Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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Charles Simmons, une vie

Charles Simmons vit à New York. Il est né en 1924, ce qui lui fait 87 ans. On pourrait donc croire qu’il s’agit d’un vieil écrivain américain. Erreur ! Il n’y a qu’en France que les gens de 87 ans écrivent comme des gens de 87 ans. Charles Simmons est seulement un jeune homme de 20 ans ayant la particularité d’être né en 1924 et d’avoir obtenu le prix Faulkner en 1964 pour Powdered Eggs (confession sexuelle digne de Portnoy ou Sexus, introuvable en France, ce qui est une honte). Accessoirement, il fut critique littéraire pour la New York Times Book Review durant deux décennies, et il a un beau visage buriné, dont il parle dans un autre de ses livres : Rides.

Numéro 33 : « Le Lièvre de Vatanen » d’Arto Paasilinna (1975)

Arto Paasilinna est un écrivain célèbre bien que finlandais. Malheureusement pour moi, jusque récemment, je ne l’avais pas lu, donc à chaque fois qu’on me demandait : « Connaissez-vous Paasilinna ? », j’étais obligé de m’en sortir par des pirouettes fastidieuses du genre : « Je préfère Savitz-kaya » ou « Non, merci, j’ai arrêté les biscottes suédoises au petit déjeuner ». Mais désormais tout va changer. Désormais je pourrai tenir tête aux fans du génial bûcheron finnois. Désormais je vais même en profiter pour vous convaincre de rejoindre la grande cohorte des paasilinnophiles. Car, désormais, j’ai lu Le Lièvre de Vatanen.

Ce livre, qui ne m’a pas attendu pour être un classique, démarre discrètement. Vatanen n’est pas le célèbre champion de rallye, mais un journaliste blasé et dépressif de Helsinki. Il heurte un lièvre avec sa voiture. Il s’arrête, cherche, retrouve le lièvre (qui ne lui a pas posé de lapin), puis disparaît dans la forêt. Son collègue photographe fiche le camp, car il s’en fout de Vatanen (sa femme aussi, d’ailleurs). Fable écologique ? Poésie néobeat ? Conte philosophique ? Le Lièvre de Vatanen est surtout un hymne à l’évasion. C’est le Sur la route nordique. Vatanen est tout simplement un mec qui en a marre de sa vie et saisit le premier prétexte venu pour ne pas rentrer chez lui.

Le style de Paasilinna est aussi laconique que lapon. Il avance par petits paragraphes gelés, presque paresseux. Paasilinna contemple son personnage avec l’angoisse d’un lièvre devant un civet. C’est l’écriture minimum : on dirait que l’auteur a voulu disparaître autant que son héros. Publié à Helsinki en 1975, ce roman picaresque décrit un évanouissement, une évaporation qui étaient encore possibles à l’époque, puisque les Finlandais n’avaient pas encore inventé Nokia.

Plus on est particulier, plus on est général. Vatanen a beau être un reporter finlandais, il traverse la classique « midlife crisis » du quadragénaire qui veut tout plaquer. Dans sa fuite vers le Grand Nord pour sauver la vie du lièvre inconnu, il croise des gens, certains l’aident, d’autres appellent les flics (il se fait arrêter pour « possession d’animal sauvage »), beaucoup tentent d’assassiner le lièvre pour différentes raisons, aussi absurdes les unes que les autres (religieuses, commerciales ou par superstition). Il abat même un ours avant une fin à la Marcel Aymé. Le Lièvre de Vatanen aurait pu s’intituler « Easy Rabbit » (pour faire écho à Easy rider). C’est aussi l’histoire d’un impossible retour à la nature, comme Into the wild de Jon Krakauer vingt ans plus tard (1996). La principale différence étant l’humour permis par la fiction.

Arto Paasilinna, une vie

Né en Laponie finlandaise en 1942, Arto Paasilinna s’est lancé dans diverses branches professionnelles : il fut successivement bûcheron, ouvrier agricole, journaliste et poète. Il a fini par choisir le métier de romancier, qui faisait plus sérieux sur son curriculum vitae. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres traduits dans le monde entier, dont Le Lièvre de Vatanen, Le Meunier hurlant, La Cavale du géomètre, Le Fils du dieu de l’Orage (j’aime bien ce titre qui évoque la série Kung Fu), La Forêt des renards pendus (celui-là fait plutôt penser au Projet Blair Witch), Prisonniers du paradis (hilarante variation autour de Robinson Crusoé, cette fois entouré sur son île d’une brochette de Suédoises en chaleur !), La Douce Empoisonneuse et Petits suicides entre amis. J’ignore si Arto Paasilinna figure sur la liste des nobélisables. Tout ce que je sais, c’est que, si les Suédois me demandaient mon avis, je leur conseillerais d’arrêter de couronner des écrivains lointains alors qu’ils ont cet incroyable énergumène tout près de chez eux, dans une cabane de rondins.

Numéro 32 : « La Vie de Patachon » de Pierre de Régnier (1930)

Contrairement à une idée fausse mais très répandue, les valeurs sex and drugs and rock’n’roll ne sont pas nées avec le rock, mais d’abord dans la littérature. Publié dans l’entre-deux-guerres, ce roman en est la preuve. C’est un petit livre blanc, d’un auteur méconnu, mort il y a longtemps. Quelques détails ont cependant attiré mon attention : le préfacier est Edouard Baer, l’édition est présentée par Alain Weill (ces deux hurluberlus sont des références en matière de bon goût) et il est publié dans la collection « Les Inattendus », officine spécialisée dans la redécouverte d’incunables saugrenus (par exemple Pourquoi les hommes usent-ils de stupéfiants ? de Léon Tolstoï). J’ai donc ouvert avec curiosité l’ouvrage intitulé La Vie de Patachon de Pierre de Régnier, fils du poète Henri de Régnier et petit-fils d’un autre poète : José-Maria de Heredia. Quand on descend de deux poètes, on risque d’être soi-même un poème, surtout si son vrai père est Pierre Louys (car Pierre de Régnier possédait un arbre généalogique à nombreuses branches et un ADN sacrément littéraire). Publié en 1930 chez Grasset, La Vie de Patachon n’est pas seulement une expression du langage courant désignant mon existence quotidienne. C’est aussi une description hilarante du Paris des années folles : entre deux massacres, la Ville lumière fut l’endroit le plus amusant de la planète. Difficile à croire en cette ère de purification ethnique et d’ordre moral, mais c’est pourtant vrai : Paris a été une ville nyctalope, autrefois, où le champagne coulait à flots, où la drogue était légale et où la fête ne coûtait rien. Il faut imaginer ce que donnerait aujourd’hui un mélange de Moscou, Amsterdam et Bangkok. Ce n’est pas pour visiter le Louvre que les écrivains américains se précipitaient chez nous dans l’entre-deux-guerres mais pour fuir la prohibition du whisky et visiter nos maisons closes. Le héros du livre s’appelle Fifi-Biquet et Emma Patachon est le nom de son égérie — le patronyme Bovary étant déjà pris. Ce noctambule impénitent erre de boîtes de nuit en champs de courses, entre Deauville, Montmartre et la Côte basque. Il mélange tous les alcools, accumule les expériences diverses (opium, coco, dodo à plusieurs), se réveille à 7 heures du soir et se couche à 7 heures du matin. Il écrit aussi de jolis quatrains à la Toulet :

« Sachez que dans les casinos.
Et avec la vie qu’on y mène.
On n’y voit pas Rose Nano
Mais on y rencontre Germaine. »

À sa boutonnière, il arbore une botte de haricots verts nouveaux. Il ne couche qu’avec des filles qui couchent avec tout le monde. En dégustant chaque goutte de ce nectar festif, je me suis remémoré quelques nuits bostelliennes du meilleur aloi (Honoré Bostel était un fanatique de Pierre de Régnier), mais surtout j’ai pensé à quelques-uns de mes romans préférés : Vercoquin et le plancton de Boris Vian, Monsieur Jadis ou l’école du soir d’Antoine Blondin, Tropique du Cancer d’Henry Miller (tous postérieurs à 1930). À mes yeux ces références devraient achever de vous convaincre ; au cas où elles n’y suffiraient pas, je recopie aussi ce paragraphe charmant : « La vie est une chose tellement courte et tellement bizarre qu’il faut se hâter de la décrire dans ce qu’elle a de plus agréable (…) en laissant à l’avenir le soin mathématique, hasardeux ou fatal d’en chanter le souvenir ou d’en modeler les cendres. »

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