Gérard Depardieu - Innocent

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Innocent: краткое содержание, описание и аннотация

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Je revendique complètement ma connerie et mes dérapages. Parce qu'il y a là quelque chose de vrai. Et si on ne dérape jamais, c'est souvent qu'on est un peu con.
Je ne maîtrise rien, je ne fais que suivre, et parfois supporter mon amour de la vie et des autres. Un amour qui, comme disait François Truffaut, est à la fois une joie et une souffrance.
Je ne cherche pas à être un saint. Je ne suis pas contre, mais être un saint, c'est dur. La vie d'un saint est chiante. Je préfère être ce que je suis. Continuer à être ce que je suis.
Un innocent.

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Le pouvoir, c’est ce qui tue l’innocence.

Partout et depuis toujours.

Il suffit de regarder l’histoire de France.

Une histoire qui n’a rien de très glorieux.

L’histoire d’hommes de pouvoir soi-disant éclairés qui montrent la voie à des innocents.

Des innocents qui ne voient pas le mal et qui deviennent les martyrs de ceux qui les ont menés au front.

C’est aussi ça la République française.

Il ne faut jamais oublier qu’elle a commencé, cette République, avec les pires des intégristes, les Robespierre, les Saint-Just, les Fouquier-Tinville. Pas des intégristes religieux, des intégristes politiques, ceux-là. Nos grands hommes. Trois cents ans après l’Inquisition, ce sont des politiques qui se sont mis à faire des bûchers et à couper des têtes en guise de bienvenue à la République.

Après un tel baptême de sang, il ne faut pas s’étonner du reste.

De la façon, par exemple, dont on s’est conduit, nous, Français, dans le Maghreb ou en Afrique subsaharienne.

Qui se souvient de la mission Voulet-Chanoine, ces deux officiers français qui, lors de la conquête du Tchad, ont commis des massacres tellement ignobles qu’on a dû envoyer l’armée pour les arrêter?

Et l’Indochine? Et l’Algérie?

À peine sorti de la Seconde Guerre mondiale, on s’est retrouvé à faire des choses aussi abominables que ce que les nazis nous ont fait supporter.

Il a fallu vingt-sept mille morts du côté français et des dizaines de milliers de jeunes qui en sont revenus complètement déboussolés avant de comprendre qu’il fallait laisser l’Algérie aux Algériens.

Je ne parle même pas de la torture, André Mandouze en a très bien parlé.

Ce qu’a fait le gouvernement français là-bas est honteux.

On s’est vraiment comporté comme des ordures.

C’est pour ça que je mets les Guy Mollet et autres René Coty dans le même sac que Staline ou Hitler. L’esprit était différent mais le résultat est de même nature. L’innocence sacrifiée au profit du pouvoir.

L’hypocrisie en plus, pour ce qui nous concerne.

Une petite touche personnelle, ça, l’hypocrisie, bien caractéristique de nos hommes de pouvoir.

Il suffit de relire Marcel Aymé, Uranus par exemple, pour bien la sentir cette petitesse de l’être de ceux qui ont le pouvoir.

Tout y est.

Il y a beaucoup de Marcel Aymé dans le Français.

La preuve, c’est qu’on ne parle jamais de lui.

Le Français a peur de lui parce qu’il a peur de l’image qu’il lui renvoie.

Quand j’entends dire aujourd’hui que les Algériens, ici ou là-bas, ne sont pas assez reconnaissants envers nous, je trouve ça honteux.

On a occupé ce pays pendant près de cent cinquante ans sans jamais prendre le soin d’éduquer ou de soigner ses habitants.

On était les rois, des petits rois sans aucune grandeur.

On m’a reproché mon amitié avec Castro, mais Castro lui, au moins, il a su nourrir son peuple, il leur a donné des hôpitaux, une instruction, une culture. Ce qui est quand même la base, le minimum du respect de soi. Il a aussi aidé à alphabétiser l’Afrique, il a lutté pour que les États se libèrent de leurs colonisateurs sans pour autant tomber sous l’influence américaine.

On peut difficilement dire la même chose de nos gouvernements français, qui eux ont passé leur temps à piller l’Afrique.

Quand Mandela a été libéré, son premier voyage, ça a été à Cuba. Pour remercier Castro d’avoir financé sa lutte, d’avoir formé des médecins, d’avoir aidé depuis le début les organisations africaines qui luttaient contre l’apartheid.

Alors les leçons de morale de nos hommes de pouvoir, tu vois ce que j’en fais…

Le pouvoir et l’hypocrisie qui va avec, c’est une saloperie.

Et nous sommes en train de crever de cette saloperie.

La France aujourd’hui, on en parle plus. Je le vois bien quand je suis à l’étranger. Elle ne résonne plus, elle n’existe plus.

Si on n’y prend pas garde, elle va bientôt finir par devenir une sorte de grand parc d’attractions, un Disneyland pour les étrangers. On risque tous de finir comme des abrutis avec nos bérets, on fera du vin et du fromage qui pue devant les touristes, on viendra nous tirer les cheveux et la moustache, on viendra respirer les odeurs du Français.

Il y a, bien sûr, les idéaux français, qui ont fait le tour du monde.

Mais si on les regarde de près… La liberté, il n’y en a plus. On nous la prend. Les gens sont manipulés, fliqués, on sait tout d’eux.

L’égalité, ça, je n’en parle même pas, ça a toujours été une utopie.

La fraternité, ça j’y crois encore un peu, je pense que ça peut exister parce que je crois que l’homme est foncièrement bon.

Même si à cause de l’esprit politique il devient chaque jour un peu plus con.

Je parle là de la masse, qui finit par faire peur, tant on lui fait peur à longueur de temps. Mais l’individu, lui, comme toujours, reste impeccable. Et il a bien du mérite quand on voit le monde dans lequel il se débat.

En France je ne vois presque plus que des gens harassés. Des gens cernés.

En ville, surtout, parce qu’à la campagne on ne le voit presque plus, le Français.

Là, c’est vraiment la misère et les gens l’ont dans la tête, dans le regard, cette misère. Ils n’arrivent même plus à en parler, ils ne peuvent plus que supporter.

Pourtant, ce sont des gens honnêtes, des gens qui croient en certaines valeurs. Mais des valeurs qui, hélas, ici sont en train de disparaître.

Quand je me balade, je regarde dans les campagnes les types qui récoltent, qui se donnent du mal sous la chaleur et je ne peux pas m’empêcher de me dire que quand ils seront morts, cette terre sur laquelle ils se sont fait chier à faire pousser des légumes, cette terre à laquelle ils pensaient pour leurs enfants ou leurs petits-enfants, qui auraient pu prendre la succession, on aura bientôt à la place un parking de supermarché. Autant dire qu’il n’y aura plus rien.

Pareil quand je suis dans les agglomérations des villes, j’y pense, aux terres qui étaient là avant, à ceux qui en prenaient soin. À Châteauroux, quand je suis né, il y avait des champs autour de la ville, où on labourait, on faisait encore la moisson avec des voitures à cheval, il y avait des journaliers, ces gens qui donnaient leur journée contre le manger et le coucher, tout ça n’existe plus. C’est normal, le monde change et c’est tant mieux.

Mais quand même, je suis heureux quand j’arrive dans une région où cet esprit vit encore, en Chine, par exemple, au nord de Sichuan, là où il y a encore des champs entiers cultivés par des hommes. Sur des kilomètres et des kilomètres tu ne vois pas un seul tracteur.

En tournant Saint-Amour de Benoît Delépine et Gustave Kervern avec Benoît Poelvoorde, où je joue le rôle d’un paysan, j’ai bien vu comment ça se passait ici. On a commencé au Salon de l’agriculture à Paris. Et puis après on est allé voir les agriculteurs chez eux, sur leurs terres, et là, ça n’a rien à voir avec tous les gros qui sont au Salon, qui pour la plupart savent jouer des subventions.

Là, dans les campagnes, j’ai vu des gens vraiment perdus, des gens qui, entre Bruxelles, la mondialisation, les mutuelles agricoles, ne savent plus du tout où ils en sont.

Il y a de plus en plus de règles, de plus en plus de normes, de plus en plus de décisions venues des hommes de pouvoir et toutes ces choses les empêchent de faire ce qu’ils savent faire sainement, sainement et honnêtement.

Ils ne savent plus quoi faire de leurs terres, de leurs bêtes.

Pendant le tournage, j’ai rencontré un éleveur qui souffrait d’une hernie épouvantable. Il fallait qu’il se soigne, qu’il se fasse opérer, sinon il allait en crever. Je lui ai demandé ce qu’il attendait, il m’a répondu qu’il ne trouvait personne à qui confier ses bêtes. J’ai écrit à sa caisse agricole en leur disant ce que je pensais d’eux, qu’ils encaissaient l’argent, mais qu’ils étaient incapables de prendre soin d’un mec qui allait peut-être y passer, incapables de lui trouver quelqu’un de confiance pour le remplacer.

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