Isaac Asimov - La fin de l'éternité

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La fin de l'éternité: краткое содержание, описание и аннотация

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* Depuis que les Technocrates de l'Eternité envoient leurs délégués dans l'avenir et dans le passé, ils croient que la Terre va enfin
.
* Mais ils ignorent qu'un jeune
s'est épris d'une ravissante
et que l'amour peut saboter tous les principes de l'Eternité.
Avec cette extraordinaire aventure de l'homme dans le temps et dans l'Eternité, Asimov nous prouve une nouvelle fois qu'il est bien le maître de la science-fiction.

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— Allons, allons ! Je vous dis ce qu’il y avait dans le rapport parce que c’est en relation avec la raison pour laquelle j’ai le plus besoin de vous. En fait, le rapport était confidentiel et vous devez oublier que je vous ai dit ce qu’il contenait. De façon permanente, mon garçon.

— Mais qu’est-ce qu’il y a de mal à s’intéresser à l’Histoire Primitive ?

— Finge pense que votre intérêt en ce domaine révèle un fort Désir-du-Temps. Vous me comprenez, n’est-ce pas ? »

Harlan comprenait. Il était impossible d’éviter ce jargon de psychiatre. Cette phrase en particulier. Chaque membre de l’Éternité était supposé avoir une forte tendance, d’autant plus forte qu’elle était officiellement refoulée dans toutes ses manifestations, à retourner, non pas nécessairement à son propre Temps, mais à tout le moins à quelque époque définie ; à s’intégrer à un siècle particulier, plutôt qu’à voyager de siècle en siècle libre de toute attache temporelle. Bien entendu, chez la plupart des Éternels, cette tendance demeurait profondément enfouie dans l’inconscient.

— Je ne pense pas que ce soit le cas, dit Harlan.

— Moi non plus. En fait, je pense que votre dada est intéressant et précieux. Comme je l’ai dit, c’est pour cette raison que j’ai besoin de vous. Je veux que vous appreniez à un Novice que je vous présenterai tout ce que vous savez et tout ce que vous pouvez apprendre sur l’Histoire Primitive. Entre-temps, vous serez aussi mon Technicien personnel. Vous commencerez dans quelques jours. Cela vous convient-il ? »

Si cela lui convenait ? Avoir la permission officielle d’apprendre tout ce qu’il pouvait sur les jours d’avant l’Éternité ? Être l’assistant personnel du plus grand de tous les Éternels ? Même l’inconvénient que représentait le statut de Technicien paraissait supportable dans de telles conditions.

Sa prudence, toutefois, ne l’abandonna pas tout à fait. Il dit : « Si cela est nécessaire pour le bien de l’Éternité, monsieur…

— Pour le bien de l’Éternité ? » cria le petit gnome avec une excitation soudaine. Il jeta son mégot avec une telle énergie qu’il heurta le mur et rebondit dans un bouquet d’étincelles. J’ai besoin de vous pour l’existence même de l’Éternité. »

3

LE NOVICE

Harlan était depuis plusieurs semaines au 575 e siècle avant qu’il ne rencontre Brinsley Sheridan Cooper. Il avait eu le temps de s’habituer à son nouvel environnement et à la netteté glacée du verre et de la porcelaine. Il apprit à porter l’insigne de Technicien sans trop de répugnance et à ne pas envenimer les choses. Pour cela, il dérobait aux regards ledit insigne en le tournant du côté d’un mur ou en le dissimulant derrière un objet quelconque qu’il tenait bien en évidence.

Les gens souriaient avec dédain de le voir faire et devenaient plus froids comme s’ils le soupçonnaient de vouloir surprendre leur amitié sous de faux prétextes.

Le Premier Calculateur Twissell lui apportait quotidiennement des problèmes à résoudre. Harlan les étudiait et rédigeait ses analyses en projets qui étaient récrits quatre fois, ce qui ne l’empêchait pas de remettre la dernière version à contrecœur.

Twissell semblait apprécier son travail et hochait la tête en disant : « Bien, bien. » Puis de ses yeux bleus de vieillard il lançait un regard aigu et rapide à Harlan et avec un mince sourire il disait : « Je ferai analyser cette hypothèse par le Computaplex. »

Il appelait toujours l’analyse une « hypothèse ». Il ne révélait jamais à Harlan le résultat du test du Computaplex et Harlan n’osait lui poser de question. On ne lui demandait jamais de mettre une de ses propres analyses en pratique et il en éprouvait un certain découragement. Cela signifiait-il qu’on ne confiait pas ses déductions au Computaplex, qu’il n’avait pas choisi l’élément de base qu’il fallait pour procéder à un Changement de Réalité, qu’il n’avait pas l’art de voir quel Changement Minimum Nécessaire s’imposait dans une situation donnée ? (Ce n’est que plus tard qu’il devint suffisamment sophistiqué pour employer les initiales C.M.N.)

Un jour, Twissell entra dans son bureau avec un individu timide et gauche qui osait à peine lever les yeux pour croiser le regard d’Harlan.

Twissell dit : « Technicien Harlan, je vous présente le Novice B.S. Cooper. »

Harlan le salua d’un « Bonjour » machinal, jaugea l’homme du regard et ne fut pas impressionné. C’était un garçon de petite taille, avec des cheveux noirs et une raie au milieu. Il avait un menton étroit, des yeux bruns d’une nuance indéfinissable, des oreilles plutôt grandes et il se rongeait les ongles.

Twissell dit : « Voilà le garçon à qui vous aurez à apprendre l’Histoire Primitive.

— Grand Temps ! » dit Harlan avec un intérêt soudain accru. « Bonjour ! » Il avait presque oublié.

Twissell dit : « Vous conviendrez avec lui d’un emploi du temps, Harlan. Si vous pouviez trouver deux après-midi par semaine, je pense que ce serait parfait. Utilisez votre propre méthode d’enseignement. Je vous laisse les mains libres. Si vous aviez besoin de microfilms ou de vieux documents, dites-le-moi, et s’ils existent dans l’Éternité ou dans n’importe quelle partie du Temps qu’on puisse atteindre, nous les obtiendrons. D’accord ? »

Selon son habitude, il fit apparaître une cigarette allumée qui sembla jaillir du néant et l’air s’empuantit de fumée. Harlan toussa et, d’après la grimace que fit le Novice, il était évident que ce dernier en aurait fait autant s’il avait osé.

Après le départ de Twissell, Harlan dit : « Eh bien, asseyez-vous. » Il hésita un moment, puis ajouta d’un ton décidé : « Mon petit. Asseyez-vous, mon petit. Mon bureau n’est pas grand, mais vous y serez chez vous chaque fois que nous travaillerons ensemble. »

Harlan était dévoré d’impatience. Ce projet était le sien. L’Histoire Primitive était quelque chose qui lui appartenait en propre.

Le Novice leva les yeux (en fait pour la première fois) et dit d’une voix hésitante : « Vous êtes Technicien. »

L’excitation et l’ardeur de Harlan tombèrent presque d’un coup.

« Et alors ?

— Rien, dit le Novice. Simplement, je…

— Vous avez entendu le Calculateur Twissell s’adresser à moi comme à un Technicien, n’est-ce pas ?

— Oui, monsieur.

— Pensiez-vous que la langue lui avait fourché ? Qu’il disait quelque chose de trop péjoratif pour être vrai ?

— Non, monsieur.

— Vous semblez avoir du mal à vous exprimer, pourquoi ? » demanda Harlan brutalement et au moment même où il disait cela, il se sentit un peu honteux.

Cooper rougit. « Je ne suis pas très bon en Intertemporel Standard.

— Pourquoi ? Depuis combien de temps êtes-vous Novice ?

— Moins d’un an, monsieur.

— Un an ? Quel âge avez-vous, Grand Temps ?

— Vingt-quatre physio-années, monsieur.

Harlan écarquilla les yeux. « Êtes-vous en train d’essayer de me dire qu’ils vous ont pris dans l’Éternité à vingt-trois ans ?

— Oui, monsieur. »

Harlan s’assit et se frotta les mains. C’était tout simplement impossible. L’âge d’admission à l’Éternité était de quinze à seize ans. Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Twissell essayait-il à nouveau de le mettre à l’épreuve ?

Il dit : « Asseyez-vous et reprenons depuis le début. Votre nom en entier et votre temps d’origine ? »

Le Novice balbutia : « Brinsley Sheridan Cooper, du 78 e siècle, monsieur. »

Harlan s’adoucit presque. Ce n’était pas très éloigné. À dix-sept siècles seulement de sa propre époque. Presque un voisin temporel.

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