Frédéric Mistral - Mes Origines

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"L'œuvre poétique de Mistral est un monument… Ce qui, grâce à lui, ne périra point de son pays est incommensurable" (Léon Daudet). Au terme de sa vie, Mistral, pour faire revivre la Provence de sa jeunesse, illustrer ses beautés et léguer au monde à venir son image immortelle, confia dans ce complément en prose à ses chefs d'œuvre poétiques, ses souvenirs les plus chers et les plus intimes. Les dessins de la figure lumineuse de sa mère et des traits austères de son père, le maître du "Mas du Juge", de tous ceux qui ont entouré son enfance, les récits des épisodes de la vie familiale, l'évocation des antiques maisons aux décors immuables, arrêtent la fuite du temps et ressuscitent pour le bonheur du lecteur, les douces heures enfuies et l'essence même des beaux fours évanouis.

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VI

Et au pont de Trinquetaille, qui, encore à cette époque, était un pont de bateaux, tout en causant nous arrivâmes. Lorsqu’on le traversait sur le plancher mouvant, entablé sur des bateaux plats juxtaposés bord à bord, on sentait sous soi, puissante et vivante, la respiration du fleuve, dont le poitrail houleux vous soulevait en s’élevant, vous abaissait en s’abaissant.

Passé le Rhône, nous prîmes à gauche, sur le quai, et, sous un vieux treillage, courbée sur l’auge de son puits, nous vîmes, comment dirai-je? une espèce de gaupe, et borgne par-dessus, qui raclait et écaillait des anguilles frétillantes. A ses pieds, deux ou trois chats rongeaient, en grommelant, les têtes qu’elle leur jetait.

– C’est la Counënque, nous dit soudain maître Gafet.

Pour des poèetes qui, depuis le matin, ne rêvions que de belles et nobles Arlésiennes, il y avait de quoi demeurer interdits… Mais, enfin, nous y étions.

– Counënque, ces messieurs voudraient souper ici.

– Oh! ça, mais, patron Gafet, vous n’y pensez pas, sans doute? Qui diable nous charriez-vous? Nous n’avons rien, nous autres, pour des gens comme ça…

– Voyons, nigaude, n’as-tu pas là un superbe plat d’anguilles!

– Ah! si un catigot d’anguilles peut faire leur félicité… Mais, voyez, nous n’avons rien autre.

– Ho! s’écria Daudet, rien que nous aimions tant que le catigot . Entrons, entrons, et vous maître Gafet, veuillez bien vous attabler, nous vous en prions, avec nous autres.

– Grand merci! vous êtes bien bons.

Et bref, le gros patron s’étant laissé gagner, nous entrâmes tous les cinq au cabaret de Trinquetaille.

VII

Dans une salle basse, dont le sol était couvert d’un corroi de mortier battu, mais dont les murs étaient bien blancs, il y avait une longue table oµ l’on voyait assis quinze ou vingt mariniers en train de manger un cabri, et le Counënc soupait avec eux.

Aux poutres du plafond, peint en noir de fumée, étaient pendus des chasse-mouches (faisceaux de tamaris où viennent se poser les mouches, qu’on prend ensuite avec un sac), et, vis-à-vis de ces hommes qui, en nous voyant entrer, devinrent silencieux, autour d’une autre table, nous prîmes place sur des bancs.

Mais, pendant qu’au potager se cuisinait le caligot, la Counënque, pour nous mettre en appétit, apporta deux oignons énormes (de ceux de Bellegarde), un plat de piments vinaigrés, du fromage pétri, des olives confites, de la boutargue du Martigue, avec quelques morceaux de merluche braisée.

– Et tu reviendras dire que tu n’avais rien? s’écria patron Gafet qui chapelait du pain avec son couteau crochu; mais c’est un festin de noces!

– Dame! repartit la borgne, si vous nous aviez prévenus, nous aurions pu tout de même vous apprêter une blanquette à la mode des gardians ou quelque omelette baveuse… Mais quand les gens vous tombent là, entre chien et loup, comme cheveux sur une soupe, messieurs, vous comprendrez qu’on leur donne ce qu’on peut.

C’est bien. Daudet, qui de sa vie ne s’était vu à pareille gogaille de Camargue, saisit un des oignons, de ces beaux oignons épatés, dorés comme un pain de Noël, et hardi! à belles dents, et feuillet à feuillet, il le croque et l’avale, tantôt l’accompagnant du fromage pétri, tantôt de la merluche. Il est juste d’ajouter que, pour le seconder, tous nous faisions notre possible.

Patron Gafet, lui soulevant de temps en temps la cruche pleine d’un vin de Crau, flambant comme on n’en voit plus:

– Ça, jeunesse, disait-il, si nous abattions un bourgeon? L’oignon fait boire et maintient la soif.

En moins d’une demi-heure, on aurait enflammé sur nos joues une allumette. Puis, arriva le catigot, où le bâton d’un pâtre se serait tenu droit, – salé comme mer, poivré comme diable…

– Salaison et poivrade, disait le gros Gafet, font trouver le vin bon… Allume et trinque, Antoine, puisque ton père est prieur!

VIII

Les mariniers, pourtant, ayant achevé leur cabri, terminaient leur repas, ainsi que c’est l’usage des bateliers de Condrieu, avec un plat de soupe grasse. Chacun, à son bouillon mêlait un grand verre de vin; puis, portant des deux mains leurs assiettes à la bouche, tous ensemble vidèrent d’un seul trait le mélange, savoureusement, en claquant des lèvres.

Un conducteur de radeau, qui portait la barbe en collier, chanta alors une chanson qui, s’il m’en souvient bien, finissait comme ceci:

Quand notre flotte arrive

En rade de Toulon,

Nous saluons la ville

A grands coups de canon.

Daudet nous dit:

– Tonnerre! n’allons-nous pas aussi faire craquer la nôtre?

Et il entama celle-ci (du temps où l’on faisait la guerre aux Vaudois du Léberon):

Chevau-léger, mon bon ami,

A Lourmarin, l’on s’éventre!

Chevau-léger, mon bon ami,

Mon cœur s’évanouit.

Mais les gens de rivière, ne voulant pas être en reste, chantèrent lors en chœur:

Les filles de Valence

Ne savent pas faire l’amour:

Celles de la Provence

Le font la nuit, le jour.

– A nous autres, collègues, criâmes-nous aux chanteurs. Et tous à l’unisson, nous servant de nos doigts comme de castagnettes, nous répliquions superbement:

Les filles d’Avignon

Sont comme les melons:

Sur cent cinquante

N’y en a pas de mûr;

La plus galante…

– Chut! nous fit la borgnesse, car si passait la police, elle vous dresserait «verbal» pour tapage nocturne.

– La police? criâmes-nous, on se fiche pas mal d’elle.

– Tenez, ajouta Daudet, allez nous quérir le registre où vous inscrivez ceux qui logent dans l’auberge.

La Counënque apporta le livre, et le gentil secrétaire de M. de Morny écrivit aussitôt de sa plus belle plume:

A. Daudet, secrétaire du président du Sénat;

F. Mistral, chevalier de la Légion d’Honneur;

A. Mathieu, le félibre de Châteauneuf-du-Pape;

P. Grivolas, maître peintre de l’École d’Avignon.

– Et si quelqu’un, poursuivit-il, si quelqu’un, ô Counënque, venait jamais te chercher noise, que ce soit commissaire, gendarme ou sous-préfet, tu n’auras qu’à lui mettre ces pattes de mouches sous la moustache, et puis, si l’on t’embête, tu nous écriras à Paris, et, va, moi je me charge de les faire danser.

IX

Nous soldâmes, et, accompagnés de la vénération publique, nous sortîmes tels que des princes qui viennent de se révéler.

Parvenus au marchepied du pont Trinquetaille:

– Si nous faisions, sur le pont, un brin de farandole? proposa l’infatigable et charmant nouvelliste de la Mule du Pape, les ponts de la Provence ne sont faits que pour ça…

Et en avant! au clair limpide de la lune de septembre, qui se mirait dans l’eau, nous voilà faisant le branle sur le pont en chantant:

La farandole de Trinquetaille,

Tous les danseurs sont des canailles!

La farandole de Saint-Remy,

Une salade de pissenlits!

Tout à coup – nous arrivions sur le milieu du Rhône, – voici que, dans la pénombre, au-devant de nous autres, nous voyons s’avancer une rangée d’Arlésiennes, de délicieuses Arlésiennes, chacune avec son cavalier, qui lentement cheminaient, tout en babillant et riant… Le frôlement des jupes, le frou-frou de la soie, le gazouillis des couples qui se parlaient à voix basse dans la nuitée pacifique, dans le tressaillement du Rhône qui se glissait entre les barques, c’était vraiment chose suave.

– Une noce, dit le gros patron Gafet, qui ne nous avait pas quittés.

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