Ursula Le Guin - Le Dit d'Aka

Здесь есть возможность читать онлайн «Ursula Le Guin - Le Dit d'Aka» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2005, ISBN: 2005, Издательство: Livre de Poche, Жанр: Фантастика и фэнтези, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le Dit d'Aka: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le Dit d'Aka»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Sutty, l’Indienne, a été envoyée par l’Ekumen, cette confédération galactique de peuples organisée par les Hainiens, sur une planète récemment contactée, l’Aka.
Aka connaît un équilibre fragile. L’arrivée des envoyés de l’Ekumen, la découverte du vol interstellaire et de l’existence d’une civilisation galactique ont tiré ce monde d’une culture statique depuis des millénaires. Une société furieusement scientiste a entrepris de rattraper ce qu’elle tient pour son retard et banni les usages du passé, allant jusqu’à détruire les anciens contes et livres.
Des livres et des contes qui contenaient dans ses infinies variations Le Dit d’Aka, le trésor des récits, des poèmes et des savoirs, qui constituait toute la sagesse ancienne.
Sutty vient de la Terre, un monde qui lui-même a connu une violente réaction fondamentaliste et antiscientifique dont il s’extrait à peine. Peut-être est-elle la mieux placée pour retrouver et sauver ce qui peut l’être de la vieille culture d’Aka…

Le Dit d'Aka — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le Dit d'Aka», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Et vous deviez regarder ça ?

— Mon père tenait à ce que je constate leur erreur.

Il parlait d’une voix ferme, mais sa main, ses lèvres le trahissaient. Il n’avait jamais quitté cette fenêtre dominant la place. Toute sa vie il aurait douze ans, et il continuerait de regarder.

Une justice de l’Âge de pierre.

Il avait donc vu que ses grands-parents étaient dans l’erreur. Qu’aurait-il pu voir d’autre ?

De nouveau, un long silence – partagé – s’ensuivit.

Enfouir la douleur si profond qu’on ne la sentira jamais plus. L’enfouir sous n’importe quoi, tout ce qui se présente. Être un bon garçon. Une bonne fille. Marcher sur les tombes sans baisser les yeux. Éloignez donc ce chien… Mais il n’y avait pas de tombes. Des visages réduits en bouillie, des crânes fracassés, des cheveux gris collés par le sang, en tas, au milieu d’une place. Des esquilles d’os, des couronnes dentaires, des cendres de chair, une bouffée de gaz. L’odeur de l’incendie dans les ruines d’une ville après la pluie.

— Ensuite, donc, vous avez vécu à Dovza-Ville. Et vous avez rejoint la Corporation. Le Bureau socioculturel.

— Mon père a engagé des tuteurs. Pour remédier à mon éducation. J’ai obtenu de bonnes notes aux examens.

— Vous êtes marié, Yara ?

— Je l’ai été. Pendant deux ans.

— Pas d’enfant ?

Il secoua la tête.

Il fixait le néant, assis, tout raide, sans bouger. Son sac de couchage saillait au-dessus de son genou que Tobadan avait enfermé dans une sorte de cadre pour l’immobiliser et soulager la douleur. Le petit livre, Les Fruits de l’Arbre de la Connaissance , gisait près de sa main.

Sutty se pencha en avant pour dénouer les muscles de ses épaules, puis se redressa.

— Goïri m’a demandé de vous parler de mon monde. Et c’est vrai que je n’ai pas eu une vie si différente de la vôtre, au fond… Je vous ai parlé des Unistes. Ils avaient pris le pouvoir dans notre région. Ils ont commencé à « purifier » les villages, comme ils disaient. Le danger augmentait sans cesse, pour nous. Les gens nous conseillaient de cacher nos livres, de les jeter dans le fleuve. Oncle Hurree se mourait. Selon lui, son cœur était trop fatigué. Il a dit à Tata de se débarrasser de ses livres, mais elle a refusé. Et il est mort parmi eux.

« Ensuite, mes parents ont réussi à nous faire sortir d’Inde, Tata et moi. Ils nous ont amenées au bout du monde, sur un autre continent, au nord, dans une ville qui n’était pas gouvernée par les religieux. Il y en avait quelques-unes dans ce cas, notamment là où l’Ékumen avait créé des écoles qui enseignaient l’Éducation hainienne. Les Unistes haïssaient l’Ékumen et voulaient tenir tous les extraterrestres à l’écart de la Terre, mais ils n’osaient pas s’y essayer directement. À la place, ils encourageaient les attentats terroristes contre les Enclaves, les installations du lien ansible, et tout ce dont les démons étrangers étaient responsables.

Elle avait utilisé le mot anglais pour « démon », faute d’un équivalent dovzien. Elle marqua un temps d’arrêt pour reprendre sa respiration. Yara gardait le silence concentré de l’auditeur attentif.

— Là-bas, je suis allée au lycée, puis en faculté, et j’ai commencé ma formation afin de travailler pour l’Ékumen, lequel nous a alors dépêché un nouvel Envoyé, un homme du nom de Dalzul, qui avait grandi sur Terre. Il a acquis beaucoup d’influence sur les Pères unistes, qui bientôt lui abandonnaient de plus en plus de leur pouvoir et obéissaient à ses ordres. Ils disaient que c’était un ange… un messager de Dieu. Certains le proclamaient Sauveur, et le…

Mais il n’y avait pas de mot akien pour « prier ».

— Ils se prosternaient devant lui, le louangeaient, le suppliaient d’être bon pour eux. Et ils le suivaient en tout, parce qu’ils croyaient faire ce qui était juste : obéir à Dieu. Et ils croyaient que Dalzul parlait au nom de Dieu. Ou qu’il était Dieu. En l’espace d’un an, il leur avait fait démanteler leur régime théocratique. Au nom de Dieu. La plupart des régions et des États retrouvaient des gouvernements démocratiques, choisissaient leurs chefs par élection, restauraient le Commonwealth terrien, et accueillaient d’autres citoyens de l’Ékumen. Une époque passionnante. C’était merveilleux de voir l’Unisme se déliter, se fragmenter. De plus en plus de fidèles croyaient que Dalzul était Dieu, mais il y en avait aussi de plus en plus qui le tenaient pour le… l’opposé de Dieu, un être maléfique. Ceux qu’on appelait les Repentants marchaient en procession, se jetaient des cendres sur la tête et se fouettaient pour racheter l’erreur d’interprétation de la volonté de Dieu qu’ils pensaient avoir commise, et nombre d’entre eux ont quitté les autres Unistes et placé à leur tête un homme, un Père uniste ou un chef terroriste, auquel ils obéissaient. Ils étaient tous très dangereux, très violents. Les Dalzulites devaient protéger Dalzul des anti-Dalzulites qui voulaient le tuer et qui ne cessaient de poser des bombes, de lancer des attaques suicides. Ils recouraient à la violence parce que leur croyance le justifiait. Leur croyance disait que Dieu récompense ceux qui détruisent les infidèles. Mais, en général, ils se détruisaient les uns les autres, ils se réduisaient à néant. Ils appelaient ce processus les Guerres saintes… C’était une époque terrifiante, mais nous croyions aussi que nous, les autres, n’étions pas concernés : l’Unisme se déchirait, et voilà tout.

« Avant qu’on en arrive là, ma ville avait été libérée… c’était le tout début de la Libération. Et on dansait dans les rues. Et j’ai vu une femme qui dansait. Et j’en suis tombée amoureuse.

Elle s’interrompit.

Jusque-là, c’était facile. Elle n’était jamais allée plus loin. L’histoire qu’elle ne se racontait qu’à elle-même, en silence, dans l’attente du sommeil, s’arrêtait toujours à cet endroit précis. Elle sentit sa gorge se contracter, se serrer, l’élancer.

— Je sais que vous désapprouvez cela, dit-elle.

— Je…

Il hésita.

— Aucun enfant ne pouvant naître d’une telle union, le Comité de l’hygiène morale a décrété que…

— Oui, je sais. Les Pères unistes en avaient décrété de même. Car Dieu a créé la femme en tant que réceptacle de la semence de l’homme. Mais, après la Libération, on n’avait plus besoin de se cacher de peur d’être envoyé en Camp de résurrection, comme ces couples de maz que vous enfermez dans des Centres de réhabilitation.

Elle le défia du regard.

Mais il refusa le défi. Il se contenta d’accepter ses dires et d’attendre, tout ouïe.

Le refus, les échappatoires n’étaient plus de mise. Elle devait en parler. Elle devait le dire.

— Nous avons vécu ensemble pendant deux ans.

Elle parlait si bas qu’il se tourna quelque peu dans sa direction, pour l’entendre.

— Elle était beaucoup plus jolie que moi, et beaucoup plus intelligente. Et plus gentille. Et elle riait. Parfois, elle riait dans son sommeil. Elle s’appelait Pao.

Prononcer ce nom raviva la vieille douleur, mais elle ravala ses larmes.

— J’avais deux ans de plus qu’elle, et de l’avance sur elle dans ma formation, que j’ai suspendue pendant un an pour pouvoir rester avec elle à Vancouver. Puis il m’a fallu partir au Centre ékuménique, au Chili. Loin au sud. Pao devait m’y rejoindre une fois ses études universitaires terminées. Nous allions étudier ensemble et former une équipe, une équipe d’Observatrices. Visiter de nouveaux mondes ensemble. On a beaucoup pleuré, elle et moi, quand je suis partie pour le Chili, mais ça n’a pas été aussi terrible qu’on l’avait cru. Ce n’était pas si mal, vraiment, on parlait sans cesse au téléphone, sur le réseau, et on savait qu’on se reverrait pendant l’hiver, qu’elle viendrait me rejoindre à la fin du printemps et qu’on resterait ensemble à jamais. Nous étions un couple, un ensemble. Comme des maz. Les Deux qui n’étaient pas Deux, mais Un. J’éprouvais même une sorte de plaisir ou de joie lorsqu’elle me manquait, parce que cela signifiait qu’elle était là, ailleurs. Et elle me l’a dit, quand je suis revenue pendant l’hiver, elle m’a dit que mon absence allait lui manquer…

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le Dit d'Aka»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le Dit d'Aka» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Ursula Le Guin - L'autre côté du rêve
Ursula Le Guin
libcat.ru: книга без обложки
Ursula Le Guin
libcat.ru: книга без обложки
Ursula Le Guin
Ursula Le Guin - The Wave in the Mind
Ursula Le Guin
Ursula Le Guin - Winterplanet
Ursula Le Guin
Ursula Le Guin - A praia mais longínqua
Ursula Le Guin
Ursula Le Guin - I venti di Earthsea
Ursula Le Guin
Ursula Le Guin - Deposedaţii
Ursula Le Guin
Ursula Le Guin - La salvezza di Aka
Ursula Le Guin
Отзывы о книге «Le Dit d'Aka»

Обсуждение, отзывы о книге «Le Dit d'Aka» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x