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Frédéric Beigbeder: Un roman français

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Frédéric Beigbeder Un roman français

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« C’est l’histoire d’une Emma Bovary des seventies, qui a reproduit lors de son divorce le silence de la génération précédente sur les malheurs des deux guerres. C’est l’histoire d’un homme devenu un jouisseur pour se venger d’être quitté, d’un père cynique parce que son cœur était brisé. C’est l’histoire d’un grand frère qui a tout fait pour ne pas ressembler à ses parents, et d’un cadet qui a tout fait pour ne pas ressembler à son grand frère. C’est l’histoire d’un garçon mélancolique parce qu’il a grandi dans un pays suicidé, élevé par des parents déprimés par l’échec de leur mariage. C’est l’histoire d’un pays qui a réussi à perdre deux guerres en faisant croire qu’il les avait gagnées, et ensuite à perdre son empire colonial en faisant comme si cela ne changeait rien à son importance. C’est l’histoire d’une humanité nouvelle, ou comment des catholiques monarchistes sont devenus des capitalistes mondialisés. Telle est la vie que j’ai vécue : un roman français. » F.B.

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Maman très jeune une blonde aux cheveux fins en robe légère aux yeux - фото 1

Maman : très jeune, une blonde aux cheveux fins en robe légère, aux yeux clairs, bleu azur, dents blanches, distinction timide, petite aristo aux absolues bonnes manières, preuve vivante qu’intelligence peut rimer avec innocence, impatiente d’échapper à sa famille de noblesse engoncée, très romantique, sublime de corps et d’âme. Prête pour une longue vie de poésie, d’amour et de plaisir, elle va se donner à…

Papa : un jeune homme mince et riche, un peu écrasé par son grand frère, il est studieux et il a fait le tour du monde à 18 ans, concentré et passionnant, il a l’œil vert perçant, drôle sans aucune méchanceté, un adolescent curieux de philosophie et de littérature comme son père, désireux de conquérir l’Amérique de sa mère, calme sans être blasé, ouvert d’esprit, hédoniste sans vulgarité, fier et souriant, il déteste les snobs car il les connaît tous, il rêve d’embrasser le monde et ma mère.

C’est ainsi que je les imagine, d’après photographies, dans la gloire de leurs deux jeunesses.

Mon père sort de Cenitz Aldea en costume d’alpaga, les Ennéades de Plotin sous le bras.

Ma mère sort de Patrakénéa en jupe à pois, un 45 tours des Platters à la main.

La route entre eux se nomme le sentier Damour, cela ne s’invente pas.

J’essaie de m’imaginer cette rencontre sans laquelle je ne serais pas assis dans ma cellule, recroquevillé sur mes genoux. Ma mère a 16 ans et mon père 19. « Sa petite sœur avait de plus gros seins mais c’est l’aînée que j’ai choisie, va savoir pourquoi », me confiera mon père quarante ans plus tard au restaurant Orient-Extrême. Pudeur inutile : je sais qu’il en était fou, et elle aussi. Un soir, mon père serre ma mère par la taille durant le toro de fuego. Puis ils s’enlacent dans la 2CV de mon père et c’est merveilleux, l’univers est impeccable, la vie simplifiée, tout devient si évident dans ces moments-là, mais pourquoi dis-je « ces moments » au pluriel, alors que nous savons tous qu’un moment pareil est unique — moi aussi je n’ai ressenti cela qu’une seule fois. Ils vivent un coup de foudre réciproque, instantané, comme il n’en arrive jamais, laissez-moi croire cela, s’il vous plaît, cette idée me soigne.

Plusieurs étés de suite, ils s’aperçoivent timidement, vont à la plage ou à la messe, boivent des citronnades (mon père déteste l’alcool), dansent peut-être, font du vélo, critiquent leurs familles, regardent la mer, bâtissent sûrement des châteaux en Espagne. Ils se sont revus à Paris après leur premier baiser, en cachette, rue des Sablons, dans la garçonnière du jeune homme. C’est là qu’ils se sont connus bibliquement, bien avant de se marier. Ne m’en veuillez pas pour ce manque de professionnalisme, mais je préfère ne pas imaginer tous les détails de la vie sexuelle de mes parents. Je me figure un moment beau et embarrassant, délicat et craintif, merveilleux et terrifiant. Longtemps ma mère a craint de tomber enceinte alors qu’elle était mineure : en ce temps-là, la majorité était à 21 ans.

On donnait beaucoup de fêtes sur la Côte basque à cette époque. On se rendait dans la villa de Denise Armstrong, une mannequin couturière qui était l’amie de Josephine Baker (on prononçait « Bacaire »), à Bayonne, où l’on croisait les Villalonga, le duc de Tamames dit « Kiki », les Horn y Prado, Guy d’Arcangues ou André-Pierre Tarbès. Tous les mercredis, les jeunes se retrouvaient au Casino Bellevue, au Sonny’s à Biarritz ou à l’Éléphant Blanc… On lisait des comptes rendus de ces folles nuits dans le journal local, signés par « la Baronne Bigoudi ». Marisa Berenson venait boire le thé à Cenitz Aldea, du temps où elle sortait avec Arnaud de Rosnay. Peter Viertel, le mari de Deborah Kerr et le scénariste d’African Queen, avait découvert la Côte basque lors du tournage du Soleil se lève aussi d’Hemingway, et importé le longboard de Californie sur les vagues biarrotes. Ce couple très « lancé » recevait dans sa maison de Saint-Jean-de-Luz. Mon père détestait les mondanités, mais sa sœur aînée fréquentait toutes ces célébrités, et entraînait mes futurs parents dans son sillage parfumé. Cela impressionnait ma future mère, tout en l’agaçant.

Main dans la main, Marie-Christine et Jean-Michel fichent le camp aux États-Unis pour finir leurs études (mon père à Harvard, ma mère à Mount Holyoke) mais surtout pour être ensemble, loin de leurs parents stricts, de leur pays décédé, loin des cons de l’après-guerre.

Et puis ils reviennent. Au-dessus du village de Guéthary se trouve la vieille église où ils se sont mariés le 6 juillet 1963 : lui porte un chapeau haut de forme et une redingote grise (trente ans après, quand j’ai porté la même dans l’église des Baux-de-Provence, j’étais tout aussi grotesque), ma mère une robe blanche et des fleurs dans ses cheveux blonds. J’ai vu chez mes grands-parents, à Neuilly, le film Super-8 de cette cérémonie, quand j’étais petit, projeté sur un écran déroulé, dans le salon Granny avait tiré les rideaux, et je ne crois pas avoir jamais rien vu d’aussi ravissant. C’est la seule fois de ma vie que j’ai surpris Jean-Michel Beigbeder embrasser sur la bouche la comtesse Marie-Christine de Chasteigner de la Rocheposay d’Hust et du Saint Empire « et autres lieux découverts à marée basse » ajoutait mon père pendant la projection, avec en fond sonore le cliquètement des bobines de films qui tournent dans le projecteur comme un métronome réglé sur la vitesse maximale. Ma mère a les cheveux crêpés en choucroute au-dessus de sa tête, comme Brigitte Bardot dans Le Mépris — film sorti cette année-là ; mon père est maigre, engoncé dans son plastron amidonné, des danseurs basques les entourent, au son des tambours et des flûtes les jeunes mariés inclinent la tête pour passer sous des arceaux de fleurs, un chœur de chanteurs en rouge et blanc forme une haie d’honneur, je me souviens que j’avais du mal à croire que ce jeune couple tout juste sorti de l’adolescence, amoureux, timide, encerclé par sa famille nombreuse, pouvait être mes parents. Malheureusement cette pièce à conviction a été perdue dans les nombreux déménagements ultérieurs de ses deux acteurs principaux. Mon cerveau s’est ensuite débrouillé pour que j’oublie leur couple. Je ne les ai jamais connus ensemble, mes seuls souvenirs d’eux sont postérieurs à leur séparation — comme si je les avais fait glisser dans ma poubelle mentale, avant de cliquer sur « vider la corbeille » dans un disque dur intérieur.

Mon grand frère est né l’année suivante. Puis j’ai sottement choisi 1965 pour venir au monde : c’était un peu trop tôt, je n’aurais pas dû me presser de naître. Nous étions désirés mais inattendus. Pas si vite, pas si rapprochés, ce n’était pas prévu ainsi, il a fallu s’organiser. Mon père avait tenu à prénommer mon aîné comme son père (Charles), ma mère m’a baptisé Frédéric comme le héros de L’Éducation sentimentale, qui est un raté. Mes parents se sont quittés peu après. Avez-vous remarqué que tous les contes de fées s’achèvent le jour du mariage ? Moi aussi je me suis marié à deux reprises, et j’ai éprouvé la même crainte, à chaque fois, pile au moment de dire « oui », cette intuition désagréable que le meilleur était derrière nous.

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Révélations sur les Lambert

Évelyne et Marie-Sol Beigbeder, les deux sœurs aînées de mon père, m’ont appris un épisode survenu à la Villa Navarre pendant la dernière guerre. Non seulement cette anecdote me permet de vanter les mérites de mes grands-parents paternels mais elle indique qu’il est parfois nécessaire de désobéir aux lois. La Loi n’a pas toujours raison, particulièrement en France. Par exemple, en 1940, la Loi Française du gouvernement de Pierre Laval disait que Pau était en zone libre, tandis qu’à Paris le port de l’étoile jaune était obligatoire pour une certaine catégorie de la population. On a vu que Pierre de Chasteigner regrettait de ne pas être entré dans la Résistance plus tôt — mais enfin il était tout de même entré. La ville de Pau, quant à elle, avait quintuplé de volume, l’exode ayant apporté une population très nombreuse de juifs pourchassés dans leur propre pays par la police française. Or, dès juin 1940, un réseau d’amis chrétiens avait proposé secrètement à Charles et Grace Beigbeder de cacher une riche famille israélite ayant dû fuir Paris en y laissant tous ses biens. La discussion fut complexe à la grande table de la salle à manger, j’aurais aimé être là pour l’entendre…

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