Ursula Le Guin - La cité des illusions
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- Название:La cité des illusions
- Автор:
- Издательство:Pocket
- Жанр:
- Год:1987
- Город:Paris
- ISBN:2-266-02080-3
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Ramarren ne pouvait plus douter qu’il fût effectivement sur la Terre. Il était arrivé à bon port. Faisant abnégation de toute fierté, oubliant tout souci de sécurité personnelle, il s’agenouilla devant sa visiteuse. À ses yeux et à ceux du peuple qui l’avait élu pour cette mission, pour ce voyage de 1 320 trillions de kilomètres à travers le néant, elle était d’une race que le temps, le souvenir et l’oubli avaient investie des prestiges du divin. Il n’en voyait là devant lui qu’un échantillon individuel, mais elle était de la race de l’Homme et le regardait avec les yeux de cette race. En s’agenouillant devant elle tout en courbant la tête, Ramarren rendait hommage à l’histoire, au mythe et au long exil de ses ancêtres humains.
Il se leva, tendit ses mains ouvertes pour l’accueillir selon le rite kelshak, et elle se mit à lui parler. Son langage était bizarre – d’autant plus bizarre que la voix de cette femme qu’il n’avait jamais vue paraissait infiniment familière à son oreille ; et, sans connaître la langue qu’elle parlait, il réussit à en saisir un mot, puis un autre. L’inquiétante étrangeté de ce phénomène le troubla un instant ; il craignait qu’elle ne fît usage d’une forme de langage télépathique qui pût forcer même ses barrières de défense mentale ; mais il se rendit compte aussitôt que, s’il comprenait cette femme, c’était tout simplement parce qu’elle parlait la langue des Livres, le galactique. S’il ne l’avait pas immédiatement reconnue, c’était en raison de son accent et de la fluidité de son débit.
Elle lui avait déjà adressé plusieurs phrases dites sur un ton singulier, à la fois froid, rapide, sans vie «…ne savent pas que je suis ici, » disait-elle. « Maintenant, dis-moi qui de nous deux est le menteur, l’infidèle. J’ai fait avec toi cet interminable voyage à pied, j’ai couché cent fois avec toi, et maintenant tu ne connais même pas mon nom. Le connais-tu, Falk ? Connais-tu mon nom ? Connais-tu ton propre nom ? »
— « Je suis Agad Ramarren, » dit-il, et d’entendre sa propre voix prononcer son propre nom lui fit un effet étrange.
— « Qui te l’a dit ? Tu es Falk. Tu ne connais pas un nommé Falk ? – il était dans ta peau il n’y a pas si longtemps. Ken Kenyek et Kradgy m’ont interdit de te dire son nom, mais j’en ai assez de toujours jouer leur jeu et jamais le mien. Je veux aussi m’amuser à mon idée. Tu ne te rappelles pas ton nom, Falk ? – Falk – Falk – tu ne te rappelles pas ton nom ? Toujours aussi stupide, avec tes yeux de merlan frit ! »
Aussitôt Ramarren baissa les yeux. C’était un point névralgique de l’étiquette Werélienne, régie par des règles et des tabous rigoureux, que de savoir quand et jusqu’où il était permis de regarder une autre personne dans les yeux. Ce fut en tout cas sa première réaction aux paroles de sa visiteuse, sans compter ses réactions internes, qui furent immédiates et variées. Il était un fait certain, c’est que cette femme était légèrement droguée, sans doute par ingestion de quelque stimulant hallucinogène ; il était suffisamment exercé à diagnostiquer pareils cas pour en être certain, ses illusions sur la race de l’homme dussent-elles en être éclaboussées. D’autre part, il n’était pas sûr d’avoir compris tout ce qu’elle lui avait dit, étant d’ailleurs sur tout cela dans le noir le plus complet, mais ses intentions étaient agressives, destructrices. Et l’agression était efficace. Malgré son incompréhension, Ramarren était ému, angoissé, secoué, traumatisé par ces sarcasmes bizarres et ce nom qu’elle ne cessait de répéter.
Il se tourna légèrement pour indiquer qu’il ne la regarderait plus dans les yeux sans son consentement, et il lui dit enfin, d’une voix douce, dans cette langue archaïque que son peuple ne connaissait que par les livres anciens de la Colonie : « Êtes-vous de la race de l’Homme ou de celle de l’Ennemi ? »
Elle eut un rire forcé et railleur. « Les deux, Falk. Il n’y a pas d’Ennemi et je suis au service des Shing. Écoute, dis à Abundibot que tu t’appelles Falk. Dis-le à Ken Kenyek. Dis à tous les Seigneurs que tu t’appelles Falk – ça leur donnera du fil à retordre ! Falk…»
— « Assez ! »
Sa voix n’avait rien perdu de sa douceur, mais il avait parlé avec toute son autorité : elle s’arrêta et resta bouche bée. Lorsqu’elle reprit la parole, ce fut seulement pour répéter le nom qu’elle lui donnait, d’une voix devenue tremblante et presque suppliante. Elle faisait pitié, mais il ne lui répondit pas. Elle était dans un état psychotique temporaire ou permanent, et il se sentait en l’occurrence trop vulnérable et peu sûr de lui pour se permettre de rester en communication avec elle ; il était vraiment trop ébranlé. Se distançant donc de cette femme, il se replia en lui-même ; il y avait en lui quelque chose d’anormal de très étrange ; ce n’était pas l’effet d’une drogue, en tout cas d’une drogue connue de lui, mais comme un grave décalage ou un déséquilibre, pire que les formes d’aliénation provoquées dans le cadre des exercices de discipline mentale du niveau VII. Mais le temps lui fut mesuré. La voix qui parlait derrière lui s’éleva en accents perçants de rancœur, puis il la sentit virer à la violence en même temps qu’il prenait conscience d’une seconde présence. Il se retourna promptement : la jeune femme était en train de sortir quelque chose de ses vêtements extravagants, manifestement une arme, mais elle paraissait pétrifiée, le regard dirigé non pas sur Ramarren mais sur un homme de grande taille se tenant à l’entrée de la pièce.
Sans mot dire, le nouveau venu lança à la femme un ordre télépathique d’une force coercitive si foudroyante que Ramarren en tressaillit. L’arme tomba à terre et la malheureuse, en poussant une faible lamentation, s’enfuit de la pièce le dos courbé, s’efforçant d’échapper à l’insistance mortelle de cet ordre mental. Sa silhouette trouble flotta un moment dans le mur, puis s’évanouit.
Le nouveau venu tourna vers Ramarren ses yeux cerclés de blanc et s’adressa à lui en esprit avec un influx normal : « Qui êtes-vous ? »
Ramarren répondit en esprit : « Agad Ramarren. » Il n’en dit pas davantage et ne s’inclina pas. Les choses avaient tourné encore plus mal qu’il ne se l’était d’abord imaginé. Qui étaient ces individus ? Dans le bref conflit auquel il venait d’assister, il n’avait vu que démence, cruauté et terreur ; rien, certainement, qui pût lui inspirer des sentiments de respect ou de confiance.
Mais l’homme de grande taille fit un ou deux pas en avant, un sourire éclairant sa lourde face rigide, et il s’adressa courtoisement à Ramarren dans la langue des Maîtres Livres. « Je suis Pelleu Abundibot, et c’est de tout cœur que je vous dis : soyez le bienvenu sur la Terre, vous qui êtes mon semblable et le messager d’une colonie perdue, si longtemps condamnée à l’exil. »
Sur ce, Ramarren s’inclina très légèrement, et se recueillit un moment. « Il semble, » dit-il, « que je sois sur la Terre depuis un certain temps, que je m’y sois fait un ennemi de cette femme et que j’y aie récolté certaines cicatrices. Voulez-vous me dire comment les choses se sont passées et comment mes compagnons de voyage ont péri ? Parlez-moi en esprit si vous voulez : je ne parle pas le galactique aussi bien que vous. »
— « Prech Ramarren, » dit Abundibot – cette expression empruntée à Orry, il n’y voyait évidemment qu’un titre honorifique, n’ayant aucune notion des rapports de prechnoye – « veuillez tout d’abord m’excuser de vous parler à haute voix. Nous avons pour principe de réserver le langage paraverbal aux cas urgents ou à nos inférieurs. Veuillez d’autre part excuser l’intrusion de cette basse créature domestique : sa folie l’a poussée à faire fi de la Loi, mais nous saurons traiter son esprit en conséquence. Elle ne risquera plus de vous importuner. Quant à vos questions, elles recevront toutes leurs réponses. Mais voici, en quelques mots, ce que fut votre malheureuse odyssée avant de pouvoir, bientôt enfin, connaître une fin heureuse. Votre vaisseau, l’Autreterre, a été attaqué par nos ennemis, des rebelles, des hors-la-loi, à son entrée dans l’espace terrestre. Ils ont emmené deux ou plusieurs d’entre vous dans leurs petits engins planétaires avant l’arrivée de notre vaisseau patrouilleur. Lorsqu’il a surgi, ils ont détruit L’Autreterre avec tous ses occupants et se sont égaillés dans leurs petits appareils. Nous avons rattrapé celui qui emportait Har Orry, mais pas le vôtre. J’ignore ce qu’ils voulaient tirer de vous, toujours est-il qu’ils ne vous ont pas tué mais qu’ils ont oblitéré vos souvenirs jusqu’au stade prélingual, puis vous ont lâché dans une forêt sauvage. Ils pensaient que vous y trouveriez la mort, mais vous avez survécu et trouvé refuge chez des barbares de la forêt ; finalement, nos détecteurs vous ont repéré et amené ici, et nous avons réussi, par des techniques parahypnotiques, à vous restituer votre mémoire. C’était là tout ce que nous pouvions faire – c’est peu, bien sûr, mais c’est tout ce qui était en notre pouvoir. »
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