Robert Silverberg - Le temps des changements

Здесь есть возможность читать онлайн «Robert Silverberg - Le temps des changements» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1974, ISBN: 1974, Издательство: OPTA, Жанр: Фантастика и фэнтези, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le temps des changements: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le temps des changements»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Sur la planète Borthan se perpétue une société étrange. Elle interdit à quiconque de dire « Je ». Toute manifestation d’individualité y est proscrite comme obscène.
Mais pour Kinal Darrival vient le temps des changements, annoncé d’abord par Schweiz, le marchand venu de la Terre, tentateur et familier d’autres usages.
Et ensuite précipité par la drogue de Sumara grâce à laquelle on peut explorer les profondeurs de son inconscient et connaître son véritable désir.
Kinal découvre en lui la passion de braver l’interdit, puis la force de renverser à jamais le tabou majeur de son univers. Au prix de la révolution.

Le temps des changements — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le temps des changements», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Irritable, Noïm, qui ne voulait pas perdre de temps, fit mine de poursuivre le trajet. « Sera-t-on privé par toi du droit au réconfort divin ? » lui demandai-je vivement, et ce fut alors seulement que, bon gré mal gré, il stoppa pour accéder à ma requête.

La façade de la maison divine avait piètre apparence. Sur la porte s’était étalée autrefois une inscription devenue illisible. Devant, les pavés étaient usés et fendillés. La vieille ville a plus de mille ans d’âge ; certaines de ses constructions n’ont pas cessé d’être habitées depuis sa fondation, bien que la plupart soient en ruine, car la vie de ce quartier a pris fin quand l’un des septarques médiévaux décida de transporter sa Cour en haut de la colline de Skangen, là où se trouve notre présent palais, plus au sud. Le soir, la vieille ville s’anime, car elle est peuplée de badauds en quête de plaisirs qui viennent s’enivrer au vin bleu dans les caves aménagées en cabarets, mais, à cette heure matinale, c’était un lieu sinistre. Des façades lépreuses m’environnaient de toutes parts ; quant aux fenêtres, qui chez nous sont naturellement étroites, elles n’étaient ici que de simples fentes. Je me demandais si cette maison divine comportait un dispositif permettant d’observer mon approche. Il s’avéra que oui. Comme j’arrivais devant, elle s’ouvrit à demi et un homme décharné en robe de purgateur pencha la tête pour regarder dehors. Comme de juste, il était affreux physiquement. A-t-on jamais vu un purgateur beau de sa personne ? C’est une profession réservée aux défavorisés de la nature. Celui-ci avait la peau olivâtre, le visage grêlé, un large nez épaté et un léger strabisme : il correspondait bien aux critères de sa fonction. Il me décocha un regard terne et, à voir sa mine circonspecte, parut regretter de m’avoir ouvert.

« Que la paix de tous les dieux soit avec vous, lui dis-je. On a besoin de vous. »

Il scruta mes vêtements de prix, mes bijoux, et à l’évidence conclut de mon aspect que j’étais un jeune aristocrate venu s’encanailler dans les bas quartiers.

« Il est trop tôt, fit-il, mal à l’aise. Ce n’est pas l’heure.

— Vous ne refuseriez pas le réconfort à quelqu’un qui est en peine !

— Il est trop tôt, répéta-t-il.

— Allons, permettez qu’on entre. C’est une âme troublée que vous avez devant vous. »

Il céda, comme il y était obligé, et me livra passage en fronçant le nez. L’intérieur sentait le rance. Le mobilier était imprégné d’humidité et rongé par les vers, les tentures pourrissaient, l’éclairage était chiche. La femme du purgateur, aussi laide que lui, s’affairait furtivement dans un coin. Il me mena à la chapelle, une petite pièce à l’écart, et me laissa m’agenouiller devant le miroir terni et craquelé pendant qu’il allumait des cierges. Puis il revêtit un surplis et, venant vers moi, m’énonça son tarif. Je restai bouche bée.

« C’est deux fois trop cher », finis-je par dire.

Il consentit une réduction d’un cinquième. Comme je refusais toujours, il me dit d’aller trouver quelqu’un d’autre ailleurs, mais je ne bougeai pas et, en grommelant, il baissa une nouvelle fois son prix. Celui-ci restait sûrement cinq fois plus élevé que celui qu’il appliquait aux habitants de la vieille ville, mais il voyait bien que j’étais fortuné. Et, avec Noïm qui s’impatientait dehors, je ne pouvais me permettre de marchander plus longtemps.

« D’accord », fis-je.

Il m’apporta ensuite le contrat. J’ai déjà dit que sur Borthan nous sommes des gens soupçonneux ; ai-je précisé à quel point nous fondons tout sur des contrats ? La parole d’un individu n’est que du vent. Un soldat et une prostituée, avant d’aller ensemble au lit, mettent par écrit les termes de leur marché sur un papier qu’ils revêtent de leurs signatures. Le contrat que m’apportait le purgateur était un formulaire standard, stipulant que tout ce que je confesserais resterait strictement confidentiel, que le purgateur agissait comme un simple intermédiaire entre moi et le dieu de mon choix, et que, de mon côté, je ne considérerais pas le purgateur comme engagé par ce qu’il saurait de moi, que je ne l’appellerais pas à témoigner dans un procès ni à me fournir un alibi en cas de poursuites judiciaires, et cetera. Je signai. Il signa à son tour. Nous échangeâmes les exemplaires et je lui remis son argent.

« Sous le signe de quel dieu désirez-vous vous placer ? s’enquit-il.

— Du dieu qui protège les voyageurs », lui répondis-je. Nous ne désignons pas nos dieux à haute voix par leurs noms.

Il alluma un cierge de la couleur appropriée – le rose – et le plaça devant le miroir. Par ce geste, il était entendu que le dieu choisi acceptait mes paroles.

« Regardez votre visage, poursuivit le purgateur. Que vos yeux fixent vos yeux. »

Je m’absorbai dans l’examen de mon reflet. Étant donné que nous évitions toute vanité, il n’est pas courant de s’observer dans une glace, sauf en ces occasions de nature religieuse.

« Maintenant, ouvrez votre âme, ordonna le purgateur. Laissez monter à la surface vos chagrins, vos rêves, vos désirs et vos soucis.

— C’est un fils de septarque qui fuit sa patrie », commençai-je, et le purgateur se figea avec un sursaut, en manifestant un intérêt subit. Bien que ne quittant pas le miroir des yeux, je supposai qu’il devait chercher autour de lui le contrat pour voir qui l’avait signé. « La peur de son frère, repris-je, le contraint à s’en aller à l’étranger, mais ce départ le plonge dans l’amertume. »

Je continuai dans cette veine pendant un moment. Le purgateur m’adressait les interjections habituelles chaque fois que j’hésitais, en extirpant de moi les mots avec son habileté professionnelle, mais bientôt il n’eut plus besoin de procéder à cet accouchement verbal, car les mots naissaient spontanément. Je lui parlai de mon désir pour ma sœur par le lien et de l’émoi où m’avait plongé son étreinte ; je lui avouai à quel point j’avais été près de mentir à Stirron ; je lui confiai que je serais absent au mariage royal et que, de ce fait, j’injurierais gravement mon frère ; je confessai plusieurs péchés d’amour-propre mineurs tels que chacun en commet tous les jours.

Le purgateur m’écoutait.

Nous les payons pour qu’ils écoutent, et ils ne font rien d’autre, jusqu’à ce que nous soyons entièrement purgés et soulagés. Telle est notre Sainte Communion : nous prenons ces crapauds dans leur boue et les élevons jusqu’aux maisons divines, où nous achetons leur patience avec notre argent. Aux termes de la Convention, il est permis de dire n’importe quoi à un purgateur, même s’il s’agit de radotage, même si c’est un hideux catalogue de perversions inassouvies et d’immoralité cachée. Nous sommes en droit d’abuser de la patience d’un purgateur jusqu’à le faire périr d’ennui, car il est obligé par contrat de nous écouter stoïquement parler de notre personne. Nous n’avons pas à nous soucier des problèmes du purgateur ni de ce qu’il pense de nous, ni de savoir s’il préférerait accomplir une autre tâche. Il reçoit son salaire et il doit venir en aide à ceux qui ont besoin de lui. Il fut un temps où je considérais que c’était merveilleusement bien organisé d’avoir ainsi des purgateurs pour vider son cœur, Ma vie n’était que trop avancée quand je me suis rendu compte que se confier à l’un de ces hommes ne vous réconforte pas plus que de jouir en se masturbant : il y a de meilleures façons de faire l’amour, il y en a aussi de meilleures d’ouvrir son âme.

Mais je ne l’avais pas compris à cette époque, et, agenouillé devant ce miroir, je connaissais la meilleure guérison dont l’argent peut vous permettre de bénéficier. Tout ce qui restait de vil en moi émergeait, au gré des phrases qui coulaient toutes seules, comme la sève liquoreuse qui coule des arbres de chair qui poussent près du golfe de Sumar. Tout en parlant, j’étais comme hypnotisé par la lueur des cierges, qui paraissait m’attirer vers la surface concave du miroir comme si je sortais de moi ; le purgateur devenait quelqu’un de flou et de lointain, et c’était au dieu des voyageurs que je parlais directement, c’était lui qui allait me guérir avant que je reprenne ma route. Je croyais vraiment qu’il en était ainsi. Je ne dirai pas que j’imaginais littéralement un lieu supérieur, peuplé de divinités prêtes à répondre à nos besoins, mais j’avais à l’époque une conception abstraite et métaphorique de notre religion, et celle-ci me semblait, dans son genre, aussi réelle que mon bras droit.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le temps des changements»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le temps des changements» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Robert Silverberg - Les temps parallèles
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Der Held des Universums
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Am Ende des Winters
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Une fable des bois véniens
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Le Livre des Changements
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Le roi des rêves
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Au temps pour l'espace
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Die Erbschaft des Todes
Robert Silverberg
Robert Silverberg - La saison des mutants
Robert Silverberg
Robert Silverberg - La face des eaux
Robert Silverberg
Robert Silverberg - La porte des mondes
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Le livre des crânes
Robert Silverberg
Отзывы о книге «Le temps des changements»

Обсуждение, отзывы о книге «Le temps des changements» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x