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Frédéric Beigbeder: Un roman français

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Beigbeder: Un roman français» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2009, ISBN: 2246734193, 9782246734192, издательство: Grasset and Fasquelle, категория: Искусство и Дизайн / Критика / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Frédéric Beigbeder Un roman français

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« C’est l’histoire d’une Emma Bovary des seventies, qui a reproduit lors de son divorce le silence de la génération précédente sur les malheurs des deux guerres. C’est l’histoire d’un homme devenu un jouisseur pour se venger d’être quitté, d’un père cynique parce que son cœur était brisé. C’est l’histoire d’un grand frère qui a tout fait pour ne pas ressembler à ses parents, et d’un cadet qui a tout fait pour ne pas ressembler à son grand frère. C’est l’histoire d’un garçon mélancolique parce qu’il a grandi dans un pays suicidé, élevé par des parents déprimés par l’échec de leur mariage. C’est l’histoire d’un pays qui a réussi à perdre deux guerres en faisant croire qu’il les avait gagnées, et ensuite à perdre son empire colonial en faisant comme si cela ne changeait rien à son importance. C’est l’histoire d’une humanité nouvelle, ou comment des catholiques monarchistes sont devenus des capitalistes mondialisés. Telle est la vie que j’ai vécue : un roman français. » F.B.

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Dans la même période, toujours l’entre-deux-guerres (comme si ces jeunes gens avaient pu prévoir que leur après-guerre était aussi une avant-guerre), la vie était plus stricte dans les châteaux du Périgord vert. Une comtesse qui avait perdu son mari lors de la deuxième bataille de Champagne se retrouva seule à Quinsac, au château de Vaugoubert, avec deux filles et deux garçons. En ce temps-là, les veuves catholiques de guerre restaient sexuellement fidèles à leur mari défunt. Bien entendu, leurs enfants aussi devaient se sacrifier. Les deux filles s’occupaient bien de leur mère : celle-ci les incita à continuer, ce qu’elles firent toute leur vie. Quant aux deux garçons, ils furent enrôlés automatiquement à Saint-Cyr, où la particule était bien vue. L’aîné accepta d’épouser une aristocrate qu’il n’avait pas vraiment choisie. Malheureusement, elle le trompa assez tôt avec un maître nageur : le jeune homme eut le cœur brisé d’avoir été si mal récompensé pour sa docilité. Il demanda le divorce ; en représailles, sa mère le déshérita. Au frère cadet aussi, il arriva des malheurs : envoyé en garnison à Limoges, il tomba amoureux d’une ravissante roturière, une brune aux yeux bleus qui dansait debout sur les pianos (premier problème) et la mit enceinte avant de l’avoir épousée (second souci). Il fallut donc officialiser rapidement l’union : le mariage du comte Pierre de Chasteigner de la Rocheposay avec la ravissante Nicole Marcland, dite Nicky, eut lieu le 31 août 1939 à Limoges. La date était mal choisie : le lendemain, l’Allemagne envahissait la Pologne. Bon Papa eut à peine le temps de faire de même avec Bonne Maman. La drôle de guerre l’attendait, où la ligne Maginot se révéla aussi peu fiable que la méthode Ogino. Pierre se retrouva prisonnier. Lorsqu’il s’évada, une religieuse lui ayant prêté des vêtements civils et de faux papiers, il revint en France pour concevoir ma mère. Il apprit alors qu’il serait à son tour déshérité, la comtesse mère ayant quelques difficultés à assumer une mésalliance lors de la messe dominicale, pourtant célébrée par le curé local dans la chapelle de son château. Curieuses sont les coutumes chez les aristocrates chrétiens : elles consistent à priver d’héritage une progéniture déjà orpheline. La lignée des Chasteigner de la Rocheposay remontait aux croisades (je descends d’Hugues Capet, mais je suppose que nous sommes nombreux dans ce cas), comptant un Évêque de Poitiers, ambassadeur d’Henri II à Rome. Ronsard a dédié une ode à l’un de mes aïeuls, Anthoine, abbé de Nanteuil. Bien que composés en 1550, ces vers demeurent d’actualité en cette nuitée funeste de janvier 2008 :

« Comme le temps vont les choses mondaines
Suivant son mouvement
Il est soudain et les saisons soudaines
Font leurs cours brèvement.(…)
Comme un printemps les jeunes enfants croissent
Puis viennent en été
L’hiver les prend et plus ils n’apparoissent
Cela qu’ils ont été. »

Malgré l’avertissement lancé à mon trisaïeul par le « Prince des poètes », mon grand-père fut donc sacrifié sur l’autel de l’Amour-Passion. Il suivit le choix romantique qu’avait fait le duc de Windsor trois années auparavant, et que Madame Cécilia Ciganer-Albeniz imita soixante-huit ans plus tard : renoncer au château plutôt qu’au bonheur. La guerre terminée, Pierre de Chasteigner occupa l’Allemagne avec toute sa famille pendant quelques années, dans le Palatinat, puis démissionna de l’armée en 1949 pour ne pas partir en Indochine. Il fut alors contraint d’expérimenter quelque chose que personne de sa lignée n’avait tenté depuis environ un millénaire : travailler. Il s’installa dans un appartement parisien aux étagères encombrées d’éditions du Bottin Mondain et d’œuvres érotiques de Pierre Louÿs, rue de Sfax, tout en obéissant aux ordres de son beau-frère qui dirigeait un laboratoire pharmaceutique. Ce ne furent pas ses années les plus heureuses. Quand on n’a plus les moyens de flamber à Paris, on emmène sa femme au bord de la mer pour qu’elle fasse des parties de bridge et d’autres enfants. Or le père de Nicky possédait une maison à Guéthary : elle y avait de beaux souvenirs. Le Comte et la Comtesse décidèrent d’y acheter une petite bicoque en viager à Madame Damour, qui eut la courtoisie de trépasser dans un délai assez bref. C’est ainsi que le noble militaire et ses six enfants emménagèrent à Patrakénéa juste en face de Cenitz Aldea, le lieu de villégiature de bourgeois-bohêmes américano-béarnais : les Beigbeder. Où le lecteur commence à comprendre l’importance stratégique de ce lieu. A Guéthary, mes deux familles vont devenir amies, et mon père va bientôt rencontrer ma mère.

10

Avec famille

J’ai rêvé d’être un électron libre mais on ne peut pas se couper éternellement de ses racines. Retrouver cet enfant sur la plage de Guéthary, c’est accepter de venir de quelque part, d’un jardin, d’un parc enchanté, d’une prairie qui sent l’herbe fraîchement tondue et le vent salé, d’une cuisine au goût de compote de pommes et de pain rassis.

J’ai horreur des règlements de comptes familiaux, des autobiographies trop exhibitionnistes, des psychanalyses déguisées en livres et des lavages de linge sale en public. Mauriac, au début de ses Mémoires intérieurs, nous donne une leçon de pudeur. S’adressant tendrement à sa famille, il se sacrifie : « Je ne parlerai pas de moi, pour ne pas me condamner à parler de vous. » Pourquoi n’ai-je pas moi aussi la force de rester coi ? Un peu de dignité est-elle possible quand on tente de savoir qui l’on est et d’où l’on vient ? Je sens que je vais devoir embarquer ici de nombreux proches, vivants ou morts (j’ai déjà commencé). Ces gens aimés n’ont pas demandé à se retrouver dans ce livre comme dans une rafle. Je suppose que toute vie a autant de versions que de narrateurs : chacun possède sa vérité ; précisons d’emblée que ce récit n’exposera que la mienne. De toute façon, il n’est plus question de se plaindre de sa famille à 42 ans. Il se trouve que je n’ai plus le choix : je dois me souvenir pour vieillir. Détective de moi-même, je reconstitue mon passé à partir des rares indices dont je dispose. J’essaie de ne pas tricher mais le temps a désorganisé ma mémoire comme on mélange le jeu de cartes avant une partie de Cluedo. Ma vie est une énigme policière où le baume du souvenir enjolive, en la déformant, chaque pièce à conviction.

En principe, toute famille a une histoire mais la mienne n’a pas duré très longtemps ; ma famille rassemble des gens qui ne se connaissent pas bien entre eux. A quoi sert une famille ? A se séparer. La famille est le lieu de la non-parole. Mon père ne parle plus à son frère depuis vingt ans. Ma famille maternelle ne connaît plus ma famille paternelle. On voit souvent sa tribu quand on est enfant, en vacances. Puis les parents se quittent, on voit moins souvent son père, abracadabra : une moitié de la famille disparaît. On grandit, les vacances s’espacent, et la famille maternelle s’éloigne aussi, on finit par ne plus la croiser qu’aux mariages, aux baptêmes et aux enterrements — pour les divorces, personne n’envoie de faire-part. Quand quelqu’un organise le goûter d’anniversaire d’un neveu ou un dîner de Noël, on trouve des excuses pour ne pas s’y rendre : trop d’angoisse, la peur d’être percé à jour, observé, critiqué, renvoyé à soi-même, reconnu pour ce que l’on est, jugé à sa juste valeur. La famille vous rappelle les souvenirs que vous avez effacés, et vous reproche votre amnésie ingrate. La famille est une succession de corvées, une meute de personnes qui vous ont connu bien trop tôt, avant que vous ne soyez terminé — et les anciens sont surtout les mieux placés pour savoir que vous ne l’êtes toujours pas. Longtemps, j’ai cru que je pourrais me passer d’elle. J’étais comme la barque de Fitzgerald dans la dernière phrase de Gatsby, « luttant contre un courant qui la ramène sans cesse vers le passé ». J’ai fini par revivre exactement tout ce que je voulais éviter. Mes deux mariages ont sombré dans l’indifférence. J’aime ma fille plus que tout mais ne la vois qu’un week-end sur deux. Fils de divorcés, j’ai divorcé à mon tour, précisément par allergie à la « vie de famille ». Pourquoi cette expression m’apparaît-elle comme une menace, voire un oxymoron ? On se figure tout de suite un pauvre homme épuisé, qui tente d’installer un siège-bébé dans une automobile ovale. Bien sûr, il n’a pas fait l’amour depuis des mois. Une vie de famille est une suite de repas dépressifs où chacun répète les mêmes anecdotes humiliantes et automatismes hypocrites, où l’on prend pour un lien ce qui n’est que loterie de la naissance et rites de la vie en communauté. Une famille, c’est un groupe de gens qui n’arrivent pas à communiquer, mais s’interrompent très bruyamment, s’exaspèrent mutuellement, comparent les diplômes de leurs enfants comme la décoration de leurs maisons, et se déchirent l’héritage de parents dont le cadavre est encore tiède. Je ne comprends pas les gens qui considèrent la famille comme un refuge alors qu’elle ravive les plus profondes paniques. Pour moi, la vie commençait quand on quittait sa famille. Alors seulement l’on se décidait à naître. Je voyais la vie divisée en deux parties : la première était un esclavage, et l’on employait la seconde à essayer d’oublier la première. S’intéresser à son enfance était un truc de gâteux ou de lâche. À force de croire qu’il était possible de se débarrasser de son passé, j’ai vraiment cru que j’y étais parvenu. Jusqu’à aujourd’hui.

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