interconnectés, Ian McDonald dresse le portrait d’une Inde future, mais aussi d’une Terre future, où tout n’est que vertige. Souvent considéré outre-Atlantique et outre-Manche comme le roman de science-fiction le plus important des quinze dernières années, Le Fleuve des dieux a reçu le British Science Fiction Award et a été finaliste du prestigieux prix Hugo.

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Chauhan ouvre un tiroir rembourré d’où il sort deux sachets à preuves en plastique transparent. On voit dans chacun un petit pendentif en ivoire, brûlé et noirci, qui représente un cheval blanc se cabrant dans un cercle chakra de flammes stylisées.

« Vous savez ce que c’est ? demande Chauhan.

— Kalkî », répond M. Nanda. Il soulève un des disques, l’examine à la lumière. Le travail est d’une grande finesse. « La dixième et dernière incarnation de Vishnu. »

Une véritable flopée de singes sacrés se déverse des arbres et approche en bondissant sur ses phalanges pour accueillir la Lexus du Ministère qui s’arrête devant l’entrée du vieux palais de chasse moghol. Le robot sort des buissons de rhododendrons vérifier l’identité du chauffeur. Le personnel a laissé les jardins redevenir mauvaises herbes, redevenir sauvages. L’enquête de sécurité élimine beaucoup de jardiniers, et ceux qui restent ne travaillent pas longtemps aux tarifs du Ministère. La machine s’accroupit devant l’automobile, braquant sa tourelle d’armes sur M. Nanda. Le piston de sa patte gauche fuit par intermittence, ce qui le met de guingois tandis qu’il interroge les droits d’accès. La maintenance décline aussi. M. Nanda pince les lèvres en voyant les singes s’agglutiner sur la voiture, cherchant des fentes de leurs doigts d’homoncules. Ils lui rappellent les mains des cadavres carbonisés dans la morgue immaculée de Chauhan, ces poings noircis et ratatinés. Un langûr perché au bout du capot comme un bouchon de radiateur se masturbe frénétiquement pendant que la Passion selon saint Matthieu tourbillonne autour de M. Nanda.

Insuffisance plus faute plus négligence engendrent défaillance. C’est à cause d’une maintenance insuffisante et d’une sécurité médiocre que le prisonnier a réussi ses deux précédentes évasions. Grâce aussi aux robots furtifs, d’une taille et d’une agilité de cafards.

Ses vérifications terminées, le robot de sécurité s’écarte et regagne les buissons comme un prédateur de la fin du crétacé. M. Nanda fait effectuer un soubresaut à l’automobile pour mettre les singes en fuite. Il détesterait que l’un d’eux se prenne dans les roues. Le Grand Masturbateur bondit du capot. M. Nanda essaye de voir s’il a laissé un vilain barbouillage de semence de singe sur la carrosserie.

À treize ans, écrasé par les hormones et le doute, M. Nanda avait nourri le fantasme d’attraper un singe sacré et de le garder en cage pour briser douloureusement et l’un après l’autre chacun de ses minuscules os d’oiseau. Il ressent encore un peu de la joyeuse colère de ce plaisir.

Quelques singes tenaces restent sur la Lexus du Ministère jusqu’au pied du pavillon. M. Nanda les chasse lorsqu’il pose les pieds sur le gravier rouge et crissant, puis met ses lunettes de soleil. Le marbre moghol blanc est éblouissant dans la lumière de l’après-midi. M. Nanda s’écarte de la voiture afin de voir l’ensemble du palais. C’est une perle cachée, construite en 1613 par le Shâh Ashrâf pour servir de retraite de chasse. Là où les guépards de chasse se déplaçaient dans les haudâs et où les seigneurs moghols lâchaient leurs faucons sur les marécages de Kirakat, des usines et des go-downs en aluminium embouti se poussent du coude de chaque côté du beau pavillon bas. Mais le génie de l’architecte persiste : la maison à colonnades reste isolée, enfouie dans la jungle de ses jardins, cachée à tous ses voisins, n’en voyant aucun. M. Nanda admire l’équilibre du cloître à piliers, la modestie du dôme. Même à Cambridge, au milieu des triomphes du baroque et du gothique perpendiculaire anglais, il avait considéré les architectes islamiques supérieurs à Wren et Reginald Ely. Ils construisaient comme Bach composait : avec force et puissance, avec lumière, espace et géométrie. Ils bâtissaient intemporellement et pour toujours. M. Nanda ne pense pas que cela le gênerait d’être enfermé dans une prison comme celle-ci. Il y aurait la solitude.

Les balayeurs s’inclinent sur son passage, s’activant avec leurs balais de brindilles tandis qu’il monte les petites marches qui mènent au cloître frais, si frais. Des employés du Ministère l’accueillent à la porte et le scannent discrètement de leurs palmeurs. M. Nanda loue leur minutie, mais ils semblent s’ennuyer. Ce sont des fonctionnaires de premier échelon, ils ne sont pas entrés au Ministère pour garder un édifice moghol tombant en ruine. M. Nanda attend que le surveillant ouvre le sas en plastique transparent serti comme un affreux yoni de jouet sexuel dans la paroi d’albâtre sculptée avec un goût exquis. Les derniers voyants de sécurité passent au vert. M. Nanda pénètre dans la salle de réception. Comme toujours, les jâlîs de pierre blanche, la maçonnerie à bandes, la généreuse vastitude des arches en bulbe, les géométries des tuiles azur, les hautes fenêtres pointues masquées par des stores en tissu lui coupent le souffle. Ce n’est toutefois pas l’éclatante harmonie de sa conception qui fait l’intérêt principal de la pièce. Ni même la cage de Faraday méticuleusement insérée dans l’architecture. C’est le cube de plastique transparent de cinq mètres d’arête placé en son centre, maison dans une maison divisée en pièces transparentes par des cloisons en plastique transparent, avec des tuyauteries, un câblage, des chaises, des tables transparents, des toilettes et un lit transparents. Assis pieds nus au milieu de toute cette transparence, un homme à la peau sombre et à la barbe épaisse, un homme à l’embonpoint croissant sous son kurta blanc lit un livre de poche. Il tourne le dos à M. Nanda, mais se lève en entendant le bruit de ses pas sur le marbre frais. Il plisse ses yeux myopes, puis reconnaît son visiteur et approche sa chaise de la paroi transparente. Il pousse de l’orteil le livre de poche au dos brisé. Il porte une bague d’orteil transparente.

« Les mots ne bougent toujours pas.

— Les mots n’ont pas besoin de bouger. C’est vous qu’ils bougent.

— J’admets que c’est un moyen très efficace de comprimer une expérience de réalité virtuelle. Tout ça pour 1,4 méga ? Ça manque quand même vraiment d’interactivité…

— Mais chaque lecteur ressent quelque chose de différent », dit M. Nanda.

L’homme dans le cube de plastique hoche la tête, l’air pensif.

« Où est l’expérience partagée, là-dedans ? Bon, qu’est-ce que je peux faire pour vous, monsieur Nanda ? »

M. Nanda jette un coup d’œil vers le haut en entendant le bourdonnement de moustique d’une hovercam. L’appareil braque son objectif sur la cage en plastique et remonte en direction des fioritures du dôme. La lumière tombe en colonnes poussiéreuses par les meneaux. M. Nanda plonge la main dans la poche de sa veste et en sort les sachets à preuves, qu’il lève devant lui. L’homme assis sur la chaise en plastique plisse les yeux.

« Approchez ça, je n’y vois rien sans mes lunettes. Vous auriez tout de même pu me les laisser.

— Pas après le coup de la dernière fois, monsieur Anreddy. Le circuit était très ingénieux. »

M. Nanda plaque les sachets sur la paroi de plastique. Le prisonnier s’agenouille. M. Nanda voit sa respiration brouiller la transparence. L’homme étouffe un léger hoquet.

« Où les avez-vous eus ?

— Sur leurs propriétaires.

— Ils sont donc morts.

— Oui. »

J.P. Anreddy, petit asthmatique courtaud d’environ vingt-cinq ans avec trop de poils sur ses joues molles et pas suffisamment de cheveux sur le crâne, est le plus grand succès professionnel de M. Nanda. Il était datarâja du sundarban Simhâ, une importante étape de la filière clandestine servant à l’évasion des aeais quand l’Awadh avait ratifié les lois Hamilton et rendu illégale toute intelligence artificielle d’un niveau supérieur à 2,0. Il avait gagné une fortune cosmologique en maquillant les aeais de haut niveau et leurs certificats d’autorisation afin qu’elles semblent de niveau plus modeste. La fusion homme-machine avait été une vétille pour lui, une extension de ses cent cinquante kilos, principalement constitués de graisse abdominale, en corps robotiques plus souples et plus maniables. Quand M. Nanda était venu l’arrêter pour infraction à la législation sur les aeais, il s’était échappé en lançant charge après charge de robots de service. M. Nanda se souvient du cliquetis des pattes en plastique, les unit en pensée aux petites mains noires des singes en train d’assiéger sa voiture du Ministère. Il frissonne dans l’odeur de poussière de la pièce chaude et lumineuse. Il avait traqué le datarâja dans sa suite de pièces jusqu’à ce qu’Indra se cale sur les puces matricielles protéiniques insérées au bas du crâne d’Anreddy pour lui permettre un interfaçage direct avec ses extensions mécaniques puis les fasse fondre d’une seule impulsion électromagnétique. J.P. Anreddy avait passé trois mois dans le coma, perdu cinquante pour cent de sa masse corporelle et découvert en reprenant conscience que le tribunal lui avait confisqué sa maison pour en faire sa prison. Il vivait désormais au milieu de sa magnifique demeure moghole dans un cube de plastique transparent où les moindres de ses mouvements, inspirations, bouchées et gestes, la moindre égratignure du plastique, la moindre puce ou le moindre insecte qui rampait dessus pouvait être enregistré par hovercam. Il s’était évadé à deux reprises avec l’aide de robots gros comme des punaises. Même s’il ne peut plus les contrôler par la seule force de sa volonté, J.P. Anreddy n’a pas cessé un instant d’aimer les petites intelligences rampantes. Il resterait ainsi assigné à domicile jusqu’à ce qu’il exprime du remords pour ses actes. M. Nanda ne doute pas qu’il mourra et pourrira dans son emballage de plastique. J.P. Anreddy n’a sincèrement pas conscience d’avoir mal agi.

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