Gérard Depardieu - Innocent

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Innocent: краткое содержание, описание и аннотация

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Je revendique complètement ma connerie et mes dérapages. Parce qu'il y a là quelque chose de vrai. Et si on ne dérape jamais, c'est souvent qu'on est un peu con.
Je ne maîtrise rien, je ne fais que suivre, et parfois supporter mon amour de la vie et des autres. Un amour qui, comme disait François Truffaut, est à la fois une joie et une souffrance.
Je ne cherche pas à être un saint. Je ne suis pas contre, mais être un saint, c'est dur. La vie d'un saint est chiante. Je préfère être ce que je suis. Continuer à être ce que je suis.
Un innocent.

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GÉRARD DEPARDIEU

Innocent

DE L’AMITIÉ

L’amitié, c’est un point d’interrogation.

L’amitié n’existe peut-être que dans l’enfance.

Les amis, c’est ceux avec qui on grandit. Ensemble on fait les premières parties de pêche, on passe nos nuits dehors, on vole des cerises, on se fait prendre la main dans le sac, on se soutient. C’est ceux avec qui on se touche la quéquette aussi, on se découvre et on se construit, on vit toutes nos premières fois ensemble.

On croit beaucoup en l’amitié puis les choses se dégradent un peu. C’est plus vraiment ce qu’on croyait parce que les temps changent, nos vies changent, même nos molécules changent.

Le temps d’un garçon de quinze ans n’est pas celui d’un homme de quarante ans, encore moins celui d’un homme de soixante-dix ans.

Alors on se dit que l’amitié, c’est peut-être comme une fleur. Ça pousse, ça se fane, ça disparaît, puis la saison d’après, ça peut revenir comme une pivoine que l’on croyait perdue et qui d’un coup se donne à voir, éclabousse de ses plus belles couleurs.

Quand on a mon âge, beaucoup de nos amis sont déjà partis.

Et comme on ne reverra plus ces personnes qui ont disparu, on reste avec l’idée de cette amitié passée.

On essaie malgré tout d’y croire encore, de se dire que d’autres amitiés sont possibles.

Même si le mot amitié est devenu un peu désuet. Même si on est dans une société où l’amitié n’est plus là. Même si on sait qu’être humain, c’est toujours trahir. Qu’être humain, c’est tuer.

On se dit malgré tout qu’il y a peut-être des amis qu’on ignore, des gens qui nous aiment de loin et qu’on pourrait aimer. Encore faut-il faire un pas pour ça… et quelquefois, c’est fatigant.

Ce qui m’inquiétait le plus quand j’ai quitté Châteauroux, c’était de ne plus avoir de copains d’école. Même si je m’étais bien rendu compte que les miens étaient souvent des cons ou des enfants de cons. Parce que dans ce Berry où les maisons étaient étroites, où les portes étaient étroites et où souvent les esprits l’étaient aussi, je comptais moins que l’endroit d’où je venais, que ceux qui m’avaient élevé, que la réputation qu’on leur faisait.

On était une famille d’Indiens.

Et j’ai bien souvent entendu des parents dire à leurs enfants en me montrant du doigt: «Je ne veux pas que tu joues avec lui! C’est un voyou!» J’entendais ça mais ça ne me faisait rien. Je n’étais pas encore trop atteint par la connerie des gens.

Mais même pour quitter ces copains-là, il faut du courage. Parce qu’on ne sait jamais ce qu’on va trouver après.

Parce qu’on va peut-être trouver pire encore.

Alors j’ai longtemps baguenaudé tout seul en me disant que je ne retrouverais jamais de copains.

J’étais en deuil de ma cour de récréation.

C’est un peu comme un premier amour — tu es amoureux de quelqu’un et puis il y a une rupture. Et il faut du temps pour retomber amoureux. Sauf que là c’était pas un premier amour, j’avais la vie devant moi et j’étais curieux de ce qui allait se passer. Même si je n’avais aucune véritable ambition. Juste me taire, sourire et paraître sympathique pour passer entre les mailles du filet.

Ça a pris une petite année, j’ai vu autre chose, je me suis inventé autre chose. J’ai lu Le Chant du monde de Jean Giono, qui m’a donné l’idée de partir, de prendre la route. Et puis, chemin faisant, j’ai rencontré d’autres gens. Des gens qui avaient le même désir de la vie que moi.

Des gens comme Marcel Dalio, comme Pierre Brasseur, comme Michel Simon.

Avec Marcel Dalio on jouait tous les deux Israël Horovitz à la Gaîté-Montparnasse. Lui, L’Indien cherche le Bronx , moi, Clair-Obscur. Je l’attendais à la sortie du théâtre et on s’en allait ensemble sous les étoiles. Marcel était toujours maquillé, de jour comme de nuit, jouant ou ne jouant pas. C’était un personnage extravagant, comme on n’en voit plus aujourd’hui. Mon Marcel, c’était comme mon Jean Carmet mais quelques années avant. Il faisait à peu près la même taille. Il avait lui aussi des moments de désespoir intenses parce qu’il n’était jamais dupe de rien. Mais il s’en sortait grâce à une culture gigantesque et un sens incroyable de la dérision. La vie lui avait appris qu’il fallait aller contre sa peur. Il me disait: «Il ne faut jamais dire non, tu dis toujours oui, yes ! C’est comme ça que j’ai fait carrière en Amérique!» Lui aussi, c’était quelqu’un qui avait survécu à tout. Un juif qui avait échappé aux nazis. C’était une âme vibrante, un homme touchant, très spirituel aussi, dans tous les sens du mot. Il m’a fait accepter beaucoup de choses de moi-même, Marcel. Ce petit bonhomme qui n’en revenait pas d’avoir fait cette carrière américaine, il avait, comme Jean, le génie des gens humbles. Et les gens humbles, ce sont les seuls que j’aime vraiment approcher.

Quand on sortait du théâtre, Marcel et moi, on allait chercher Pierre Brasseur, qui jouait Tchao! de Marc-Gilbert Sauvajon au théâtre Saint-Georges. Et du Saint-Georges on allait tous les trois aux Folies-Bergère où on rejoignait Michel Simon, qui était toujours au premier rang, en train de mater des culs. Et qui adorait ça. Les danseuses savaient qu’il était là, elles s’exhibaient devant lui, juste pour lui faire plaisir. Il passait le reste de la soirée à parler de ça. Il ne parlait que de ça.

Après, on partait dans les bars, on faisait nos tournées. J’avais une vingtaine d’années, je ne connaissais pas un dixième des films qu’ils avaient faits. J’avais rien à dire mais j’écoutais, je les écoutais. Je ne désirais même pas apprendre, juste être avec eux, s’amuser ensemble, ça me suffisait.

Il y avait la boisson, la nourriture, ça buvait beaucoup, ça mangeait beaucoup. L’alcool rendait Brasseur un peu connaud, ça ne l’empêchait pas d’être d’une fantaisie extraordinaire. Il pouvait être complètement délirant. Un jour, il s’était engueulé avec sa maîtresse, qui était restauratrice. Pour se venger, il est rentré dans son restaurant en plein service, il s’est accroupi au milieu de la salle, il a baissé son pantalon et il a déféqué au milieu des clients. Avant de s’apercevoir qu’il s’était trompé d’adresse! C’était la façon d’être de ces personnages hors du commun. Jules Berry était de la même nature, lui qu’on était obligé d’attacher à la charrette dans Les Visiteurs du soir , parce qu’il ne tenait plus debout tant il était ivre. Ça ne l’empêchait pas d’être exceptionnel.

Michel Simon aussi était un être hors pair, c’était quelqu’un qui avait une peur panique de lui-même. Il faut dire qu’on lui mettait tellement d’histoires sur le dos, les gens fantasmaient tellement sur lui… il n’y a rien de pire. J’ai connu ça moi aussi… le nombre de choses que j’ai soi-disant faites avec tous ces gens que je n’ai jamais rencontrés, dans tous ces endroits où je ne suis jamais allé… Michel était un acteur génial, aussi bien dans le comique que dans le tragique. Il avait commencé avec Vigo, avec Renoir, puis il avait ensuite eu du mal à trouver des personnalités assez fortes pour pouvoir exprimer tout son talent. Quand je l’ai rencontré, il végétait un peu. Il avait une rudesse qui n’épargnait pas grand monde, et surtout pas moi. Il n’était tendre avec personne. Mais être bousculé par un tel personnage était un bonheur. C’était une nature si abondante. Quelles que soient les méchancetés qu’il pouvait dire, son sourire était dans son regard, il y brillait toujours une lueur d’une folle humanité.

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