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Frédéric Beigbeder: Un roman français

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Frédéric Beigbeder Un roman français

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« C’est l’histoire d’une Emma Bovary des seventies, qui a reproduit lors de son divorce le silence de la génération précédente sur les malheurs des deux guerres. C’est l’histoire d’un homme devenu un jouisseur pour se venger d’être quitté, d’un père cynique parce que son cœur était brisé. C’est l’histoire d’un grand frère qui a tout fait pour ne pas ressembler à ses parents, et d’un cadet qui a tout fait pour ne pas ressembler à son grand frère. C’est l’histoire d’un garçon mélancolique parce qu’il a grandi dans un pays suicidé, élevé par des parents déprimés par l’échec de leur mariage. C’est l’histoire d’un pays qui a réussi à perdre deux guerres en faisant croire qu’il les avait gagnées, et ensuite à perdre son empire colonial en faisant comme si cela ne changeait rien à son importance. C’est l’histoire d’une humanité nouvelle, ou comment des catholiques monarchistes sont devenus des capitalistes mondialisés. Telle est la vie que j’ai vécue : un roman français. » F.B.

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Quand la police s’est jetée sur nous, avenue Marceau, nous étions donc une dizaine de noceurs attroupés, allumant des cigarettes autour d’une voiture dont le capot noir verni était strié de lignes blanches parallèles. Nous étions plus proches des Tricheurs de Marcel Carné que des Kids junkies de Larry Clark. Lorsque la sirène s’est mise à hurler, nous nous sommes dispersés dans toutes les directions. Les fonctionnaires n’ont pêché que deux délinquants, comme mon grand-père avec ses crevettes, en fouillant dans les anfractuosités — en l’occurrence la bouche du métro Alma-Marceau dont la grille était baissée en cette heure tardive. Lorsque mon ami, appelons-le le Poète, fut en état d’arrestation, je l’entendis protester : « Mais la vie est un cauchemar ! » La tête interloquée du Policier devant le Poète continuera de me faire sourire jusqu’à ma mort. Deux gardiens de la paix nous soulevèrent jusqu’au capot litigieux ; je me souviens d’avoir apprécié cet exercice de lévitation nocturne. Le dialogue semblait compromis entre la Poésie et l’Ordre Public.

Le Policier : — Mais qu’est-ce qui vous prend de faire ça sur une voiture ?

Le Poète : — La vie est un CAUCHEMAR !

Moi : — Je descends d’un homme crucifié sur des barbelés de Champagne !

Le Policier : — Allez hop, embarquez-moi tout ça au Sarij 8.

Moi : — C’est quoi le Sarij 8 ?

Un autre Policier : — Service d’accueil, de recherche et d’investigation judiciaire du VIII earrondissement.

Le Poète : — « A mesure que l’être humain avance dans la vie, le roman qui, jeune homme, l’éblouisssait, la légende fabuleuse qui, enfant, le ssséduisait, se fanent et s’obscurcissssent d’eux-mêmes… »

Moi (fayot et crâneur à la fois) : — C’est pas de lui, ça. Vous avez lu Les Paradis artificiels, mon capitaine ? Vous savez que les paradis artificiels nous aident à fuir les enfers naturels ?

Le Policier (dans sa radio-CB) : — Chef, on est sur un flag, là !

Un autre Policier : — Vous êtes dingues de faire ça sur la voie publique, planquez-vous aux chiottes comme tout le monde ! C’est de la provocation, là !

Moi (en essuyant la poudre sur le capot de la voiture avec mon écharpe) : — Nous ne sommes pas tout le monde, mon commandant. Nous sommes des ZÉCRIVVAINS. OKAY ?

Le Policier (saisissant violemment mon bras) : — Chef, l’individu appréhendé a tenté d’effacer la pièce à conviction !

Moi : — Hé ho, doucement monsieur l’agent, inutile de me casser le bras. Je préférais quand vous me portiez.

Le Poète (avec force mouvements de tête supposés indiquer la dignité humaine et l’orgueil de l’artiste incompris) : — La liberté est impossssible…

Le Policier : — Il peut pas la fermer, lui ?

Le Poète (convaincu de convaincre, articulant beaucoup trop, syllabe par syllabe, le doigt levé comme un clochard parlant tout seul dans le métro) : — Le Pouvoir a besoin des zartisstes pour lui dirre la vvvérité.

Le Policier : — Vous essayez de jouer au plus con avec moi ?

Le Poète : — Non, vous seriez sssûr de gagner.

Le Chef : — Oh lala, ça sent la garde à vue ! Allez zou, coffrez-moi tout ça !

Moi : — Mais… mon frère a la Légion d’honneur !

Nous fûmes lévités dans la voiture bicolore qui hululait.

Je ne sais pas pourquoi, j’ai tout de suite pensé au film Le gendarme de Saint-Tropez (1964), quand Louis de Funès et Michel Galabru courent après une bande de nudistes sur la plage pour les peindre en bleu. Nous le regardions tous les étés, en famille, à Guéthary, dans le salon qui sentait le feu de bois, la cire à parquets et le Johnny Walker sur glace. Une autre référence serait Les Pieds Nickelés en plein suspense de Pellos (1963) mais je n’arrive pas à départager qui ferait Ribouldingue, et qui Filochard.

J’avais déjà séjourné dans un panier à salade pendant le Salon du Livre de Paris, en mars 2004. J’avais tenté d’approcher le Président Chirac pour lui offrir un tee-shirt à l’effigie de Gao Xingjian. Le pays invité d’honneur au Salon était la Chine, mais le prix Nobel de littérature 2000, dissident chinois exilé en France et naturalisé français, avait été bizarrement « oublié » par les autorités. Là aussi, j’avais été soulevé de terre par des bras musclés ; là encore, j’avais trouvé la sensation plutôt planante. Il faut dire que j’avais eu de la chance : l’un de mes porteurs avait reçu un message rassurant par talkie-walkie.

— Le tapez pas, il est connu.

Ce jour-là, j’avais béni ma notoriété. On m’avait relâché au bout d’une heure et le lendemain ma détention provisoire faisait la une du Monde. Une heure de prison dans une camionnette grillagée pour avoir l’air d’un intrépide défenseur des droits de l’homme, c’était un très bon rapport douleur physique/rétribution médiatique. Cette fois, on allait m’enfermer un peu plus longtemps pour une cause nettement moins humanitaire.

8

Le râteau originel

Pourquoi Guéthary ? Pourquoi mon seul souvenir d’enfance me ramène-t-il toujours dans ce mirage rouge et blanc du Pays basque, où le vent gonfle les draps pincés sur les cordes à linge, comme les voiles d’un paquebot immobile ? Je me dis souvent : c’est là que j’aurais dû vivre. Je serais différent ; grandir là-bas aurait tout changé. Quand je ferme les yeux, la mer de Guéthary danse sous mes paupières, et c’est comme si j’ouvrais les volets bleus de la maison d’autrefois. Je regarde par cette fenêtre et je plonge dans le passé, ça y est, je nous revois.

Un chat siamois s’échappe par la porte du garage. Nous descendons manger du pain d’épice beurré, enveloppé dans du papier d’aluminium, sur la plage avec mon frère Charles et ma tante Delphine qui a le même âge que nous (c’est la plus jeune sœur de ma mère). Des serviettes de bain sont roulées sous nos bras. Sur le chemin, mon cœur bat plus vite à l’approche de la voie ferrée, par peur d’avoir un accident de train comme mon père au même âge, en 1947. Il tenait un kayak, qui fut happé par le train de San Sebastian ; il fut traîné sur le ballast, ensanglanté, la hanche ouverte le long de la voie ferrée, le crâne fracturé, le bassin enfoncé. Depuis, un panneau avertit les piétons à cet endroit : « Attention, un train peut en cacher un autre. » Mais mon cœur bat aussi parce que j’espère croiser les filles du garde-barrière. Isabelle et Michèle Mirailh avaient la peau dorée, les yeux verts, les dents immaculées, des salopettes en jean qui s’arrêtaient au-dessus des genoux. Mon grand-père n’aimait pas qu’on les fréquente mais je n’y peux rien si les plus belles filles du monde sont socialement défavorisées, c’est sûrement Dieu qui cherche à rétablir un semblant de justice sur cette terre. De toute manière elles n’avaient d’yeux que pour Charles, qui ne les voyait pas. Elles s’illuminaient sur son passage, « hé ! voilà le Parisien blond », et Delphine leur demandait fièrement : « Vous vous souvenez de mon neveu ? » ; il me précédait dans la pente vers la mer, prince d’or aux yeux indigo, un garçon si parfait en polo et bermuda Lacoste blancs qui descendait au ralenti vers la plage avec sa planche de body surf en polystyrène expansé sous le bras, au milieu des terrasses fleuries d’hortensias… puis les filles perdaient leur sourire quand elles me voyaient courir derrière, squelette ébouriffé aux membres désordonnés, clown malingre aux incisives cassées par une bataille de marrons à Bagatelle, les genoux rugueux de croûtes violettes, le nez qui pelait, le dernier gadget de Pif à la main. Elles n’étaient même pas dégoûtées par mon apparition, mais leurs regards vaquaient à d’autres occupations quand Delphine me présentait : « Et, euh… lui c’est Frédéric, le petit frère. » Je rougissais jusqu’au bout de mes oreilles décollées, qui dépassaient de ma tignasse blonde, je n’arrivais pas à parler, j’étais paralysé de timidité.

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