Ursula Le Guin - La main gauche de la nuit

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La main gauche de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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Depuis son arrivée sur la planète Gethen, Genly Aï a toujours eu froid. Il risque bien pis, comme tous les Envoyés de l’Ekumen. L’Ekumen n’est pas un empire, mais une coordination de mondes habités. Sur cent années-lumière, la guerre n’aurait aucun sens : à quoi bon envoyer une armada sur un monde dont on recherche l’alliance ? Genly Aï est venu seul, comme tous les Envoyés ; s’il échoue, on recommencera dans un siècle ou deux. Mais les seigneurs de Gethen y voient un piège. La peur tourne vite à la haine, quand on découvre que l’Envoyé n’a qu’un seul sexe, et qu’il est perpétuellement disponible. Une monstruosité, voilà ce qu’il est. Sur cette planète hostile, il aura du mal à se faire accepter comme un ami — c’est à peine si l’on verra en lui un homme.

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Escaladant les premiers contreforts du Kargav, la caravane faisait de brefs mais fréquents arrêts pour permettre de se restaurer dans des auberges. Dans le courant de l’après-midi nous pûmes embrasser du regard toute la chaîne. Nous étions au sommet d’un chaînon d’où l’on découvrait le Kostor, qui fait près de six mille cinq cents mètres de la base au sommet. Son vertigineux versant occidental masquait les pics se dressant plus au nord, dont certains s’élèvent à dix mille mètres, mais au sud du Kostor une succession d’autres pics se détachaient, blancs sur le ciel incolore ; j’en comptai treize, dont le dernier, vers le midi, n’était qu’une forme lumineuse aux contours imprécis dans le lointain brumeux. Le conducteur me donna les noms des treize pics et, en un effort amical pour me donner la chair de poule, me raconta des histoires d’avalanches, de vaisseaux routiers emportés par le vent, d’équipes de chasse-neige bloquées pendant des semaines sur des hauteurs inaccessibles. Il me raconta, entre autres, qu’il avait un jour vu le transport qui le précédait déraper et tomber dans un précipice de trois cents mètres. Le plus curieux, me dit-il, c’était la lenteur de sa glissade : on aurait dit qu’il voulait mettre tout l’après-midi à choir en douceur vers l’abîme, et il avait été bien aise de le voir enfin disparaître, sans aucun bruit, dans une congère au fond du gouffre.

À la Troisième heure nous fîmes un arrêt pour le dîner dans une grande auberge, un endroit luxueux avec de spacieuses cheminées où ronflaient des feux de bois dans de vastes salles avec plafonds aux poutres apparentes et tables richement garnies de mets choisis. Mais il ne nous fut pas donné d’y passer la nuit ; c’est que notre caravane faisait dortoir, pressée (autant qu’on peut l’être en Karhaïde) d’arriver à la marche de Pering Storm, pour y entrer la première de la saison et se saisir des meilleurs débouchés qu’elle offrait aux entreprises intéressées. Les batteries furent rechargées, une nouvelle équipe de conducteurs prit la relève, et nous repartîmes. Un des véhicules servait de dortoir réservé aux conducteurs. Pas de lits pour les passagers. Je passai la nuit dans ma cabine de camion glaciale, sur le siège dur, avec un arrêt vers minuit pour souper dans une petite auberge à haute altitude. Il ne faut pas chercher le confort en Karhaïde. Réveillé à l’aube, je vis que nous avions tout laissé derrière nous. Il n’y avait plus que roche, glace, clarté éclatante, et la route étroite qui ne cessait de monter sous nos chenilles. Frissonnant, je pensais que le confort n’est pas ce que l’on doit mettre au-dessus de tout, à moins d’être une vieille femme ou un chat…

Il n’y avait plus d’auberges sur ces impressionnants versants couverts de neige et de granit. Aux heures de repas, les transports s’arrêtaient silencieusement les uns derrière les autres sur une rampe de trente degrés où la neige empiétait, et tous les voyageurs descendaient de leurs cabines et se rassemblaient près du vaisseau-dortoir, d’où étaient distribuées des jattes de soupe chaude, de grosses tranches de pomme à pain séchée et des chopes de bière aigre. Debout, battant la semelle dans la neige, nous avalions nourriture et boisson, le dos au vent, ce vent glacial porteur d’une nuée scintillante de poudreuse. Et ensuite en voiture, toujours plus loin, toujours plus haut. À midi, aux cols du Wehoth, à environ quatre mille deux cents mètres, il faisait vingt-huit au soleil, et moins dix à l’ombre. Les moteurs électriques étaient tellement silencieux qu’on entendait le grondement des avalanches dégringolant à trente kilomètres de là d’immenses pentes bleutées dont un gouffre nous séparait.

À la fin de l’après-midi nous franchîmes la crête au col d’Eskar, à quatre mille six cents mètres. Plus haut sur la face sud du Kostor que nous avions gravie toute la journée en une reptation d’une lenteur désespérante, je vis une étrange formation rocheuse dominant la route de quatre ou cinq cents mètres et offrant l’aspect d’un château.

— Vous voyez la forteresse là-haut ? dit le conducteur.

— C’est une construction ?

— C’est la forteresse d’Ariskostor.

— Mais personne ne peut habiter là-haut.

— Les Pères de la montagne y habitent pourtant. Autrefois, je conduisais une caravane qui leur apportait du ravitaillement d’Erhenrang à la fin de l’été. Naturellement ils sont isolés dix ou onze mois de l’année, mais peu leur importe. Ils sont là sept ou huit ermites à présent.

Les yeux rivés sur ces contreforts de roc à l’état brut, isolés dans la solitude infinie des cimes, je me refusais à croire mon guide. Mais je finis par me laisser convaincre : s’il existait des gens capables de survivre en un tel nid d’aigle, ce ne pouvait être qu’en Karhaïde.

Dans la descente, la route lançait ses lacets loin vers le nord et vers le sud en côtoyant des précipices, car le versant est du Kargav, plus brutal que sa face ouest, plonge vers la plaine en un escalier vertigineux dont les degrés sont des ressauts de faille, œuvre de la nature. Au coucher de soleil nous vîmes un minuscule chapelet de points noirs glissant lentement sur une vaste pénombre blanche trois mille mètres plus bas : une caravane de vaisseaux routiers qui avait quitté Erhenrang avec un jour d’avance sur la nôtre. Tard, le lendemain, nous y étions à notre tour, glissant sur la même pente enneigée, très doucement, craignant d’éternuer de peur de déclencher l’avalanche. De là nous entrevîmes vaguement, bien loin vers l’est, de vastes terres estompées par les nuages et l’ombre des nuages, et striées de rivières argentées. C’était la plaine de Rer.

Nous arrivâmes en cette ville au crépuscule de notre quatrième jour de voyage. Erhenrang et Rer sont séparées par une distance de mille sept cent cinquante kilomètres, une muraille de plusieurs kilomètres de hauteur, et deux ou trois mille ans. La caravane s’était arrêtée devant la Porte d’Occident, où devaient l’embarquer des chalands naviguant sur des canaux. La ville de Rer est fermée à toute circulation automobile. Sa construction est antérieure à l’avènement des véhicules motorisés en Karhaïde, lequel remonte à plus de vingt siècles. Il n’y a pas de rues en cette cité, mais des allées couvertes ou passages souterrains ; on peut, l’été, circuler dedans ou dessus, à volonté. Les maisons, les îlots et les Foyers sont disposés sans ordre, en une profusion et une confusion chaotiques et prodigieuses d’où jaillit tout à coup une de ces glorieuses apothéoses dont l’anarchie karhaïdienne a le secret : les grandes tours sans fenêtres, rouge sang, de l’ex-Palais royal. Bâties il y a dix-sept siècles, ces tours ont été la demeure des rois de Karhaïde pendant mille ans, jusqu’au jour ou Argaven Harge, premier roi de sa dynastie, franchit le Kargav et colonisa la grande vallée de la province du Ponant. Tous les édifices de Rer sont fantastiques par leurs proportions massives, la profondeur de leurs fondations, leur étanchéité au froid et à l’humidité. En hiver les vents de la plaine chassent parfois la neige de la cité, mais en cas de blizzard elle s’y amoncelle, les rues n’étant pas dégagées pour la bonne raison qu’il n’y a pas de rues à dégager. On a alors recours aux tunnels de pierre ou à ceux que l’on creuse provisoirement dans la neige. Des maisons, seuls les toits émergent au-dessus de la neige, les portes d’hiver pouvant être placées sous l’avancée du toit ou sur son versant à la manière de lucarnes. Le dégel est une mauvaise saison sur cette plaine abondamment irriguée. Les tunnels se transforment en égouts torrentiels, des canaux ou lacs se forment entre les maisons, et les gens de Rer vont au travail en bateau en écartant de leurs avirons de petits bancs de glace. Immuablement, sur la poussière estivale, sur le fouillis hivernal des toits enneigés, sur les inondations printanières, les Tours rouges se dressent de toute leur hauteur. Elles sont le cœur vide et indestructible de la cité.

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