Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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On ne compare pas assez Jérôme David Salinger à Albert Camus. Pourtant les deux auteurs sont nés à six ans d’écart (Camus en 1913, Salinger en 1919) et ont atteint chacun des sommets de popularité de leur vivant. L’Attrape-Cœurs (1951) est sorti neuf ans ans après L’Étranger (1942), ce qui fait de Holden Caulfield un petit frère de Meursault. En 1960, quand Camus meurt d’un accident de voiture, Salinger est déjà reclus à Cornish depuis sept ans. Embrasser un platane ou s’enfermer dans une forêt, le geste revient à peu près au même. Pourquoi Salinger n’a-t-il jamais eu le Nobel ? Parce que les jurés suédois savaient qu’il ne viendrait jamais le chercher ! Salinger est le Camus américain : disparus tous deux à 46 ans (comme Baudelaire et Musset), ils nous disent que la vie est absurde, qu’il faut se révolter afin de retrouver l’innocence perdue ; leurs narrateurs racontent leur errance dans une langue simple, orale, imagée : « if you really want to hear about it, maman est morte ».

La moitié des « Neuf nouvelles » ( Nine stories) rassemblées deux ans après L’Attrape-Cœurs ont été écrites auparavant et publiées par le New Yorker. Leurs titres ont une étrangeté qui a influencé tous les nouvellistes des décennies suivantes. Avant de se suicider en 2008 à 46 ans, David Foster Wallace aurait-il écrit Brefs Entretiens avec des hommes hideux ou Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas si Salinger n’avait imaginé Oncle déglingué au Connecticut, Pour Esmé avec amour et abjection, Un jour rêvé pour le poisson-banane et Juste avant la guerre avec les Esquimaux ? Même les universitaires les plus poussiéreux reconnaissent l’incroyable talent de nouvelliste de J. D. Salinger. Ses histoires reliées entre elles par les personnages d’une même famille, ses détails elliptiques sur la guerre, ses malades mentaux dont on chuchote le nom dans les familles bourgeoises, ces êtres fragiles, dépressifs, décalés, la justesse de leurs dialogues enfantins, ont une force, un désespoir, une originalité qui font de Nine Stories un authentique chef-d’œuvre, sans doute plus émouvant encore que « L’attrapeur dans le seigle ». En exergue, Salinger cite un proverbe zen : « On connaît le bruit de deux mains qui applaudissent. Mais quel est le bruit d’une seule main qui applaudit ? » Dès le début de la première nouvelle (Le poisson-banane), il répond à la question. Une femme se met du vernis à ongles, le téléphone sonne, « elle se leva en agitant la main pour faire sécher ». La voilà, la seule main qui applaudit. Salinger pousse l’art de l’ellipse (après Hemingway et avant Carver) à son point de paroxysme. Le malaise de ses personnages n’est pas immédiatement compréhensible. Son iceberg à lui se nomme : World War II. Ainsi dans En bas, sur le canot, une mère tente de convaincre son fils de 4 ans, caché dans une barque, d’arrêter de disparaître sans arrêt. Petit à petit, on comprend qu’elle est la sœur de Seymour Glass (le héros du Bananafish), dont le suicide est la cause de ce dommage collatéral. Ne jamais dissiper le mystère, tel semble être le secret de Salinger. Au contraire l’approfondir. Laissez-les tous se creuser la tête pour comprendre ce qui ne va pas. Un écrivain peut faire rire, pleurer ou rêver, mais il n’est pas obligé de tout expliquer, il n’est pas là pour ça. Il peut même s’employer à compliquer notre existence.

Les deux derniers livres de Salinger sont des diptyques : Franny et Zooey (1961) et Dressez haut la poutre maîtresse, charpentiers suivi de Seymour, une introduction (1963). Ces quatre longues nouvelles approfondissent notre connaissance de la famille Glass. Tous ces textes épars peuvent donc être considérés comme un seul et même roman, qui tente d’expliquer, par divers éclairages, un événement fondateur : le suicide d’un survivant de la guerre (après une conversation charmante sur une plage de Floride avec une petite fille de six ans, Seymour Glass, 31 ans, remonte dans sa chambre d’hôtel et se tire une balle dans la tempe droite à la fin du Jour rêvé pour le poisson-banane ). L’ambition de Salinger est immense : connaissez-vous beaucoup de romanciers capables de décrire le suicide d’un personnage en 1948 et de passer ensuite toute leur vie à inventer des flash-backs sur lui, ses frères et sœurs, sa femme, son enfance ? C’est comme si Salinger voulait tenter de savoir ce qui serait arrivé s’il était mort de sa dépression d’après guerre. Quatre livres seulement en douze ans, puis le silence de Mona Lisa… Dans la dédicace de Franny et Zoœy, Salinger compare son « livre d’apparence mesquine » à un « haricot refroidi ». Toute l’œuvre de Jerry Salinger peut être lue en une après-midi, mais il faut une vie entière pour la décrypter. Une phrase me semble résumer ce projet tentaculaire, que son frère Buddy trouve dans le carnet intime de Seymour Glass dans Dressez haut la poutre… : « Je suis un paranoïaque à l’envers : je soupçonne les autres de faire des complots pour me rendre heureux. »

J. D. Salinger, une vie

Né le 1er janvier 1919 à New York, il a souvent fait ses adieux. Après la publication de L’Attrape-Cœurs (1951) et des Nouvelles (1953), il disparaît. Salinger publie ensuite Franny et Zoœy en 1961 et Dressez haut la poutre maîtresse, charpentiers en 1963. Il donne sa dernière nouvelle au New Yorker en juin 1965 : Hapworth 16, 1924. Encore un monologue de Seymour Glass, où, bien qu’âgé de 7 ans, il rédige une lettre à ses parents où il s’exprime comme un adulte… L’accueil fut très réservé : logorrhée incompréhensible, histoire sans aucune crédibilité (un petit garçon qui cite Don Quichotte et des ouvrages de yoga !). Vexé, Salinger cessa alors de publier : pour le public, il est devenu un fantôme à ce moment-là. Par la suite, ses biographes (Ian Hamilton, Paul Alexander, Joyce Maynard, sa fille Margaret) en ont fait un ermite psychopathe, un scientologue ou un bouddhiste obsessionnel, un névrosé mégalomane ne consommant que des « donuts » ou des lycéennes admiratives, quand ce n’était pas sa propre urine. Salinger est le premier écrivain de l’ère audiovisuelle à avoir compris que le corps et la biographie d’un auteur constituent un obstacle irrémédiable à sa compréhension. En disparaissant et en raréfiant ses publications, il nous obligeait à le lire et le relire comme un missel. Est-ce de l’orgueil démesuré, du marketing à l’envers, une allergie incurable aux critiques, ou tout simplement le syndrome post-traumatique d’un soldat ayant libéré des camps de concentration en Allemagne ? Sans doute tout cela mêlé avec un goût certain pour la solitude et la sécurité matérielle assurée par les droits mondiaux de son premier roman (l’un des 25 livres les plus vendus de toute l’édition américaine). Il a fini par quitter ce monde une seconde fois le 27 janvier 2010.

Numéro 26 : « Les Jeunes Filles » de Henry de Montherlant (1936)

La construction des Jeunes Filles est ultramoderne. C’est un roman composite, une juxtaposition de fragments épars. Il commence par des lettres de lectrices éplorées à Pierre Costals, écrivain « à la réputation conquérante ». Viennent ensuite des listes de petites annonces matrimoniales pathétiques : des jeunes filles cherchent un mari (une le souhaite « ayant un genre américain »), des hommes veulent se caser avec des femmes jeunes et/ ou fortunées. On devine le projet de Montherlant : tourner en ridicule l’amour hétérosexuel bourgeois et le mariage religieux à l’ancienne avec un cynisme implacable : « de la bouillie pour les chats ». Ce livre est paru en 1936. Il s’agit sans doute d’un des textes les plus misogynes jamais écrits. « Une des horreurs de la guerre, sur laquelle on n’attire pas assez l’attention, c’est que les femmes y soient épargnées. » « C’est une espèce de réflexe que j’ai avec les femmes, quand une auto nous frôle, de les pousser dessous. » Resituons les choses : la France est un pays massacré. Il n’y a plus d’hommes. Montherlant s’aperçoit qu’il est un athée homosexuel dans une société matriarcale catholique. Les Jeunes Filles est un défouloir. Le racisme anti-femmes de Costals est aussi une façon de dénoncer leur condition d’idiotes dépendantes des hommes. Rappelons une règle de base de la littérature : on peut lire un livre sans être d’accord avec ce qui est écrit dedans. Lire Mein Kampf ou Bagatelles pour un massacre (ouvrages contemporains des Jeunes Filles de Montherlant) ne signifie pas qu’on approuve leurs thèses. Costals dans un roman du XXIe siècle serait sûrement serial-killer.

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