Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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Certes, racontée comme ça, l’histoire donne sans doute envie de se pendre. Or, l’extraordinaire talent de Jean Rhys consiste à semer tant de fraîcheur, de finesse et de sobriété dans ses observations faussement futiles que le lecteur en sort ébloui et guilleret. Légèrement fatigué, parce que la vérité est fatigante comme une tournée des cafés de Montparnasse en octobre 1937, mais comblé. J. D. Salinger dit qu’un bon écrivain est celui à qui le lecteur a envie de téléphoner. Jean Rhys est donc un bon écrivain, car on aimerait laisser des messages énamourés sur son répondeur. Le problème est sa mort en 1979 ; il n’y a plus d’abonné au numéro que l’on pourrait demander. Sa boîte vocale sent le sapin.

Dans sa préface, Geneviève Brisac a raison de souligner que « Jean Rhys était beaucoup trop en avance sur son temps : c’était une femme des années 20 mais faite pour le XXIe siècle ». Ses livres ne rencontrèrent que peu d’échos de son vivant (comme ceux de Dorothy Parker ou Dawn Powell) car leur inquiétude joyeuse séduisait davantage les critiques littéraires (déjà tous dépressifs à l’époque) que le public (tout aussi con qu’aujourd’hui). Quelqu’un que les mots « pourriture sèche » font « rire comme une folle » risque de désorienter le plus grand nombre. Cette vagabonde qui a peur de rentrer se coucher dans sa petite chambre sent monter le désir invisible de la guerre. Sasha Jansen croit qu’elle craint la solitude ou la pauvreté alors que sa terreur est plus profonde : celle du cataclysme imminent.

Jean Rhys, une vie

Le prénom de Jean Rhys (1890–1979) se prononce « gin » car il s’agit d’une femme comme Jean Seberg (et contrairement à Jean d’Ormesson, Jean Anouilh, Jean Dutourd, Jean Genet et Jean Giono). Mais ce n’est pas fortuit : elle en buvait aussi pas mal. « Si j’étais un homme, disait-elle, je serais plus crédible. » Il est certain qu’en France, avec ce prénom, c’eût été plus clair pour tout le monde (de même qu’Evelyn Waugh aurait pu avoir la courtoisie d’être une femme). En plus ce n’était même pas son vrai nom : elle s’appelait Ella Gwendolyn Rees Williams. Dans les années 20, Jean Rhys fréquenta la bohème viennoise et parisienne, qui inspira la plupart de ses livres : Quartet, Voyage dans les ténèbres, Les tigres sont plus beaux à voir, Quai des Grands-Augustins et Souriez, s’il vous plaît (son autobiographie). C’était l’époque où Joyce croisait Modigliani à la Coupole : Montparnasse était fréquentable en ce temps-là. Comme dit Angelo Rinaldi : « Née au siècle dernier, malmenée par le nôtre, le prochain lui est acquis. » La balle est dans votre camp.

Numéro 39 : « Les Bienveillantes » de Jonathan Littell (2006)

Maximilian Aue se confesse. Cet officier SS vomit sans arrêt, il est constipé, il est amoureux de sa sœur, il est homosexuel et docteur en droit. Les Bienveillantes sont les mémoires fictifs d’un assassin industriel reconverti dans la dentelle de Calais. Très vite, le propos de ce gros roman apparaît dans toute sa lumière sombre : supprimer le flou, fabriquer un roman technique sur la Shoah, un « Seconde Guerre mode d’emploi », qui parviendrait à concilier le ton nihiliste du narrateur avec la trame mythique de l’ Orestie d’Eschyle. « Prenez une autre catastrophe, plus récente, qui vous a fortement affecté, et faites la comparaison. Par exemple, si vous êtes français, considérez votre petite aventure algérienne, qui a tant traumatisé vos concitoyens. Vous y avez perdu 25 000 hommes en sept ans, en comptant les accidents : l’équivalent d’un peu moins d’un jour et treize heures de morts sur le front de l’Est ; ou bien alors de sept jours environ de morts juifs. » Max Aue, c’est Dark Vador qui passe aux aveux, avec l’humour macabre et les détails factuels que nous autorisent six décennies de distance. Littell écrit dans un style froidement halluciné : il n’arrive pas à croire que tout ce qu’il décrit soit avéré. Ce qui est nouveau dans ce roman n’est pas l’atroce vérité de ce qu’il raconte (Robert Merle avait déjà imaginé la vie du commandant du camp d’Auschwitz dans La mort est mon métier en 1952), mais le fait que cette vérité est une fiction narrée par un jeune Franco-Américain des années 2000, lequel se glisse dans la peau d’un « organisateur de mort » nazi. Il y a dans ce roman une double distance — historique et géographique — qui en fait paradoxalement la force. Littell montre une horreur qu’on croyait connaître mais il la regarde à chaque page comme si c’était de la science-fiction (avant Les Bienveillantes, il a publié un ouvrage de SF intitulé Bad voltage en 1989). Il est rare de ne pas pouvoir lâcher un roman dont on a pourtant appris la fin à l’école : « le lecteur est pris en otage », dira Julia Kristeva à son propos. La puissance du roman est là : nous contraindre à affronter, grâce aux artifices de l’imagination, la terrible réalité de notre passé, « la banalité du mal » chère à Hannah Arendt. Le talent de Littell n’a consisté qu’à poser un regard original sur une histoire que nous connaissions déjà (comme James Cameron réinventant la catastrophe du Titanic). Un exemple : quand Littell explique qu’en temps de guerre on ne perd pas seulement le droit de vivre, mais aussi celui de ne pas tuer. Ou quand il passe des pages sidérantes à énumérer les titres de la hiérarchie militaire et de l’administration nazie. Il se dégage de cette litanie de termes allemands (dont l’énumération est de plus en plus ennuyeuse à lire) une sorte de loufoquerie tragique qui glace le sang : la Shoah, c’est un monceau de cadavres massacrés par une organisation de fonctionnaires aux titres ronflants. On regrette presque que le narrateur soit bisexuel, masochiste, matricide et incestueux : cette « originalité » ne va pas dans le sens de la thèse générale du livre (« Je suis un homme comme les autres, je suis un homme comme vous. Allons, puisque je vous dis que je suis comme vous ! » page 43). Il n’en reste pas moins que, même en le relisant quelques années après son Goncourt de 2006, Les Bienveillantes continue d’impressionner par sa construction, son souffle et sa précision pointilleuse sur la pratique de la « solution finale ». En prêtant sa voix à un monstre, il n’est pas impossible qu’un jeune surdoué ait réussi tout simplement le plus grand roman écrit à ce jour sur la Seconde Guerre mondiale. « On a beaucoup parlé, après la guerre, pour essayer d’expliquer ce qui s’était passé, de l’inhumain. Mais l’inhumain, excusez-moi, cela n’existe pas » (page 842). « Vous devez penser : Ah, cette histoire est enfin finie. Mais non, elle continue encore » (page 1303).

Jonathan Littell, une vie

Né en 1967 à New York, il est le fils du romancier d’espionnage Robert Littell. Il a passé son enfance en France (au lycée Fénelon). Après des études à l’université Yale, il s’est engagé durant sept ans à Action contre la Faim, en Bosnie, en Tchétchénie et en Afghanistan. Il est probable que les crimes dont il fut le témoin durant cette période ont inspiré l’écriture des Bienveillantes, roman paru en 2006 qui lui a demandé cinq années de travail. Un essai publié deux ans plus tard (Le Sec et l’Humide) semblait indiquer que le leader fasciste belge Léon Degrelle avait inspiré le personnage de Maximilian Aue au même titre que les bourreaux serbes, russes ou talibans. Jonathan Littell vit à Barcelone, il a deux enfants : une fille et un garçon. À part tout ce que je viens d’écrire, on ne sait à peu près rien de lui.

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