Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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J’ai longtemps cru que Patrick Modiano écrivait toujours le même livre ; en réalité il n’en écrivait qu’un seul. Il construisait un château de cartes puis soufflait dessus. Pour être fidèle à son rêve, il faudrait que ses lecteurs empilent ses romans afin de bâtir une cathédrale miniature. Modiano, c’est du Proust laconique. Ses livres racontent la même chose que la Recherche : comment l’absence d’une mère façonne un écrivain. J’aime plus que tout ce paragraphe d’un chagrin incommensurable, qui a fait pourtant éclater de rire toutes les salles où Edouard Baer l’a lu sur scène : « C’était une jolie fille au cœur sec. Son fiancé lui avait offert un chow-chow mais elle ne s’occupait pas de lui et le confiait à différentes personnes, comme elle le fera plus tard avec moi. Le chow-chow s’était suicidé en se jetant par la fenêtre. »

Un pedigree raconte aussi l’histoire de ce père, un juif traqué, obligé de trafiquer pour survivre avec des individus louches et des femmes fatales dans un Paris sombre et mystérieux.

Depuis ses débuts, Modiano rédigeait une bio de ses parents. Un pedigree aurait pu s’intituler « Le Décodeur » : on comprend enfin pourquoi il nous racontait des aventures étranges de garçons chic égarés dans le 8e arrondissement de Paris en 1954, ou délaissés à Genève par des parents égoïstes, entourés d’exilés russes ou grecs… Il cherchait sa mère dans ces cabarets interlopes, il appelait son père en composant des numéros qui commençaient par Passy ou Gobelins… L’urgence de la confession transforme son habituelle petite musique en style télégraphique. Jamais Modiano n’a été si précis et concis. C’est pour suivre un conseil paternel : « On ne doit jamais négliger les petits détails. »

Ce livre d’une pureté déchirante est un inventaire de fantômes. Des gens aux noms démodés (Sacha Gordine, Henry Lagroua, le baron Wolff, Freddie McEvoy, etc.) magouillent, s’entretuent ou s’entraident, avant de disparaître pour toujours. « Ils scintillent dans notre imagination comme des étoiles lointaines. » Au-dessus d’eux plane une comète : Rudy Modiano, le frère cadet mort à l’âge de 10 ans.

« J’ai toujours été gêné de rompre les silences surtout quand ils vous font mal. » Il semble, au vu de l’incroyable émotion dégagée par ce texte, que Patrick Modiano n’avait plus le choix que d’entremêler une fois pour toutes les méthodes de l’archéologie avec celles de la police.

Patrick Modiano, une vie

« Je suis né le 30 juillet 1945, à Boulogne-Billancourt, 11, allée Marguerite, d’un juif et d’une Flamande qui s’étaient connus à Paris sous l’Occupation. » Découvert par Raymond Queneau (comme Boris Vian), Patrick Modiano est l’auteur de vingt-six romans ou récits, de quelques livres illustrés, d’un entretien avec Emmanuel Berl et d’un hommage à Françoise Dorléac. Il est marié à Dominique du même nom, qui fabrique des bijoux. Il est le père de deux belles brunes : Marie et Zina. Il a longtemps vécu avec ces trois femmes dans son appartement : finalement, on peut dire que le bougre s’en est bien sorti. À partir de l’âge de 20 ans, il n’est plus jamais allé dans un pensionnat, ni dans un quelconque bureau. Il s’est arrangé pour n’avoir plus jamais à obéir à quiconque. Il est un des plus grands écrivains français. La vie de Patrick Modiano commence mal mais finit bien, comme les films de Frank Capra. En lisant Un pedigree , on pige pourquoi il refuse d’entrer à l’Académie française : il a trop de mauvais souvenirs sur le quai Conti.

Numéro 49 : « NovöVision » d’Yves Adrien (1980)

Peu de livres ont eu la même influence secrète que NovöVision d’Yves Adrien sur ma génération. Je me souviens encore de la première fois que je l’ai vu : publié par Philippe Manœuvre dans la collection Speed 17 aux Humanoïdes Associés, il traînait en pile dans la librairie Temps futurs, au fond d’une arrière-cour, rue Grégoire-de-Tours… Ou bien était-ce dans le gigantesque loft bleu d’une amie droguée à New York ? Ou au Regard moderne, rue Gît-le-Cœur, dix ans plus tard ? Il y a comme ça quelques bréviaires mystérieux qui n’ont pas besoin de gros tirages pour bouleverser la littérature ( Rose poussière de Schuhl, Les Mauvaises Rencontres d’Alain Bonnand). On pourrait dire de NovöVision la même chose que du Velvet Underground : peu de personnes l’ont lu, mais toutes se sont mises à écrire.

Dès le début, comment ne pas adhérer à un texte dédié « aux icebergs qui dérivent » et « aux écoliers japonais qui se suicident » ? NovöVision était une manière de réponse glacée au Jeune homme chic de Pacadis (publié deux ans plus tôt, au Sagittaire, en 1978, Yves Adrien y étant présent à chaque page) : même envie de tenir un carnet d’errances rock’n’roll et mondaines, même souci du détail dans les citations, recherche formelle, jeux de typographie, collages, name-dropping, cut-ups, albums de photos, phrases en anglais… Attention, je n’accuse pas Adrien de plagiat : simplement un dialogue s’instaurait entre deux punk-critics qui voulaient témoigner de leur expérience dans une langue nouvelle, tordue par la dope et les guitares électriques, le sexe et la poésie noctambule.

En fait, ils composaient un tandem essentiel : la dernière tentative de révolte hédoniste après mai 68 et avant la chute du mur de Berlin. Aujourd’hui, Pacadis est mort et Adrien se cache. Le nihilisme punk n’est plus de saison : Oussama Ben Laden avait repris le créneau de septembre 2001 à mai 2011. Pourquoi faut-il encore lire ce texte ?

Parce que son style cyberstoïque reste inégalé. Parce que la couverture argentée va bien avec ma nouvelle montre. Parce que le message d’Yves Adrien demeure d’actualité : « Un livre devrait, dès la première page, hurler sa supériorité. » Parce que, quitte à lire une prose hermétique, autant qu’elle soit plus fashion que celle de Pierre Jourde. Parce qu’Yves Adrien est le Lautréamont des aéroports. Parce qu’il a dédié cette réédition à Jacques Mesrine (1936–1979). Parce qu’on peut le déguster en écoutant le dernier Radiohead. Parce qu’il est sain d’être un peu élitiste, surtout en pleine débauche démocratique. Parce qu’Adrien avait prévu la chute des Twin Towers (en photo, page 69) : « Sombrer sous le barrage des buildings narquois, sombrer et être foulé aux pieds. Oui, la punition s’assortissait au privilège. Et les ascenseurs (impavides) chutaient chaque soir du haut des tours, précipitant de nouveaux perdants dans la, splaaash, piscine des ténèbres. » Le mot « vision » n’était pas usurpé.

Yves Adrien, une vie

Pour fuir l’ennui, Yves Adrien a changé souvent d’identité. Au début, il se définissait comme un « cobaye du siècle ». Tel Zelig ou Cocteau, ce caméléon s’adaptait aux modes pour mieux les traverser. Il eut alors une période cheveux courts, cravate fine, polaroids dans Palace magazine. Sans le savoir, il fit partie de ceux (Alain Pacadis, Malcolm McLaren et Vivienne Westwood, Jacno et Mondino) qui inventèrent le punk. Dès que tout le monde l’eut rejoint, il lança la mode « novö » avant de disparaître : on était en 1980. On ne le trouva plus. Il envoyait parfois de ses nouvelles aux journaux rock, signées Orphan. Vingt années s’écoulèrent. En l’an 2000, il revint déguisé en Sioux des Seychelles, enturbanné et illuminé. Flammarion publia ses articles aussi mythiques que mystiques sous le titre 2001, une apocalypse rock. Il laissa le Goncourt à son ami Jean-Jacques Schuhl, avant de proclamer la mort d’Yves Adrien. Désormais, à la manière de Prince, il faudrait l’appeler « ghost-writer 69-X-69 ». Depuis, il brille en silence, tel un astre mort.

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