Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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Numéro 18 : « Maudit manège » de Philippe Djian (1986)

Difficile d’exprimer ce qui s’est passé dans ma vie quand j’ai lu Djian pour la première fois. Le roman s’intitulait Maudit manège , l’auteur était précédé d’une réputation sulfureuse (obscène et caché au Pays basque), j’ai entrouvert le livre et ma vie a changé. L’histoire démarre dans une cuisine. Le héros se nomme Zorg, il est écrivain, il épluche des patates et son copain Henri, 62 ans, tente de lui démontrer la supériorité de la poésie sur le roman. « Le plus terrible, c’est qu’il avait raison, mais j’avais toujours refusé de l’admettre. Je pouvais écrire des romans ou des paquets de nouvelles, mais j’étais incapable d’aligner un seul poème valable, c’était un terrain que je ne sentais pas très bien. J’éprouvais une admiration sans bornes pour ces types qui trouvaient le moyen de vous descendre en quelques phrases, qui vous coupaient la respiration, l’ennui c’est qu’ils étaient tous à moitié cinglés. Une des questions que je me posais était de savoir si la poésie rendait fou ou si c’était l’inverse qui se produisait. Enfin ce que je voyais, c’était qu’un écrivain pouvait encore préparer le repas du soir, tandis qu’un poète, c’était tout juste bon à glisser les pieds sous la table. » Tout y était : un ton désabusé, un humour digne de Bukowski, le vocabulaire de Salinger (« ces types qui trouvaient le moyen de vous descendre en quelques phrases »), l’usage « cool » de l’imparfait, le contraste entre la vie ordinaire et la passion pour l’écriture, la chute rigolote puis tragique (Zorg fait un infarctus à la page suivante), l’idée qu’une cuisine où deux mecs parlent de poésie peut devenir une aventure mythique. J’ai compris, bien après, que Djian s’était inspiré de John Fante et Raymond Carver, ce qui n’a aucune importance. Maudit manège est une date essentielle dans la littérature française. Philippe Djian est l’importateur du réalisme quotidien et de la liberté post-« beat » (Brautigan, Selby, Thompson…) que les Américains ont façonnés entre les années 30 et 60 : il a joué un rôle crucial de transmission au-dessus de l’Atlantique. Si l’on prend le cas de Charles Bukowski, il s’agit d’un fils d’Allemand qui fut influencé par Céline et Dostoïevski. Djian n’a fait que ramener sur le continent européen le style du « loser magnifique » : Djian c’est Raskolnikov et Bardamu qui montent dans un cargo de nuit quittant le port de New York pour rentrer chez eux en buvant des verres de bourbon avec Hank Chinaski et Seymour Glass. La littérature est un mille-feuille : on ne va pas s’amuser à décortiquer chaque couche du gâteau au moment de s’empiffrer.

Tout ceci, je l’ignorais en lisant Maudit manège. En revanche, je savais que c’était la suite de 37° 2 le matin, roman adapté au cinéma par Jean-Jacques Beineix avec Béatrice Dalle dans le rôle d’une folle ravageuse prénommée Betty, qui se suicidait à la fin. Maudit manège raconte la vie d’un quadragénaire en deuil qui tombe malade et qui cache les cendres de sa bien-aimée au fond d’une valise. Pourtant c’est un roman très drôle. Jusqu’alors je n’avais rien lu de semblable. Je lisais Balzac, Flaubert, Zola, et des romans de science-fiction. Si je suis devenu un auteur fasciné par l’interdit, la zone, l’underground et les filles dangereuses, c’est la faute à Philippe Djian. Maudit manège m’a appris à ne plus craindre la banalité. C’est un roman sans spectacle. Un antihéros fauché fait à bouffer, va à l’hôpital, sort de l’hôpital, attend un chèque de son éditeur, passe au garage chercher sa voiture pourrie. Certes, il y aura Gloria, la fille d’Henri (blonde, 22 ans), qui les rendra dingos tous les deux. Mais Djian décrit une vie qui ressemble à la vraie, où chaque journée est une suite de petits problèmes matériels à régler : une fuite d’eau, une bagnole en panne, une facture à payer… Il est le premier à montrer les stations-service la nuit, les ivresses dans des jardinets pavillonnaires, les disputes qui dégénèrent en prophéties grotesques : « Oui, mais vous savez, la vie est comme un torrent. Parfois c’est le calme, parfois c’est la chute. » Il nous dit que cette vie à la con est la seule vérité et que celui qui réussit à s’en dépêtrer est un sage. Qui nous parle ainsi, en France, à part Jean-Paul Dubois et lui ?

Philippe Djian est le parrain de ma génération : Houellebecq, Ravalée, Despentes, Nicolas Rey et votre serviteur se prosternent à ses pieds en signe de gratitude. Sans son truchement, nous n’aurions probablement pas franchi le pas, la littérature était trop intimidante. Houellebecq serait toujours responsable de l’informatique à l’Assemblée nationale, Ravalée serait mort d’une overdose, Despentes serait mariée à un médecin nancéen, Rey élèverait ses huit enfants à Vernon dans l’Eure, et moi je serais milliardaire comme mon frère.

Philippe Djian, une vie

Né à Paris en 1949, Philippe Djian a quitté souvent la capitale pour s’installer ailleurs avec sa femme peintre : Bordeaux, Boston, Florence, Biarritz. La légende dit qu’il a écrit son premier livre quand il était gardien de péage mais j’ai du mal à le croire : c’est un métier où il est difficile de se concentrer, même la nuit. Il y a plusieurs périodes dans l’œuvre de Djian comme dans celle de Picasso. La première période, publiée chez Bernard Barrault, va de Bleu comme l’enfer (1983) à Lent dehors (1991). C’est celle que je préfère : rustre, poétique, sexy. La deuxième période commence avec son entrée chez Gallimard : de Sotos (1993) à Impuretés (2005). Son style semble s’assagir mais il conserve un regard tranchant sur la paternité, le couple, les dégâts du temps… Il a publié ensuite un feuilleton en six « saisons » : Doggy Bag chez Julliard (2005–2008). Philippe Djian est un romancier très productif car il boit moins que dans ses livres, sauf quand je l’emmène danser au café Le Madrid, déguisé en pirate des Caraïbes.

Numéro 17 : « Petit déjeuner chez Tiffany » de Truman Capote (1958)

Ce roman exquis, ou plutôt cette longue nouvelle, commence par un coup de téléphone. Un barman appelle le narrateur, qui vient tout de suite lui rendre visite sur Lexington Avenue. L’aubergiste a reçu une sculpture africaine qui ressemble à une amie commune, dont ils n’ont pas de nouvelles depuis des années.

« Vous qui savez des tas de choses, où est-elle ?

— Morte. Ou dans un asile de fous. Ou mariée. (…) De toute façon elle est partie.

— Oui, fit-il en ouvrant la porte. Partie tout simplement. »

En quelques mots de dialogue insipide, une légende est née. Quelques années plus tôt, Miss Holiday Golightly, dite Holly, était la voisine du héros dans un immeuble de la 70e Rue. À quoi reconnaît-on un écrivain en Amérique ? C’est le seul citadin qui s’intéresse à sa voisine du dessous ! Holly était blonde et des dizaines d’hommes défilaient chez elle. Pour l’adaptation au cinéma, Truman Capote voulait Marilyn Monroe ; maintenant, pour toujours, Holly arbore le visage d’Audrey Hepburn. Pourtant le personnage du roman est une pute « vulgaire et exhibitionniste », une « voyageuse de commerce » entourée d’alcooliques, complice d’un trafic de stupéfiants, et pas du tout une petite biche effarouchée ! Elle a 18 ans quand il la rencontre pour la première fois et elle lui dit : « Bien sûr que je suis lesbienne ! On l’est toutes un petit peu. Et puis après ? Ça n’a jamais découragé un homme. » Blake Edwards a coupé cette réplique dans le film. Autre repartie qui a sauté au montage : « Je n’ai eu que onze amants. Je ne parle pas bien entendu de ce qui est arrivé avant mes treize ans. Parce qu’après tout, ça, ça ne compte pas. » Vous imaginez Audrey Hepburn dire ces mots ? Le narrateur la croise au « 21 » ou chez P.J. Clarke’s, ce restaurant de hamburgers où j’ai déjeuné avec Luigi d’Urso pour la dernière fois. Elle est toujours entourée d’un harem de vieux friqués qui la tripotent, et lui donnent des dollars pour l’emmener aux toilettes (Capote ne précise pas ce qu’elle leur fait là-dedans mais cette scène n’est pas dans le film non plus !).

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