Ursula Le Guin - Les dépossédés

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Deux mondes se font face :
Anarres, peuplé deux siècles plus tôt par des dissidents soucieux de créer enfin une société utopique vraiment libre, même si le prix à payer est la pauvreté.
Et Urras qui a, pour les habitants d'Anarres, conservé la réputation d'un enfer, en proie à la tyrannie, à la corruption et à la violence.
Shevek, physicien hors normes, a conscience que l'isolement d'Anarres condamne son monde à la sclérose. Et, fort de son invention, l'ansible, qui permettra une communication instantanée entre tous les peuples de l'Ekumène, il choisit de s'exiler sur Urras en espérant y trouver une solution.
Ce roman, qui a obtenu les prix Hugo, Nebula et Locus, n'a rien perdu aujourd'hui de sa virulence politique ni de sa charge d'aventures. Avec
, précédemment paru dans la même collection, c'est un des chefs-d'oeuvre d'Ursula Le Guin.

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Il trouvait ses compagnons de travail stupides et grossiers, et même ceux qui étaient plus jeunes que lui le traitaient comme un petit garçon. Méprisant et mécontent, il ne prenait plaisir qu’à écrire à ses amis Tirin et Rovab dans un code qu’ils avaient inventé à l’Institut, un ensemble d’équivalents littéraires aux symboles spéciaux de la physique temporelle. Écrits, ils semblaient avoir un sens en tant que message, mais n’étaient en fait que des sottises, sauf pour l’équation ou la formule philosophique qu’ils masquaient. Les équations de Shevek et de Rovab étaient exactes. Les lettres de Tirin étaient très drôles et auraient convaincu n’importe qui qu’elles faisaient allusion à des émotions et des événements réels, mais la physique qu’elles contenaient était douteuse. Shevek envoya souvent de ces messages, et découvrit un jour qu’il pouvait les préparer dans sa tête tout en creusant des trous dans la terre avec une pelle émoussée, au beau milieu d’une tempête de poussière. Tirin lui répondit plusieurs fois, Rovab une seule fois. C’était une fille plutôt froide, et il le savait. Mais aucun d’eux à l’Institut ne se doutait qu’il était si malheureux. Eux n’avaient pas reçu de poste, juste au moment où ils commençaient une recherche indépendante, dans un maudit projet de reboisement. Leur fonction centrale n’était pas gâchée. Ils travaillaient : faisaient ce qu’ils désiraient faire. Lui ne travaillait pas. Il était utilisé.

Pourtant, c’était bizarre comme on se sentait fier de ce qu’on faisait ainsi – tous ensemble – la satisfaction que cela procurait. Et certains de ses compagnons étaient des gens vraiment extraordinaires. Gimar, par exemple. Au début, sa beauté vigoureuse l’avait plutôt effrayé, mais maintenant il était assez fort pour la désirer.

— Viens avec moi ce soir, Gimar.

— Oh, non, dit-elle, et elle le regarda avec un tel air de surprise qu’il lui dit, avec la dignité de la douleur :

— Je pensais que nous étions amis.

— Nous le sommes.

— Alors…

— J’ai un partenaire. Il est resté là-bas.

— Tu aurais dû le dire, murmura Shevek en rougissant.

— Eh bien, cela ne m’avait pas semblé nécessaire. Je suis désolée, Shev.

Elle le regarda avec un tel air de regret qu’il demanda avec quelque espoir :

— Tu ne penses pas que…

— Non. On ne peut pas mener ainsi une alliance, un peu pour lui et un peu pour d’autres.

— L’alliance à vie est vraiment contre l’éthique odonienne, je crois, répliqua Shevek, d’un ton rude et pédantesque.

— Merde, dit Gimar de sa voix douce. Posséder est mal ; partager est bon. Que peux-tu partager de plus que ta propre personnalité, que ta propre vie, tous les jours et toutes les nuits ?

Il était assis les mains entre les genoux, la tête baissée, un garçon allongé, décharné, désolé, inachevé.

— Je ne suis pas prêt pour cela, dit-il au bout d’un moment.

— Toi ?

— Je n’ai jamais vraiment connu quelqu’un. Tu vois comme je ne t’ai pas compris. Je suis en dehors. Je ne peux pas rentrer. Je ne pourrai jamais. Ce serait idiot de ma part de songer à une alliance. Ce genre de chose, c’est… pour les êtres humains…

Timidement, non pas avec une réserve sexuelle mais avec l’hésitation du respect, Gimar posa la main sur son épaule. Elle ne le rassura pas. Elle ne lui dit pas qu’il était comme tous les autres. Elle dit :

— Je ne rencontrerai plus jamais quelqu’un comme toi, Shev. Je ne t’oublierai jamais.

Malgré tout, un refus est un refus. En dépit de sa gentillesse, il s’écarta d’elle, l’âme en peine, et fâché.

Le temps était très chaud. Il n’y avait de fraîcheur que durant l’heure qui précédait l’aube.

L’homme qui s’appelait Shevet vint voir Shevek une nuit, après le souper. C’était un beau gars trapu d’une trentaine d’années.

— Je suis fatigué d’être confondu avec toi, dit-il. Trouve-toi un autre nom.

Auparavant, cette agressivité hargneuse aurait stupéfié Shevek. Maintenant il se contenta de répondre sur le même ton.

— Change ton propre nom, si tu ne l’aimes pas, déclara-t-il.

— Tu es l’un de ces petits profiteurs qui vont à l’école pour ne pas se salir les mains, dit l’homme. J’ai toujours voulu casser la gueule à l’un d’entre vous.

— Ne me traite pas de profiteur ! répondit Shevek, mais ce n’était pas une bataille verbale.

Shevet lui donna deux coups. Il en donna plusieurs en retour, ayant de longs bras et plus de cran que son adversaire ne l’avait cru : mais il n’était pas de taille. Plusieurs personnes s’arrêtèrent pour regarder, virent que c’était un combat régulier mais inintéressant, et s’éloignèrent. Ils n’étaient pas choqués ni attirés par cette violence nue. Shevek n’appelait pas à l’aide, aussi n’était-ce que son affaire. Quand il revint à lui, il était allongé sur le dos dans la terre noire, entre les tentes.

Il garda un bourdonnement dans l’oreille droite durant plusieurs jours, et une lèvre déchirée qui mit longtemps à se cicatriser à cause de la poussière, qui irritait toutes les plaies. Shevet et lui ne se parlèrent jamais plus. Il aperçut l’autre, à d’autres repas, sans ressentir d’animosité. Shevet lui avait offert ce qu’il avait à offrir, et il avait accepté ce don, bien qu’il n’en soupesât pas la valeur ni n’en considérât la nature pendant longtemps. Et quand il le fit, il ne le distingua pas d’un autre don, d’une autre étape de sa maturation. Sa lèvre n’était pas encore guérie quand une jeune fille qui avait récemment rejoint son groupe de travail l’accosta dans les ténèbres alors qu’il venait de quitter le feu de camp, tout comme Shevet l’avait fait… Il fut incapable de se rappeler ce qu’elle lui avait dit ; elle l’avait taquiné, et encore une fois il avait répondu simplement. Ils s’en allèrent sur la plaine, dans la nuit, et là elle lui offrit la liberté de la chair. C’était son présent, et il l’accepta. Comme tous les enfants d’Anarres, il avait eu des expériences sexuelles avec des garçons et des filles, mais eux et lui n’avaient été que des enfants ; il n’avait jamais été plus loin que le plaisir qu’il croyait être définitif. Beshun, experte en délices, l’emmena au cœur de la sexualité, où il n’y a pas de rancune ni d’inaptitude, où les deux corps cherchant à se rejoindre annihilent le moment dans leur effort, et transcendent le soi et le temps.

Ce fut si facile alors, si facile et si charmant, dehors, dans la poussière chaude, sous la lumière des étoiles. Et les jours furent longs, et chauds, et clairs, et la poussière avait l’odeur du corps de Beshun.

Il travailla ensuite dans une équipe de plantation. Les camions étaient descendus du nord-est, pleins de petits arbres, des milliers de jeunes plants qui avaient poussé dans les montagnes vertes, où il tombait quarante pouces de pluie par an, la ceinture de pluie. Ils plantèrent les petits arbres dans la poussière.

Quand ce fut fait, les cinquante équipes qui avaient travaillé durant la seconde année du Projet s’éloignèrent dans les camions plats, et regardèrent en arrière. Et ils virent ce qu’ils avaient fait. Il y avait une brume verte, très faible, sur les courbes pâles et les terrasses du désert. Sur la terre morte s’étendait, très léger, un voile de vie. Ils applaudirent, chantèrent, crièrent d’un camion à l’autre. Des larmes vinrent aux yeux de Shevek. Il pensa, Elle tire la feuille verte de la pierre… Gimar avait depuis longtemps retrouvé un poste dans le Plateau Sud.

— Pourquoi fais-tu cette tête-là ? lui demanda Beshun, se serrant contre lui tandis que le camion cahotait, et faisant courir sa main le long de son bras dur et blanchi de poussière.

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