Pierre Bordage - Abzalon

Здесь есть возможность читать онлайн «Pierre Bordage - Abzalon» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Nantes, Год выпуска: 1998, ISBN: 1998, Издательство: Atalante, Жанр: Фантастика и фэнтези, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Abzalon: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Abzalon»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Ester : un monde menacé par l’instabilité de son étoile. Sur le continent Nord, le gouvernement, pressé par l’Eglise du Moncle, décide l’annexion du Sud, où vivent les Kroptes, peuple pacifique, religieux et polygame. Une invasion brutale qui dissimule un autre projet : la recherche d’une nouvelle planète habitable.
Abzalon et Loello, incarcérés dans la sinistre prison de Doeq, se battent pour leur survie sous l’oeil des “mentalistes”, les spécialistes du comportement. Ils ignorent qu’une épreuve plus terrible encore les attend. Celle-là mêmepeut-être que devine dans ses visions Ellula, jeune Kropte rebelle mariée d’autorité : un interminable voyage à travers le néant.
Un jour, Abzalon fait une étrange rencontre dans les souterrains de Doeq. Serait-ce un Qval, un de ces êtres légendaires dont on dit qu’ils furent les premiers Estériens ?
Or un gigantesque chantier s’achève sur un satellite d’Ester : le projet “Estérion”…

Abzalon — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Abzalon», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Le Taiseur posa sur ses interlocuteurs un regard qui avait recouvré sa distance, son imperméabilité, une manière de leur signifier que l’entretien était clos.

« Je ne sais pas, mon cher. Le plaisir de l’étude peut-être, le simple plaisir de l’étude… » marmonna-t-il avant de se rallonger sur la couchette.

CHAPITRE IV

ESHAN

Hier soir (je mesure le cycle jour-nuit en consultant régulièrement mon vieux dateur), l’eulan Paxy est venu me rendre visite. Pour discuter à bâtons rompus, a-t-il prétendu, pour tenter de me rallier à ses vues, ai-je mentalement corrigé. Il a d’abord pris des nouvelles de ma santé, et je lui ai fait part de mes petites misères en évitant toutefois, par orgueil sans doute, de lui révéler mon incontinence urinaire. Puis nous avons évoqué les derniers événements et nous nous sommes rapidement opposés sur l’interprétation qu’il convenait d’en donner. Bien qu’ils ne l’avouent pas franchement, les Kroptes se considèrent et se comportent comme un peuple élu. N’affirment-ils pas qu’ils sont les seuls descendants des humains véritables d’Ester, qu’eux seuls ont su garder la planète dans sa virginité originelle, preuve formelle, selon eux, de la validité de la parole d’Eulan Kropt ? À première vue, on ne peut que leur donner raison : ils ont préservé le continent Sud de la terrible dégradation qu’a connue le continent Nord (mettons pour l’instant de côté les satellites dont les spécificités – faible gravité, rareté de l’oxygène – restreignent les possibilités et confinent leurs habitants dans des biosphères). Le sentiment de supériorité prend des chemins détournés chez les Kroptes. Il ne se traduit pas par le prosélytisme, la volonté de convertir, de répandre le Verbe de leur fondateur, mais par l’enfermement, le conservatisme, le refus de la mixité, l’endogamie, par toutes ces pratiques à caractère endogène qui visent à préserver, voire conforter, la pureté de leur peuple (ils vont jusqu’à se définir comme une espèce à part entière, une proclamation qui exclut de l’humanité les autres peuples d’Ester). Leur protectionnisme les a entraînés à se désintéresser du sort des Estériens du continent Nord, une négligence ou un manque de compassion qu’ils ont payé au prix fort. Ils se sont réfugiés derrière le Traité des littoraux comme derrière la muraille d’une citadelle, un rempart illusoire qui leur permettait à la fois d’ignorer ce qui se passait de l’autre côté de l’océan bouillant et de se croire à l’abri des invasions. Or l’expérience prouve que le mépris pour ses semblables, même si on ne veut pas les reconnaître comme tels, conduit immanquablement au conflit. Leur pacifisme lui-même a quelque chose d’un déni : se battre prouve au moins qu’on porte un intérêt aux autres, qu’on les juge dignes d’être considérés, d’être touchés.

De même, on pourrait penser que l’autre particularité des Kroptes, biologique celle-là, a engendré un système patriarcal particulièrement rigoureux, pierre angulaire de leur civilisation. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes, c’est un fait indéniable, mais la proportion annoncée de six femmes pour un homme me paraît pour le moins exagérée. D’ailleurs, rarissimes sont les hommes kroptes mariés avec les six épouses autorisées par la loi polygame. Trois, quatre, parfois cinq pour les propriétaires terriens les plus aisés, une ou deux pour les plus démunis, telle est – était – la proportion habituelle. Plutôt qu’une adaptation biologique, je décèle dans la survivance du concept polygame la volonté, consciente ou non, d’une exploitation systématique des femmes par les hommes. L’obéissance au père et au mari, commandement premier de l’épouse kropte, gèle la nature féminine par essence ondoyante, évolutive, incompatible avec le concept dogmatique (je suis d’autant plus à l’aise pour l’affirmer que le Moncle, organisation doctrinaire par excellence, ne compte parmi ses membres aucune représentante du sexe féminin, et pour cause). Ce sont les patriarches, et eux seuls, qui négocient les unions pour leur fille en âge de féconder (à partir de douze ou treize ans). Une femme qui n’a pas trouvé à se marier avant l’âge de dix-huit ans est chassée de la ferme familiale et devient un « ventre-sec », une intouchable condamnée à errer de ferme en ferme pour y mendier le gîte et le couvert. Réduites à la fonction procréatrice, à la portion congrue, les femmes kroptes n’existent que par les enfants qu’elles mettent au monde. N’existaient, devrais-je dire, car les faits tendraient à prouver que leurs compagnons ont eu tort de les croire définitivement résignées.

À la fin de notre conversation, l’eulan Paxy ne s’est pas rangé à mes arguments (autant essayer d’amadouer un estérinodon), mais le vénérable vieillard s’est retrouvé nu, dépouillé de ses certitudes. Il ne pouvait même plus cacher son embarras derrière sa longue barbe, ce vestige naturaliste horripilant (le terme est on ne peut plus approprié) que la loi kropte oblige les hommes à porter.

Sa perplexité m’a réjoui : cela signifiait donc que la muraille de certitudes kropte commençait à se fissurer puisque son fondement le plus solide, le plus ancien, était ébranlé.

Extrait du journal du moncle Artien.

Assise sur un tabouret à trois pieds, le front posé sur le flanc palpitant de la yonaka, le seau de bois coincé entre les genoux, la robe retroussée sur les cuisses, Ellula tirait énergiquement sur les pis gonflés de lait. Rijna, la première épouse d’Isban Peskeur, une femme d’une soixantaine d’années encore plus autoritaire et sèche que Mazira, l’avait affectée à cette tâche jusqu’à la date de la cérémonie nuptiale. Le troupeau du domaine comptant plus de cinq cents têtes dont deux tiers de femelles, sept ou huit femmes consacraient la majeure partie de leur temps à la traite. Le matin, les hommes rabattaient vers les cinq étables un premier troupeau de cent cinquante yonakas, détachées et renvoyées dans les prés avant le repas de la mi-journée. L’après-midi, on rassemblait l’autre moitié des femelles en lactation, et les trayeuses recommençaient à remplir les seaux avec une régularité lancinante, bercées par les crépitements des giclées de lait, étourdies par la chaleur moite et l’odeur qui montaient des animaux et des litières. Ellula finissait toujours après les autres, plus âgées et mieux exercées qu’elle, habituées à une existence plus rude surtout. Elles appartenaient toutes à des familles de louagers, des Kroptes qui n’avaient pas reçu de terres ni en héritage ni du consistoire, qui n’avaient donc pas d’autre choix que d’assurer leur subsistance en louant leurs bras aux domaniaux.

Ellula logeait pour l’instant dans l’aile du corps d’habitation principal réservée aux visiteurs. Si l’accueil avait été froid de la part d’Isban Peskeur, il avait été glacial de la part de ses quatre épouses, Rijna, la première, Opra, la deuxième, Kephta, la troisième, et Juna, la quatrième. À chaque fois qu’elles lui adressaient la parole, c’était pour lui faire des remontrances ou aboyer un ordre : elle n’allait pas assez vite, elle était plus paresseuse qu’un serpent, elle ne prenait pas soin de ses vêtements, elle mangeait trop, elle était maladroite, elle regardait Isban Peskeur avec insolence, elle se levait trop tard, elle, elle… La sauvageonne de la côte, comme elles l’appelaient, était arrivée depuis dix jours au domaine, et elle ne se souvenait pas avoir reçu un sourire ou un quelconque signe de bienvenue, exception faite des clins d’œil complices d’Eshan lorsqu’elle venait à le croiser dans la cour ou dans la maison. Une seule faveur lui était accordée, celle de prendre ses repas dans la grande salle à manger en compagnie des épouses, des enfants, des petits-enfants, des brus et des gendres d’Isban Peskeur, une trentaine de convives en tout. Le rituel de gratitude cosmique, dirigé par le patriarche, s’étirait pendant d’interminables minutes, de temps à autre troublé par les rires étouffés des plus jeunes enfants. Elle gardait la tête baissée comme il sied à une invitée, mais elle sentait sur son front et ses joues des regards intrigués, haineux ou brûlants. Les murs blanchis à la chaux, le mobilier massif, les somptueux tapis de laine, les dalles de pierre jaune, les poutres sculptées, le gigantisme de l’âtre où rôtissaient des quartiers de viande, les épaisses tentures de laine, la vaisselle de bois ou de terre cuite, les couverts d’os ciselé, tout ce luxe aurait réjoui le cœur de n’importe quelle promise, honorée d’être admise dans une famille aussi prestigieuse ; il ne faisait qu’aviver la nostalgie d’Ellula, qui se languissait déjà des paysages de son enfance, de la lande sauvage, du grondement du bouillant, des gerbes d’écume, de la moiteur de l’air, du parfum sucré des mauvettes.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Abzalon»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Abzalon» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Pierre Martinet - Cellule Delta
Pierre Martinet
Pierre Tour - Up in Heaven
Pierre Tour
Pierre Bordage - Orchéron
Pierre Bordage
Pierre Lemaitre - Travail soigné
Pierre Lemaitre
Jean-Pierre Kermanchec - Das andere Quimper
Jean-Pierre Kermanchec
Pierre-Noël Favennec - Electromagnetic Waves 2
Pierre-Noël Favennec
Отзывы о книге «Abzalon»

Обсуждение, отзывы о книге «Abzalon» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x