Robert Silverberg - Le temps des changements

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Sur la planète Borthan se perpétue une société étrange. Elle interdit à quiconque de dire « Je ». Toute manifestation d’individualité y est proscrite comme obscène.
Mais pour Kinal Darrival vient le temps des changements, annoncé d’abord par Schweiz, le marchand venu de la Terre, tentateur et familier d’autres usages.
Et ensuite précipité par la drogue de Sumara grâce à laquelle on peut explorer les profondeurs de son inconscient et connaître son véritable désir.
Kinal découvre en lui la passion de braver l’interdit, puis la force de renverser à jamais le tabou majeur de son univers. Au prix de la révolution.

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Une fois ces formalités accomplies, je me rendis à une succursale de la Banque de la Convention, non loin des bureaux de la douane, pour y convertir mon argent en monnaie de la province du Nord. Mes nouveaux fonds me permirent de louer les services d’un chauffeur pour qu’il m’emmène jusqu’à la capitale, dont le nom est Glain, à une demi-journée de trajet vers le nord.

La route étroite et sinueuse traversait un paysage lugubre où l’hiver avait depuis longtemps dénudé les arbres. De chaque côté de la voie, la neige salie avait été amassée en talus élevés. Glin est une province au climat rigoureux. Elle a été fondée par des hommes d’une nature puritaine qui trouvaient trop facile encore l’existence offerte par Salla et qui craignaient, en y restant, d’être tentés de trahir la Convention. N’ayant pu convaincre leurs citoyens de s’adonner à une piété accrue, ils décidèrent de s’expatrier et traversèrent le Huish à bord de radeaux pour s’installer plus au nord. Gens rudes et contrée rude : si médiocre que soit l’agriculture à Salla, elle est encore deux fois plus pauvre à Glin, et les habitants ont comme principales sources de revenus la pêche, l’industrie, le commerce et la piraterie. Si ma mère n’avait pas été originaire de Glin, je n’aurais jamais choisi un tel lieu pour mon exil. Et, pourtant, je ne devais rien gagner aux contacts avec ma famille.

14

Je fus à Glain au crépuscule. Comme notre capitale, c’est une ville encerclée de remparts, mais elle ne lui ressemble pas. Notre cité allie la puissance à la grâce ; ses maisons sont faites de grands blocs de pierre, de basalte noir et de granite rose provenant des montagnes et ses larges rues permettent de splendides promenades où se succèdent d’imposants points de vue. Si l’on excepte notre coutume de remplacer les fenêtres par des fentes étroites, c’est une ville ouverte et accueillante, dont l’architecture symbolise la hardiesse et l’aisance de ses citoyens. Mais Glain, par contre, quel affreux spectacle !

Glain est construite de brique jaune, çà et là parsemée d’une misérable pierre rose qui s’effrite sous le doigt. Elle n’a pas de rues, rien que des ruelles ; les maisons se touchent presque, comme si elles avaient peur qu’un intrus ne se glisse entre elles. Une avenue à Glain n’impressionnerait pas l’habitant d’un de nos quartiers les plus pauvres. Les architectes de cette cité l’ont créée à l’image d’un peuple entier de purgateurs : tout y est tordu, bancal, sans harmonie et grossier. Mon frère, à la suite d’un voyage diplomatique qu’il avait un jour effectué à Glain, m’avait décrit l’endroit, mais j’avais mis ses paroles sur le compte du chauvinisme ; aujourd’hui, je voyais que Stirron n’avait été que trop indulgent.

Quant aux gens de Glain, ils ne valent pas mieux que leur ville. En un monde où la suspicion et le secret sont érigés en vertu, on ne s’attend guère à rencontrer le charme ; mais ces gens-là dépassaient la mesure. Vêtements sombres, mines sombres, âmes sombres, cœurs fermés et racornis. Même leur façon de parler révélait la constipation de leur esprit. La langue de Glin est la même que celle de Salla, bien que les gens du Nord aient un accent prononcé. Je n’étais pas gêné par celui-ci, mais je l’étais en revanche par leur syntaxe d’effacement de soi. Mon chauffeur, qui n’était pas un homme de la ville et qui par conséquent semblait presque aimable, me déposa à une hôtellerie où il jugeait que je serais bien accueilli. En entrant, je dis : « On voudrait une chambre pour la nuit, et peut-être pour quelques jours. » L’hôtelier me dévisagea avec autant de sévérité que si j’avais dit : « Je voudrais une chambre » ou proféré quelque autre ignominie. Je découvris plus tard que même la circonlocution polie dont nous usons paraît trop vaniteuse aux yeux des hommes du Nord. Je n’aurais pas dû dire : « On voudrait une chambre », mais plutôt : « Y a-t-il une chambre ? » Au restaurant, il est malséant de dire : « On va commander tel et tel plat » ; il faut dire : « Voici les plats qui ont été choisis. » Et ainsi de suite dans chaque circonstance, en donnant à chaque parole une pesante forme passive afin d’éviter le péché de mentionner même indirectement sa propre existence.

En punition de mon ignorance, l’hôtelier me donna sa chambre la plus médiocre et me la fit payer deux fois le tarif. À ma façon de parler, il avait reconnu en moi un homme de Salla ; pourquoi se serait-il montré courtois ? Mais, au moment de signer le contrat pour la nuit, je dus lui montrer mon passeport ; il demeura bouche bée en voyant que son client était un prince en voyage. Plutôt radouci, il me demanda alors si je voulais qu’on me monte du vin dans ma chambre ou peut-être qu’on m’envoie une fille de joie. J’acceptai la première offre mais déclinai la seconde. Car, jeune comme je l’étais, j’avais une peur extrême des maladies qui pouvaient se tapir dans les flancs des femmes étrangères. Je passai la nuit seul dans ma chambre, en regardant par la fenêtre la neige tomber dans un canal bourbeux et en me sentant plus solitaire que jamais, plus en fait que je ne l’ai jamais été depuis.

15

Une semaine passa avant que je trouve le courage d’entrer en contact avec la famille de ma mère. Chaque jour, je me promenais des heures dans la ville, drapé dans mon manteau pour me garantir du vent, en considérant avec étonnement la laideur de tout ce qui m’entourait, aussi bien les gens que les constructions. Je localisai l’ambassade de Salla et vint rôder aux alentours, sans vouloir y entrer, simplement pour le plaisir de sentir ce lien avec ma patrie que représentait l’affreuse bâtisse trapue. J’achetai des monceaux de livres bon marché, et je les lus jusqu’à des heures avancées de la nuit afin d’en savoir d’avantage sur ma province adoptive. Il y avait une histoire de Glin, un guide de la ville de Glain, un interminable poème épique racontant la fondation des premières communautés au nord du Huish, et bien d’autres encore. Je noyais ma solitude dans le vin – non celui de Glin, car ils n’en produisaient pas, mais le doux vin doré et chaleureux de Manneran, qu’ils importent en fûts géants.

Je dormais mal. Une nuit, je rêvai que Stirron était mort d’une attaque et qu’on me recherchait. Plusieurs fois dans mon sommeil, je revis mon père frappé à mort par le cornevole ; aujourd’hui encore, ce rêve me hante et revient me visiter deux ou trois fois par an. J’écrivis à Halum et à Noïm de longues lettres que je déchirai sans les envoyer, car elles empestaient l’apitoiement sur soi. J’en écrivis une autre à Stirron afin de le prier de me pardonner ma fuite, et je la déchirai aussi. Quand tout autre recours eut échoué, je demandai à l’hôtelier de m’envoyer une fille. Celle qu’il me dépêcha était une créature osseuse un peu plus âgée que moi, avec d’énormes seins pareils à des outres gonflées. « Il paraît que tu es un prince de Salla », déclara-t-elle timidement en s’allongeant et en écartant les cuisses. Sans répondre, je me couchai sur elle et la pénétrai. Le volume de mon organe la fit crier de peur et de plaisir à la fois, et elle se mit à se trémousser si frénétiquement qu’en moins d’un instant je me répandis en elle. Furieux, je tournai contre elle ma colère, et je me retirai d’elle en criant : « Qui t’a dit de bouger ? Je ne t’avais pas demandé de le faire : je voulais choisir le moment ! » Elle sortit en courant de la chambre, encore nue, plus terrifiée, je pense, par mes obscénités que par ma fureur. Jamais auparavant je n’avais employé la première personne en présence d’une femme. Mais, après tout, ce n’était qu’une prostituée. Dans ma naïveté, j’avais peur que l’hôtelier ne me chasse pour avoir employé un langage aussi vulgaire, mais il s’abstint de tout commentaire. Même à Glin, il n’est pas nécessaire d’être poli envers les putains.

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