Isaac Asimov - La fin de l'éternité

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La fin de l'éternité: краткое содержание, описание и аннотация

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* Depuis que les Technocrates de l'Eternité envoient leurs délégués dans l'avenir et dans le passé, ils croient que la Terre va enfin
.
* Mais ils ignorent qu'un jeune
s'est épris d'une ravissante
et que l'amour peut saboter tous les principes de l'Eternité.
Avec cette extraordinaire aventure de l'homme dans le temps et dans l'Eternité, Asimov nous prouve une nouvelle fois qu'il est bien le maître de la science-fiction.

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— Merci, monsieur. (C’était des analyses maintenant, pensa Harlan, pas des hypothèses.)

— Vous avez du talent. Un fameux talent, mon garçon. J’attends beaucoup de vous. Commençons par ce problème du 223 e siècle. La conclusion de votre rapport, où vous dites qu’une fois coincé l’embrayage d’un véhicule présenterait une fourche suffisante sans effets secondaires appréciables, est parfaitement correcte. Voulez-vous procéder au blocage ?

— Oui, monsieur. »

Ce fut là la véritable initiation d’Harlan à la Technicianité.

Après cela, il n’était plus seulement un homme portant un insigne vermeil. Il avait manipulé la Réalité. Il avait tripoté un mécanisme durant quelques brèves minutes enlevées au 223 e siècle et il en résulta qu’un jeune homme ne put arriver à temps à une conférence sur la mécanique à laquelle il avait eu l’intention d’assister. Par voie de conséquence, il ne se spécialisa pas dans l’étude du rayonnement solaire et l’exploitation d’un procédé extrêmement simple fut retardée d’une dizaine d’années – qui constituèrent une période critique. Ce qui fait que, chose assez curieuse, une guerre qui, dans la précédente Réalité, avait éclaté au 224 e siècle fut tout simplement annulée.

N’était-ce pas là une bonne chose ? Qu’importaient quelques modifications de personnalité ? Les nouveaux individus ainsi conditionnés participaient pareillement de l’humain et avaient le même droit à l’existence. Si certaines vies étaient raccourcies, un plus grand nombre étaient allongées et rendues plus heureuses. Une grande œuvre littéraire, un monument de l’intelligence et de la sensibilité de l’Homme ne fut jamais écrit dans la nouvelle Réalité, mais plusieurs exemplaires n’en furent-ils pas conservés dans les archives de l’Éternité ? Et de nouveaux chefs-d’œuvre ne virent-ils pas le jour ?

Pourtant, cette nuit-là, tenaillé par l’angoisse, Harlan resta éveillé pendant des heures et quand, enfin, il s’endormit comme une masse, il lui arriva une chose qui ne lui était pas arrivée depuis des années.

Il rêva de sa mère.

En dépit de cette défaillance lors de sa première intervention, une physio-année fut suffisante pour faire connaître Harlan à travers l’Éternité comme le « Technicien de Twissell » et – ceci avec une pointe de jalousie – « le Gars extraordinaire » et « Celui-qui-ne-se-trompait-jamais ».

Ses rapports avec Cooper devinrent presque cordiaux. Mais ils ne furent jamais complètement amis. (Si Cooper avait pu se résoudre à faire des avances, Harlan aurait bien pu ne pas savoir comment y répondre.) Néanmoins, ils travaillèrent bien ensemble et l’intérêt de Cooper pour l’Histoire Primitive crût au point de rivaliser presque avec celui d’Harlan.

Un jour, Harlan dit à Cooper : « Écoutez, Cooper, cela vous gênerait-il de revenir demain ? Je dois me rendre cette semaine au 3000 e siècle pour vérifier une Observation et l’homme que je désire voir est libre cet après-midi. »

Une lueur d’envie s’alluma dans les yeux de Cooper : « Est-ce que je peux venir avec vous ?

— Vous en avez envie ?

— Pour sûr. Je ne suis jamais entré dans une cabine temporelle, excepté quand on m’a amené ici du 78 e siècle et je ne savais pas alors comment ça se passait. »

Harlan utilisait habituellement la cabine du Puits C, qui était selon une coutume non écrite, entérinée par l’usage, réservée aux Techniciens tout au long de la succession infinie des siècles. Cooper ne montra aucun embarras à être conduit là. Il pénétra dans la cabine sans hésitation et prit place sur le siège plastique qui épousa parfaitement son corps.

Quand Harlan, toutefois, eut activé le Champ et imprimé à la cabine un mouvement en avant, le visage de Cooper se crispa en une expression de surprise presque comique.

« Je ne sens absolument rien, dit-il. Y a-t-il quelque chose qui ne va pas ?

— Tout va bien. Vous ne sentez rien parce que vous ne bougez pas réellement. Vous êtes projeté le long de l’extension temporelle de la cabine. En fait, dit Harlan en prenant un ton didactique, à ce moment précis, vous et moi ne sommes plus de la matière en dépit des apparences. Une centaine d’hommes pourraient utiliser cette même cabine en se déplaçant (si l’on peut dire) à différentes vitesses dans chacune des deux directions temporelles, passant de l’une à l’autre et ainsi de suite. Pour la simple raison que les lois de l’univers ordinaire ne s’appliquent pas aux stations temporelles ! »

Cooper esquissa un sourire et Harlan pensa avec un certain malaise : « Le gars suit des cours de génie temporel et il en sait plus que moi. Pourquoi ne pas me taire et cesser de me rendre ridicule ? »

Il se tint silencieux et examina Cooper d’un air sombre. La moustache du jeune homme avait atteint son plein développement depuis des mois. Les coins en retombaient de chaque côté de sa bouche « à la Mallansohn », comme disaient les Éternels – parce que sur la seule photographie reconnue pour authentique de l’inventeur du Champ Temporel (et encore s’agissait-il d’une épreuve médiocre et mal centrée) celui-ci portait exactement la même. C’est pour cela qu’elle était assez populaire parmi les Éternels bien qu’elle allât à peu d’entre eux.

Cooper regardait défiler les chiffres correspondant aux siècles parcourus. Il demanda : « Jusqu’à quelle époque du futur cette cabine peut-elle aller ?

— On ne vous l’a pas appris ?

— On a tout juste mentionné l’existence des cabines temporelles. »

Harlan haussa les épaules. « Il n’y a pas de fin à l’Éternité. Le puits de projection temporelle a un rayon d’action illimité.

— Jusqu’où êtes-vous allé ?

— Je n’ai jamais été aussi loin qu’aujourd’hui. Le Docteur Twissell est allé au 50000 e siècle.

— Grand Temps ! murmura Cooper.

— Et cela n’est rien. Certains Éternels ont dépassé le 150000 e siècle.

— À quoi cela ressemble-t-il ?

— À rien du tout, dit Harlan d’un air morne. Des formes de vie multiples, mais aucune n’est humaine. L’homme a disparu.

— Mort ? Exterminé ?

— Je crois que personne ne le sait exactement.

— Est-ce qu’on ne peut pas faire quelque chose pour changer cela ?

— Eh bien, à partir du 70000 e siècle… », commença Harlan, puis il s’interrompit brusquement : « Au diable tout ça ! Parlons d’autre chose. »

S’il y avait un sujet à propos duquel les Éternels étaient presque superstitieux, c’était les « Siècles Cachés », la période s’étendant entre le 70000 e siècle et le 150000 e. C’était une question qu’on abordait rarement. Le peu qu’il en savait, Harlan le devait à son étroite collaboration avec Twissell. Cela se réduisait au fait que toute incursion temporelle dans les milliers de siècles compris entre ces deux dates était impossible pour les Éternels. La barrière existant entre le Temps et l’Éternité était infranchissable. Pourquoi ? Personne ne le savait.

Se fondant sur quelques remarques que Twissell avait faites en passant, Harlan pensait qu’on avait essayé d’introduire des Changements de Réalité dans les siècles immédiatement antérieurs au 70000 e, mais faute d’Observation adéquate sur la période s’étendant au-delà, on ne pouvait pas faire grand-chose.

Une fois, Twissell s’était mis à rire et il avait dit : « Nous y arriverons un jour. En attendant, nous avons largement de quoi nous occuper avec 70 000 siècles sur les bras. »

Cela ne semblait pas très convaincant.

« Que devient l’Éternité après le 150000 e siècle ? » demanda Cooper.

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