Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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En 1959, W. H. Auden a déjà compris tout ça. Au lieu d’écrire une ode romantique, il décide de tout livrer : ses doutes, sa culture, sa timidité face à l’enjeu. C’est la première fois qu’un poète propose au lecteur de lui montrer les coulisses de son art. Il se compare aux compositeurs, aux peintres. Il veut qu’on sache qu’il est incapable de « faire semblant ». Il voudrait être sûr que les mots « je T’aime » aient encore un sens en 1959. Que dirait-il en 2011 ? Est-il possible d’être encore romantique dans un siècle comme le nôtre ? Voici un petit livre où l’un des plus grands poètes du XXe siècle se pose la question, et y répond indirectement, en refusant d’écrire un poème larmoyant, et en exposant noir sur blanc les raisons de cet échec. OK, cela vous paraît peut-être une glose intello sur l’impuissance de W. H. Auden, mais c’est plus beau que ça. Parce qu’à la fin du livre on pleure. Donc le but est atteint : à la question posée plus haut, Auden répond oui, malgré tout, oui la poésie peut continuer, oui nos cœurs ont encore le droit de battre. « Donc, ce poème ne sera jamais écrit. Aucune importance. Demain Tu arriveras : si j’écrivais un roman dont nous serions tous deux des personnages, je sais exactement comment je T’accueillerais à la gare : l’adoration au fond de l’œil ; sur les lèvres, le badinage et la paillardise. » L’amour, c’est pourtant simple : il faut le faire, le ressentir, mais ne jamais le dire.

W. H. Auden, une vie

Déjà, W.H. avait un prénom de star : Wystan Hugh. Si tu t’appelles Wystan Hugh, t’as pas trop le choix : faut devenir poète. Tu vas quand même pas te retrouver G.O. au Club Med avec un badge marqué « Wystan Hugh » dessus. L’autre solution, pour pas que les gens perdent trop leur temps à essayer de prononcer ton prénom correctement, c’est frimer avec les initiales « W.H. » Né à York en 1907, W.H. Auden est mort à Vienne en 1973. Nos vies : deux dates. Avant ? Rien. Après ? On ne sait pas. Entre les deux, Wystan Hugh a baptisé (en toute modestie) vers 1930 un groupe de poètes « The Auden Group », dans lequel figuraient notamment Stephen Spender, Christopher Isherwood et Cecil Day-Lewis. Devenu citoyen américain en 1946, Auden revint régulièrement en Europe et fut professeur de poésie à Oxford. Ses livres les plus connus sont : Lettres du Nouvel An (1941), For the time being (1944), The age of anxiety (1947), Nones (1951), Le Bouclier d’Achille (1955), Hommage à Clio (1960).

Numéro 28 : « Solde » de Bernard Frank (1980)

« Écrire pouvait être aussi le plus parfait moyen d’éviter les services militaires de l’existence » (Solde). L’œuvre de Bernard Frank est une digression, érudite et splendide autour de l’impossibilité d’écrire un roman au XXe siècle. Géographie universelle (1953) ? Un tour d’Europe pour oublier qu’il n’est pas Malraux. Les Rats (1953) ? Une virée au Pont-Royal pour se fâcher avec Sartre. Israël (1955) ? Un voyage à Tel-Aviv pour regretter de n’être pas Proust. L’Illusion comique (1955) ? Du sous-Sagan, un an après Bonjour tristesse. Le Dernier des Mohicans (1956) ? Un pamphlet anti-Jean Cau (le secrétaire de Sartre). La Panoplie littéraire (1958) ? Comment ne pas être Drieu. Un siècle débordé (1970) ? J’ai failli être Montaigne. Solde (1980) ? J’aurais pu être Flaubert.

Bon, c’est un peu plus tordu que ça : Solde nous parle de l’histoire d’amour impossible entre Emma Bovary et Bernard Frank. Le sujet de tous les livres de Bernard Frank, c’est : « je ne suis que Bernard Frank ». Les places étaient toutes prises, il est arrivé trop tard ou trop tôt ; trop jeune, entouré de vieux paternalistes, puis trop vieux, entouré de jeunes arrivistes. Bernard Frank a trop lu pour pouvoir raconter des histoires. Bernard Frank est trop intelligent pour avoir de la prétention. Bernard Frank préféra vivre que souffrir. Bernard Frank a écrit ces 400 pages pour nous répéter sans cesse ce qu’il aurait pu faire s’il avait travaillé. Un lecteur inattentif y verrait un gâchis monumental. Pourquoi ne pas avoir tenté sa chance ? Pourquoi toutes ces brillantes fuites ? Pourquoi n’avoir pas tenu les promesses de ses 20 ans ?

Bien sûr, Bernard Frank se trompait sur Bernard Frank. Il a cru qu’il boxait dans la catégorie des grands romanciers alors qu’il était un diariste de génie, un chroniqueur prodigieux, un autobiographe parfait. Il a voulu être Proust, Sartre ou Malraux et ne fut aucun des trois ? Tant mieux ! Il est aujourd’hui bien plus : il est Jules Renard, il est Valéry Larbaud, il est Chateaubriand. Tel Hannibal, il a remporté la victoire en contournant l’obstacle — ratant sa vocation, il a involontairement réussi son œuvre. « Ce que je suis : à vingt ans, je l’étais déjà. L’homme d’un seul livre que, depuis un quart de siècle, je répète, je lustre, je détériore ou contredis. » Le XXe siècle est celui qui a donné ses lettres de noblesse à la digression et à l’improvisation. Il est interdit d’interdire : il n’y a pas que les femmes et les enfants qui se soient libérés, la littérature aussi.

Lire Solde procure le même plaisir que d’écouter un musicien faire un solo en concert. Son agilité d’esprit, sa manière de commencer une phrase sans trop savoir où elle va le conduire sont des marques de sa curiosité et de sa générosité. Bernard Frank est le contraire d’un flemmard : ça turbine sans cesse, il réfléchit trop, il y a trop de monde en lui. « Le chœur enfin qui est en moi. Le chœur qui jacasse et qui gronde comme une meute de chiens, comme un sabbat de sorcières. Horrible chœur qui me soulage pourtant, tant je crains le silence fou. » Pour être un bon romancier, il faut être un peu con. Cela, malheureusement, Frank en est incapable. « Croyez-vous que ce bruit m’amuse ? Un livre, même réussi, c’est une entreprise au bord de la faillite. »

Bernard Frank, une vie

Bernard-Benjamin Frank est né le 11 octobre 1929 à Neuilly-sur-Seine, à 8 h du matin et mort le 3 novembre 2006 dans un restaurant de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris 8e. Durant l’Occupation, il vit à Aurillac. À 20 ans, Sartre lui confie la rubrique littéraire de sa revue Les Temps modernes (Sartre était un grand détecteur de talents : il avait aussi confié une chronique à Boris Vian). Ensuite, Frank a publié dix livres : deux romans ( Les Rats, L’Illusion comique ), trois essais ( Israël, Le Dernier des Mohicans, La Panoplie littéraire ), trois feuilletons (Géographie universelle, Un siècle débordé, Solde) et deux recueils d’articles ( Mon siècle, En soixantaine). Il a inventé les « hussards » dans un article mémorable aux Temps modernes. Il fut le meilleur ami de Françoise Sagan. Il écrivit au Matin de Paris, au Monde, au Nouvel Observateur. Solde a reçu le prix Nimier en 1981. Bernard Frank ne fut pas membre de l’Académie française.

Numéro 27 : « Nouvelles » de J. D. Salinger (1953)

« If you really want to hear about it… »

Si vous voulez vraiment que je vous dise à quoi je pensais quand je marchais dans la forêt de Cornish, New Hampshire, à la recherche de J. D. Salinger en mai 2007, alors sûrement la première chose c’est « mais bon sang qu’est-ce que je fous là », et toutes ces conneries à la Albert Camus, mais j’ai pas envie de raconter ça et tout.

(Après avoir traversé le pont couvert au-dessus de la rivière Connecticut, il fallait tourner à droite et rouler jusqu’au cimetière. Ensuite gravir à gauche des chemins de terre au milieu des sapins géants en sachant qu’au bout de cette route barrée de troncs d’arbres, en haut de la colline, derrière des clôtures aux panneaux « No trespassing », dans une ferme rouge, vivait l’écrivain le plus mystérieux, le plus secret du monde. Derrière moi la caméra de Jean-Marie Périer enregistrait ma quête vaine ; je savais bien que je me dégonflerais au bout du compte. D’abord parce que Salinger était un ancien militaire, peut-être armé… Mais surtout parce que jamais je n’aurais osé déranger l’auteur de mes nouvelles préférées. Je voulais seulement connaître l’homme qui se cachait derrière Seymour Glass — prononcer « see more glass » : voir plus de verre. Je voulais savoir si Salinger était heureux dans sa tour d’ivoire au fond des bois ; en vérité j’étais aimanté par mon contraire.)

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