Gérard Depardieu - Innocent

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Innocent: краткое содержание, описание и аннотация

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Je revendique complètement ma connerie et mes dérapages. Parce qu'il y a là quelque chose de vrai. Et si on ne dérape jamais, c'est souvent qu'on est un peu con.
Je ne maîtrise rien, je ne fais que suivre, et parfois supporter mon amour de la vie et des autres. Un amour qui, comme disait François Truffaut, est à la fois une joie et une souffrance.
Je ne cherche pas à être un saint. Je ne suis pas contre, mais être un saint, c'est dur. La vie d'un saint est chiante. Je préfère être ce que je suis. Continuer à être ce que je suis.
Un innocent.

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Quelque chose de l’identité française est passé dans le monde entier grâce à ces films et j’en suis très heureux.

En voyage officiel en Chine, Lionel Jospin avait emporté une copie de Monte-Cristo . J’y suis allé moi aussi, j’ai rencontré des jeunes cinéastes pleins de talent, comme Zhang Yimou, je leur ai apporté le Balzac que j’avais fait avec Josée Dayan, tous ces films ont ensuite été diffusés là-bas plusieurs fois à la télé.

C’est vraiment le bon côté de l’évolution de la télé et du cinéma, cette possibilité que la mondialisation lui donne de faire partager au monde entier une identité culturelle.

C’est une formidable ouverture sur le monde. Une façon pour chaque pays d’exister partout.

Encore faut-il que ces pays encouragent leurs cinéastes à s’exprimer, à témoigner de leur culture, de leur société.

C’est quelque chose d’essentiel, la vraie raison d’être de toutes ces images qui déferlent partout.

Mais pour que cela puisse continuer à exister, il faut vraiment se battre au sein même des cinématographies nationales pour donner de la place à ses propres cinéastes, les aimer plutôt que de se laisser envahir par les produits calibrés mondialisés.

Quatre-vingt-dix-sept pour cent des films qui aujourd’hui vont dans le monde sont de langue anglaise. Il y a dix stars mondiales, ce sont tous des Américains. Devant leurs films à effets spéciaux qui ressemblent plus à des jouets qu’à du cinéma, le reste du monde peine à exister. Et ils s’y entendent pour souvent mêler habilement propagande et cinéma, leur vision des choses l’emportant sur la vérité.

C’est pour ça que les grands festivals, comme Cannes, comme Venise ou Berlin, sont indispensables. Quand on y présente un grand film, on y ressent une vérité, une émotion, qui est le témoignage ultime d’une culture, d’un pays, d’une identité. Avec Ozu ou Kurosawa, on touche l’âme du Japon.

C’est la même chose aujourd’hui avec beaucoup de films qui viennent des anciens pays de l’Est ou de la Chine, par exemple, avec quelqu’un comme Jia Zhang-ke qui transmet parfaitement ce qu’est ce pays, qui n’a pas fini de nous surprendre.

Renoir, Truffaut ou Pialat ne faisaient rien d’autre que de témoigner d’un certain esprit français, que ce soit à travers des films complexes, historiques, ou de simples histoires d’amour d’où jaillissait une vérité bouleversante. Le «T’as de beaux yeux, tu sais» de Prévert, dit par Gabin, filmé par Carné, c’était à la fois la vérité de l’époque, de la France, et une émotion universelle.

François Truffaut, avant de le connaître, je le prenais pour un petit-bourgeois. J’avais un peu de mal avec certains de ses films parce que je ne connaissais presque rien du cinéma. Puis j’ai vu L’Enfant sauvage , là, je me suis dit tiens…, et quand je l’ai rencontré, c’est devenu une évidence. Il était tout le contraire de ce que j’avais pu imaginer. C’était un vivant, un grand aventurier, avec des histoires d’amour folles, que Chabrol m’a confirmées plus tard. Il entourait ça d’une élégance et d’une vraie discrétion, mais dans le fond, il est toujours resté le gamin des rues qu’il avait été. Il ressentait intuitivement le monde, les choses et les gens, et cette vérité était dans son cinéma.

Maurice Pialat, c’était la même chose. On avait parfois du mal à l’entendre et à le comprendre, Maurice, comme tous les gens qui rayonnent, qui ont une immense générosité et une immense humanité. Il passait son temps à mettre en question l’honnêteté des gens qui font ce métier. Il était monstrueusement humain, Maurice. Donc il aimait monstrueusement. Et il provoquait monstrueusement aussi. Là, on est loin de la bienveillance.

Beaucoup de cinéastes ont aussi été de grands peintres, comme Kurosawa ou Fellini, dont les dessins préparatoires, ce qu’on appelle maintenant des story-boards, sont de véritables œuvres d’art. Maurice amenait la peinture dans le cinéma, comme François Truffaut amenait la littérature et la vie, ou Jean-Paul Rappeneau la musique et son rythme.

Même si Jean-Luc Godard peut avoir quelque chose d’un peintre, avec un film comme Passion , par exemple, que je trouve formidable par son sens du cadre, c’est davantage pour moi un professeur qui tente d’enseigner avec la philosophie des autres.

Contrairement à Godard, les grands artistes n’éprouvent pas le besoin d’expliquer à tout prix les choses, ils se contentent de les montrer dans toute leur vérité.

Ce sont longtemps les peintres qui ont été les témoins d’une époque, d’une société, d’une culture. Dans chacune de leurs œuvres, ils manifestaient une façon particulière de voir et de prendre le monde. En prenant souvent les plus grands risques. Comme Gustave Courbet, dont les toiles ont été confisquées par le gouvernement après la Commune et qui a été contraint à l’exil.

Aujourd’hui, les peintres ont les mêmes problèmes que les metteurs en scène vis-à-vis des producteurs.

Depuis toujours, les artistes ont été faits par des mécènes. Les grandes familles d’Espagne, de Venise ou de Florence supportaient les mauvais penchants, la criminalité, la voyoucratie de leurs protégés. Le Caravage, Goya, Rodin, beaucoup parmi les plus grands étaient de vrais personnages, des gens torturés, troublés et troublants. Des passionnés aux passions souvent assassines.

Aujourd’hui, ce qui nous tue, c’est l’ignorance.

Les nouveaux mécènes manquent profondément de curiosité, de générosité, de culture. Après avoir gagné beaucoup d’argent en volant beaucoup d’âmes, ils ont perdu la leur et veulent s’en acheter une toute neuve. Ils ont les moyens, bien sûr, mais c’est pas avec du pognon qu’on peut s’acheter une âme. Ils ont beau s’offrir de prestigieuses maisons de vente, fabriquer artificiellement des artistes qui ne valent rien, le temps fera la part des choses. Vis-à-vis des artistes, les innocents n’ont jamais les mains pleines.

J’aime acheter des œuvres d’art mais j’ai rien d’un collectionneur. Je n’aime pas un mouvement en particulier, j’ai juste des coups de foudre successifs que je ne peux même pas expliquer.

Et d’ailleurs pourquoi vouloir les expliquer?

Je ne vais pas essayer d’expliquer ce que sont les tableaux d’Odilon Redon et pourquoi ils me touchent. Ou les sanguines de Rodin, les mobiles de Calder, les sculptures de Germaine Richier. Je ne suis pas Godard.

Je garde mes tableaux près de moi, je ne les accroche jamais aux murs pour ne pas les enfermer dans un espace, pour les laisser libres, libres d’exprimer tout ce qu’ils peuvent exprimer.

Je les empile, de temps en temps j’en sors un, un qui demande à sortir, je l’installe puis quand il veut repartir, je le remets dans la pile.

Je me suis séparé de certains, je sais que tous ne sont que de passage, tout cela est très libre, très joyeux. J’aime les avoir pour avoir la chance de vivre un moment à côté de quelque chose qui parle à ce que l’on a de plus beau en soi.

Il n’y a rien de calculé là-dedans, rien de prémédité, je ne rentabilise rien.

Je trouve qu’il n’y a rien de plus triste que les gens qui préméditent. C’est comme les scénaristes qui prévoient leurs effets. Ou les écrivains qui écrivent en fonction du goût du jour, de ce que les gens ont envie d’acheter.

Il y en a un quand même que je mets à part chez les écrivains, c’est Michel Houellebecq. Lui, j’aime beaucoup ses romans parce qu’ils sont le miroir exact de notre société. Il montre simplement ce qui appartient à notre époque. Il n’y a aucune provocation gratuite chez lui. Il y a seulement une immense lucidité intelligente. C’est sans mensonge. C’est formidable. Houellebecq, c’est un dandy, un sacrifié, d’une certaine façon, comme Beethoven était un sacrifié. Il ne cherche pas à plaire, il ne cherche pas à déplaire non plus. Il fait son boulot. C’est un artiste, quelqu’un qui ne fait pas partie des bienveillants. Un être à part.

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