Ursula Le Guin - La main gauche de la nuit

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Depuis son arrivée sur la planète Gethen, Genly Aï a toujours eu froid. Il risque bien pis, comme tous les Envoyés de l’Ekumen. L’Ekumen n’est pas un empire, mais une coordination de mondes habités. Sur cent années-lumière, la guerre n’aurait aucun sens : à quoi bon envoyer une armada sur un monde dont on recherche l’alliance ? Genly Aï est venu seul, comme tous les Envoyés ; s’il échoue, on recommencera dans un siècle ou deux. Mais les seigneurs de Gethen y voient un piège. La peur tourne vite à la haine, quand on découvre que l’Envoyé n’a qu’un seul sexe, et qu’il est perpétuellement disponible. Une monstruosité, voilà ce qu’il est. Sur cette planète hostile, il aura du mal à se faire accepter comme un ami — c’est à peine si l’on verra en lui un homme.

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— Ashe, dit Herbor, je suis allé à la Citadelle de Thangering, et les devins m’ont répondu. Je leur ai demandé combien de temps tu vivrais, et ils m’ont répondu : Berosty vivra plus longtemps qu’Herbor.

Berosty leva la tête avec lenteur comme si son cou pivotait sur un gond rouillé, et il dit :

— Leur as-tu donc demandé quand je mourrais ?

— Je leur ai demandé combien de temps tu vivrais.

— Combien de temps ? Imbécile ! Il t’était donné de poser une question aux devins, et tu ne leur as pas demandé quand je dois mourir, quel jour, quel mois, quelle année, combien de jours il me reste – non, tu leur as dit combien de temps ? Imbécile, sinistre imbécile, je vivrai plus longtemps que toi, oui, plus longtemps que toi !

Berosty souleva la grande table de grès rouge comme si c’eût été une feuille d’étain, et il l’abattit sur la tête d’Herbor. Herbor s’écroula. Il gisait sous la pierre, et Berosty resta un moment immobile, en proie à la démence. Puis il souleva la lourde dalle et vit qu’elle avait écrasé le crâne d’Herbor ; il la replaça sur son socle. Il se coucha aux côtés du mort et l’entoura de ses bras comme s’ils s’unissaient l’un à l’autre, dans la paix des âmes. C’est ainsi qu’ils furent découverts par les gens de Charuthe lorsqu’ils forcèrent enfin la porte de la chambre en haut de la tour. Berosty, devenu fou, dut être enfermé, car il partait sans cesse à la recherche d’Herbor, s’imaginant qu’il se trouvait quelque part dans le Domaine. Il vécut encore un mois, puis se pendit le jour d’Odstreth, le 19 e jour du mois de Thern.

5

Précognition sur commande

« Ma logeuse », intarissable bavard, m’a aidé à organiser mon voyage à l’est.

— Si l’on veut, dit-il, visiter les Citadelles, il faut traverser le Kargav. Franchir les montagnes, entrer en Vieille Karhaïde pour gagner Rer, l’ancienne Cité Royale. Et je vais vous dire, un de mes camarades de foyer dirige une caravane de vaisseaux routiers qui font le trajet par le col d’Eskar, et il m’a dit hier en prenant avec moi une tasse d’orsh, qu’il doit faire cet été son premier voyage le jour de Gétheny Osme, car du fait que nous avons eu un printemps si chaud la route est déjà libre jusqu’à Engohar et les chasse-neige auront dégagé le col d’ici à quelques jours. Mais moi, il n’y a pas de danger que je franchisse le Kargav, ce qu’il me faut c’est Erhenrang, et un toit sur la tête. Mais je suis Yomeshta, grâce en soit rendue aux neuf cents Défenseurs du Trône et béni soit le Lait de Meshe, et on peut être Yomeshta n’importe où. Nous sommes une bande de nouveaux venus, voyez-vous, car mon Seigneur Meshe est né il y a deux mille deux cent deux ans, mais le Vieux Rite du Handdara est de dix mille ans plus ancien. Pour remonter aux sources, il faut aller au pays antique d’où elles ont jailli. Écoutez, monsieur Aï, j’aurai toujours une chambre pour vous dans cet îlot quand vous reviendrez, mais je pense que vous faites bien de quitter Erhenrang pour quelque temps, car tout le monde sait que le Traître se faisait ostensiblement votre protecteur à la cour royale. Maintenant que le vieux Tibe est l’Oreille de Roi, tout va s’arranger. Alors si vous allez au Nouveau Port, vous y trouverez mon camarade de foyer, et si vous lui dites que vous venez de ma part…

Et patati et patata. Il était loquace, ai-je dit, et ayant découvert que je n’avais pas de shiftgrethor, il saisissait toutes les occasions de me donner des conseils, mais en les enrobant, même lui, dans des si et des comme si. C’était mon chef d’îlot – ma « logeuse », pensais-je, parce qu’il avait des fesses rebondies qui frétillaient lorsqu’il marchait, une grosse face molle, une nature indiscrète et fouineuse, une âme basse autant que maternelle. Il était bon pour moi, et il faisait visiter ma chambre en mon absence, moyennant obole, aux amateurs de sensations inédites : Visitez la chambre du mystérieux Envoyé ! Il avait une allure et des manières si féminines que je me pris un jour à lui demander combien il avait d’enfants. Il se renfrogna. Jamais il n’avait été mère, en revanche il avait été père quatre fois… C’était une de ces petites surprises qui me faisaient continuellement sursauter. Mais ce genre de choc mental n’était rien en comparaison du traumatisme physiologique qu’il me fallait supporter du fait que j’étais un être humain de sexe mâle au milieu de créatures qui, les cinq sixièmes du temps, étaient des hermaphrodites asexués.

Les bulletins radio donnaient la vedette au nouveau Premier ministre, Pemmer Harge rem ir Tibe. Les nouvelles faisaient une part importante à la situation dans la vallée du Sinoth, au nord du pays. Il était évident que Tibe allait se faire le champion des revendications karhaïdiennes en cette région – exactement le genre d’initiative qui, en tout autre monde ayant atteint le même degré de civilisation, conduirait à la guerre. Mais sur Géthen rien ne menait à la guerre. Querelles, meurtres, discordes, coups de main, vendettas, assassinats, tortures, atrocités, tout cela entrait dans leur brillant répertoire des actions humaines ; mais ils ne faisaient pas la guerre. Il leur manquait pour cela, semblait-il, la capacité de mobiliser. Ils se comportaient à cet égard comme des animaux, ou comme des femmes. Ils ne se conduisaient pas en hommes, ni comme des fourmis. En tout cas ils ne l’avaient jamais fait jusque-là. D’après ce que je savais de l’Orgoreyn, ce pays était devenu, depuis cinq ou six siècles, une civilisation de plus en plus mobilisable, un véritable État national. La lutte de prestige, jusque-là surtout économique, qui l’opposait à la Karhaïde, pourrait forcer ce dernier pays à vouloir rivaliser avec l’Orgoreyn, État plus important, et à devenir une nation au lieu d’une querelle de famille, pour reprendre la formule d’Estraven, à devenir, pour citer encore Estraven, patriotique. S’il en advenait ainsi, les Géthéniens auraient d’excellentes chances de réaliser chez eux les conditions de la guerre.

Je voulais aller en Orgoreyn pour vérifier l’exactitude de mes conjectures, mais je tenais à en terminer d’abord avec la Karhaïde. Je vendis donc un nouveau rubis au joaillier balafré de la rue Eng, et sans autre bagage que le produit de cette vente, mon ansible, quelques instruments et de quoi me changer, je partis comme passager dans une caravane commerciale le premier jour du premier mois d’été.

Les vaisseaux routiers partirent à l’aube, de l’embarcadère du Nouveau Port balayé par les vents. Ils passèrent sous l’Arche et prirent la direction de l’est. C’étaient vingt énormes véhicules à chenilles semblables à des chalands, roulant silencieusement en file indienne le long des rues hautes et étroites d’Erhenrang dans le crépuscule du matin. Ils transportaient des caisses de lentilles optiques, des bobines de bandes magnétiques, des rouleaux de fil de cuivre et de platine, des cotonnades du Ponant tissées dans cette province, des caisses de flocons de poisson en provenance du Golfe, des harasses de roulements à billes et autres menues pièces détachées, et dix charges de graine de Kadik d’Orgoreyn, le tout à destination de la marche de Pering Storm, située à l’extrémité nord-est du pays. Tout trafic de marchandises sur le Grand Continent se fait sur ces camions à traction électrique, qui sont chargés sur des chalands pour emprunter rivières ou canaux lorsque c’est possible. Pendant les mois de grand enneigement, les seuls moyens de transport, mis à part le ski et les traîneaux tirés par des hommes, sont les lents tracteurs à chasse-neige, les traîneaux à moteurs et la navigation aléatoire des brise-glace sur les rivières gelées ; pendant le dégel on ne peut compter sur aucun mode de transport, et c’est pourquoi le plus gros du trafic marchandises se fait l’été, en une activité fiévreuse. Et pourtant avec lenteur : la circulation est réglementée, chaque véhicule ou chacune des caravanes dont les routes fourmillent doivent se maintenir constamment en contact, par radio, avec des postes de contrôle répartis le long des routes, et progresser régulièrement à quarante kilomètres (terriens) à l’heure, quelle que soit la densité de la circulation. Les Géthéniens pourraient faire rouler leurs véhicules plus rapidement, mais ils n’en éprouvent pas le besoin. Si on leur en demande la raison, ils répliquent : « Pourquoi aller plus vite ? » À l’inverse, si l’on demande à un Terrien quel besoin il a de rouler si vite, il répondra : « Pourquoi pas ? » Des goûts et des couleurs… Les Terriens ont tendance à penser qu’il leur faut aller de l’avant, réaliser des progrès. Les gens de Nivôse, qui vivent toujours en l’an I, ont le sentiment qu’il importe moins d’aller plus loin que d’être là. En bon Terrien, je m’impatientais, en quittant Erhenrang, de la lenteur méthodique de ma caravane ; l’envie me démangeait d’en sortir et de courir. J’étais heureux de laisser derrière moi ces longues rues aux maisons de pierre coiffées de toits noirs fortement inclinés et de tours innombrables, cette ville sans soleil où toutes mes chances de succès s’étaient effondrées, cette ville qui en était venue à symboliser pour moi la peur et la trahison.

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